Éléonore de Provence — Wikipédia

Éléonore de Provence
Illustration.
Éléonore de Provence.
Fonctions
Reine d'Angleterre et dame d'Irlande

(36 ans, 10 mois et 2 jours)
Couronnement
en l'abbaye de Westminster
Prédécesseur Isabelle d'Angoulême
Successeur Éléonore de Castille
Duchesse d'Aquitaine

(36 ans, 10 mois et 2 jours)
Prédécesseur Isabelle d'Angoulême
Successeur Éléonore de Castille
Biographie
Dynastie Maison de Barcelone
Date de naissance
Lieu de naissance Aix-en-Provence (Provence)
Date de décès (à 68 ans)
Lieu de décès Amesbury (Angleterre)
Sépulture Abbaye d'Amesbury (en)
Père Raimond-Bérenger IV de Provence
Mère Béatrice de Savoie
Conjoint Henri III d'Angleterre
Enfants Édouard Ier symbole d'une couronne
Marguerite
Béatrice
Edmond
Catherine
Religion Catholicisme

Éléonore de Provence
Reine d'Angleterre

Éléonore de Provence (en anglais Eleanor of Provence) ou Aliénor de Provence, née vers 1223 à Aix-en-Provence et morte le en l'abbaye d'Amesbury, est une princesse de Provence. Elle devient reine d'Angleterre du fait de son mariage avec Henri III d'Angleterre. Elle est considérée bienheureuse par l'Église catholique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Éléonore est l'une des filles de Raimond-Bérenger IV, comte de Provence, et de Béatrice de Savoie[1]. Elle est sœur de Marguerite de Provence (future reine de France et épouse de Saint Louis), de Sancie de Provence (future reine des Romains et épouse de Richard de Cornouailles), et de Béatrice de Provence (future reine de Sicile et épouse de Charles d'Anjou-Sicile)[1].

Mariage[modifier | modifier le code]

Miniature de deux personnages royaux, homme et femme, se faisant face.
Mariage du roi d’Angleterre, Henri III et d'Éléonore de Provence. Historia Anglorum de Matthieu Paris, British Library, Royal 14 C VII (v.1250).

Guillaume de Savoie, évêque de Valence, prépare le mariage de sa nièce, Éléonore avec le roi d’Angleterre, Henri III[2],[3]. Le contrat de mariage est signé en 1235. Éléonore se rend, accompagnée de nobles, dont son oncle Pierre de Savoie, en Angleterre pour rencontrer son futur époux[4]. Le mariage est célébré dans la cathédrale de Canterbury le [5],[6].

Règne[modifier | modifier le code]

Son arrivée à la cour d'Angleterre ne se fait pas sans avoir créé quelques tensions entre les barons anglais et les Savoyards — oncles, cousins, nobles — qui l'accompagnent[7]. Ainsi, l'évêque Guillaume de Savoie devient un proche conseiller du roi, tandis que son frère Boniface obtient le titre d'archevêque de Cantorbéry[8],[9],[10]. La médiéviste Louise J. Wilkinson rappelle, par ailleurs, que la reine profite de sa position pour marier les jeunes filles de la faction savoyarde, appartenant à son entourage, à des membres de l'aristocratie anglaise[11]. Alasia, fille du marquis Manfred III de Saluces, épouse ainsi en 1247 le comte Edmund de Lacy[11].

Alors que son mari part combattre en Gascogne, en 1253, elle régit pendant 10 mois l'Angleterre[12]. Elle est aidée par Richard de Cornouailles[12]. Elle s'occupe notamment du mariage de son fils, Édouard, avec Éléonore de Castille[12]. L'historienne anglaise Margaret Howell considère que cette régence est une preuve de la très grande confiance que lui fait son époux[12].

Pierre de Savoie, devenu comte, rédige un testament en 1264 dans lequel il fait de sa nièce, Éléonore, l'héritière du comté en cas de décès, avant son frère Philippe, ses neveux et excluant par ailleurs sa propre fille[13],[14]. Philippe Ier de Savoie lui succédera finalement.

La reine Éléonore signe, à Bordeaux le , une charte de coutumes — garantissant aux habitants des droits et avantages — à la bastide de Monségur[15].

Éléonore (gauche) et son mari Henri III, par Matthieu Paris, vers les années 1250.

Après la mort de son époux Henri III d'Angleterre en 1272, et à la suite de celles de son petit-fils Henri, et de ses filles Marguerite et Béatrice, elle se retire dans l'abbaye d'Amesbury (en) en 1276, où elle meurt en 1291[16].

