Alan McNicoll — Wikipédia

Alan McNicoll
Alan McNicoll
Alan McNicoll au début des années 1940.

Nom de naissance Alan Wedel Ramsay McNicoll
Naissance
Hawthorn (Banlieue de Melbourne), Australie
Décès (à 79 ans)
Canberra, Australie
Origine Australien
Allégeance Drapeau de l'Australie Australie
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Arme Royal Australian Navy
Grade Vice-amiral[a]
Années de service 1922 – 1968
Commandement
  • HMAS Shoalhaven (1949 - 1950)
  • HMAS Warramunga (1950)
  • Adjoint du Chef d'état-major de la Marine (1951 - 1952)
  • HMAS Australia (1952 - 1954)
  • HM Australian Fleet (1962 - 1964)
  • Chef d'état-major de la Marine (1965 - 1968)
Conflits
Distinctions
Autres fonctions
  • Premier ambassadeur de l'Australie en Turquie
  • Poète

Alan Wedel Ramsay McNicoll est un officier supérieur de la Royal Australian Navy (RAN), né le à Melbourne et mort le à Canberra.

À l'âge de treize ans, il entre au Collège royal de la marine australienne et obtient son diplôme en 1926. Après avoir suivi une formation complémentaire et occupé divers postes au sein des états-majors australien et britannique, il est affecté à la Royal Navy au début de la Seconde Guerre mondiale. Durant la campagne de la Méditerranée, il devient officier torpilleur de la 1re Flottille sous-marine et supervise le désarmement des navires ennemis capturés, tâche pour laquelle il est décoré de la médaille de George en 1941. À partir de 1942, il sert à bord du HMS King George V, qui escorte plusieurs convois de l'Arctique et prend part à l'opération Husky. Il est affecté à divers postes dans l'état-major de l'Amirauté britannique à partir de et participe à la planification du débarquement de Normandie. Il retourne en Australie en .

En , McNicoll est nommé commandant en second du HMAS Hobart. Devenu commandant en 1949, il dirige le HMAS Shoalhaven puis le HMAS Warramunga avant d'être muté au quartier général de la Marine en . En 1952, il préside le comité de planification de l'opération Hurricane aux îles Montebello et est nommé commandant du HMAS Australia pour deux ans. Il retourne alors à Londres afin de suivre une formation complémentaire au Royal College of Defence Studies, en 1955. Il occupe également divers postes dans l'état-major de l'armée à Londres et à Canberra avant de faire partie du Naval Board[b], en 1960. Il est par la suite nommé premier commandant de la flotte australienne de Sa Majesté (HM Australian Fleet).

McNicoll est à l'apogée de sa carrière avec sa promotion au grade de vice-amiral et sa nomination au poste de chef d'état-major de la Marine, en . En tant que chef d'état-major, il doit faire face aux répercussions résultant de la collision entre le HMAS Melbourne et le Voyager en . En dépit de cela, il réussit à instaurer une modernisation majeure de la flotte australienne. En 1966, il supervise la contribution de la RAN à la guerre du Viêt Nam. Il prend sa retraite de la Marine australienne en 1968 et devient, pour un mandat de 5 ans, le premier ambassadeur d'Australie en Turquie.

En 1973, il prend sa retraite définitive et s'installe dans la ville de Canberra, où il meurt en 1987 à l'âge de 79 ans.

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Alan McNicoll naît à Hawthorn (Victoria), dans la banlieue de Melbourne. Il est deuxième des cinq fils de Walter McNicoll, instituteur et officier de l'Armée de réserve australienne, et de Hildur (née Wedel Jarlsberg)[3],[4]. Il a des origines norvégiennes de par sa mère[4],[5]. Il commence ses études primaires au Scotch College de Melbourne[6], avant que sa famille ne déménage à Goulburn, d'où il est envoyé au Scots College de Sydney[7]. Le , alors âgé de treize ans, McNicoll entre au Royal Australian Naval College dans le territoire de la baie de Jervis[3],[8],[9]. Décrit par ses amis comme un jeune homme « citadin et studieux »[10], il obtient de bons résultats sportifs et scolaires, notamment en matelotage, en histoire et en anglais[10]. Après avoir obtenu son diplôme en 1926, il est affecté en Grande-Bretagne pour servir et se former dans la Royal Navy[11].

