Église Notre-Dame de Calais — Wikipédia

Église Notre-Dame
Image illustrative de l’article Église Notre-Dame de Calais
Présentation
Culte catholique romain
Type Église paroissiale
Début de la construction Début XIIIe
Style dominant Tudor
Protection Logo monument historique Classé MH (1913)[1]
Géographie
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Pas-de-Calais
Ville Calais
Coordonnées 50° 57′ 30″ nord, 1° 51′ 11″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Notre-Dame

L’église Notre-Dame de Calais date des XIVe et XVIe siècles. Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [1].

Histoire[modifier | modifier le code]

Vue d'ensemble, avec le beffroi de l'hôtel de ville.

Une construction médiévale[modifier | modifier le code]

L’église d’origine, construite à l’emplacement de l’actuel transept, date du début du XIIIe siècle. Cette église était de forme rectangulaire avec deux tours de façade pour l'entrée.

Très endommagé pendant la guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre en 1346-1347, l'édifice est reconstruit et agrandi sous l’occupation anglaise de la seconde moitié du XIVe siècle jusqu’au XVIe siècle. Notre-Dame est ainsi rattachée à l'archevêché de Canterbury. L'église deviendra ainsi dans la seconde moitié du XVe siècle l'édifice religieux le plus important de la ville. Pour les travaux d'agrandissement, les Anglais font appel à leurs alliés flamands. Ils vont construire les parties hautes de la nef, le chœur et le clocher en brique de sable, étant donné que les carrières de pierre sont inaccessibles.

La plus grande église de la ville[modifier | modifier le code]

En 1558, la ville de Calais est reconquise par la France et Notre-Dame devient ainsi, après la destruction de l'église Saint-Nicolas, qui devint la citadelle, l'église la plus importante de la ville.

Au XVIIe siècle, la chapelle d'axe, dite chapelle de la Vierge, prolonge l'édifice. La longueur de 88 mètres permet d'accueillir plus de fidèles (six mille).

Restauration de l'édifice au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

À la Révolution, l'église est transformée en temple dédié au culte de la Raison et en entrepôt, pour être ensuite rendue au culte catholique en 1802.

Fin XIXe siècle, en 1863, le doyen de Calais, l'archiprêtre de Lencquesaing, engage des travaux de décoration de style néogothique : des ogives en plâtre recouvrent les voûtes en bois, un enduit en plâtre recouvre les murs et le portail principal est reconstruit, donnant un style Tudor, alors en vogue à cette époque à Calais[2].

L'édifice est classé monument historique le 10 septembre 1913[1].

Mariage de Charles de Gaulle et d'Yvonne Vendroux[modifier | modifier le code]

En 1920, à Paris, Yvonne Vendroux rencontre Charles de Gaulle, alors capitaine revenant d'une mission en Pologne. Yvonne Vendroux est issue d'une famille d'industriels calaisienne d'origine néerlandaise, du nom de « Van Droeg » transformé en « Vendroux », son père, Jacques, est le président du conseil d'administration d'une biscuiterie, sa mère, Marguerite Forest est issue d'une famille de notaires ardennais. Yvonne et Charles se fiancent le et se marient le , en l’église Notre-Dame de Calais.

Destruction et restauration au XXe siècle[modifier | modifier le code]

Bombardée par les alliés le , l'église voit son clocher s’effondrer sur le transept nord.

Menacée dans un premier temps de destruction totale à la Libération, elle fait l'objet d'une vaste campagne de restauration depuis les années 1960 :

  • 1963-1973 : reconstruction de la nef et du clocher.
  • 1976-1978 (puis en 2001) : création de vitraux par le maître-verrier Gérard Lardeur.
  • 2002-2013 : restauration du chœur, du retable et de la chapelle.

Description[modifier | modifier le code]

Extérieur[modifier | modifier le code]

Bâtie en forme de croix latine, l'église rappelle une forteresse. Son architecture est originale en France, c'est le seul édifice religieux construit selon le style perpendiculaire anglais et une tour-lanterne quadrangulaire, haute de 56 m, a été construit au dessus de la croisée du transept au XVe siècle[3]. Renforcée par des contreforts d’angle et des contreforts intermédiaires, elle donne à l'édifice son aspect massif qui rappelle certaines églises fortifiées médiévales. Sa base carrée à deux niveaux, est surmontée de quatre clochetons. Quatre cloches sont suspendues dans cette partie basse du clocher, la plus ancienne date de 1821, elle pèse 2,8 t[4].

La partie supérieure de forme octogonale et conique supporte une flèche recouverte d'ardoise avec un coq au sommet. Une galerie au pied de la flèche de la flèche a servi de chemin de ronde jusqu’en 1846. Par temps clair, on peut apercevoir depuis cette galerie le château de Douvres.

L'église mesure 90 mètres de long sur 45,50 m de large, les voûtes culminent à 18 de hauteur. Son axe présente une inclinaison prononcée vers le nord-est.

La porte septentrionale, dite porte Saint-Pierre, est flanquée de deux hautes tours percées de meurtrières elle donne accès au bras nord du transept, la partie la plus ancienne de l'église, les murs en pierre boulonnaise ont une épaisseur de 1,60 m. La porte méridionale, dite porte Saint-Jacques, est condamnée du fait de la construction de bâtiments sur l’emplacement de l’ancien cimetière supprimé en 1794. Le portail de la façade occidentale a été percé au XVIIIe siècle[4].

