Élections législatives israéliennes de 2021 — Wikipédia

Élections législatives israéliennes de 2021
120 sièges de la Knesset
(majorité absolue : 61 sièges)
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 6 578 084
Votants 4 436 365
67,44 % en diminution 4,1
Votes exprimés 4 410 052
Blancs et nuls 26 313
Likoud – Benyamin Netanyahou
Voix 1 066 892
24,19 %
en diminution 5,3
Sièges obtenus 30 en diminution 7
Yesh Atid – Yaïr Lapid
Voix 614 112
13,93 %
Sièges obtenus 17 en augmentation 4
Shas – Aryé Dery
Voix 316 008
7,17 %
en diminution 0,5
Sièges obtenus 9 en stagnation
Bleu et blanc – Benny Gantz
Voix 292 257
6,63 %
en diminution 20
Sièges obtenus 8 en diminution 7
Yamina – Naftali Bennett
Voix 273 836
6,21 %
en augmentation 1
Sièges obtenus 7 en augmentation 4
Parti travailliste israélien – Merav Michaeli
Voix 268 767
6,09 %
Sièges obtenus 7 en augmentation 4
Judaïsme unifié de la Torah – Moshe Gafni
Voix 248 391
5,63 %
en diminution 0,4
Sièges obtenus 7 en stagnation
Israel Beytenou – Avigdor Liberman
Voix 248 370
5,63 %
en diminution 0,1
Sièges obtenus 7 en stagnation
Parti sioniste religieux – Bezalel Smotrich
Voix 225 641
5,12 %
Sièges obtenus 6 en augmentation 4
Composition de l'assemblée élue
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Benyamin Netanyahou
Likoud
Naftali Bennett
Yamina
Résultats officiels, Résultats officiels et Résultats officielsVoir et modifier les données sur Wikidata

Les élections législatives israéliennes de 2021 ont lieu de manière anticipée le en Israël pour désigner les 120 membres de la Knesset.

Ces élections sont organisées de manière anticipée pour la quatrième fois consécutive en moins de deux ans à la suite de l'échec de la Knesset à adopter un budget pour l'année 2020.

Le Likoud du Premier ministre Benyamin Netanyahou recule mais demeure la première force à la Knesset, avec un quart des sièges. Aucune coalition sortante ne dispose d'une majorité en mesure de gouverner. Yaïr Lapid finit par former un gouvernement, provoquant une alternance.

Contexte[modifier | modifier le code]

Initialement prévues pour le au plus tard, les élections se déroulent de manière anticipée après l'échec de l'adoption du budget 2020.

Gouvernement de coalition Likoud-Bleu et blanc[modifier | modifier le code]

Le , Benny Gantz est élu président de la Knesset dans le cadre de négociations avec le Likoud pour la formation d'un gouvernement d’union nationale en pleine pandémie de Covid-19. L'élection de Gantz empêche ainsi celle du centriste libéral Meir Cohen, dont l'éventuelle élection était considérée comme une ligne rouge pour rompre les négociations par le Likoud[1]. Cette décision ne fait pas l’unanimité parmi ses alliés et met fin à la coalition Bleu et blanc telle qu’elle se présentait aux élections législatives, le parti de Gantz, Hosen L'Yisrael, en étant écarté[2]. Le , il est convenu que seul ce dernier parti reste au sein de la coalition, les deux autres formant le bloc Yesh Atid-Telem[3].

Comme en , le président charge la Knesset de désigner un candidat pour former le prochain gouvernement[4]. Cependant, le , Gantz et Netanyahou annoncent la formation d'un gouvernement d'union nationale[5]. Il est prévu que Benyamin Netanyahou reste Premier ministre pendant 18 mois, avant que Gantz ne lui succède pour 18 mois[6] dans le cadre d’un accord de rotation légalement contraignant. En attendant, celui-ci serait ministre de la Défense[7],[8]. Enfin, la rotation intervient automatiquement sans nouveau vote, et en cas d'élections anticipées, Gantz serait investi Premier ministre pour assurer l'intérim[9].