Début de carrière[modifier | modifier le code]

Un jeune couple en habit de mariage se tenant devant un bâtiment. L'homme, qui se tient à gauche, est vêtu d'une tenue de cérémonie navale et tient un chapeau dans sa main droite. La mariée est vêtue d'une robe blanche à voile. Elle sourit et porte un bouquet de fleurs
McNicoll et sa première épouse Ruth Timmins, le jour de leur mariage, le .

Nommé Sub-Lieutenant à titre temporaire en , McNicoll obtient ce grade à titre permanent l'année suivante. Il retourne alors en Australie et occupe un poste d'officier subalterne à bord du HMAS Cerberus. Il est par la suite affecté au HMAS Penguin avant d'obtenir un poste à bord du croiseur lourd de classe County HMAS Australia[11]. Lors de son examen pour l'obtention du grade de lieutenant en 1929, McNicoll obtient la note la plus élevée dans toutes les matières et reçoit une somme symbolique de 10 livres en guise de récompense[10],[11]. En , il est promu lieutenant. Après une affectation de douze mois à bord du HMAS Canberra entre 1932 et 1933, il décide de se spécialiser comme officier torpilleur et retourne au Royaume-Uni afin de suivre une formation intensive au Britannia Royal Naval College de Dartmouth[11],[12]. Durant cette période, il rédige et publie un recueil de poèmes intitulé Sea Voices, centré sur la vie marine[7],[12].

Le service de McNicoll auprès de la Royal Navy prend fin en 1935, à sa sortie de Dartmouth. Il rentre en Australie et, au cours des trois années suivantes, sert successivement à bord du HMAS Canberra, du HMAS Sydney et du HMAS Cerberus, période durant laquelle il est promu lieutenant commander, le . Le , il épouse Ruth Timmins à l'église St Stephen's Church of England de Brighton (Victoria)[13],[14],[15],[16]. À partir de , McNicoll est de nouveau affecté à la Royal Navy, où il effectue un stage à bord du HMS Vernon, peu de temps après le déclenchement de la seconde Guerre mondiale[11]. Il réside à cette époque dans la ville de Portsmouth. En juin de la même année, la femme de McNicoll accouche de son premier enfant, un petit garçon prénommé Ian, qui décède à seulement une semaine[14],[15],[17]. Le couple a plus tard deux autres fils, Guy et Anthony, ainsi qu'une fille, Deborah[18].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Portrait en noir et blanc d'un homme vêtu d'un costume militaire.
Le , Alan McNicoll reçoit la Médaille de George des mains du roi George VI, vêtu ici de sa tenue officielle de la Royal Air Force.

Le , soit treize jours après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, McNicoll est affecté à bord du HMS Victory, navire amiral du commander-in-Chief, l'amiral Sir William James[10]. En , il est transféré à bord du croiseur léger HMS Fiji en tant que membre de l’équipage chargé de l’admission au service actif[11]. Le , le navire est gravement touché par une torpille et peine à rentrer au port de Portsmouth[7]. Par la suite, McNicoll est affecté aux îles Fidji pendant six mois et, en , obtient un poste à bord du HMS Medway, un ravitailleur de sous-marins stationné à Alexandrie, où il est nommé officier torpilleur de la 1re Flottille sous-marine, durant la campagne de la Méditerranée[7],[11],[12]. Outre sa fonction d'officier torpilleur, il est chargé de sécuriser les munitions des navires ennemis capturés[7]. Il doit notamment désarmer le sous-marin italien Galileo Galilei, tâche qui consiste entre autres à retirer les volants d'inertie des huit torpilles qui se sont gravement corrodées[8],[10],[12]. En reconnaissance de son « courage et son dévouement inébranlable à son devoir » lors de cette manœuvre[19], McNicoll reçoit la médaille de George en plus d'un discours élogieux de la part du commandant en chef. Le , cet honneur est publié dans un supplément de la London Gazette[20].

En , McNicoll est muté sur le cuirassé HMS King George V et y occupe de nouveau le poste d'officier torpilleur[10],[11],[12]. Faisant partie du Home Fleet, le King George sert d'escorte à plusieurs convois de l'Arctique pendant toute la durée du conflit. McNicoll effectue sa première mission d'escorte lorsque le cuirassé participe au convoi PQ 15 — un des convois de l'Arctique destinés à l'URSS[21] — durant les mois d'avril et . Alors qu'il navigue dans un épais brouillard le , le King George entre en collision avec le destroyer HMS Punjabi, qui est littéralement coupé en deux après le choc et finit par couler, entraînant de lourdes pertes humaines. Durant l'accident, plusieurs grenades anti-sous-marines explosent sur la poupe déjà endommagée du HMS King George V. Le cuirassé est d'abord rafistolé à Seidisfjord avant de se rendre au dock de Gladstone, à Liverpool, pour recevoir des réparations[22].

