95e division d'infanterie (États-Unis) — Wikipédia

95e division d'infanterie
95th Infantry Division
Image illustrative de l’article 95e division d'infanterie (États-Unis)
Insigne d'épaule de la division

Création 1918
Pays États-Unis
Branche United States Army
Type Infanterie
Fait partie de Armée de réserve des États-Unis
Garnison Fort Sill, Oklahoma
Surnom Iron Men of Metz
Victory Division
Guerres Seconde Guerre mondiale
Batailles Libération de la France (bataille de Metz)
Bataille des Ardennes
Campagne d'Allemagne (1945)
Commandant Daniel Christian

La 95e division d'infanterie (95th Infantry Division) est une division de l'US Army. Aujourd'hui, elle est officiellement connue sous la dénomination de 95th Training division (division d'entraînement), faisant partie de l'Armée de réserve des États-Unis, avec son quartier-général à Fort Sill dans l'Oklahoma.

Elle apparaît en 1918 mais trop tardivement pour être engagée lors de la Première Guerre mondiale. Elle est maintenue comme force de réserve jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, où elle est envoyée en Europe. Elle combat notamment face à des contre-attaques allemandes et s'illustre dans la libération puis la défense de la ville de Metz, où elle gagne son surnom d'« Iron Men of Metz » (« les hommes de fer de Metz »). Après la guerre, la division est de nouveau mise en réserve quelque temps avant d'être activée à nouveau comme division d'entraînement.

Lors des cinquante dernières années, la division connaît de profonds changements dans sa structure et dans ses missions, plusieurs unités passant sous son autorité. Elle active un grand nombre de brigades et de régiments qui remplissent des missions de formation variées. Depuis, elle participe à l'entraînement initial des recrues de l'US Army.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Entre le et le , une opération de franchissement de la Moselle est effectuée dans le secteur de Thionville par les Alliés. La division engagée est la 95e division d'infanterie (DI) américaine appartenant au XXe corps de la 3e armée US du général Patton. Un premier franchissement a lieu à Uckange très tôt le . Il s'agit en fait d'une diversion[1] (opération Casanova) 540 hommes engagés qui tiendront plusieurs jours (pertes 352 tués ou blessés) visant à masquer l'attaque principale menée par la 90e DI dans le secteur de Cattenom et Kœnigsmacker. Toutefois, en raison d'une crue importante de la Moselle modifiant singulièrement les conditions de la bataille et afin de pouvoir accélérer l'engagement de la 10e division blindée sur la rive droite de la Moselle, il est décidé de créer une tête de pont à Thionville et, dans la foulée, de s'emparer des forts du couronnés de Yutz et du fort d'Illange. Cette mission est dévolue au 2e bataillon du 378e régiment d'infanterie de la 95e DI, commandé par le lieutenant-colonel Autrey J. Maroun,. L'opération débute le .

Après la traversée de la Moselle et la prise du couronné de Yutz, le bataillon se dirige, dans la matinée du , depuis Haute-Yutz vers le sud-est en direction de Stuckange puis oblique rapidement vers le sud-ouest pour rejoindre la route principale entre Thionville et Metz[note 1]. La compagnie Fox (F) du Capitaine Robert E. ADAIR s'empare de la colline du lieu-dit Selvert sous le feu de l'artillerie et des mortiers du fort d'Illange. En contrebas du fort, les hommes du 2e bataillon capturent un soldat allemand[1]. Selon une autre version[2], le soldat s'est spontanément présenté en arborant un drapeau blanc. Quoi qu'il en soit, le soldat parle et informe A. J. Maroun, de la présence dans le fort de la 3e compagnie du 74e VolkGrenadier-Regiment de la 19e VolksGrenadier-Division. Aussitôt, A. J. Maroun dépêche le sous-lieutenant James Billings, S2 du bataillon (officier de renseignement). Cet officier parle l'allemand et reçoit la mission de négocier une reddition des défenseurs. Malgré une certaine cordialité entre le plénipotentiaire et le commandant de la garnison, les pourparlers n'aboutissent pas. Le capitaine allemand refuse d’être fait prisonnier sans combattre. Il sollicite toutefois la possibilité d'évacuer sa compagnie pour rejoindre son régiment. L'officier américain refuse cette option[1]. Il va falloir se battre pour le fort.

