Église de Sidi Thabet — Wikipédia

Église de Sidi Thabet
Image illustrative de l’article Église de Sidi Thabet
Vue de l'église en 2023.
Présentation
Culte Catholicisme
Début de la construction 1940
Architecte Rémo Radicioni
Style dominant Néo-roman
Date de désacralisation 1964
Géographie
Pays Drapeau de la Tunisie Tunisie
Gouvernorat Ariana
Ville Sidi Thabet
Coordonnées 36° 54′ 32″ nord, 10° 02′ 35″ est

Carte

L'église de Sidi Thabet, située dans la ville de Sidi Thabet en Tunisie, est une église catholique construite en 1940 pendant le protectorat français. Cédée au gouvernement tunisien en 1964, elle abrite désormais une maison de la culture.

Historique de l'église[modifier | modifier le code]

L'achat du domaine de Sidi Thabet en 1880 par la Société marseillaise de crédit est à l'origine du peuplement de colons européens après l'instauration du protectorat[1]. La bourgade est érigée en paroisse dès 1902 mais, six ans après, il n'y a déjà plus de prêtre permanent. En 1924, le village est finalement rattaché à la paroisse de La Manouba. Une première messe est célébrée le jour de Noël « dans un vaste grenier noir de suie qui avait servi d'abri-logement aux saisonniers marocains. Pour couvrir la misère des murs on coupa des palmes, pour s'asseoir on transporta les chaises du café et on chanta des cantiques anciens. C'est à partir de ce jour que le corps des défunts passa par cette chapelle pour recevoir une dernière bénédiction »[2].

Les fidèles se mobilisent alors afin de disposer d'un lieu de culte décent et permanent. En 1940, ils parviennent à réunir 44 990 francs auxquels l'archevêché ajoute 42 009 francs pour la construction de l'église[3]. La première pierre de l'édifice est posée en octobre de la même année[4].

C'est l'architecte Rémo Radicioni qui est chargé de dessiner les plans du bâtiment. Comme beaucoup de constructions de cette époque, il fait le choix d'utiliser le béton armé pour la construction des murs et des semelles de fondation[5] mais les cloisons internes sont construites en briques[6].

La générosité des fidèles ne se dément pas puisqu'une nouvelle collecte permet de réunir 12 050 francs qui permettent d'acheter les bancs, les fonts baptismaux, un chemin de croix, deux bénitiers et une cloche et de doter l'église des statues de sainte Jeanne d'Arc, saint Louis et saint Pierre[3].

Bâtiment après l'indépendance[modifier | modifier le code]

L'indépendance de la Tunisie en 1956 et la nationalisation des propriétés européennes le provoquent le départ d'une grande partie de la population européenne.

L'église est finalement fermée à l'occasion du modus vivendi signé entre le gouvernement tunisien et le Vatican le . Le bâtiment est cédé gratuitement avec l'assurance qu'il ne sera utilisé qu'à des fins d'intérêt public compatibles avec son ancienne destination[7].

Il abrite désormais une maison de la culture[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean Ganiage, Les origines du Protectorat français en Tunisie, éd. Maison tunisienne de l'édition, Tunis, 1968, p. 442.
  2. François Dornier (préf. Fouad Twal), La Vie des catholiques en Tunisie au fil des ans, Tunis, Imprimerie Finzi, , 643 p., p. 324Voir et modifier les données sur Wikidata.
  3. a et b Saloua Ouerghemmi, Les églises catholiques de Tunisie à l'époque coloniale : étude historique et architecturale, Tours, Université de Tours, , p. 80Voir et modifier les données sur Wikidata.
  4. Dornier 2000, p. 69.
  5. Ouerghemmi 2011, p. 284.
  6. Ouerghemmi 2011, p. 279.
  7. « Modus vivendi entre le Saint-Siège et la République tunisienne » [PDF], sur iuscangreg.it (consulté le ).
  8. Ouerghemmi 2011, p. 393.