Photographie en noir et blanc d'un cuirassé de la seconde Guerre mondiale voguant en pleine mer.
En , McNicoll sert en tant qu'officier torpilleur du HMS King George V.

En , le HMS King George V effectue une mission d'escorte pour le Convoi JW 51A, qui arrive à bon port sans le moindre incident. C'est le premier convoi russe à naviguer directement depuis le Royaume-Uni sans faire escale en Islande. Après l'attaque allemande contre le convoi JW 51B — autre convoi de l'Arctique[23] — durant la bataille de la mer de Barents, le King George est dépêché avec neuf autres navires venant de la baie de Scapa Flow pour couvrir le retour du convoi RA 51 et tenter de capturer les navires allemands engagés dans l'assaut précédent. Bien que les navires allemands ne sont pas interceptés, l'opération se termine avec succès[22]. Au début de l'année 1943, le King George participe à l'escorte de deux autres convois, avant d'être transféré en Méditerranée en mai, en vue de l'opération Husky (invasion de la Sicile)[22]. Promu au rang de commander le [11], McNicoll prend part le mois suivant à l'invasion de la Sicile, où son navire fait partie de la force de couverture. Dans la nuit du au , le HMS King George V et le HMS Howe bombardent la ville de Trapani et les îles de Favignana et Levanzo. Cette manœuvre, qui précède l'invasion, est une diversion qui vise à faire croire à l'ennemi que le débarquement s'effectuera sur la côte ouest de la Sicile[22].

Le , McNicoll est brièvement réintégré sur le HMS Victory, avant d'être transféré le mois suivant à Londres, auprès de l'Amirauté[11], où il sert pendant un an et participe à la planification du débarquement de Normandie[7]. Le , il assiste à une cérémonie d'investiture au Palais de Buckingham, où le roi George VI lui remet officiellement la Médaille de George[19]. À son retour en Australie en , il est affecté sur le HMAS Cerberus ; il sert à bord du navire jusqu'à la fin de la guerre[10],[11],[12]. À cette période, il lui reste 5 années de service militaire à accomplir au sein de la Marine royale[12]. Les trois frères de McNicoll servent aussi pendant la Seconde Guerre mondiale[14],[17] : Ronald Ramsay, qui atteint le grade de major général à sa retraite de l'armée, et qui a également servi durant la guerre de Corée en tant que colonel du Royal Australian Engineers[4],[24],[25]. Mais aussi Frederick Oscar Ramsay, qui devient lieutenant dans la Marine royale australienne[26], et enfin le journaliste David Ramsay, nommé lieutenant de la 7e division d'infanterie jusqu'en 1944[27], avant de passer le reste du conflit en tant que correspondant de guerre pour la Consolidated Press, à l'occasion de laquelle il couvre le débarquement de Normandie[28].

Carrière d'après-guerre[modifier | modifier le code]

Commandant de navire[modifier | modifier le code]

Photographie en noir et blanc montrant deux hommes assis côte à côte sur des chaises en bois. Tous deux portent des uniformes blancs de la marine. L'homme de gauche a les cheveux foncés et légèrement bouclés, ses bras sont croisés et il tient une tasse dans la main droite et porte une montre au poignet gauche. Il ne regarde pas l'objectif. L'autre homme a les cheveux courts et est légèrement chauve. Il a les bras qui reposent sur les accoudoirs de la chaise.
Alan McNicoll avec le commandant Hutchison de la Royal Navy, en . Les deux hommes étaient officiers de liaison pour l'opération Hurricane.

Le , McNicoll est nommé commandant en second du croiseur léger HMAS Hobart, soit quinze jours après la fin des hostilités dans la guerre du Pacifique[10],[11]. De à , le Hobart sillonne les eaux japonaises avec la Force d'occupation du Commonwealth britannique. Le navire est placé en réserve à partir de [29] et McNicoll est brièvement muté à bord du HMAS Penguin, avant d'occuper le poste de chef de la planification et des opérations à l'état major de la marine, le [10],[11],[12]. Passé capitaine en , il est nommé deux mois plus tard commandant de l'HMAS Shoalhaven, une frégate de la classe River. Parallèlement, il est chargé du commandement du 1er escadron de frégates de la RAN. En , il devient aide de camp honoraire du gouverneur général d'Australie pour une période de trois ans. En , McNicoll prend le commandement du destroyer HMAS Warramunga et ensuite le commandement du 10e escadron de destroyers[7],[10],[11].

