Abdou Moumouni Dioffo — Wikipédia

Abdou Moumouni Dioffo
Fonction
Recteur
Université Abdou Moumouni
-
Biographie
Naissance
Décès
(à 61 ans)
Niamey
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint

Abdou Moumouni Dioffo, né le dans le département du Tessaoua au Niger et mort le à Niamey, est un physicien nigérien[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Après des études scolaires à l’école régionale de Zinder et à l’école supérieure de Niamey, Abdou Moumouni Dioffo entre à l'École normale William-Ponty en 1944. Il obtient en 1948 son brevet de capacité coloniale — équivalent du baccalauréat — (option mathématiques élémentaires) au lycée Van Hollenhoven de Dakar[2],[3]. Il poursuit ensuite des études supérieures à Paris. Il est admis en préparation aux grandes écoles au lycée Saint-Louis en 1949-1951. Il obtient à l'université Paris-Sorbonne, une licence de sciences physiques en 1953, un diplôme d’études supérieures de sciences physiques en 1954 et un doctorat d’État des sciences physiques en 1967. La première thèse est intitulée « Étude théorique et expérimentale de la répartition de l’énergie du rayonnement concentré dans le plan focal de miroirs paraboliques précis », et la seconde « Étude théorique de caractéristiques optiques (réflexion, absorption, transmission) d’un système de lames diélectriques ». Abdou Moumouni Dioffo est aussi agrégé des sciences physiques [4]. Il est membre fondateur de la Fédération des étudiants d'Afrique noire en France (FEANF), et fait partie des intellectuels africains qui soutiennent les positions indépendantistes de Sékou Touré, en Guinée[3].

Il est de retour en Afrique à partir des années 1960, lorsque de nombreux États de l'ancien empire colonial français obtiennent leur indépendance et se construisent. Il devient enseignant de lycée à Dakar, Conakry, Niamey, puis enseignant-chercheur à Bamako, Niamey, mais aussi Perpignan[5]. En tant que chercheur, il crée et dirige le Laboratoire de l’énergie solaire de la République du Mali de 1964 à 1969. De retour au Niger en 1969, il y crée et dirige l’Office national de l’énergie solaire du Niger (ONERSOL) jusqu’en 1985. Il a à son actif plusieurs brevets d'invention[6].

Par la suite, il est le recteur de l’université de Niamey de 1979 à 1983, puis professeur de sciences physiques à la faculté des sciences de Niamey de 1989 à 1991. Le professeur et scientifique est alors régulièrement sollicité en tant que consultant en Algérie, en Tunisie, ou encore à l’UNESCO. Il publie plusieurs ouvrages dont L’Éducation en Afrique en 1964 ; Études théoriques et expérimentales de la répartition de l’énergie du rayonnement concentré dans le plan focal de miroirs paraboliques précis[2]. Père de deux enfants, Abdou Moumouni Dioffo est marié à Aïssata Moumouni (docteur en mathématiques, enseignante puis ministre au Niger)[2]. Il préside enfin le conseil scientifique du CRES[note 1], de la CEAO et du CILSS de 1989 à 1991[2].

Il meurt le 7 avril 1991 à Niamey et repose à Kirtachi, son village natal[2]. Après sa mort, une fondation est créée par ses parents, amis et collègues. L'université de Niamey porte son nom depuis août 1992[6].

Distinctions[modifier | modifier le code]

  • Commandeur de l’Ordre national du Niger ;
  • Officier des Palmes académiques du Niger ;
  • Prix « Guinness Awards for scientific achievement » ;
  • Diplôme de la médaille d’or de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle.

Principales publications[modifier | modifier le code]

  • 1964 : L’Éducation en Afrique, Paris, Maspero, 400 pages. Ce livre a été réimprimé en 1967, 1998 et 2019.
  • 1964 : L’Énergie solaire dans les pays africains, Présence africaine, réédité en 2018.

