Abbaye de Nivelles — Wikipédia

Ancienne abbaye de Nivelles
Image de l'Ancienne abbaye de Nivelles

Fondation 648-649
Fondateur Itte Idoberge et l'évêque Saint Amand
Localisation
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Province Drapeau de la province du Brabant wallon Province du Brabant wallon
Commune Nivelles
Coordonnées 50° 35′ 51″ nord, 4° 19′ 24″ est
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Ancienne abbaye de Nivelles
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Ancienne abbaye de Nivelles

L'abbaye de Nivelles (ou abbaye Sainte-Gertrude de Nivelles) fut fondée vers 648-649 par la veuve de Pépin de Landen, Itte Idoberge avec le concours de l'évêque saint Amand.

À son origine, elle abritait des moniales. La communauté fit appel à des moines irlandais de l'abbaye de Péronne ; Feuillen, dirigeant de Péronne, envoya les plus âgés à Nivelles et les plus jeunes à Fosses à 30 km de Nivelles. Nivelles devint une communauté double dirigée par un abbé et une abbesse, et plus tard uniquement par une abbesse. Au IXe siècle, commence un processus de sécularisation qui se terminera au XIIe siècle.

Dès le XIIe siècle, toutes les religieuses furent nobles (elles sont appelées dominae, on parle de capitulum et de monasterium nobile), mais le premier texte qui institue les recrutements des chanoinesses exclusivement dans la noblesse date de 1462.

Éléments historiques[modifier | modifier le code]

Chanoinesses de Nivelles

L'abbaye de Nivelles a été fondée en 640 par la veuve de Pépin de Landen, Itta de Metz, avec sa fille, Gertrude de Nivelles, et avec le soutien de l'évêque Saint-Amand. L'abbaye a commencé comme une communauté de moniales ; elles sont rejointes plus tard par des moines irlandais de l'abbaye du Mont Saint-Quentin, envoyés par l'abbé Foillan pour apporter leur soutien aux moniales. Un groupe de moines s'installa à Nivelles et il devint bientôt un monastère double, dirigé soit par un abbé et une abbesse, plus tard seulement par une abbesse. À ce stade, l'abbaye subit l'influence du monachisme irlandais, qui met fortement l'accent sur une ascèse sévère.

Au IXe siècle commença un processus de sécularisation de la communauté qui s'acheva peut-être au XIIe siècle. L'abbaye avait des liens étroits avec la famille royale et jouait un rôle important dans la vie sociale du palais. L'abbaye faisait partie de la dot de l'empereur Otton II à la princesse byzantine Théophanu. A partir du XIIe siècle, le caractère de la communauté commença à changer pour devenir plus prestigieux, de sorte que les membres devinrent des chanoinesses régulières issues de la noblesse, comme l'atteste un document daté de 1462. Pendant la plus grande partie du Moyen Âge, l'abbaye resta une abbaye impériale, une institution semi-souveraine directement sous l'autorité de l'empereur.

  • L'abbaye a été supprimée après l'invasion du Duché du Brabant en 1794 par les troupes révolutionnaires de la République.
  • L'ancienne abbatiale, devenue collégiale, a été éventrée par les bombes aériennes de 1940, mais sa restauration lui a restitué son austérité originelle datant des XIe et XIIe siècles.

Éléments patrimoniaux[modifier | modifier le code]

  • On peut visiter le trésor et le sous-sol archéologique de l'ancienne abbatiale.
  • Le cloître attenant est de style romano-gothique du XIIIe siècle.
  • Un musée situé rue de Bruxelles est installé dans un refuge de Nivelles, possession, à l'époque, des trinitaires de l'abbaye d'Orival.
  • On peut voir à l'abbaye maintes reliques.

Aspects religieux[modifier | modifier le code]

Procession[modifier | modifier le code]

  • La procession dite Tour de Saint-Gertrude imprègne la vie nivelloise de son passé monastique. Elle accomplit un long périple champêtre avant de réintégrer la ville, au milieu d'une foule innombrable, le dimanche qui suit la Saint-Michel.