Durant son temps de commandement du Warramunga, McNicoll conduit son navire dans les eaux australiennes, dans le cadre de l'Australia station, puis se rend en Nouvelle-Zélande, en [30]. Lors du déclenchement de la guerre de Corée, en juin de la même année, le Warramunga est désigné pour faire partie de la contribution australienne au conflit[31]. Le navire intègre une force navale de cinq destroyers de la Royal Navy dirigée par un officier britannique. McNicoll étant d’un rang supérieur au commandant de la force navale, il est remplacé par le commandant Otto Becher le [32]. Il est alors muté à l'état-major de la marine pour aider à la gérance et à la coordination du service militaire dans l'armée australienne, à la suite de la promulgation en 1951 de la loi sur le service national (National Service Act 1951). Après son transfert sur le HMAS Lonsdale en , il est nommé sous-chef d'état-major de la Marine[11].

Nuage en champignon résultant de l'explosion d'une bombe atomique
McNicoll est nommé à la tête du comité de planification de l'opération Hurricane, qui vise à tester la première bombe atomique britannique.

En 1952, il est nommé président du comité de planification de l'opération Hurricane, sur les îles Montebello, au large des côtes de l'Australie-Occidentale[7],[12],[33]. Plus tard dans la même année, il est désigné, pour deux ans, comme commandant du croiseur lourd HMAS Australia[12]. Outre sa fonction de commandant de ce navire, McNicoll occupe le poste de chef d’état-major auprès de l'officier supérieur chargé du commandement de la flotte australienne[10],[11]. À cette époque, l'Australia arrive en fin de vie opérationnelle et est progressivement reconverti en navire d'entraînement depuis 1950. En tant que tel, le croiseur navigue généralement dans les eaux australiennes, bien qu'un bref voyage en Nouvelle-Zélande ait lieu en [34]. Durant les New Years Honours[c] de 1954, Alan McNicoll est fait Commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique pour son implication dans le programme nucléaire britannique[7],[12],[36]. La reine Élisabeth II lui remet la décoration trois mois plus tard, lors d'une cérémonie au Government House, à Melbourne[18].

Durant sa dernière année de service en 1954, le HMAS Australia effectue différentes tâches pour le compte de la Couronne britannique. En février et mars, le navire participe à l'escorte du Yacht royal SS Gothic lors de la tournée australienne suivant le couronnement de la reine Élisabeth II[34]. Considéré comme « le navire le plus performant en termes d'efficacité générale, de propreté et de navigation », l'Australia se voit remettre la coupe de Gloucester le [34],[37]. En mai, le navire est choisi par le maréchal Sir William Slim, gouverneur général de l'Australie, accompagné de son épouse et de son personnel de maison, pour une croisière autour de la mer de Corail, de la grande barrière de corail et des îles Whitsunday. Le voyage débute le et deux jours plus tard, l'Australia utilise ses canons de 8 pouces pour la dernière fois en tirant quelques salves symboliques[34]. Alors que le navire se trouve dans la mer de Corail, McNicoll porte secours à un navire de la marine royale néerlandaise immobilisé au large de la côte de Jayapura et ordonne de remorquer le bâtiment jusqu'à Cairns. Il est nommé commandeur de l'ordre d'Orange-Nassau par le gouvernement néerlandais pour ce service[7],[34],[38].

Ascension vers l'état-major de la marine[modifier | modifier le code]

En , le HMAS Australia est consigné puis désarmé le mois suivant, alors que McNicoll a rendu son commandement du navire. Par la suite, il reprend brièvement ses fonctions à l'état-major de la marine[11],[34]. En novembre, il s'embarque pour Londres et rejoint le Imperial Defence College afin de suivre le cours qui permet d'accéder au haut-commandement[7],[11]. McNicoll et sa femme Ruth se séparent en 1950 et le divorce est prononcé en , alors que sa session n'est pas encore terminée. Promu Rear admiral à titre temporaire en , il est peu de temps après nommé chef d'état-major des services interarmées australiens à Londres[7],[11],[12]. Le , il épouse en secondes noces Frances Mary Chadwick, une journaliste qui travaille au registre d'état civil de Hampstead[6],[7]. Il rentre en Australie en et occupe le poste d’adjoint militaire Secrétaire à la Défense[6],[7],[11]. En juillet il est confirmé dans son grade.

