Îlot Persil — Wikipédia

Îlot Persil
Isla de Perejil (es)
Îlot Leïla (ar)
Tura (ber)
L'îlot Persil vu depuis la côte africaine
L'îlot Persil vu depuis la côte africaine
Géographie
Pays Territoire contesté
Revendication par Drapeau de l'Espagne Espagne
Drapeau du Maroc Maroc
Localisation Détroit de Gibraltar (mer Méditerranée)
Coordonnées 35° 54′ 50″ N, 5° 25′ 07″ O
Superficie 0,13 km2
Point culminant 74 m
Géologie Île continentale
Administration
Statut Territoire revendiqué par l'Espagne et le Maroc.

Adm. terr. Plazas de soberanía

Région Tanger-Tétouan
Démographie
Population Aucun habitant
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+1
Géolocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Îlot Persil
Îlot Persil
Géolocalisation sur la carte : plazas de soberanía
(Voir situation sur carte : plazas de soberanía)
Îlot Persil
Îlot Persil
Géolocalisation sur la carte : Maroc
(Voir situation sur carte : Maroc)
Îlot Persil
Îlot Persil
Géolocalisation sur la carte : mer Méditerranée
(Voir situation sur carte : mer Méditerranée)
Îlot Persil
Îlot Persil
Île en Espagne

L'îlot Persil (en espagnol : Isla de Perejil, en amazigh : Tura ou Thoura, en arabe : جزيرة تورة) ou îlot Leïla est un territoire situé en Méditerranée, à 9 km à l'ouest-nord-ouest de la ville espagnole de Ceuta. Ce territoire réduit, accidenté, aride et occasionnellement fréquenté par des bergers marocains lors de la marée basse, est surtout connu pour être un territoire contesté. Sa souveraineté demeure en effet disputée par l'Espagne et le Maroc et qui tous deux le revendiquent en s'appuyant sur des données géographiques et historiques. En effet, dès 1415, le territoire est considéré comme appartenant au Portugal, mais en 1668, à la suite du traité de Lisbonne (reconnaissance de l'indépendance du Portugal par le royaume d'Espagne et de la fin de l'Union Ibérique), le roi Alphonse VI reconnaît toutefois la souveraineté de ce territoire aux Espagnols au même titre que Ceuta qui ne souhaitait pas revenir dans le giron de son royaume.

Toponymie[modifier | modifier le code]

En français, deux noms sont en usage, îlot Persil et Îlot Leïla.

Le premier dérive de l'espagnol Isla Perejil de même sens. Selon Wenceslao Segura Gonzalez[1], ce nom espagnol tiendrait son nom Perejil (Persil) des grandes touffes de persil qui croissaient sur son sol ; cette plante, appelée aussi fenouil de mer, est le Crithmum maritimum des botanistes[2].

En arabe, le nom de l'île est Toura (تورة), reprenant le nom berbère signifiant « vide ».

Géographie[modifier | modifier le code]

L'îlot Persil.

L'îlot a une superficie de 13 hectares et est situé à l'extrémité est du détroit de Gibraltar, à 200 m de la côte marocaine. Très rocheux, l'îlot comporte des falaises tandis que sa végétation, très pauvre, n'est constituée que de petits buissons méditerranéens.

L'Ogygie de Calypso[modifier | modifier le code]

Pour Victor Bérard, Jean Cuisenier[3] et d'autres chercheurs, l'îlot de Persil serait bien Ogygie, la fameuse île de Calypso, car sa description concorde avec celle des vers 55 à 72 d'Homère. Quant aux fameuses quatre sources, elles se trouveraient juste en face sur la côte continentale, près de la plage de Benzus.

Histoire[modifier | modifier le code]

Chronologie jusqu'en 1995[modifier | modifier le code]

2002 : crise de l'îlot Persil[modifier | modifier le code]

Six membres des forces auxiliaires marocaines armés[4] se positionnent sur l'îlot le 10 juillet 2002 pour y établir un poste de contrôle dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue et l'immigration clandestine. Le royaume d'Espagne considère cette action comme une invasion d'un territoire espagnol et lance le 17 juillet 2002 l'opération militaire « Recuperar Soberanía » (appelé aussi « opération Romeo Sierra ») pour laquelle elle mobilise plusieurs bateaux de guerre (mobilisation aussi faite par le Maroc) et débarque vingt-quatre soldats des Grupos de operaciones especiales dans six hélicoptères sur l'îlot. Cette opération coûta selon certains journaux espagnols environ un million d'euros[5].

D'une façon générale, le Maroc souligne l'absence de fondement juridique et légal solide prouvant l'appartenance de l'îlot à l'Espagne[6]. Face à l'immobilisme de la diplomatie européenne, la ministre espagnole des Affaires étrangères Ana Palacio demande la médiation des États-Unis qui réussissent à faire rétablir le statu quo précédant le débarquement marocain[réf. nécessaire].

Galerie[modifier | modifier le code]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (es) Nuestra vecina la Isla Perejil, par Wenceslao Segura Gonzalez.
  2. Voir Victor Bérard, Calypso et la mer de l'Atlantide, Armand Colin, 1929, p. 250.
  3. Jean Cuisenier, Le périple d'Ulysse, Fayard, Paris, 2003, p. 334-339.
  4. (es) Gonzalo Araluce, « La reconquista de Perejil como nunca se contó: hablan los 'héroes' » [« La reconquête de Perejil comme jamais racontée: les «héros» parlent »], El Español, Madrid,‎ (lire en ligne)
  5. (es) « El Gobierno asegura que la invasión de Perejil costó menos de un millón de euros », El Pais.
  6. Cf., par exemple : « Entretien de S. M. le [r]oi Mohammed VI [avec] El Pais », dans MAP, « S. M. le [r]oi à El Pais : L’objectif des auditions publiques est de "réconcilier le Maroc avec son passé" », Rabat, Instance équité et réconciliation, — Traduction dont l'auteur est inconnu d'une interview issue de :(es) Jesús Cebario et Ignacio Cembrero, « Se ha restablecido el respeto mutuo entre España y Marruecos » [« Le respect mutuel a été restauré entre l'Espagne et le Maroc »], El País, Madrid,‎ (lire en ligne).
    « On est même allé jusqu’à dire en Espagne que le Maroc avait envahi un territoire espagnol. La rétrocession au Maroc des provinces du Nord a commencé en 1956 et a duré jusqu’en 1959. Les Espagnols s’étaient alors retirés y compris de l’îlot. Tourah ne faisait pas partie du contentieux historique sur Sebta et Melillia.
    Au cours des années 60, il y avait même des forces marocaines installées à Tourah et Franco n’avait jamais réagi. Aznar serait-il plus franquiste que Franco ? »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]