Le , l'accord est approuvé par la Knesset et Netanyahou, ayant obtenu le soutien de 72 députés, est formellement chargé de former un gouvernement. Celui-ci est constitué le [10],[11],[12], après des jours de reports liés à des désaccords au sein du Likoud et de son bloc de droite pour l'attribution des portefeuilles ministériels[13].

Dissolution de la Knesset[modifier | modifier le code]

Le , Benny Gantz apporte son soutien à une motion de l'opposition visant à dissoudre la Knesset[14].

L'accord de coalition prévoit une rotation à la condition qu'un budget unique soit adopté d'ici le . Alors que la date butoir s'approche, la Knesset rejette une proposition de Bleu et blanc de séparer les deux budgets et de différer leur adoption, provoquant la dissolution du Parlement[15].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Bâtiment de la Knesset à Jérusalem.

Israël est doté d'un parlement unicaméral, la Knesset, dont les 120 sièges sont pourvus tous les quatre ans, au plus tard le troisième mardi du mois hébraïque de heshvan, au scrutin proportionnel plurinominal avec listes bloquées et seuil électoral de 3,25 % dans une seule circonscription nationale. Après décompte des voix, les sièges sont répartis à la proportionnelle aux candidats de tous les partis ayant franchi ce seuil, sur la base du quotient simple et de la méthode de la plus forte moyenne, dans l'ordre de leurs positions sur les listes[16].

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Le tableau ci-dessous présente les principaux partis ou coalitions en lice pour le scrutin. Certains partis mineurs des coalitions peuvent ne pas y être représentés.

Partis
ou coalitions
Idéologie Dirigeants Résultats en 2020
Likoud Centre droit à extrême droite
National-libéralisme, conservatisme
Benyamin Netanyahou 29,46 % des voix
36 députés
Bleu et blanc Centre
Sionisme, libéralisme, national-libéralisme, libéralisme économique
Benny Gantz 26,59 % des voix
33 députés
Liste unifiée Ta'al : attrape-tout
Nationalisme arabe, défense des Arabes israéliens, antisionisme
Ayman Odeh 12,67 % des voix
15 députés
Hadash : extrême gauche
Marxisme-léninisme, pro-solution à deux États, non-sionisme
Balad : gauche
Nationalisme arabe, sécularisme, panarabisme, antisionisme
Shas Centre à extrême droite
Défense des ultraorthodoxes séfarades et mizrahim, populisme
Aryé Dery 7,69 % des voix
9 députés
Judaïsme unifié de la Torah Droite
Défense des ultraorthodoxes ashkénazes
Yaakov Litzman 5,98 % des voix
7 députés
Parti travailliste Centre gauche
Socialisme, sionisme travailliste, pro-solution à deux États
Merav Michaeli 5,83 % des voix
7 députés
Israel Beytenou Droite à extrême droite
National-conservatisme, sionisme révisionniste, libéralisme économique, sécularisme
Avigdor Liberman 5,74 % des voix
7 députés
Yamina Droite à extrême droite
Nationalisme, néosionisme, libéralisme économique
Naftali Bennett 5,24 % des voix
6 députés
Yesh Atid Centre
Sionisme, libéralisme, libéralisme économique, sécularisme
Yaïr Lapid Membre de Bleu et blanc
Nouvel Espoir Centre droit à droite
National-libéralisme
Gideon Sa'ar Nouveau
Parti sioniste religieux Parti sioniste religieux : Extrême droite
Ultranationalisme, Sionisme religieux, conservatisme religieux, conservatisme social, pro-Grand Israël
Bezalel Smotrich Membre de Yamina
Otzma Yehudit : Extrême droite
Ultranationalisme, sionisme religieux, conservatisme religieux, pro-solution à un État et État halakhique
0,42 % des voix
0 députés
Noam : Extrême droite
Ultranationalisme, sionisme religieux, conservatisme religieux et État halakhique
Nouveau
Meretz Gauche
Social-démocratie, sionisme travailliste, sécularisme, écologie politique
Nitzan Horowitz Allié au Parti travailliste
Liste arabe unie Gauche radicale à droite
Défense des arabes israéliens, islamisme
Mansour Abbas Membre de la Liste unifiée
Nouveau Parti économique Centre gauche
Anti-corruption, sécularisme
Yaron Zelekha Nouveau