Photographie en noir et blanc d'un navire de guerre voguant en pleine mer. Des marins sont visibles sur le pont.
Le croiseur de classe County HMAS Australia. Le capitaine Alan McNicoll en a été le commandant entre 1952 et 1954.

Le , McNicoll est affecté au Naval Board de Canberra et en devient le deuxième personnage, directeur des ressources humaines[10],[11]. Selon l'historien Ian Pfennigwerth, cette nomination coïncide avec un certain désintérêt des jeunes à rejoindre la marine, qui plus est à un moment où le service a le plus besoin de nouveaux effectifs[7]. Au cours de cette période, il est également nommé fiduciaire du Fonds de secours de la RAN. À la fin de son mandat au sein du conseil de la marine, il est nommé commandant en chef de la flotte australienne, le , et hisse son étendard à bord du HMAS Melbourne, le vaisseau amiral de la RAN[6],[11]. Le gouvernement australien décide que la RAN doit concentrer sa puissance navale dans la lutte anti-sous-marine, une position jugée imprudente par McNicoll, qui soutient que les attaques aériennes et terrestres représentent pour les forces navales une menace aussi importante que les sous-marins ennemis. Ainsi, il soutient la mise en service d'un nouveau porte-avions, plus moderne, en remplacement du HMAS Melbourne. L’Armée de terre et la Force aérienne royale australienne s'opposent à ce point de vue et le gouvernement décide finalement qu'aucune exigence stratégique n'oblige l'Australie à mettre en service un nouveau porte-avions, compte tenu des accords passés avec l’Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est[39]. En tout état de cause, McNicoll passe un mandat particulièrement difficile en tant que commandant de la flotte, après que la RAN a décidé de réviser complètement son ordre de bataille. Il est ainsi chargé de superviser l'introduction et le déploiement de 6 dragueurs de mines acquis auprès de la Royal Navy. Il doit également gérer l'arrivée des hélicoptères Westland Wessex et établir une capacité de maintenance navale plus moderne. Par ailleurs, McNicoll est chargé de veiller à ce que les engagements de la marine australienne à l'égard de la réserve stratégique d'Extrême-Orient soient respectés[7],[40].

Le séjour de McNicoll au poste de commandant de flotte prend fin le , date à laquelle il retourne au Naval Board en tant que quatrième membre, responsable de la chaîne logistique. Mais dès le mois de juin de la même année, il prend le commandement de la région maritime d’Australie orientale dont le siège se trouve dans la base navale de Kuttabul à Sydney[7],[10],[11]. À l'occasion des New Years Honours de 1965, McNicoll est nommé compagnon de l'Odre du Bain[41].

Chef d'état-major de la marine[modifier | modifier le code]

Le , McNicoll est promu vice-amiral et succède à Hastings Harrington au poste de chef d'état-major de la marine[7],[10],[11]. Cette promotion lui permet également d'assurer la fonction de directeur du Naval Board[42]. Son mandat de chef d'état-major est marqué par une période d'activité intense, du fait de l'engagement de l'Australie dans le Konfrontasi et la guerre du Viêt Nam. Il instaure une politique de modernisation en profondeur de la flotte australienne en mettant en service les destroyers de classe Perth, les patrouilleurs de classe Attack et les sous-marins de classe Oberon. Les Forces aériennes de la marine australienne sont également rééquipées d'avions américains à voilure fixe[7],[12] mais, en dépit de ces acquisitions, la flotte de la RAN demeure assez peu puissante, une faiblesse que McNicoll attribue à une mauvaise planification des autorités précédentes. Il critique notamment leur manque de prévoyance dans les prises de décisions stratégiques, ce qui conduit à des « incohérences et des estimations inadéquates » des besoins futurs de la marine[43]. En plus des complications liées au mauvais état de la plupart des équipements de la RAN, McNicoll fait face à d'importants problèmes relatifs au moral et au recrutement. Une série d'incidents survenus au cours de la décennie précédente a en effet induit ce que l'historien naval Tom Frame qualifie de « déconsidération importante des normes professionnelles de la marine par le public »[44]. Bien que déjà préoccupante, la situation s'aggrave après la collision entre le HMAS Melbourne et le Voyager, en [45]. Après cet accident, la RAN est soumise à deux commissions d'enquêtes dont les résultats dégradent encore l’opinion publique à l'égard du haut commandement de la Marine[7],[46]. Tous ces événements affectent le moral des marins de la Royal Australian Navy, qui néanmoins retrouvent une certaine confiance et de la considération pour eux-mêmes grâce à McNicoll[12],[47].

