Aimé Lepercq — Wikipédia

Aimé Lepercq
Illustration.
Aimé Lepercq en 1944.
Fonctions
Ministre des Finances

(2 mois et 5 jours)
Gouvernement Charles de Gaulle I
Prédécesseur Pierre Mendès France
Successeur René Pleven
Biographie
Nom de naissance Aimé Marie Antoine Lepercq
Date de naissance
Lieu de naissance Collonges-au-Mont-d'Or (France)
Date de décès (à 55 ans)
Lieu de décès Harnes (France)
Nationalité Drapeau de la France France

Aimé Marie Antoine Lepercq[1], né le à Collonges-au-Mont-d'Or (Rhône) et mort le à Harnes (Pas-de-Calais)[2], est un ingénieur, industriel, résistant et homme politique français[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Aimé Lepercq est le fils de Gaston Paul Jules Lepercq, professeur de chimie à la faculté catholique de Lyon, et de Claudine Fichet. Il est l'aîné d'une famille de neuf enfants[4].

Études[modifier | modifier le code]

Aimé Lepercq intègre l'École polytechnique en 1909 et en sort classé quatrième sur 197 élèves ; comme conséquence de ce rang de sortie, il devient ingénieur-élève du Corps des mines à l'École des Mines de Paris et sort premier de sa promotion.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Il est fait chevalier de la Légion d'honneur en , alors qu'il est lieutenant au 54e régiment d'artillerie, avec cette citation : « Exceptionnellement doué en intelligence comme en vigueur, d'une bravoure au-dessus de tout éloge, remplit les missions les plus difficiles et les plus périlleuses avec un sang-froid magnifique ; blessé grièvement deux fois, la première s'est échappé de l'hôpital où il était soigné pour revenir à son poste ; la seconde a refusé de se laisser évacuer. »

Il est en tout blessé à trois reprises et reçoit cinq citations dont quatre à l'ordre de l'armée. Il est fait officier de la Légion d'honneur[5].

Entre-deux-Guerres[modifier | modifier le code]

Après la guerre, il est directeur des services de l'Union européenne, industrielle et financière en Tchécoslovaquie de 1923 à 1929, ainsi qu'administrateur délégué de la société tchécoslovaque Škoda.

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Mobilisé en 1939, Aimé Lepercq commande le 2e groupe du 182e régiment d'artillerie. Deux fois cité, il refuse de déposer les armes malgré les ordres de ses supérieurs et ne le fait qu'à l'entrée en vigueur de l'armistice, le . Il est alors fait prisonnier[5]. Libéré en de la même année, il assure la présidence du Comité d'organisation des combustibles minéraux solides. Il est révoqué en , s'opposant ouvertement à la politique de Laval relative au STO.

Il s'engage alors dans la Résistance. À partir de 1943, il se consacre à l'organisation de la résistance active dans le cadre de l'Organisation civile et militaire (OCM) dont il prend la tête. Il est en 1943 le premier commandant FFI de Paris, chef des FFI de l'Île-de-France. Arrêté en puis libéré à la faveur de la désorganisation de l'administration allemande en , il prend le commandement militaire de l’hôtel de ville de Paris jusqu'au .

Il est fait compagnon de la Libération en décembre de la même année[6].

Libération et mort accidentelle[modifier | modifier le code]

Directeur de l'Union européenne industrielle et financière, il répond à l'appel du Général de Gaulle puis de Pierre Mendès France et entre au gouvernement comme ministre des Finances dans le 1er gouvernement « de Gaulle » dès le [7].

La mort le surprit accidentellement, dans l'accomplissement de ses hautes fonctions, le , alors qu'il venait de quitter Lille en voiture, après s'y être assuré personnellement que toutes les mesures étaient prises pour assurer le succès de l'emprunt de la Libération, décidé quelques jours auparavant en Conseil des Ministres. Son véhicule, une Traction Avant conduite par un chauffeur, Renaudie avec à son bord son directeur de cabinet Ricquebourg (IF 1939) et son chef de secrétariat particulier Raoux, est tombée dans le canal de la Deûle, au lieu-dit « le Pont-maudit » proche du village d'Estevelles ou d'Harnes, après avoir quitté la route dans un virage donnant accès à un pont provisoire. Les quatre personnes sont tuées dans l'accident de voiture[8]. Il est déclaré « mort au service de la France ». François Bloch-Lainé, qui devait être du voyage et présent dans la voiture, échappe à la mort, ayant été remplacé au dernier moment[9].