Sondages[modifier | modifier le code]

Les sondages israéliens ont pour particularité de fournir les résultats des différents partis directement en équivalents sièges lorsqu'ils se trouvent au-dessus du seuil électoral de 3,25 %. Dans le cas contraire, les prédictions de résultats sont donnés en pourcentages, ici retranscris en équivalent sièges à fin d'analyse, à raison d'un siège par tranche de 0,83 % (100/120). Le silence électoral prend effet à partir du vendredi précédant le scrutin[17].

Campagne électorale[modifier | modifier le code]

Thèmes d'actualité[modifier | modifier le code]

Dans le contexte des accords d'Abraham de normalisation diplomatique avec quatre pays arabes (Émirats arabes unis, Bahreïn, Maroc et Soudan), la campagne est marquée par un effort du Likoud et particulièrement de Benyamin Netanyahou pour obtenir le vote des citoyens arabes, contrairement aux campagnes électorales précédentes[18],[19]. Il a ainsi visité un centre de vaccination anti-Covid dans une ville arabe le 31 décembre 2020[20].

Mais surtout c'est la lutte contre la COVID-19 telle que menée par le gouvernement qui devient un enjeu électoral. Netanyahou se prévaut du succès de la campagne de vaccination et est appuyé en cela par le PDG de Pfizer Albert Bourla. Courant mars, Israël se prévaut ainsi d'un taux de vaccination de plus de 60 % de sa population, l'un des plus élevés au monde[21]. Ses rivaux déplorent le taux élevé de mortalité par habitant et notamment l'absence de mesures pour mieux confiner les quartiers ultra-orthodoxes densément peuplés que Netanyahou craindrait de s'aliéner[22].

En raison de la pandémie de Covid-19 en Israël, des mesures spéciales sont annoncées pour assurer un vote en toute sécurité sanitaire : il devrait être possible de voter au volant de sa voiture et des bureaux de vote spéciaux seront proposés aux malades et aux citoyens placés en quarantaine. Le nombre de bureaux de vote devrait être augmenté d’environ 30 % afin de réduire les foules ; il y aura deux isoloirs dans chaque bureau de vote pour accélérer le processus[23].

Manifestations[modifier | modifier le code]

Depuis la fin , des manifestants se réunissent chaque samedi soir à Jérusalem et dans l’ensemble d’Israël pour des rassemblements contre le chef de gouvernement, inculpé pour corruption et critiqué pour les aides insuffisantes aux victimes de la crise économique causée par la pandémie. Le , dernier samedi avant les élections, une manifestation plus importante rassemble des milliers d'Israéliens devant la résidence officielle de Netanyahou[24].

Nouveaux partis[modifier | modifier le code]

La polarisation autour de Benjamin Nétanyahou s'est poursuivie. Gideon Sa'ar, figure de la droite du Likoud, décide de monter sa propre liste, « Nouvel espoir ». Avec « À droite » de Naftali Bennett, le Likoud est désormais concurrencé par deux formations de droite.

Ces deux prétendants à la succession de Nétanyahou ont pu attirer des électeurs « tout sauf Netanyahou » plutôt situés à gauche sur les questions économiques et sociales et favorables à une solution à deux États concernant la question palestinienne, mais souhaitant prioritairement changer de Premier ministre. Ainsi selon une étude, 53,1 % des électeurs d’Avigdor Liberman (extrême droite laïque), 44,3 % de ceux de Gideon Sa'ar (droite nationaliste, dissident du Likoud) et 23,1 % de ceux de Naftali Bennett (extrême droite nationaliste et religieuse) se déclarent favorables à la solution à deux États. Cependant, seuls 20,5 % des électeurs considèrent la question palestinienne comme importante[25].

