Adrien-Léon Lacordaire — Wikipédia

Adrien Léon Lacordaire
Photographie du portrait d'Adrien Léon Lacordaire (1803-1895)
Fonction
Architecte diocésain
Archidiocèse de Besançon
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 92 ans)
Nationalité
Formation
Activités
Fratrie
Autres informations
A travaillé pour

Adrien Léon Lacordaire[1], est un ingénieur des mines, promoteur immobilier, urbaniste, historien de l'art français, né à Recey-sur-Ource le , mort à Suresnes le (à 92 ans)[2].

Il a créé le quartier Saint-Bernard à Dijon et, directeur de la manufacture des Gobelins, il est l'auteur de la première histoire de la manufacture des Gobelins à partir de documents.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Adrien Léon Lacordaire est le fils de Nicolas Lacordaire, médecin de la marine française pendant la Guerre d'indépendance aux États-Unis et d'Anne Marie Dugied, fille d'un avocat au parlement de Bourgogne. Il est le frère de Henri-Dominique Lacordaire (1802-1861)[3], restaurateur en France de l'ordre des Prêcheurs (dominicains), membre de l'Académie française, successeur de Tocqueville au siège no 18 en 1860, et de Théodore Lacordaire (1801-1870), professeur de zoologie et d'anatomie comparée à l'Université de Liège, auteur de nombreux ouvrages sur les coléoptères (et en particulier une Histoire naturelle des insectes en 9 volumes (1854-189), et de Pierre Nicolas Télèphe Lacordaire (1810-1886), chef d'escadrons, officier de la Légion d'honneur[4].

Il est sorti major de sa promotion de l'École des mineurs de Saint-Étienne (). Il s'installe comme ingénieur civil à Dijon, en 1837.

Maire adjoint de Dijon[modifier | modifier le code]

Adrien Léon Lacordaire est nommé maire adjoint de Dijon le .

Le quartier Saint-Bernard à Dijon[modifier | modifier le code]

Adrien Léon Lacordaire a créé le quartier Saint Bernard à Dijon à l'initiative des milieux catholiques et légitimistes[5]. Il en a conçu les plans et créé une société qui a acquis les terrains et fait exécuter les travaux suivant ses plans entre 1841 et 1845. Il a apporté à la société huit maisons et 33 192 m2 de terrain lui appartenant[2],[6].

Après la réalisation du quartier, la municipalité de Dijon a décidé d'élever un monument à saint Bernard qui a été conçu par Adrien-Léon Lacordaire, architecte à Dijon, réalisé par le sculpteur François Jouffroy. Le monument a été inauguré le sur la place Saint-Bernard[7].

Architecte diocésain[modifier | modifier le code]

Il est nommé architecte diocésain de Besançon et de Saint-Claude le [8]. Il l'est resté jusqu'en 1892.

Directeur de la Manufacture des Gobelins[modifier | modifier le code]

Adrien Léon est nommé administrateur de la manufacture des Gobelins le [2]. Il en sera le directeur, au traitement annuel de huit mille Francs, jusqu’au date de la réunion des manufactures des Gobelins et de Beauvais.

Il a publié Notice sur l'origine et les travaux des manufactures de tapisseries et tapis réunies aux Gobelins et catalogue des tapisseries qui y sont exposées en 1852. Comme l'écrit Jules Guiffrey, « cet ouvrage est le premier travail vraiment scientifique, composé sur des documents authentiques, concernant l'origine et l'histoire des Gobelins »[9].

