Élections régionales de 2012 en Rhénanie-du-Nord-Westphalie — Wikipédia

Élections régionales de 2012 en Rhénanie-du-Nord-Westphalie
237 députés du Landtag
(Majorité absolue : 119 députés)
Type d’élection élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 13 264 231
Votants 7 901 922
59,6 % en augmentation 0,3
Votes exprimés 7 794 126
Votes nuls 107 796
SPD – Hannelore Kraft
Voix 3 050 160
39,1 %
en augmentation 4,6
Sièges obtenus 99 en augmentation 32
CDU – Norbert Röttgen
Voix 2 050 633
26,3 %
en diminution 8,3
Sièges obtenus 67 en stagnation
Grünen – Sylvia Löhrmann
Voix 884 136
11,3 %
en diminution 0,8
Sièges obtenus 29 en augmentation 6
FDP – Christian Lindner
Voix 669 971
8,6 %
en augmentation 1,9
Sièges obtenus 22 en augmentation 9
Pirates – Joachim Paul
Voix 608 957
7,8 %
en augmentation 6,2
Sièges obtenus 20 en augmentation 20
Résultat du vote uninominal
Carte
16e législature du Landtag
Diagramme
Ministre-président
Sortant Élu
Hannelore Kraft
SPD
Hannelore Kraft
SPD

Les élections régionales de 2012 en Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Landtagswahl in Nordrhein-Westfalen 2012) ont eu lieu le dimanche , afin d'élire les cent quatre-vingt-un députés de la seizième législature du Landtag de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, pour un mandat de cinq ans.

Le scrutin est marqué par la reconduction de l'alliance SPD-Verts au pouvoir, l'effondrement de la CDU, la percée des Pirates et la résistance du FDP. En outre, en application de la loi électorale, cinquante-six députés supplémentaires sont élus, portant leur nombre total à deux-cent trente-sept.

Contexte : un gouvernement minoritaire[modifier | modifier le code]

À la suite des élections du 9 mai 2010, l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU), au pouvoir depuis cinq ans et dirigée par le ministre-président sortant, Jürgen Rüttgers, était arrivée à égalité avec le Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD), de l'ancienne ministre de la Recherche, Hannelore Kraft, les deux formations obtenant 67 députés.

L'Alliance 90 / Les Verts ayant remporté 23 députés au Landtag, une éventuelle coalition rouge-verte disposerait de 90 députés sur 181, tandis que le Parti libéral-démocrate (FDP), partenaire de la CDU dans le cabinet Rüttgers, avec 13 députés, ne permet pas au ministre-président d'espérer la reconduction de sa coalition noire-jaune.

Pour s'assurer une majorité absolue au Parlement régional, Kraft avance l'hypothèse d'une coalition en feu tricolore, rassemblant le SPD, Les Verts et le FDP[1], mais les libéraux s'y opposent[2]. Ensuite, elle cherche, sans succès, à obtenir le soutien de Die Linke[3], et tente même de négocier la formation d'une grande coalition avec la CDU[4].

Au début du mois de juin, le FDP, par la voix de son président fédéral, Guido Westerwelle, soutenu par le comité directeur régional, affirme vouloir reprendre les négociations pour constituer un gouvernement à trois[5]. Kraft accepte la proposition et reprend alors ses entretiens exploratoires avec les libéraux et les écologistes[6].

Les négociations à trois échouent dix jours plus tard[7], Hannelore Kraft faisant connaître sa volonté de constituer un gouvernement minoritaire, une solution accueillie favorablement par Die Linke, selon le modèle de Magdebourg[8].

Le 14 juillet, deux mois après la tenue des élections, Kraft est investie ministre-présidente de Rhénanie-du-Nord-Westphalie par 90 voix contre 80 au Landtag[9], devenant la première femme à diriger le Land le plus peuplé d'Allemagne, et prend la tête d'une alliance avec Les Verts.

Toutefois, moins de deux ans après son investiture, en , elle est contrainte de convoquer des élections anticipées, à la suite du rejet par l'ensemble des partis d'opposition de son projet de loi de finances au Parlement régional[10], un an après l'annulation de son premier budget par le Tribunal constitutionnel du Land[11].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Le Landtag de Rhénanie-du-Nord-Westphalie se compose de cent quatre-vingt-un députés, élus pour cinq ans au suffrage universel direct au scrutin mixte à finalité proportionnelle.

À l'occasion des élections, le territoire du Land est divisé en cent vingt-huit circonscriptions électorales, représentées chacune par un député, tandis que chaque parti présente, au niveau régional, une liste de cent quatre-vingt-un candidats. Lors du scrutin, chaque électeur dispose de deux voix, l'une pour un candidat dans sa circonscription et l'autre pour la liste régionale.

À l'issue du vote, les deuxièmes voix sont décomptées et l'ensemble des sièges du Landtag répartis au scrutin proportionnel suivant la méthode de Sainte-Laguë. Les partis ayant remporté des sièges dans les circonscriptions remplissent d'abord leur quota avec ceux-ci et comblent la différence avec les candidats présents sur leurs listes.

Il peut parfois arriver qu'un parti remporte plus de sièges de circonscription que la proportionnelle ne lui en accorde. Dans ce cas, il conserve ces « mandats supplémentaires », mais le nombre total de sièges à pourvoir est augmenté, entraînant une nouvelle répartition par l'attribution de « mandats complémentaires », afin de maintenir le caractère proportionnel de la répartition des sièges.

