Abdoulaye Soumaré — Wikipédia

Abdoulaye Soumaré
Abdoulaye Soumaré
Abdoulaye Soumaré en 1964.

Naissance
Saint-Louis (AOF)
Décès (à 59 ans)
Paris (France)
Origine Malien
Allégeance Drapeau de la France France puis Drapeau du Mali Mali
Arme Armée française
Armée de la Fédération du Mali
Forces armées maliennes
Grade Général de brigade
Années de service 1925 – 1964

Abdoulaye Soumaré est un militaire malien né le à Saint-Louis en Afrique-Occidentale française (actuel Sénégal) et mort le à Paris. Il est notamment connu pour avoir été le premier chef d’État-major de l’Armée malienne à la suite de l'indépendance du pays en 1960, et pour avoir, à ce titre, participé à la construction des forces armées maliennes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse[modifier | modifier le code]

Abdoulaye Soumaré naît le [N 1] à Saint-Louis en Afrique-Occidentale française, dans l'actuel Sénégal. Il est le fils de Babacar Soumaré et de Diao N'Diaye. Sa famille est originaire de la région de Kayes, dans l'actuel Mali[1],[2].

Il fait ses études en France, sortant diplômé de l'académie militaire de Saint-Maixent[3].

Carrière militaire[modifier | modifier le code]

Abdoulaye Soumaré s'engage dans l'Armée française en 1925, à l'âge de 20 ans, où il rejoint le 2e régiment de tirailleurs sénégalais[1].

D'abord affecté à Markala, dans le Soudan français, il arrive par la suite à Dakar comme attaché militaire du Haut-Commissaire de l’Afrique-Occidentale française (AOF)[réf. nécessaire].

En 1959, Abdoulaye Soumaré est nommé colonel de l’armée du Soudan français[2].

À la création de la Fédération du Mali en 1959, il est nommé chef d’État major des forces armées par le président Modibo Keïta (Soudanais). Cependant, le vice-président Mamadou Dia (Sénégalais) nomme le colonel Amadou Fall au même poste que lui, ce qui témoigne des tensions croissantes entre les camps soudanais et sénégalais. Les objectifs respectifs des deux militaires sont en outre opposés : Abdoulaye Soumaré souhaite réduire la dépendance militaire du pays vis-à-vis de la France, tandis qu'Amadou Fall s'oppose à cette initiative[3].

Le , alors que la Fédération du Mali explose en deux États distincts, le Mali et le Sénégal, il est arrêté pour trahison et incarcéré pendant un mois. Il est ensuite extradé en France, où le gouvernement l'isole à Perpignan[2].

Quelques semaines plus tard, Modibo Keïta, premier Président de la République du Mali, demande officiellement à la France dans une lettre qu’Abdoulaye Soumaré puisse revenir servir l’armée malienne. Il réitère sa demande en personne quelque temps plus tard, lors d'un voyage officiel à Paris. Abdoulaye Soumaré est alors affecté comme coopérant militaire de la France auprès du gouvernement malien le . Cependant, dès le , il est nommé chef d’État-major des armées du Mali, devenant le premier à occuper cette fonction. À cette occasion, il est également élevé au grade de général de brigade[2].

Le président Modibo Keïta accueilli par Abdoulaye Soumaré en 1963.

À partir de 1961, Abdoulaye Soumaré participe à la construction des forces armées maliennes[1], qu'il souhaite uniquement composées de Maliens. Il fait pour cela notamment appel aux soldats encore en poste en Algérie[2].

Décès[modifier | modifier le code]

Abdoulaye Soumaré meurt à l'âge de 59 ans le , dans le 8e arrondissement de Paris (France)[4],[5]. Il est inhumé au cimetière de Saint-Louis, au Sénégal[1].

Famille[modifier | modifier le code]

Abdoulaye Soumaré est le père de plusieurs enfants. Sa fille aînée a épousé l'historien français Jean-Pierre Vallat. L'un de ses fils a également été le conseiller du président malien Amadou Toumani Touré, et travaille dans la diplomatie[6].

Hommage[modifier | modifier le code]

Un des navires fluviaux de la compagnie malienne de navigation (COMANAV), mis en service en 1964, est baptisé Général Abdoulaye Soumaré[7].

Le , le président de la république Amadou Toumani Touré inaugure un monument à Bamako dédié au général Abdoulaye Soumaré[1].

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. ou le selon Hawa Séméga

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e Soumaïla Guindo, « Le premier chef d'État-Major, le Général Abdoulaye Soumaré, immortalisé », L'Indépendant,‎ (lire en ligne)
  2. a b c d et e Hawa Séméga, « 50 ans de l'Armée: Le Général Soumaré 1er chef d'État Major des Armées », journaldumali.com,‎ (lire en ligne)
  3. a et b Sarah Zimmerman, « Apatridie et décolonisation. Les tirailleurs sénégalais guinéens et la Guinée de Sékou Touré », Les Temps modernes, nos 693-694,‎ , p. 111 à 145 (lire en ligne Accès payant)
  4. « Décès à Paris du commandant en chef de l'Armée du Mali » Accès payant, sur lemonde.fr,
  5. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 8e, n° 412, vue 23/31.
  6. Jean-Pierre Vallat, « La France en guerre au Mali, du néo-colonialisme ? », sur leplus.nouvelobs.com,
  7. Sékou Camara, « COMANAV: Zou met cap sur la Redynamisation », Info-Matin,‎ (lire en ligne)