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des législatives israéliennes de 2021[26],[27]
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Likoud 1 066 892 24,19 en diminution 5,27 30 en diminution 7[a]
Yesh Atid 614 112 13,93 -[b] 17 en augmentation 4
Shas 316 008 7,17 en diminution 0,52 9 en stagnation
Bleu et blanc 292 257 6,63 en diminution 19,96 8 en diminution 7[c]
Yamina 273 836 6,21 en augmentation 0,97 7 en augmentation 4[d]
Parti travailliste 268 767 6,09 -[e] 7 en augmentation 4
Judaïsme unifié de la Torah 248 391 5,63 en diminution 0,35 7 en stagnation
Israel Beytenou 248 370 5,63 en diminution 0,11 7 en stagnation
Parti sioniste religieux[f] 225 641 5,12 -[g] 6 en augmentation 4
Liste unifiée 212 583 4,82 en diminution 7,85 6 en diminution 5[h]
Nouvel Espoir 209 161 4,74 Nv 6 en augmentation 6
Meretz 202 218 4,59 -[i] 6 en augmentation 3
Liste arabe unie 167 064 3,79 -[j] 4 en stagnation
Nouveau Parti économique 34 883 0,79 Nv 0 en stagnation
Parti rapeh 17 346 0,39 Nv 0 en stagnation
Parti pirate 1 309 0,03 en stagnation 0 en stagnation
Toi et moi 1 291 0,03 Nv 0 en stagnation
Espoir pour le changement 1 189 0,03 Nv 0 en stagnation
Bang social - retraités 811 0,02 Nv 0 en stagnation
Mishpat Tzedek 729 0,02 Nv 0 en stagnation
Tsomet 663 0,02 Nv 0 en stagnation
Une nation 592 0,01 -[k] 0 en stagnation
Nouvel Ordre 514 0,01 en stagnation 0 en stagnation
Kama 486 0,01 en stagnation 0 en stagnation
L'impossible - possible 463 0,01 Nv 0 en stagnation
Cœur juif 443 0,01 Nv 0 en stagnation
Atzmeinu[l] 441 0,01 Nv 0 en stagnation
Bloc biblique 429 0,01 en stagnation 0 en stagnation
Nouveau monde 429 0,01 Nv 0 en stagnation
Alliance commune 408 0,01 Nv 0 en stagnation
Les Israéliens 395 0,01 Nv 0 en stagnation
Shama 395 0,01 Nv 0 en stagnation
Da'am 385 0,01 -[m] 0 en stagnation
Direction sociale 256 0,01 en stagnation 0 en stagnation
Ma'an[l] 253 0,01 Nv 0 en stagnation
Hetz 226 0,01 Nv 0 en stagnation
Nous 220 0,00 Nv 0 en stagnation
Dignité humaine 196 0,00 en stagnation 0 en stagnation
Suffrages exprimés 4 410 052 99,41
Votes blancs et invalides 26 313 0,59
Total 4 436 365 100 120 en stagnation
Abstentions 2 141 719 32,56
Inscrits / Participation 6 578 084 67,44

Analyse[modifier | modifier le code]

Sociologie[modifier | modifier le code]

Les efforts du Likoud pour rallier le soutien des citoyens arabes lui permettent d'augmenter ses résultats dans les communautés arabes quatre voire huit fois par rapport au scrutin du mois de mars 2020. Ce soutien même s’il s’est multiplié, reste en fin de compte minuscule au sein de ces communautés. Le Likoud progresse ainsi de 1 à 4 % dans la ville arabe de Nazareth. L’évolution du « secteur arabe » dans son comportement électoral est surtout marqué par une abstention plus forte que dans le reste du pays, ce qui aboutit à la perte de cinq sièges par les partis arabes sur les 15 réunis par la Liste unifiée l'année précédente. Au second plan, la scission de Ra'am de la Liste unifiée abouti à la montée de ce parti islamiste dont le chef, Mansour Abbas, se dit prêt à travailler avec le Likoud sur certaines questions[28].