Campagne[modifier | modifier le code]

Principaux partis[modifier | modifier le code]

Parti Chef de file Score en 2010
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne
Christlich Demokratische Union Deutschlands
Norbert Röttgen
(Ministre fédéral de l'Environnement)
34,6 % des voix
67 députés
Parti social-démocrate d'Allemagne
Sozialdemokratische Partei Deutschlands
Hannelore Kraft
(Ministre-présidente)
34,5 % des voix
67 députés
Alliance 90 / Les Verts
Bündnis 90/Die Grünen
Sylvia Löhrmann
(Ministre de l'Éducation)
12,1 % des voix
23 députés
Parti libéral-démocrate
Freie Demokratische Partei
Christian Lindner 6,7 % des voix
13 députés
Die Linke Katharina Schwabedissen 5,6 % des voix
11 députés
Parti pirate d'Allemagne
Piratenpartei Deutschland
Joachim Paul 1,6 % des voix
0 député

Sondages[modifier | modifier le code]

Institut Date CDU SPD Verts FDP Linke Pirates
Info GmbH 11.05.2012 33,0 % 38,0 % 11,0 % 5,0 % 4,0 % 8,0 %
YouGov 09.05.2012 30,0 % 37,0 % 12,0 % 6,0 % 3,5 % 8,5 %
YouGov 07.05.2012 31,0 % 37,0 % 11,0 % 5,0 % 4,0 % 9,0 %
Forsa 04.05.2012 31,0 % 38,0 % 11,0 % 6,0 % 3,0 % 8,0 %
YouGov 03.05.2012 31,0 % 36,0 % 11,0 % 5,0 % 4,0 % 10,0 %
Forsa 02.05.2012 32,0 % 37,0 % 10,0 % 5,0 % 3,0 % 10,0 %
Emnid 27.04.2012 32,0 % 38,0 % 10,0 % 5,0 % 4,0 % 9,0 %
Infratest 22.04.2012 31,0 % 39,0 % 11,0 % 4,0 % 3,0 % 9,0 %
FgW 20.04.2012 34,0 % 37,0 % 11,0 % 4,0 % 3,0 % 8,0 %
YouGov 18.04.2012 32,0 % 36,0 % 13,0 % 4,0 % 4,0 % 8,0 %
Info GmbH 14.04.2012 29,0 % 40,0 % 10,0 % 3,0 % 3,0 % 11,0 %
Infratest 29.03.2012 32,0 % 40,0 % 12,0 % 4,0 % 3,0 % 5,0 %
Forsa 21.03.2012 33,0 % 39,0 % 11,0 % 4,0 % 4,0 % 6,0 %
FgW 15.03.2012 34,0 % 37,0 % 13,0 % 2,0 % 4,0 % 6,0 %
Infratest 14.03.2012 34,0 % 38,0 % 14,0 % 2,0 % 4,0 % 5,0 %
YouGov 14.03.2012 33,0 % 33,0 % 17,0 % 2,0 % 3,0 % 7,0 %
Infratest 26.02.2012 35,0 % 35,0 % 17,0 % 2,0 % 3,0 % 5,0 %
Dernières élections 09.05.2010 34,6 % 34,5 % 12,1 % 6,7 % 5,6 % 1,6 %

Résultats[modifier | modifier le code]

Scores[modifier | modifier le code]

Composition politique du nouveau Landtag.
Parti Suffrages Sièges
Voix % +/- MU1 +/- Députés +/-
Parti social-démocrate d'Allemagne (SPD) 3 050 160 39,1 % en augmentation 4,7 99 en augmentation 38 99 en augmentation 32
Union chrétienne-démocrate d'Allemagne (CDU) 2 050 633 26,3 % en diminution 8,3 29 en diminution 38 67 en stagnation
Alliance 90 / Les Verts (Grünen) 884 136 11,3 % en diminution 0,8 0 en stagnation 29 en augmentation 6
Parti libéral-démocrate (FDP) 669 971 8,6 % en augmentation 1,9 0 en stagnation 22 en augmentation 9
Parti pirate d'Allemagne (Piraten) 608 957 7,8 % en augmentation 6,3 0 en stagnation 20 en augmentation 20
Die Linke 194 539 2,5 % en diminution 3,1 0 en stagnation 0 en diminution 11
TOTAL (participation : 59,6 %) 95,6 % N/A 128 en stagnation 237 en augmentation 56

Analyse[modifier | modifier le code]

Le SPD retrouve sa position de premier parti du Land, ratant de peu la barre des 40 % des suffrages exprimés. Bien que les Grünen ne tirent pas un bénéfice particulier de leur participation au gouvernement, ils restent stables et conservent leur troisième place. En revanche, c'est un échec total pour la CDU qui, passant sous les 30 % des voix, obtient son plus mauvais résultat. Le résultat du vote majoritaire est sans appel, puisqu'elle ne détient plus que 22,5 % des circonscriptions, contre 52,3 % deux ans plus tôt. Cet effondrement n'entraîne pas le FDP, puisque les libéraux conservent leur représentation et se renforcent avec deux points gagnés. Si le parti Die Linke, qui appuyait le gouvernement d'Hannelore Kraft, est exclue du Landtag, où il n'était rentré qu'en 2010, les Pirates, pour le quatrième scrutin consécutif, parviennent à l'intégrer, dépassant franchement la barre des 5 %.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Le , la social-démocrate Hannelore Kraft est réinvestie ministre-président du Land. Elle est soutenue par une coalition verte-rouge, formée avec les écologistes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :