Écriture safaïtique — Wikipédia

L'écriture safaïtique est une écriture arabe, connue par des milliers d'inscriptions datant du Ier siècle av. J.-C. au IVe siècle apr. J.-C. gravées sur des rochers dans le désert, au Proche et Moyen-Orient. Cette écriture, découverte en 1857 au sud-Est de Damas, était utilisée par un large groupe de tribus bédouines pré-islamiques occupant un veste territoire qui s'étendait du Hauran au nord de l'Arabie.

Étymologie et histoire du déchiffrement[modifier | modifier le code]

Le terme safaïtique vient du nom propre Safa qui désigne le désert situé au Sud-Ouest de Damas où des inscriptions gravées sur des rochers ont été découvertes en 1857[1] par le diplomate et voyageur anglais Cyril Clerke Graham[2] et en 1858 par le consul de Prusse et orientaliste Johann Gottfried Wetzstein qui recopie, sans toutefois pouvoir les lire, 379 inscriptions en traversant le désert du Hauran[3]. À partir de 1862, des expéditions scientifiques européennes se multiplient mais ce système d'écriture n'est totalement déchiffré qu'au début du XXe siècle par l'orientaliste Joseph Halévy et le philologue Franz Praetorius (de)[3].

Le système d'écriture[modifier | modifier le code]

Cette écriture a été utilisée aux confins de la Syrie, de l'Arabie saoudite et de la Jordanie[4]. Elle serait une forme de l'alphabet sud-sémitique et aurait été utilisée pour écrire une langue arabe empruntant une partie de son lexique à l'araméen et à l'hébreu[4]. Les populations des provinces romaines de Syrie et d'Arabie plus proches de la Méditerranée ne semblent pas l'avoir utilisée, elle devait être employée exclusivement par les Bédouins[1].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Ahmad al-Jallad, Karolina Jaworska, A Dictionary of the safaitic inscriptions, éditions Brill, .
  • Michael C. A. Macdonald, Muna Al-Mu’azzin et Laïla Nehmé, « Les inscriptions safaïtiques de Syrie, cent quarante ans après leur découverte », Comptes-rendus des séances de l année - Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 140, no 1,‎ , p. 435 (ISSN 0065-0536, lire en ligne, consulté le )
  • Guy Rachet et Emmanuel de Waresquiel (Responsable éditorial), Dictionnaire des civilisations de l'orient ancien, Paris, Larousse Bordas, , 394 p. (ISBN 9782037203258), p. 335. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Guy Rachet, Dictionnaire des civilisations de l'Orient ancien, Larousse/Bordas, (ISBN 2-03-720325-X et 978-2-03-720325-8, OCLC 300451796, lire en ligne)
  2. Michael C. A. Macdonald, Muna Al-Mu’azzin et Laïla Nehmé, « Les inscriptions safaïtiques de Syrie, cent quarante ans après leur découverte », Comptes-rendus des séances de l année - Académie des inscriptions et belles-lettres, vol. 140, no 1,‎ , p. 435 (ISSN 0065-0536, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Gonzague Ryckmans, « L'épigraphie safaïtique », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 85, no 1,‎ , p. 27–32 (DOI 10.3406/crai.1941.77386, lire en ligne, consulté le )
  4. a et b Catherine Saliou, Le Proche-Orient : De Pompée à Muhammad, Ier s. av. J.-C. - VIIe s. apr. J.-C., Belin, coll. « Mondes anciens », , 608 p. (ISBN 978-2-7011-9286-4, présentation en ligne), chap. 4 (« Au carrefour des langues et des cultures »), p. 253-255.