Tractations post-électorales[modifier | modifier le code]

État des forces[modifier | modifier le code]

Un minimum de 61 recommandations auprès du président est nécessaire pour qu'un candidat au poste de Premier ministre soit chargé de constituer un cabinet — qui doit lui-même recevoir au moins 61 voix. Les partis recommandant un candidat ne sont pas nécessairement ceux gouvernant ensuite.

Pour la quatrième fois en 24 mois, le bloc du Premier ministre Benjamin Nétanyahou — composé du parti Likoud, de Shas et de Judaïsme unifié de la Torah — échoue à obtenir une majorité, sans qu'une alternative ne paraisse possible, l'opposition étant trop hétéroclite. Cette dernière va des partis arabes et pacifistes (Meretz et Parti travailliste), à d'anciens partis de l'aile droite du Likoud dont les dirigeants aspirent à succéder à Nétanyahou (Nouvel Espoir de Gideon Sa'ar et Yamina de Naftali Bennett). La rupture entre les partis orthodoxes et le sionisme laïc d'Israel Beytenou d'Avigdor Liberman s'accentue[29],[30], ce qui limite encore plus les chances de coalitions inédites.

Cette division jugée insurmontable a amené la presse à évoquer un cinquième scrutin[31].

Rapports de force à la 24e Knesset
LAU LU Meretz Trav. Yesh Atid B&B IB NE Yamina Likoud PSR Shas JUT
Abbas Odeh Horowitz Michaeli Lapid Gantz Liberman Sa'ar Bennett Nétanyahou Smotrich Dery Gafni
4 6 6 7 17 8 7 6 7 30 6 9 7
Partis arabes
10
Gauche, centre-gauche et centre
38
Centre-droit, droite et extrême-droite
56
Orthodoxes
16
4 Anti-Nétanyahou
57
7 Bloc Nétanyahou
52

Selon la loi fondamentale amendée en 2020 à la suite de l'accord de coalition du Gouvernement Netanyahou V, la rotation du poste de Premier ministre est automatique en cas d'accord en ce sens. Par conséquent, si aucun autre gouvernement n'est investi d'ici le 17 novembre 2021, Benny Gantz doit succéder à Benjamin Netanyahou[32].

Benyamin Netanyahou est jugé susceptible de se maintenir en cas de conclusion d'un accord avec le parti Nouvelle Droite de Naftali Bennett, qui demande en retour une fusion de son parti avec le Likoud en vue de lui succéder plus tard. Le Premier ministre sortant devrait ensuite s'allier à un autre parti tel que celui de Sa'ar, malgré ses promesses de campagne réitérées après l'élection, ou d'Abbas, malgré les béances idéologiques[32],[33].

Yaïr Lapid, chef du premier parti d'opposition, ne peut être recommandé qu'en ménageant à la fois des partis très défavorables et très favorables aux colonies. La formation ultérieure d'un gouvernement impliquant une coalition cohérente, il pourrait se trouver devant la même impasse que Gantz après les élections de septembre 2019.

La 24e Knesset doit procéder d'ici l'été à l'élection d'un nouveau président pour un mandat de sept ans, ce qui peut jouer dans les tractations.

Au 1er avril, il apparaît que les choix de Mansour Abbas dirigeant du parti arabe Ra'am seront déterminants pour la nomination du Premier ministre[34] mais celui-ci ne prend à cette date aucune position partisane[35].

Tentative échouée de Netanyahou de former un gouvernement[modifier | modifier le code]

Netanyahou est chargé de former un gouvernement le 6 avril[36]. Il échoue à constituer une nouvelle équipe[37], après avoir essuyé le refus de Yamina, dont il a proposé au chef de devenir Premier ministre durant la première année, de rejoindre le bloc de droite[38].