Communications scientifiques[modifier | modifier le code]

  • « Nouveaux résultats expérimentaux relatifs à la courbe de répartition de l’énergie du rayonnement concentrée dans le plan focal de miroirs paraboliques précis de type projecteur » de DCACR, Acad. Sciences, Paris, 1966, Th., 263 pages ;
  • « Justification théorique des résultats expérimentaux relatifs à la répartition de l’énergie concentrée dans le plan focal de miroirs paraboliques précis », C.R. Hebdomadaire séance Académie de Sciences de Paris, 1966.
  • « Analyse des particularités du fonctionnement des radiomètres thermoélectriques à disques récepteurs absorbants en régime permanent et variable », Revue générale de thermique, vol. VII, no 74,  ;
  • « Étude théorique des caractéristiques optiques d’un système de lames électriques : application à la discussion de la polarisation de la lumière par réfraction (piles de glaces) dans le cas de lames à pouvoir absorbant non négligeable », Revue d’optique théorique et expérimentale, T. 47, no 2, , p. 49-68 et no 3, , p. 117-129, Paris ;
  • « Contribution à l’étude d’un système thermoélectrique alimentant un réfrigérateur thermoélectrique », Advanced Energy Conversion, Philadelphia, É.-U ;
  • « Étude et expérimentation d’un chauffe-eau solaire adapté aux conditions du Sahel », communication au Congrès « Le Soleil au service de l’homme », UNESCO, Paris, 1973 ;
  • « Étude et expérimentation d’un miroir cylindro-parabolique », communication au Congrès « Le Soleil au service de l’Homme », UNESCO, Paris, 1973 ;
  • « Le moteur solaire ONERSOL[note 2]», conférence sur les applications de l’Énergie solaire. Toulouse, 1977 ;
  • « Le capteur solaire ONERSOL », conférence sur les applications de l’Énergie solaire, Toulouse, 1977
  • « Les possibilités et limites des énergies renouvelables en Afrique », BAD, Banque Mondiale, PNUD, 1990 ;
  • « A solar energy utilization for developing countries », in Solar Energy in Developing countries: perspectives and Prospects: a report of an ad hoc panel of the board on science and technology for international development, National Academy of science, Washington, 1972, p. 32-39 ;
  • Brevet d’invention no 55 407 04897 – « Chauffe-eau solaire adapté aux conditions climatiques du Sahel et plus généralement de pays à climat tropical », , Yaoundé ;
  • Brevet d’invention no 55 408 04898 – « Moteur à vapeur de fréon et à taux de détention fonctionnant entre les températures de 180° et 230° à la chaudière et 30°-35° au condenseur »,  ;
  • Brevet d’invention no 55 409 04898 – « Ensemble capteur constitué par trois étages de collecteurs plans fixés et un miroir cylindro-parabolique tournant, réalisant une chaudière solaire produisant de la vapeur et de la température », à Yaoundé. [se basant sur les annexes 1 à 5].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Frédéric Caille (dir.), Abdou Moumouni Dioffo (1929-1991), le précurseur nigérien de l'énergie solaire, Éditions science et bien commun, (lire en ligne).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Centre de ressources pour l'enseignement des sciences.
  2. Office National de l’Énergie Solaire du Niger

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Nigercultures | Abdou Moumouni », sur web.archive.org, (consulté le )
  2. a b c d et e Frédéric Caille (dir.), Abdou Moumouni Dioffo (1929-1991), le précurseur nigérien de l'énergie solaire, Éditions science et bien commun, (lire en ligne).
  3. a et b « Savez-vous que l'un des spécialistes mondiaux de l'énergie solaire est un Nigérien? », Niger Diaspora,‎ (lire en ligne).
  4. « Solaire Made In Africa, de Malam Saguirou. Un film hommage au 1er agrégé d'Afrique noire en physique », sur Africine (consulté le ).
  5. Frédéric Caille, « Abdou Moumouni Dioffo : bien plus que le soleil ! », sur L'Afrique solaire (consulté le ).
  6. a et b « Le père de l’énergie solaire au Niger, un savant de renommée internationale », Radio France internationale,‎ (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]