Affaire des écoutes téléphoniques en Grèce (2022) — Wikipédia

L'affaire des écoutes téléphoniques de 2022 en Grèce (en grec moderne : Υπόθεση τηλεφωνικών παρακολουθήσεων/ Ypóthesi tilefonikón parakolouthíseon), parfois appelée le Watergate grec[1] désigne l'affaire de la surveillance du téléphone portable du président du parti social-démocrate, le PASOK, Níkos Androulákis, ainsi que des téléphones portables de journalistes, et éventuellement ceux de huit autres personnalités politiques en Grèce[2],[3],[4].

La surveillance de personnalités publiques par le Service national de renseignement (EYP) est découverte et publiée par les médias grecs au printemps 2022. Les téléphones portables de ces trois personnes ont été mis sous surveillance à l'aide du logiciel illégal nommé Predator, bien qu'il n'ait été installé avec succès que sur les téléphones des journalistes. Ces révélations sont suivies par les démissions du commandant du service de sécurité nationale, Panagióti Kondoléonta, et du secrétaire général du Premier ministre, Grigóri Dimitriádi.

Les principales questions soulevées par la révélation des événements met en évidence l'augmentation de la surveillance légale de 116% au cours des dix dernières années, l'augmentation générale de la surveillance de la vie des citoyens - rien qu'en 2021, 15 000 ordres de surveillance ont été émis et les dommages que ces tactiques causent à la fois aux droits de l'homme et à la démocratie.

Les journaux télévisés et les grands titres de la presse écrite ont ignoré pendant des mois ces écoutes téléphoniques, ne commençant à évoquer le sujet que lorsque la surveillance du dirigeant du Parti socialiste a été révélée. Seules des équipes de journalistes indépendants ont travaillé sur cette affaire. D'après Nikos Panagiotou, professeur associé de journalisme à l’université Aristote de Thessalonique, cela s’explique par le modèle économique des médias grecs, qui « dépendent d’aides gouvernementales ou de publicités d’entreprises, qui appartiennent à des oligarques, proches du pouvoir actuel, également propriétaires de clubs de football et de compagnies pétrolière ou maritime ». Pour ces oligarques, « les médias sont des instruments destinés à défendre leurs intérêts et, pour les journalistes qui y travaillent, il est difficile d’être critiques envers ces sociétés ou le gouvernement »[5]

L'affaire[modifier | modifier le code]

La surveillance de Stávros Malichoúdis[modifier | modifier le code]

Stávros Malichoúdis découvre qu'il est surveillé grâce à l'enquête menée par le journaliste Dimítri Terzí pour le compte de l'Efimerída ton Syndaktón (el) (en français : Le journal des rédacteurs), publiée en et intitulée Les citoyens sous surveillance par l'EYP[6]. Stávros Malichoúdis constate l'existence d'un ordre de surveillance à l'encontre du journaliste qui tentait de localiser un garçon syrien de 12 ans, à Caux en France, dont le dessin avait été publié en couverture du journal Le Monde[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Helena Smith, « Greek ‘Watergate’ phone-tapping scandal puts added pressure on PM », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  2. Efi Koutsokosta, « Ecoutes téléphoniques en Grèce : la Commission européenne hausse le ton », Euronews,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. « Scandale des écoutes en Grèce : La rentrée parlementaire avancée », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « En Grèce, l’enquête sur les écoutes téléphoniques entravée par “l’omerta” », Courrier International,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Avec le « Watergate grec », des journalistes indépendants sous haute surveillance », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  6. (el) « Πολίτες σε καθεστώς παρακολούθησης από την ΕΥΠ » [« Les citoyens sous surveillance par l'EYP »], Efimerída ton Syndaktón,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. (el) « Ο Στ. Μαλιχούδης γράφει για το πώς συνειδητοποίησε ότι τον παρακολουθούσε η ΕΥΠ » [« Stávros Malichoúdis raconte comment il a réalisé qu'il était surveillé par l'EYP »], 4news.gr,‎ (lire en ligne, consulté le ).