Le Général de Gaulle lui rend hommage appuyé dans son allocution lors de ses obsèques : « Dans une guerre qui frappe à coups redoublés l'élite du courage, la mort d'Aimé Lepercq, Ministre des Finances, est l'une des pertes les plus cruelles que nous ayons eu à subir. Car c'est bien le mot courage qui exprime le mieux ce qu'était son caractère. » « Il était comme marqué d'avance pour paraître, dans les épreuves inouïes que traverse à présent la Patrie, au premier rang des plus ardents et des plus efficaces. » [5]. Il est inhumé à Paris dans le cimetière des Batignolles (26e division)[10].

Après avoir éventuellement pensé à René Mayer pour ce poste, de Gaulle le donne finalement à René Pleven, qui lui succède ensuite au gouvernement[11].

Une rue a été inaugurée près du Château de Sorques à Montigny-sur-Loing en souvenir de services rendus à la Résistance Française[12].

Famille[modifier | modifier le code]

Aimé Lepercq est marié avec Annie Colrat (1893-1949), il est père de cinq enfants dont Paul Adolphe Lepercq (1922-1999)[13],[14], également polytechnicien, de la promotion 1942[15],[16].

Décorations[modifier | modifier le code]

Ouvrages où il en est fait mention[modifier | modifier le code]

  • L'histoire : Les années De Gaulle hors série n°1, 1998.
  • Éric Roussel, Pierre Mendès France, 2007.
  • Alexandre Moatti, De Gaulle et les polytechniciens résistants (page-12-13), 2009.
  • Anne Françoise Garçon et Bruno Belhoste, Les ingénieurs des mines, cultures pouvoirs pratiques, 2012.
  • Stéphane Curveiller, De Gaulle (Vendroux), la Résistance dans le Nord de la France, 1940-1945, Artois Presses université, 2013.
  • Philippe Valode, De Gaulle : un homme dans l'Histoire, 2020.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Généalogie de Aimé LEPERCQ », sur Geneanet (consulté le )
  2. « LEPERCQ – GénéaFrance », sur geneafrance.com (consulté le )
  3. (https://x-resistance.polytechnique.org/, https://x-resistance.polytechnique.org/fs_comp.html et https://x-resistance.polytechnique.org/X33leperq.html)
  4. « Généalogie de Aimé LEPERCQ », sur Geneanet (consulté le )
  5. a b c et d « Il y a vingt mourrait Aimé Lepercq », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Aimé Marie Antoine Lepercq », sur francaislibres.net (consulté le ).
  7. « Destins : Lepercq prend la suite de Pierre Mendès France au ministère des… », sur oomark.com (consulté le ).
  8. (en) « PARIS FISCAL CHIEF KILLED IN ACCIDENT; Car Falls Into Canal During Bond Tour -- Three Aides of Lepercq Also Die », sur The New York Times,
  9. François Bloch-Lainé et Françoise Carrière, Profession: fonctionnaire: entretiens avec Françoise Carrière, Ed. du Seuil, coll. « Traversée du siècle », (ISBN 978-2-02-004372-4)
  10. « Les Compagnons de la Libération inhumés à Paris », sur landrucimetieres.fr (consulté le ).
  11. https://www.cairn.info/rene-mayer--9782130379072-page-87.htm
  12. « Musée de la résistance en ligne », sur museedelaresistanceenligne.org (consulté le ).
  13. « Généalogie de Aimé LEPERCQ », sur Geneanet (consulté le )
  14. Roger Cousin, « Lepercq Aimé », sur memoiresdeguerre.com, Mémoires de Guerre, (consulté le ).
  15. « Décès Paul Adolphe Lepercq le 27 février 1999 à Paris 10e Arrondissement, Paris, Île-de-France (France) », sur Archives Ouvertes (consulté le ).
  16. (en) « Death Paul Adolphe Lepercq on February 27, 1999 in Paris 10e Arrondissement, Paris, Île-de-France (France) », sur Open Archives (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]