60 Millions de consommateurs — Wikipédia

60 Millions de consommateurs
Image illustrative de l’article 60 Millions de consommateurs

Pays Drapeau de la France France
Zone de diffusion France
Langue Français
Périodicité Mensuel
Genre Presse de défense des consommateurs
Prix au numéro 4,80 euros
Diffusion 116 000 ex. (2016[1])
Fondateur Henry Estingoy, Maurice Laval
Date de fondation 1970
Éditeur Institut national de la consommation

Directeur de publication Philippe Laval
Rédacteur en chef Sylvie Metzelard
ISSN 1267-8066
Site web Site officiel

Le magazine 60 Millions de consommateurs (anciennement 50 Millions de consommateurs) et son site 60millions-mag.com sont édités par l'Institut national de la consommation (INC), dont l'une des principales missions est de « regrouper, produire, analyser et diffuser des informations, études, enquêtes et essais »[2]. L'INC a le statut d'établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), placé sous la tutelle du ministre chargé de la consommation[3]. 60 Millions de consommateurs est réalisé par des journalistes professionnels qui travaillent en étroite collaboration avec les ingénieurs, juristes, économistes et documentalistes de l'INC. 11 mensuels et 8 hors-séries sont publiés chaque année.

Présentation[modifier | modifier le code]

Le magazine est né en [4]. Il est créé à l'origine pour concurrencer Que Choisir[5].

60 Millions de consommateurs se présente comme un journal sans publicité commerciale, ce qui garantirait son indépendance vis-à-vis des fabricants et des distributeurs, mais cette allégation est discutable car des pages de publicité pour l'entreprise Citeo y sont présentes depuis plusieurs années[6].

Son site web 60millions-mag.com propose des articles d'actualité sur la consommation, des dossiers d'experts, l'achat des versions numériques du magazine et différents outils.

Historique[modifier | modifier le code]

50 Millions de consommateurs[modifier | modifier le code]

. Le premier numéro de 50 Millions de consommateurs compte 42 pages en noir et blanc. En couverture, une enquête sur les jouets et un entretien exclusif avec le « champion » américain de la défense des consommateurs, Ralph Nader[7].

. 50 Millions de consommateurs publie son premier essai comparatif consacré aux autocuiseurs.

. Sur 28 casques de moto testés, 15 ne sont pas conformes aux normes de sécurité. 50 Millions lance l'alerte.

. Le magazine dénonce le scandale des sièges auto pour bébés car sur 15 testés, seuls 2 sont jugés satisfaisants pour la sécurité de l’enfant.

. Des pharmaciens n'ont pas décelé des interactions dangereuses de médicaments sur des ordonnances.

. Sur 41 marques de préservatifs testées, 23 offrent une résistance ou une porosité insuffisante. Pourtant, plusieurs bénéficient de la marque NF. Le test de 50 Millions de consommateurs va entraîner un retrait du marché des modèles déficients, une amélioration de la norme NF et un contrôle plus rigoureux des fabricants.

. 50 Millions de consommateurs révèle que 800 établissements scolaires n'offrent pas une garantie suffisante en cas d'incendie. Plus de 300 auraient dû être fermés si la loi avait été respectée. Les lycées de type Pailleron construits dans les années soixante-dix sont particulièrement visés.

60 Millions de consommateurs[modifier | modifier le code]

. 50 Millions de consommateurs devient 60 Millions de consommateurs.

. 60 Millions de consommateurs fait état d'une différence, dans les cigarettes, entre la teneur en goudrons et en nicotine telle qu'elle est calculée (selon la norme internationale ISO 3308 sur la méthode de fumage) et celle qui est affichée sur les paquets.

. 60 Millions de consommateurs mesure le rayonnement de 24 téléphones portables et demande aux fabricants d'indiquer ce paramètre dans les notices.

. À la veille du passage à la monnaie unique, le magazine publie une « liste noire des prix qui flambent » issue de son observatoire des prix : les « profiteurs de l'euro » ont dopé leurs prix avant le grand basculement.

En 2002, 60 Millions publie une liste de 36 produits alimentaires courants contaminés aux OGM, sur 103 analysés.

En 2004, le magazine consacre un dossier sur les maisons de retraite qui révèle que les directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS) ont abandonné, ou presque, les inspections, ouvrant la voie à des pratiques indignes. Des maisons épinglées par le magazine seront fermées par décision de justice ou de l’administration.

. À l'issue d'un test avec une machine à fumer, le magazine conclut que la fumée d'un joint de cannabis contient 7 fois plus de goudrons et de monoxyde de carbone que celle d'une cigarette[8].

. Sur 100 contrats de syndics décryptés, 96 comportent des irrégularités.

. Une enquête révèle des hausses de produits alimentaires allant jusqu'à 48 %, que la hausse des matières premières ne peut justifier[9]. À la suite de cette publication, le gouvernement s’engage à traquer les « abus » dans les prix en grandes surfaces[10].

