Ak Saray — Wikipédia

Ak Saray.

Ak Saray (ou Aq Saray, littéralement le palais blanc) est un site archéologique situé en actuel Ouzbékistan, à Chakhrisabz. Le palais a été réalisé au début de la période timuride, entre 1380 et 1396 et 1404[1], sous le règne de Tamerlan.

Description[modifier | modifier le code]

Le palais est aujourd'hui en ruines. Il reste un immense portail, initialement haut de 71 mètres, flanqué de deux tours cylindriques reposant sur des bases octogonales et mesurant actuellement 44 mètres. La voûte, aujourd'hui effondrée, large de 22,5 mètres, était la plus grande d'Asie centrale[2]. Nous en connaissons des éléments descriptifs originaux, par un récit parvenu jusqu'à notre époque, de l'espagnol Ruy Gonzáles de Clavijo, désigné comme ambassadeur auprès de Tamerlan en 1403. De ce récit, on estime en particulier que derrière le portail se trouvait une cour avec un bassin, revêtue de dalles blanches, d'environ 100 mètres de côté, ceinturée d'arcades richement décorées.

Le portail était recouvert de décorations en carreaux de céramiques, partiellement visibles aujourd'hui, certaines reproduisant les noms d'Allah et de Mohamed en écriture coufique carrée[3]. La fonction de ce portail a prêté à deux interprétations à la suite des deux descriptions anciennes dont nous disposons : selon Clavijo, il s'agissait du portail d'entrée du palais ; selon Babur, d'après son œuvre Baburnama[4], il s'agirait de l'iwan où Timur tenait ses audiences[5].

Les dimensions impressionnantes du palais sont caractéristiques de l'aspect politique de l'architecture timouride de l'époque : une inscription sur le portail, « Si tu doutes de notre pouvoir, regarde nos bâtiments », était destinée à impressionner le visiteur étranger[6].

Le palais a été détruit au XVIe siècle par Abdullah Khan II, l'émir de Boukhara.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La date de fin de construction mentionnée, 1404, est celle figurant sur une plaque d'information apposée sur le portail. Elle est cohérente avec le fait que l'ambassadeur espagnol Clavijo, en 1404, constate que les travaux ne sont pas terminés.
  2. Les dimensions sont celles mentionnées sur le panneau informatif apposé sur le monument.
  3. Exemples d'écriture koufique carrée à Ak Saray.
  4. Baburnama, page 83 du document papier.
  5. Cette explication est développée sur la page d'Archnet.org consacrée à Ak Saray.
  6. Markus Hattstein, Peter Dellus (dir.), Arts et Civilisations de l'Islam, éd. Könemann, 2000, (ISBN 3-8290-2556-4), page 417.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • David J. Roxburgh, "Ruy Gonzàles de Clavijo's narrative of courtly life and ceremony in Timur's Samarkand, 1404" in Palmira J. Brummett (dir.), The `book' of Travels: Genre, Ethnology, and Pilgrimage, 1250-1700, Brill Academic Publishers, 2009, (ISBN 978-9-0 041-7498-6), pp. 113–158.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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