Famille et descendance[modifier | modifier le code]

Éléonore de Provence épouse Henri III Plantagenêt, roi d'Angleterre, à Canterbury le [5], et a neuf enfants[17] :

Religion[modifier | modifier le code]

Tête de la statue d’Éléonore de Provence dans l'abbaye de Westminster.
Chapelle de St Katharine's Church.

En 1273, elle accorde une nouvelle Charte à l'hôpital St Katharine's (en)[17],[19]. En 1291, elle fonde le monastère de Guildford Black Friary (en) (comté de Surrey)[17].

Elle devient ainsi célèbre par sa piété, et elle est connue sous le nom de Sainte Éléonore, bien qu'elle ait seulement été béatifiée et non canonisée. On la fête en juillet ou le 25 juin[20].

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Emmanuel Davin, « Béatrice de Savoie, Comtesse de Provence, mère de quatre reines (1198-1267) », Bulletin de l'Association Guillaume Budé, vol. 1, no 2,‎ , p. 176-189 (lire en ligne).
  2. Bernard Demotz, Le comté de Savoie du XIe au XVe siècle : Pouvoir, château et État au Moyen Âge, Genève, Slatkine, , 496 p. (ISBN 2-05-101676-3), p. 230-231.
  3. Howell 2001, p. 1-2.
  4. Howell 2001, p. 14.
  5. a et b Howell 2001, p. 15-17.
  6. (en) Jeffrey Hamilton, The Plantagenets : History of a Dynasty, Bloomsbury Publishing, , 256 p. (ISBN 978-1-4411-6864-1, lire en ligne), p. 21.
  7. (en) Thomas B. Costain, The Magnificent Century, Doubleday and Company, , p. 130-140.
  8. (en) Eugene L. Cox, The Eagles of Savoy : The House of Savoy in Thirteenth-Century Europe, Princeton University Press, (réimpr. 2015) (1re éd. 197 4), 512 p. (ISBN 978-1-4008-6791-2, lire en ligne), p. 50.
  9. (en) Huw Ridgeway, « King Henry III and the 'Aliens', 1236-1272 », dans Thirteenth Century England : Proceedings of the Newcastle upon Tyne Conference, 1987, vol. 2, Woodbridge, Boydell Press, (ISBN 978-0-85115-513-5), p. 81, 84.
  10. (en) Adrian Jobson, The First English Revolution : Simon de Montfort, Henry III and the Barons' War, Londres, Bloomsbury, , 208 p. (ISBN 978-1-84725-226-5, lire en ligne), p. 8.
  11. a et b (en) Louise J. Wilkinson, Women in Thirteenth-Century Lincolnshire, vol. 54, Boydell & Brewer Ltd, coll. « Royal Historical Society Studies in History New Series », , 262 p. (ISBN 978-0-86193-334-1, lire en ligne), p. 50.
  12. a b c et d Howell 2001, p. 117.
  13. Testament de septembre 1264 (REG 0/0/1/979), publié dans le Régeste genevois (1866), que l'on peut consulter en ligne dans le Répertoire chronologique des sources sur le site digi-archives.org de la Fondation des Archives historiques de l'Abbaye de Saint-Maurice.
  14. Laurent Ripart, « Non est consuetum in comitatu Sabaudie quod filia succedit patri in comitatu et possessione comitatus Genèse de la coutume savoyarde de l’exclusion des filles », Cahiers lausannois d'histoire médiévale,‎ , p. 295-331 (lire en ligne, consulté le ).
  15. L'Esclapot ou cartulaire de Monségur, publié par la Société des archives historiques du département de la Gironde, 1863, p. 3 et suivantes (lire en ligne).
  16. (en) Michael Evans, The Death of Kings : Royal Deaths in Medieval England, A&C Black, , 288 p. (ISBN 978-1-85285-585-7, lire en ligne), p. 211.
  17. a b et c (en) Loveday Lewes Gee, Women, Art, and Patronage from Henry III to Edward III : 1216-1377, Boydell & Brewer, , 219 p. (ISBN 978-0-85115-861-7, lire en ligne), p. 148-149, Notice.
  18. a b c et d (la) Feudal manuals of english history pag. 146.
  19. (en) C. Knight, Cyclopaedia of London, (lire en ligne), p. 308.
  20. Notice « Sainte Éléonore » sur le nominis.cef.fr.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Nancy Goldstone, Four Queens : The Provençal Sisters Who Ruled Europe, London, Weindenfeld & Nicholson, , 410 p. (ISBN 978-0-7538-2683-6).
  • (en) Margaret Howell, Eleanor of Provence : Queenship in Thirteenth-Century England, Oxford, Blackwell Publishers, , 384 p. (ISBN 978-0-631-22739-7). Margaret Howell est professeure d'histoire à St Hilda's College (Oxford).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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