En 2010, en raison de la baisse de ses ventes, 60 Millions de consommateurs enregistre un déficit de 150 000 [11]. En 2011, l'audit réalisé par le cabinet MBV & Associés suggère d’adosser le magazine au secteur privé[12]. Un comité de soutien a été mis en place par des lecteurs et des salariés de l'INC. Il vise à s'opposer au démantèlement de l'INC et à défendre le caractère public du journal, notamment au moyen d'une pétition[13].

. Le magazine dénonce des dépassements d'honoraires « indécents » à l'hôpital public : quelque 4500 praticiens hospitaliers sont autorisés à exercer, une partie de leur temps, une activité libérale au sein de l'hôpital public, et certains en profitent pour imposer des tarifs jusqu'à 12 fois supérieurs à ceux de l'Assurance maladie.

En mars 2013, une fusion avec Que Choisir est évoquée[5].

. « Difficile d'échapper aux polluants », titre 60 Millions de consommateurs, qui affirme avoir trouvé des traces de médicaments dans certaines eaux du robinet, mais aussi dans des eaux en bouteille.

. Une association promouvant la cigarette électronique (Aiduce) critique la publication d'une étude de 60 Millions de consommateurs, qui manquerait de fondement scientifique[14]. Un blogue professionnel consacré à la cigarette électronique se procure et remet en cause le sérieux du protocole utilisé[15].

. Des tests révèlent la présence de résidus indésirables (dioxines…) dans des produits d’hygiène féminine (tampons et serviettes hygiéniques)[16]. Le gouvernement convoque les professionnels et saisit l’agence sanitaire (Anses)[17].

. 60 Millions de consommateurs révèle la présence de résidus de molécules toxiques (dioxines, glyphosate…) dans la majorité des marques de couches jetables pour bébé. L’agence de sécurité sanitaire (Anses) est saisie[18].

. Des tests révèlent la présence de nanoparticules de dioxyde de titane dans de nombreux gâteaux ou confiseries[19].

. Le magazine révèle un système de décompte des frais bancaires jugé « illégal » dans plusieurs grandes banques[20]. Il touche les clients dépassant leur découvert autorisé. Les révélations provoquent la réaction du ministre de l’Économie et le recul des banques concernées[21],[22].

. 60 Millions alerte sur la présence persistante de nombreuses substances toxiques pour la santé et l’environnement dans les produits d’entretien de la maison[23]. Le magazine réclame la création d’un étiquetage simplifié sur le sujet, le Ménag’Score, sur le modèle du Nutri-Score existant pour les produits alimentaires[24].

En 2023, le journal est à nouveau au bord de la faillite. En effet, depuis plus de 10 ans, le journal n'attire que très peu de lecteurs, et vit donc complètement au dépend des subventions d'état[25].

En décembre 2023, le magazine se décline en une version junior trimestrielle visant un public âgé de 8 à 12 ans[26].

Description[modifier | modifier le code]

Mensuels et Hors-séries[modifier | modifier le code]

60 Millions de consommateurs publie chaque année 11 mensuels et 8 hors-séries. Ces magazines traitent l’ensemble des secteurs de la consommation. Les mensuels comportent diverses rubriques comme l’alimentation et la santé, l’équipement et les loisirs, l’argent et le logement. Les hors-séries permettent quant à eux de traiter à chaque numéro un sujet précis. Par exemple, Le meilleur du bio (n° 199 - ) permettait de comparer un éventail de produits bio suivant des critères qualitatifs. Maison saine, (n° 128s - ) donne quant à lui des conseils pour entretenir sa maison en évitant d’utiliser des produits nocifs.

Produits d'édition[modifier | modifier le code]

Hormis la publication de magazines, 60 Millions de consommateurs édite ou co-édite également des ouvrages pour accompagner le consommateur comme Vos droits au quotidien, guide pratique ou encore 160 Lettres pour régler vos litiges.

Outils[modifier | modifier le code]

« DébiTest 60 »[modifier | modifier le code]

Cet outil, développé par 60 Millions de consommateurs, permet de tester la qualité du réseau Internet aussi bien avec une connexion Wifi, ADSL, fibre optique ou 4G. Il peut ainsi être utilisé avec un ordinateur ou un smartphone. La géolocalisation permet de comparer les résultats avec les données de la communauté d’utilisateurs.

« Nutri-Score »[modifier | modifier le code]

Sur le site de 60 Millions de consommateurs, il est également possible, grâce à un module interactif, de calculer en ligne le Nutri-Score[27]. Cette notation s’applique à la plupart des aliments et permet de connaître rapidement la qualité nutritionnelle du produit. Bien qu’il soit déjà affiché sur certains emballages, des erreurs ont déjà été repérées, d’où l’utilisation de cet outil garantissant des données fiables.

