Élections fédérales canadiennes de 1972 — Wikipédia

Élections fédérales canadiennes de 1972
264 sièges de la Chambre des communes
(Majorité absolue : 133 sièges)
Type d’élection Élection législative fédérale
Parti libéral – Pierre Elliott Trudeau
Voix 3 717 804
38,42 %
en diminution 7
Sièges obtenus 109 en diminution 38
Parti progressiste-conservateur – Robert Stanfield
Voix 3 388 980
35,02 %
en augmentation 3,6
Sièges obtenus 107 en augmentation 34
NPD – David Lewis
Voix 1 725 719
17,83 %
en augmentation 0,9
Sièges obtenus 31 en augmentation 6
Crédit social – Réal Caouette
Voix 730 759
7,55 %
en augmentation 2,3
Sièges obtenus 15 en stagnation
Résultats par province
Carte
Sièges à la Chambre des communes
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Pierre Elliott Trudeau
Libéral
Pierre Elliott Trudeau
Libéral

Les élections fédérales canadiennes de 1972 se déroulent le dans le but d'élire les députés de la vingt-neuvième législature de la Chambre des communes du Canada. Il s'agit de la vingt-neuvième élection générale depuis la Confédération canadienne, en 1867. Le résultat est une mince victoire pour le Parti libéral au pouvoir, qui remporte 109 sièges contre 107 pour le Parti progressiste-conservateur. De plus, 48 sièges sont remportés par d'autres partis et des candidats indépendants. Le soir de l'élection, les résultats semblent donner 109 sièges aux Tories ; toutefois, une fois le décomptage terminé le lendemain, les résultats finaux donnent un gouvernement minoritaire aux libéraux et la balance du pouvoir au Nouveau Parti démocratique de David Lewis.

Contexte[modifier | modifier le code]

L'élection de 1972 est la deuxième pour le chef libéral Pierre Trudeau. Les libéraux entrent dans la campagne avec une avance considérable dans les sondages, mais la trudeaumanie s'était estompée, et une économie en difficulté fait mal à son parti. Les progressistes-conservateurs sont menés par Robert Stanfield, ancien premier ministre de Nouvelle-Écosse, qui est perçu comme honnête mais maladroit. Les tories tentent de tirer profit de la perception du public que les libéraux gèraient mal l'économie avec le slogan « Un gouvernement progressiste-conservateur fera mieux[note 1]. »

Au Québec, les libéraux font campagne avec le slogan « Ensemble ». Au Canada anglais, ils utilisent le slogan « The Land is Strong » (le pays se porte bien) avec des publicités télévisées montrant des paysages pittoresques du Canada. Le slogan est rapidement ridiculisé, et leur campagne est considérée comme l'une des pires des dernières décennies. Le parti n'avait pas de grands enjeux à défendre. Il est handicapé au Canada anglais à cause d'un mécontentement face à la Loi sur les langues officielles qui avait instauré l'égalité entre l'anglais et le français dans les institutions fédérales. Plusieurs Canadiens anglophones considèrent qu'une telle loi est un gaspillage de l'argent des contribuables.

Un candidat indépendant est élu : Roch LaSalle est réélu dans sa circonscription au Québec. LaSalle avait quitté le caucus progressiste-conservateur pour exprimer son mécontement face au refus du parti de reconnaître le droit du Québec à l'auto-détermination ; il est le seul candidat à recevoir l'appui du Parti québécois.

Un candidat sans affiliation est élu : Lucien Lamoureux, dans sa circonscription ontarienne de Stomont—Dundas—Glengarry. Lamoureux, d'abord élu sous la bannière libérale, servait à titre de Président de la Chambre des communes. Il se représente sans affiliation partisane afin de préserver son impartialité en tant que Président. Il prend sa retraite à la fin de cette législature et ne se représente pas aux élections de 1974.

Cette élection est la première où l'âge minimum pour voter est fixé à 18 ans. En 1970, le gouvernement avait voté une modification à la loi électorale pour baisser l'âge de vote, précédemment fixé à 21 ans.

Résultats[modifier | modifier le code]

Pays[modifier | modifier le code]

Parti Chef Candidats Sièges Voix
1968 diss. Élus +/- Nb % +/-
     Libéral Pierre Elliott Trudeau 263 155 147 109 -46 3 717 804 38,42 % -6,95 %
     Progressiste-conservateur Robert Stanfield 265 72 73 107 +35 3 388 980 35,02 % +3,65 %
     Nouveau Parti démocratique David Lewis 252 22 25 31 +9 1 725 719 17,83 % +0,87 %
     Crédit social[note 2] Réal Caouette 164 14 15 15 +1 730 759 7,55 % +2,27 %
     Indépendant[note 3] 53 1 2 1 +1 56 685 0,59 % +0,14 %
     Aucune appartenance[note 4] 26 - - 1 +1 23 938 0,25 %
     Inconnu 93 - - - 32 013 0,33 %
     Rhinocéros[note 5] Cornelius I 1 - - - - 1 565 0,02 % -0,06 %
Vacant 4
Total 1 117 265 264 264 -1 9 677 463 100 %
Sources : Élections CanadaHistorique des circonscriptions depuis 1867Toronto Star,

Par province[modifier | modifier le code]

Parti C-B AB SK MB ON QC N-B N-É ÎPE TNL TNO YK Total
     Libéral Sièges : 4 - 1 2 36 56 5 1 1 3 - - 109
     Voix (%) : 28,9 25,0 25,3 30,9 38,2 48,9 43,1 33,9 40,5 44,8 29,3 32,2 38,4
     Progressiste-conservateur Sièges : 8 19 7 8 40 2 5 10 3 4 - 1 107
     Voix (%) : 33,0 57,6 36,9 41,6 39,1 17,4 46,8 53,4 51,9 49,0 30,9 53,0 35,0
     Nouveau Parti démocratique Sièges : 11 - 5 3 11 - - - - - 1 - 31
     Voix (%) : 35,0 12,6 35,9 26,3 21,5 6,8 6,3 12,3 7,5 4,7 39,8 11,6 17,8
     Crédit social Sièges : - - - - - 15 - - - - 15
     Voix (%) : 2,6 4,5 1,8 0,7 0,4 24,3 3,2 0,3 0,1 0,2 7,6
     Indépendant Sièges : - - - - - 1 - - - 1
     Voix (%) : 0,2 xx xx 0,1 0,2 1,7 0,3 0,4 3,1 0,6
     Aucune appartenance Sièges : - - - - 1 - - 1
     Voix (%) : xx 0,1 xx xx 0,5 0,2 xx 0,2
Total sièges : 23 19 13 13 88 74 10 11 4 7 1 1 264
Partis n'ayant remporté aucun siège :
     Inconnu Voix (%) : 0,1 0,2 0,1 0,3 0,1 0,7 0,4 0,1 0,9 0,3
     Rhinocéros Voix (%) : 0,1 xx

xx - moins de 0,05 % des voix

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. A Progressive Conservative government will do better.
  2. Comparé aux résultats combinés du Parti Crédit social et du Ralliement créditiste en 1968.
  3. Roch LaSalle, élu en 1968 en tant que progressiste-conservateur, est réélu en tant qu'indépendant.
  4. Lucien Lamoureux, élu en tant que libéral mais servant au poste de Président de la Chambre des communes, est réélu sans appartenance politique.
  5. Le Parti Rhinocéros présente 12 candidats au total, mais comme il n'est pas reconnu par Élections Canada, ses candidats sont listés comme des candidats indépendants.

Références[modifier | modifier le code]