Édouard Depreux — Wikipédia

Édouard Depreux
Illustration.
Édouard Depreux en 1946.
Fonctions
Ministre de l'Éducation nationale

(5 mois et 14 jours)
Président Vincent Auriol
Président du Conseil Robert Schuman
Gouvernement Schuman I
Prédécesseur Marcel-Edmond Naegelen
Successeur Yvon Delbos
Ministre de l'Intérieur

(1 an, 5 mois et 3 jours)
Président Vincent Auriol
Président du Conseil Paul Ramadier
Président du gouvernement Georges Bidault
Léon Blum
Gouvernement Bidault I
Blum III
Ramadier I et II
Prédécesseur André Le Troquer
Successeur Jules Moch
Député français

(13 ans et 29 jours)
Élection 21 octobre 1945
Réélection 2 juin 1946
10 novembre 1946
17 juin 1951
2 janvier 1956
Circonscription Seine (1945-1946)
4e de la Seine (1946-1958)
Législature Ire Constituante
IIe Constituante
Ire, IIe et IIIe (Quatrième République)
Groupe politique SOC
Maire de Sceaux

(~ 14 ans et 7 mois)
Prédécesseur André Deillon
Successeur Erwin Guldner
Biographie
Nom de naissance Édouard Gustave Hector Depreux
Date de naissance
Lieu de naissance Viesly (France)
Date de décès (à 82 ans)
Lieu de décès Paris (France)
Nationalité Française
Parti politique SFIO (1918-1958)
PSA (1958-1960)
PSU (1960-1981)
Fratrie René Depreux
Profession Avocat
Maires de Sceaux
Députés de la Seine
Ministres français de l'Intérieur

Édouard Depreux, né le à Viesly (Nord) et mort le à Paris, est un avocat, homme politique et résistant français.

Militant socialiste (SFIO) à partir de 1918, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, il est député et ministre sous la IVe République. Son opposition à la guerre d'Algérie l'amène à quitter la SFIO en 1958 pour fonder le Parti socialiste autonome (PSA), puis le Parti socialiste unifié (PSU) en 1960.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Édouard Depreux participe aux combats de la Première Guerre mondiale en 1917. Il est gazé et décoré de la Croix de guerre. Il adhère à la SFIO à l'âge de 20 ans.

Il est élève en classes préparatoires littéraires de 1915 à 1917. Il prépare une licence de philosophie à l'université de Paris[1]. Il suit également des études de droit[2].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Il devient avocat. Socialiste influencé par Jean Jaurès et Jean Longuet, il devient conseiller municipal à Sceaux (1935) puis conseiller général de la Seine (de 1938 à 1941). Il exerce les fonctions de directeur de cabinet de Vincent Auriol, ministre de la Justice du Front populaire. Il entre dans la Résistance, milite à Libération-Nord, siège au comité directeur clandestin de la SFIO et participe à la rédaction du Populaire clandestin.

À la Libération, il est maire de Sceaux, mandat qu'il occupe jusqu'en 1959, et membre de l'Assemblée consultative provisoire. Il est élu député en 1945 et siège au Parlement jusqu'en 1958. Par deux fois, il préside le groupe parlementaire socialiste de l'Assemblée nationale.

Ministre de l'Intérieur de à , il rend public le complot d’extrême droite dit du plan Bleu visant à renverser la IVe République, le . Surtout, c'est sous son autorité qu'est préparé et déposé, le , le projet de loi gouvernemental « portant statut organique de l'Algérie » qui sera adopté en 1947.

Après la proclamation en 1948 de l'État d'Israël, il s'oppose à la reconnaissance immédiate de ce dernier (en) par la France, déclarant en Conseil des ministres : « la France, puissance musulmane, doit s'en tenir à une position prudente ». Il se demande néanmoins si la non-reconnaissance ne pourrait pas mettre à terme la France en porte-à-faux vis-à-vis des Juifs, des États-Unis et de l'Union soviétique[3]. La reconnaissance d'Israël par le gouvernement français intervient en 1949 alors qu'il n'en fait déjà plus partie[4].

Hostile à la CED et anticolonialiste, il prend ses distances avec la SFIO qu'il quitte définitivement en 1958. Il s'oppose à de Gaulle lors du vote d'investiture du 1er juin 1958. Il participe à la création du Parti socialiste autonome (PSA) et fait partie du bureau national du cartel de l'Union des forces démocratiques (UFD), mis sur pieds pour les législatives de novembre 1958. Non élu, il devient ensuite secrétaire national du Parti socialiste unifié (PSU) de 1960 à 1967, qui succède au PSA en s'unissant avec d'autres groupes de la Deuxième Gauche.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Fonctions gouvernementales[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Il est l'auteur des ouvrages suivants :

  • Renouvellement du socialisme, préface de Pierre Mendès France, Calmann-Lévy, 1960 ;
  • La nouvelle Chine et son héritage, Éditions du Burin, 1967 ;
  • Souvenirs d'un militant : cinquante ans de lutte, de la social-démocratie au socialisme (1918-1968), Fayard, 1972 ;
  • Servitude et grandeur du PSU, Éditions Syros, 1974 ;
  • Comment j'ai pu, en , sous l'occupation nazie, dire non à Pétain et à Hitler, Presses de l'Atelier Graphique, Reims, 1979.

Sources[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Note[modifier | modifier le code]

  1. À ce titre, il fait voter le Statut de l'Algérie et manifeste une attitude ferme lors des incidents de Marseille.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Gilles Morin, « DEPREUX Édouard, Gustave, Hector », dans Le Maitron, Maitron/Editions de l'Atelier, (lire en ligne)
  2. « Edouard, Gustave, Hector Depreux - Base de données des députés français depuis 1789 - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le )
  3. Vincent Auriol, Journal du septennat : 1947-1954, t. II : 1948, Armand Colin, , 948 p., p. 231
  4. Christophe Decroix et Thomas Pierre, « Israël : le 24 janvier 1949, le jour où la France reconnaît l'État hébreu », RTL, (consulté le )
  5. Ordre de la Libération, « Médaille de la Résistance française avec rosette - fiche Edouard DEPREUX » (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]