« Rappel de produits »[modifier | modifier le code]

Afin que les consommateurs puissent être le plus informés possible quant aux risques pouvant être encourus après l’achat de certains produits, le magazine a créé sur son site une rubrique « Rappel de produits »[28]. Elle répertorie donc les rappels de produits, aussi bien alimentaires, électroménagers ou encore électroniques. Face au manque de communication sur ce sujet, il existe également un compte Twitter dédié permettant d’être alerté en temps réel[29].

« Cosméto'Score »[modifier | modifier le code]

La revue lance en août 2020 cet outil accompagné d'une application afin d'assister les consommateurs dans le décryptage des étiquettes de produits cosmétiques et dans la compréhension de leur composition. Une note de A à E et un code couleur allant du vert au rouge sont attribués aux produits cosmétiques, en fonction de leur impact sur la santé (70% du score) et sur l'environnement (30% du score)[30].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. [1]
  2. Article R. 531-2 du code de la consommation.
  3. http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006069565&idArticle=LEGIARTI000006293207&dateTexte=&categorieLien=cid
  4. « « 50 Millions » : la naissance d’un journal pas comme les autres », sur 60millions-mag.com, (consulté le )
  5. a et b Jean-Claude Jaillette, « Faut-il marier "60 millions" et "Que choisir" ? », sur marianne.net, (consulté le )
  6. Par exemple en p. 67 de son no 541 (octobre 2018), en p. 45 de son no 551 (septembre 2019), en p. 109 de son no 135S (août-septembre 2021).
  7. « Les grandes dates de la consommation… et de « 60 Millions » », sur 60millions-mag.com, (consulté le )
  8. « Fumer trois joints équivaut à un paquet de cigarettes en termes de toxicité, selon des tests de 60 Millions de consommateurs », sur apmnews.com, (consulté le )
  9. « La hausse des prix des matières premières n'en finit pas… de faire débat », sur lsa-conso.fr, (consulté le )
  10. « François Fillon contre la flambée des prix », sur rfi.fr, (consulté le )
  11. « « 60 Millions de consommateurs, émoi émoi émoi » (article de Catherine Maussion) », sur Libération (journal), (consulté le )
  12. « Qui veut faire flamber 60 Millions ? », sur L'Humanité, (consulté le )
  13. « Comité de soutien à « 60 Millions de consommateurs » », sur soutenons60.org, (consulté le )
  14. « AIDUCE demande des comptes à 60 Millions de consommateurs », sur AIDUCE (consulté le )
  15. « Le protocole de 60 Millions de consommateurs », Mod in France, 27 août 2013 (consulté le 16 mai 2014).
  16. « Tampons et protections féminines : une réglementation s’impose ! », sur 60millions-mag.com, (consulté le )
  17. « Martine PINVILLE réunit les fabricants et distributeurs de produits de protection féminine afin de renforcer l’information des consommatrices et répondre aux interrogations sur la sécurité de ces produits », sur proxy-pubminefi.diffusion.finances.gouv.fr, (consulté le )
  18. « La ministre de l’Environnement saisit l’Anses sur les substances toxiques dans des couches pour bébés », sur lemonde.fr, (consulté le )
  19. « Les nanoparticules dans les sucreries et les gâteaux inquiètent « 60 Millions de consommateurs » », sur lemonde.fr, (consulté le )
  20. « Découverts bancaires : et maintenant, des frais illégaux ! », sur 60millions-mag.com, (consulté le )
  21. « Réaction de Bruno Le Maire au dossier de 60 Millions de consommateurs sur les frais de découvert bancaire », sur economie.gouv.fr, (consulté le )
  22. « Frais d'incidents bancaires : la Caisse d'épargne fait machine arrière », sur cbanque.com, (consulté le )
  23. « Produits ménagers nocifs : un nouvel étiquetage s’impose », sur 60millions-mag.com, (consulté le )
  24. « "60 Millions de consommateurs" réclame un "Menag'score" pour aider les consommateurs à choisir des produits ménagers moins nocifs », sur francetvinfo.fr, (consulté le )
  25. « Inquiétudes sur l’avenir du magazine « 60 millions de consommateurs » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. Caroline Bonacossa, « 60 millions de consommateurs lance une publication Junior », sur strategies.fr, (consulté le )
  27. « Vos aliments préférés sont-ils sains ? Calculez leur Nutri-Score », sur 60millions-mag.com, (consulté le )
  28. « Rappel », sur 60millions-mag.com (consulté le )
  29. « Rappels de produits : un pas vers plus de transparence ? », sur 60millions-mag.com, (consulté le )
  30. « Cosméto'Score: 60 Millions de consommateurs traque à son tour les cosmétiques "nocifs" », sur Challenges (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Liens externes[modifier | modifier le code]