En début d'après- midi, un puissant tir de rupture est déclenché contre l'ouvrage pendant 45 minutes[3]. Le 2e bataillon se met en ordre de combat en positionnant ses trois compagnies d'infanterie face au fort. La compagnie Easy (E)[4] mène l'assaut en pointe, serrée de près par les compagnies F et Golf (G). Selon une autre source[3], la compagnie E, bloquée par les défenses extérieures, flanque la gauche de la compagnie F qui mène l'assaut avec la compagnie G en soutien. A la suite d'une nouvelle concentration de tirs d'artillerie de 30 minutes dirigés en plein contre le fort combinant l'emploi d'obusiers de 155 et 240 mm et des chars M10 Tank Destroyer. A 13H45, les hommes des deux premières sections se précipitent dans la pente, débouchant depuis les bois depuis Haute-Yutz. Parvenus au sommet de la colline, les maroun's marauders[5] s'abritent dans le rideau d'arbres qui ceinture le périmètre de l'ouvrage.

La phase finale de l'assaut est menée d'un côté par la première section, au travers des multiples réseaux de barbelés et des pièges et de l'autre côté, par la deuxième section qui emprunte un fossé de drainage à l'ouest du fort pour y entrer par l'arrière. La troisième section progresse en tirailleurs. La garnison a repris ses positions malgré la préparation d'artillerie et se bat avec acharnement. Une section de mortiers allemande, déployée à l'arrière à l'est de l'ouvrage est délogée par la première section de la compagnie F poursuivant l'encerclement de la structure[3]. La compagnie G vient s'appuyer sur la base de la colline, il est 16h30. A la tombée de la nuit, un tiers de l'ouvrage est capturé[6].

À partir de 02h00 du matin commence la destruction systématique des structures de l'ouvrage par l'emploi des charges SATCHEL (charges de 5 kg de TNT en sac à bandoulière) qui sont déversées dans les gaines d'aérations des casernes. Ces charges d'explosif provoquent d'énormes dégâts internes et la suffocation des défenseurs. Pour les casemates, la porte blindée est forcée par l'emploi d'une charge creuse tandis que les embrasures de mitrailleuses sont attaquées à la grenade à main. Une seconde charge de type cordeau détonant est ensuite lancée à l'intérieur par l'ouverture ainsi créée. Cette technique d'assaut efficace a été mis en œuvre trois jours plus tôt pour neutraliser la « Feste » de Koenigsmacker et avait été mise au point à la suite de la bataille meurtrière au fort Driant au sud de Metz. Au petit matin, la moitié de l'ouvrage est prise et les derniers défenseurs sont presque tous repliés à l'intérieur des casernes, à l'exception de tireurs isolés et de mitrailleuses postés sur le reste des blocs de l'ouvrage. Ils seront bientôt réduit au silence par une concentration d'obus de mortiers de 81mm tirés depuis la lisière du bois d'Haute-Yutz.

À 10 h 40, le , les derniers survivants se rendent et le fort d'Illange est définitivement mis hors combat. Les pertes allemandes s'élèvent à 74 hommes, blessés ou tués et 67 prisonniers[3]. C'est maintenant au tour du village d'être repris.

Au cours de ces combats, le lieutenant-colonel Maroun fut blessé deux fois[6] et le sergent Robert G Brussard, de la compagnie F, neutralisa quatre défenseurs et fit douze prisonniers. Ils recevront tous les deux la Distinguished Service Cross[5],[1], le bataillon recevant quant à lui la Distinguished Unit Citation[7]. 200 hommes du bataillon auront été mis hors combat durant ces journées[5].

La 95e DI aura quelques jours plus tard l'honneur d'être la première à entrer dans Metz et ses hommes auront mérité leur nouveau surnom « The Ironmen of Metz ».

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. La route principale entre Thionville et Metz est aujourd'hui la route départementale 1 (Moselle)

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d René Caboz, la Bataille de Thionville, 1991 (ISBN 2708500910), pp. 241-242
  2. (en) Clayton Donnel, The German Fortress of Metz 1870-1944, 2008, (ISBN 978-1-84603-302-5), p. 53
  3. a b c et d (en) XX CORPS, THE REDUCTION OF FORTRESS METZ 1 SEPTEMBER - 6 DECEMBER 1944, UNITED STATES ARMY, (www.7tharmddiv.org/docrep/M-XX-OpRpt-2.doc)
  4. (en) Bravest of the Brave, Stars and Stripes, 1945
  5. a b et c Patrick Grasser, Illange au passé simple, Fensch Vallée, 2004 (ISBN 2-908196-80-8)
  6. a et b (en) Hugh M. Cole The Lorraine Campaign, Center of Military History, Washington, 1950
  7. Distinguished Unit Citation ; devenue « Presidential Unit Citation » à partir du 10 janvier 1957.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Army Almanac: A Book of Facts Concerning the Army of the United States, United States Government Printing Office, (ASIN B0006D8NKK)
  • (en) Order of Battle of the United States Army: World War II European Theater of Operations, département de l'Armée, (ISBN 978-0-16-001967-8)

Liens externes[modifier | modifier le code]