Intérieur[modifier | modifier le code]

Le chœur[modifier | modifier le code]

Le chœur frappe par son ampleur. Il conserve au dessus du maître-autel[Note 1], un imposant retable baroque en marbre polychrome et pierre (en albâtre, pierre de touche de Dinant et jaspe du Hainaut), élevé et sculpté de 1624 à 1629, par le sculpteur flamand Adam Lottmann. dans la partie supérieure, au centre, se trouve un tableau de Gerard Seghers représentant l'Assomption restaurée en 2005. Cette toile est surmontée d'une niche ornée d'une sculpture de la Vierge à l’Enfant, entourée d’anges ainsi que d' allégories de la Foi et de l’Espérance qui la désignent de la main. Juste au-dessus de la Vierge à l’enfant, le Christ ressuscité apparaît entouré de deux petits anges. Sur le soubassement des deux parties latérales, se trouvent les statues des quatre évangélistes. Au-dessus se dressent deux à deux quatre colonnes composites encadrant la statue en albâtre de Charlemagne d’un côté et de saint Louis de l’autre. Les colonnes supportent deux frontons au milieu desquels on trouve respectivement les représentations de la Foi et de l’Espérance[4]. Le retable est classé monument historique, au titre d'objet depuis le 5 décembre 1908 [5].

La partie inférieure du maître-autel, en marbre blanc, est décorée de fines sculptures et surmontée d’un tabernacle orné de colonnes de jaspe et décoré de deux bas-reliefs représentant les Hébreux recevant la manne et les apôtres. La corniche du tabernacle est ornée d'anges sculptés tenant des urnes et de chérubins[4].

Des balustrades en marbre et en albâtre ferment le chœur sur les bas-côtés depuis 1648 décorées de frises aux motifs d’anges, de fruits, de dauphins, d’aigles et de cygnes. Elles sont ; elles sont l’œuvre de Gaspard Marsi. La grille de clôture ouvragées (galbes, feuillage fleuri, pilastres et urnes néoclassiques) furent réalisées en 1782[4].

La chapelle mariale[modifier | modifier le code]

La chapelle mariale a été construite dans le prolongement du chœur de 1631 à 1635, contre le chevet plat de l’église. Bâtie sur un plan elliptique, cette chapelle de 18 m sur 9,75 m est soutenue à l’extérieur par d’épais contreforts de briques et coiffée d’un dôme orné d’un lanternon ajouré au XIXe siècle. Son aspect extérieur plutôt austère contraste avec le décor intérieur, larges baies en plein-cintre, murs et coupole sont rythmés par des stucs exécutés de style classique français. Le renfoncement destiné à abriter l’autel date de 1680. À gauche de l'entrée de la chapelle, se trouve le monument funéraire en albâtre de Lucrèce de Bernes, épouse d’Antoine de Jacomel, maître des requêtes de l’Hôtel du roy[4]. 

Le transept[modifier | modifier le code]

En 2006, le groupe sculpté représentant la Mise au tombeau, datant de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle a été replacé dans une niche du bras sud du transept, il se trouvait à l'origine dans la nef. Le Christ mort, gisant sur un tombeau de pierre, est entouré de Marie, sa mère, de saint Jean, de sainte Marie-Madeleine et d’une femme portant un pot, Nicodème et de Joseph d’Arimathie se tenant aux extrémités. La restauration de ces sept statues de calcaire a permis de relever des traces de polychromie et de redécouvrir la finesse des détails sculptés : turbans, boutons, barbes [4]...

La nef[modifier | modifier le code]

Les voûtes en lambrissées reposent sur des colonnes cylindrique. Les murs sont percées de baies en plein cintre, garnis de grands vitraux colorés réalisés par Gérard Lardeur. Un nouveau dallage reprenant le motif de celui d’avant-guerre copiant sur celui de la chapelle du King’s College de Cambridge a été posé dans le transept et dans la nef.

Les fonts baptismaux, datant du XVe siècle, en pierre de Soignies, ont été remontés en 2005 et scellés à l’angle ouest du bas-côté nord de la nef. Deux bénitiers réalisés par le sculpteur niçois Naffei à la fin du XIXe siècle ont été replacés, en 2005, près de l’entrée principale[4].

L'église est le départ de la via Francigena en France.

Lieu de tournage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Une légende raconte que le sculpteur se serait contenté de remonter cet autel confisqué par Louis XIII à un navire génois qui aurait fait naufrage sur le littoral. Le roi en aurait ensuite fait don à l’église pour son embellissement.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Église Notre-Dame », notice no PA00108246, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. site de l'amvpac
  3. Calais anime l'été "Agenda 2013" page 22
  4. a b c d e f g et h Magali Domain, « L’église Notre-Dame, témoin de l’histoire de Calais », Nord, no 59,‎ , p.11-42 (DOI 10.3917/nord.059.0011, lire en ligne).
  5. « Retable », notice no PM62000438, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture.
  6. « L’émission de France 2 «Secrets d’histoire» encore en tournage à Calais », sur La Voix du Nord, (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Magali Domain, « L'église Notre-Dame, témoin de l'histoire de Calais », in Nord' no 59, 2012.
  • Pierre Héliot, « L'église Notre-Dame de Calais », in Bulletin Monumental, n° 105-1 1947, pp. 71-118 - Lire sur Persée

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]