Une analyse de la contribution d’Adrien Léon Lacordaire à l’histoire de la tapisserie a été faite par Pascal-François Bertrand, professeur d'histoire de l'art, université de Bordeaux 3, sur le site de l'Institut national de l'histoire de l'Art[10]

Erreur de prénom et confusions[modifier | modifier le code]

Acte de naissance d'Adrien Léon Lacordaire

Ferdinand Hoefer, dans la Nouvelle biographie générale lui a donné le prénom Antoine-Louis[11] au lieu de celui de son état-civil, Adrien-Léon. Cette erreur a depuis été largement reprise comme on peut le voir sur le site de la Bibliothèque nationale de France. Le site de l'Institut national d'histoire de l'art mentionne l'erreur mais sous le nom de « Lacordaire, Antoine-Louis ». De même, Ferdinand Hoefer l'a confondu avec Jean Auguste Philibert Alexandre Lacordaire[12] (1789-1860) en le faisant député de Gray entre 1839 et 1842.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Notice sur l'origine et les travaux des manufactures de tapisserie et de tapis réunies aux Gobelins et catalogue des tapisseries qui y sont exposées (1re édition), Manufacture des Gobelins/Roret/Techener, Paris, 1852 (lire en ligne)
  • Notice historique sur les Manufactures impériales de tapisseries des Gobelins et de tapis de la Savonnerie précédée du catalogue des tapisseries qui y sont exposées (4e édition), Manufacture des Gobelins/Roret/Dumoulin/Plon, Paris, 1859 (lire en ligne)
  • « Brevets accordés par les rois Henri IV, Louis XIII, Louis XIV et Louis XV à divers artistes peintres sculpteurs, graveurs, orfèvres, etc. », communiqués et annotés par A. L. Lacordaire, Directeur de la Manufacture impériale des Gobelins, dans Archives de l'art français, tome 3, 1853-1855, p. 189-286 (lire en ligne)
  • « Lettre de Louis David sur la composition des quatre tableaux commandés par l’empereur », dans Archives de l'art français, tome 4, 1855, p. 33-40 (lire en ligne)
  • « Joseph Vernet. Payements de ses tableaux des ports de France » communiqué par M. Lacordaire, dans Archives de l'art français, tome 4, 1855, p. 164-168 (lire en ligne)
  • Recueillis par A.-L. Lacordaire, publiés par Jules-Joseph Guiffrey, État-civil des tapissiers des Gobelins au dix-septième et au dix-huitième siècles, Charavay frères libraires-éditeurs, Paris, 1897 (lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Remarque : l'acte de naissance écrit Adrien Léon, sans trait d'union.
  2. a b et c Adrien-Léon Lacordaire sur le site du Comité des travaux historiques et scientifiques, Institut rattaché à l’École nationale des chartes
  3. Après le décès d'Henri Lacordaire, il va faire un procès, plaidé par Jules Favre, contre l'ordre des dominicains pour obtenir l'inventaire des biens de son frère (Jules Favre, Plaidoyers et discours du bâtonnat, Chevalier-Marescq & Cie éditeurs, Paris, 1893, tome 2, p. 631-661)
  4. « Lacordaire Pierre Nicolas Télèphe », base Léonore, ministère français de la Culture
  5. Jean-François Bazin, Le Tout Dijon, Dijon, Éditions Cléa, 2003, p. 105-106, (ISBN 2-913835-45-7)
  6. « Inventaire général : place Saint-Bernard et place Dupuis », notice no IA21003065, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. Monument de Saint Bernard érigé à Dijon en 1847, Victor Lagier libraire-éditeur, Dijon, 1847, p. 16-17, 37-39 (lire en ligne)
  8. Répertoire des architectes diocésains du XIXe siècle : Lacordaire A.
  9. Jules Guiffrey, Les Gobelins et Beauvais : les manufactures nationales de tapisseries, H. Laurens, Paris, 1908, p. 151-152 (lire en ligne)
  10. Adrien Léon Lacordaire sur le site de l'Institut national de l'histoire de l'Art
  11. Sous la direction de M. le Dr Hoefer, Nouvelle biographie générale, Firmin Didot frères et compagnie éditeurs, Paris, 1861, tome 28, p. 558-559 (lire en ligne)
  12. Assemblée nationale : Jean, Auguste, Philibert, Alexandre Lacordaire

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Charles Bauval, Nouveau dictionnaire biographique et critique des architectes français, André Daly fils et Cie, Paris, 1887, p. 676 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]