Histoire des abbesses[modifier | modifier le code]

Gertrude (626-659), fille de Itte, fut la première abbesse de ce monastère double. Sa nièce, Vulfetrude, fille de Grimoald Ier, lui succéda de 659 à 669. En 691, l'abbesse est une certaine Agnès, qui autorise Begga, sœur de Gertrude, à emmener quelques moniales pour fonder l'abbaye d'Andenne sur le modèle de l'abbaye de Nivelles.

En 1176, l'abbesse de Nivelles, Ada, céda l'église Notre-Dame de Laeken à l'abbaye d'Afflighem, donation ratifiée par Alard, évêque de Cambrai[1].

En 1199, une abbesse Berthe de Nivelles est connue pour avoir vendu une terre inculte à Arnould de Walhain qui y édifia un donjon connu aujourd'hui comme la Tour d'Alvaux sur le territoire de Walhain.

Liste des abbesses[modifier | modifier le code]

Rang Nom Période Dynastie/Famille Armes
1 Gertrude[2] 646-659 Pépinides -
2 Wilfétrude[2] 659-669 Pépinides -
3 Dominique Nouroyée[2] 669-? "cousine de Sainte Gertrude" -
4 Agnès[2] ? ? -
5 Eggeburg[2] vers 712-vers 768 ? -
6 Rotrude[2] vers 768-vers 800 ? -
7 Idubergh[2] vers 800-? ? -
8 Cauberghe[2] vers 877 ? -
9 Custa[2] vers 880-? ? -
10 Adalberine[2] vers 966-vers 992[3] ? -
11 Oda[2] vers 992-vers 1025 ? -
12 Alarde[2] vers 1025-? ? -
13 Richette[2] ?-vers 1050 ? -
14 Richette II[2] vers 1050- ? -
15 Ida[2] vers 1060 ? -
16 Richette III[2] vers 1120 ? -
17 Oda II[2] vers 1126-vers 1150 ? -
18 Oda III[2] 1150-? ? -
19 Oda IV[2] 1161-après 1172 ? -
20 Berthe Ire[2] 1181-1205 "nièce de l'empereur Frédéric Ier" -
21 Berthe II[2] 1206-vers 1210 ? -
22 Hélubide Ire[2] vers 1211-vers 1216 "fille du seigneur d'Ittre et sœur de Gérard, seigneur de Fauqwez" -
23 Hélubide II[2] 1218-vers 1224 ? -
24 Eggeburg II[2] 1224-vers 1229 ? -
25 Berthe III[2] 1229-vers 1230 ? -
26 Oda V[2] 1230-1265 Famille de Lays -
27 Elisabeth de Brugelette[2] 1267-1280 ? -
28 Elisabeth II[2] 1281-1293 Baronne de Bierbaix -
29 Iolande[2] 1294-1340 "Apparentée au duc de Brabant".
Certains historiens la nomment Iolande de Heyne, d'autres Iolande de Stienne.
-
30 Élisabeth III[2] 1341-1350 Maison de Liedekerke Armes de Liedekerke
31 Mathilde[2] 1351- "Mathilde de Luwembergh, fille de Guillaume-le-Bon, comte de Hainaut." Armes de Hainaut
32 Élise[2] 1380-1386 "Élise, princesse de Ligne" Armes de Ligne
33 Catherine[2] 1386-1417 Famille de Helvin -
34 Belle[2] -1421 Famille des comtes de Franquenberg (ou Frankenberg).
35 Christine[2] 1422-1449 Sœur de Belle de Franquenberg, 34e abbesse.
36 Marguerite Ire[2] 1449-1462 Famille De Cornay. -
37 Agnès II[2] 1462-1474 Famille des comtes de Franquenberg (ou Frankenberg).
38 Marguerite II[2] 1474- Famille de Langastre.
39 Guillemine[2] 1490-1494 Famille des comtes de Franquenberg (ou Frankenberg).
40 Isabeau[2] 1494- Famille de Herzelle.
41 Marguerite III[2] - "Margueritte d'Esme, princesse du Saint-Empire."
42 Adrienne[2] - Maison de Saint Omer
43 Marguerite IV[2] -1560 Famille de Tourmel
44 Marguerite V[2] -? Famille de Noyelle
45 Marie[2] - Famille de Hoensbroueck (ou Hoensbroek)
46 Anne[2] - Maison de Namur
47 Marguerite VI[2] 1604- Maison de Haynin Armes de la Maison de Haynin
48 Elisabeth IV[2] - "Élisabeth de Juillers-Suylen dite d'Erpe" -
49 Adrienne II[2] - Maison de Lannoy Armes de Lannoy
50 Isabelle[2] 1654-1668 Maison d'Oyenbrugge de Duras
51 Madeleine-Thérèse de Noyelle[2] 1669- Famille de Noyelle
52 Marie-Françoise[2] 1704- Maison de Berghe Armes de Berghes
53 Charlotte[2] 1725- "Charlotte, comtesse de Berlaymont."
54 Ursule[2] -1774 "Comtesse Ursulle Antoinette de Berlo de Frandouaire, sœur du comte de Berlo, évêque de Namur."
55 Marie-Félicité-Philippine[2] -1794 Famille Vandernoot (actuellement famille van der Noot). Armes de van der Noot