Accord de gouvernement de Bloc du changement[modifier | modifier le code]

Le 5 mai, le président Reuven Rivlin confie à Yaïr Lapid le mandat pour former une coalition. Lapid a 28 jours pour y parvenir, soit jusqu'au 2 juin[39]. Peu avant, le Bloc de droite avait appelé le président à confier à la Knesset la tâche de désigner le candidat au poste de Premier ministre[40].

Le 30 mai, Bennett annonce soutenir les efforts pour former un gouvernement qu'il dirigera avec Lapid. Celui-ci reçoit également le soutien des partis de Saar et Liebermann, des travaillistes et du Meretz, ainsi que de Bleu et Blanc. Pour obtenir la majorité des députés, le gouvernement doit encore avoir le soutien de députés arabes israéliens[41]. Le 2 juin peu avant minuit, Lapid annonce avoir réussi à former une coalition[42]. Bennett doit être Premier ministre durant les deux premières années, avant que Lapid, qui sera entretemps Premier ministre par alternance et ministre des Affaires étrangères, ne lui succède jusqu'au terme de la législature en 2025[43]. Le gouvernement Lapid-Bennett doit encore être approuvé par un vote de la Knesset, qui aura lieu le 13 juin[44].

Le Likoud a tenté en vain d'invalider un gouvernement dirigé par Bennett, arguant que c'est le formateur désigné par le président qui doit diriger le gouvernement, objection rejetée par la présidence[45].

Selon The Times of Israel, les accords avec les différents partis prévoient que[46] :

Les accords précisent aussi le nombre de ministres par parti.

L’accord entre Yesh Atid et Ra'am prévoit un poste de vice-ministre au bureau du Premier ministre, la présidence de la commission de l’Intérieur de la Knesset, une vice-présidence de la Knesset et la présidence de la commission des Affaires arabes pour le parti Ra'am. Cet accord vise également à réduire les écarts dans la société arabe, druze, circassienne et bédouine grâce à un plan de dépenses quinquennal de 30 milliards de shekels jusqu’en 2026 et prévoit un plan quinquennal de lutte contre la criminalité au budget de 2,5 milliards de shekels et un autre plan de 20 milliards de shekels pour les infrastructures de transport dans les communautés arabes. Trois communautés bédouines du sud devront être officiellement reconnues dans les 45 jours suivant la prestation de serment du gouvernement[46].

Le 11 juin, dans une ultime tentative d'empêcher la formation du gouvernement Lapid-Bennett et de reformer son alliance avec Bleu et blanc, Netanyahou propose à Benny Gantz de démissionner immédiatement et que celui-ci soit Premier ministre pendant trois années[47].

Le 13 juin, la Knesset investit Naftali Bennett comme Premier ministre après un vote de confiance : 60 députés ont voté pour la nouvelle coalition et 59 s'y sont opposés[48],[49].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Par rapport aux sièges obtenus par le Likoud et Gesher en 2020.
  2. En coalition avec Bleu et blanc en 2020
  3. Par rapport aux sièges obtenus par Bleu et blanc, en excluant ceux obtenus par Yesh Atid et Telem, en 2020.
  4. Par rapport aux sièges obtenus par Yamina, en excluant ceux obtenus par le parti sioniste religieux et le foyer juif, en 2020.
  5. En coalition avec Gesher et Meretz en 2020.
  6. En coalition avec Otzma Yehudit et Noam.
  7. Le parti sioniste religieux était membre de Yamina et Otzma Yehudit s’était présenté indépendamment en 2020
  8. Par rapport aux sièges obtenus par la liste unifiée , en excluant ceux obtenus par la liste arabe unie, en 2020.
  9. En coalition avec le Parti travailliste et Gesher en 2020.
  10. En coalition avec la Liste unifiée en 2020.
  11. En coalition avec Da'am en 2020
  12. a et b Parti s'étant retiré de l'élection peu avant la tenue du scrutin.
  13. En coalition avec Une nation en 2020

Références[modifier | modifier le code]

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  4. « Israël : pas d’accord Nétanyahou-Gantz, le Parlement chargé de former le prochain gouvernement », sur Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, consulté le ).
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