Fouilles archéologiques[modifier | modifier le code]

Cette abbaye est l'une des rares de l'époque mérovingienne dont la topographie ait été étudiée par les archéologues. Le site a été fouillé en 1941 et en 1953. Il est apparu que trois églises étaient présentes, chacune avec sa propre fonction :

  • L'église Notre-Dame (Onze-Lieve-Vrouwekerk), située au centre, dans lequel les services liturgiques du monastère des femmes avaient lieu
  • L'église Saint-Paul, au nord, pour les offices du monastère des hommes
  • L'église Saint-Pierre, petite église-halle au sud, sans chœur et elle consacrée en église funéraire. Après l'inhumation de Gertrude dans ce bâtiment, son culte a supplanté celui de Pierre. Cette église est située au pied de la grande basilique romane, l'actuelle église Sainte Gertrude.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. J.E. Jansen, L'Abbaye norbertine de Parc-le-Duc - Huit siècles d'existence - 1129-1929, H. Dessain, Malines, 1929, p. 150.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z aa ab ac ad ae af ag ah ai aj ak al am an ao ap aq ar as at au av aw ax ay az ba bb et bc François Lemaire, Notice historique sur la ville de Nivelles, et sur les abbesses qui l'ont successivement gouvernée depuis sa fondation jusqu'à la dissolution de son chapitre, Nivelles, F. Guisenaire imprimeur-éditeur, 1848, 335 p. Lire en ligne.
  3. François Lemaire précise que le grand intervalle entre la 9e et la 10e abbesse fait croire qu'une abbesse intermédiaire -non-mentionnée dans les annales- aurait précédé Adalberine.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Anne-Marie Helvetius, Du monastère double au chapitre noble : moniales et chanoinesses en Basse-Lotharingie. In Les chapitres de dames nobles entre France et Empire, études réunies sous la direction de Michel Parisse et Pierre Heili. Éditions Messene, Paris, 1998. (ISBN 2-911043-36-7). Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Joseph Delmelle, Abbayes et béguinages de Belgique, Rossel Édition, Bruxelles, 1973, pp. 52 et 53. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • François Lemaire, Notice historique sur la ville de Nivelles, et sur les abbesses qui l'ont successivement gouvernée depuis sa fondation jusqu'à la dissolution de son chapitre, Nivelles, F. Guisenaire imprimeur-éditeur, 1848, 335 p. Lire en ligne.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]