Soldats australiens arrivant à l'aéroport de Saïgon, le . McNicoll fait partie des acteurs majeurs de l'engagement australien dans la guerre du Viêt Nam.

À l'approche du terme du mandat de l'air chief marshal Sir Frederick Scherger au poste de commandant en chef des Forces armées en , un successeur devait être désigné parmi les chefs des différentes branches des forces armées[48]. Le chef d'état-major général, le lieutenant général Sir John Wilton, est d'abord considéré par les hauts dirigeants de l'armée et de la marine comme le candidat idéal pour le poste. Cependant, vers la fin de l'année 1965, de nombreuses spéculations concernant l'identité du futur commandant en chef surgissent ; le premier ministre Robert Menzies préfère McNicoll, tout comme le ministre de la Défense, Sir Ted Hicks, qui le trouve plus intelligent et objectif que Wilton[49]. De son côté, McNicoll exerce d'énormes pressions pour obtenir le poste, avec l'appui de son épouse Frances, qui fait activement campagne pour le compte de son mari. En , le successeur de Scherger n'est toujours pas désigné et Menzies choisit de reporter la nomination à l'année suivante. Toutefois, après la démission de Menzies en [50], Harold Holt, le nouveau premier ministre[50], ainsi que le nouveau ministre de la Défense Allen Fairhall, nomment Wilton au poste de commandant en chef des forces armées[51]. Quoi qu'il en soit, McNicoll est nommé Chevalier Commandeur de l'Ordre de l'Empire britannique la même année pour ses services rendus en tant que chef d'état-major de la marine australienne[52].

À l'annonce de la participation de la RAN à la guerre du Viêt Nam[53], McNicoll propose en le déploiement dans les eaux vietnamiennes de quatre dragueurs de mines australiens stationnés à Singapour car, selon lui, la présence de ces navires sur cette zone n'est désormais plus nécessaire après la fin du Konfrontasi. Le projet est rejeté par le ministre de la Défense Allen Fairhall qui, à l'approche des élections, tient à ce que rien ne soit décidé avant la fin des scrutins[54]. La possibilité d'une contribution navale à la guerre du Viêt Nam est de nouveau évoquée en décembre, et le gouvernement décide finalement que le destroyer HMAS Hobart ainsi qu'une unité amphibie composée de six personnes soient déployés sous le nom de Royal Australian Navy Force Vietnam. Selon un accord passé entre McNicoll et l'amiral américain Roy L. Johnson, commandant de l'United States Pacific Fleet, le HMAS Hobart doit être rattaché à la Septième flotte des États-Unis et mener des bombardements contre des cibles terrestres. Dès lors, l'Australie déploie en permanence un destroyer au Viêt Nam, au rythme d'une rotation de navire tous les six mois[55]. À la satisfaction de McNicoll, la contribution de la RAN au théâtre vietnamien est renforcée en 1967 avec la formation du RAN Helicopter Flight Vietnam et l'envoi d'équipages de l’aéronavale en soutien des pilotes du 9e Escadron de la Force aérienne royale australienne[56],[57].

Retraite de la RAN et carrière de diplomate[modifier | modifier le code]

Le , McNicoll prend sa retraite de la RAN après 46 ans de service ; il est remplacé par le vice-amiral Victor Smith au poste de chef d'état-major de la Marine[10],[11],[12]. Avant de prendre sa retraite, il effectue une tournée d'adieu et rend visite à plusieurs navires et établissements navals à travers toute l'Australie. Le voyage se termine par une visite de deux semaines au Viêt Nam. McNicoll se trouve à Saïgon lorsque la ville est attaquée par les forces du Front national de libération du Sud Viêt Nam, dans le cadre de l'offensive du Tết[10],[58],[59]. Réputé être un homme « en quête d'action », il déclare plus tard avoir ressenti un « grand frisson » durant l'assaut, alors qu'il était sur le point de retourner en Australie[10].

Après sa retraite de la marine, McNicoll est nommé premier ambassadeur de l'Australie en Turquie[7],[60]. Il noue une relation amicale entre les gouvernements australien et turc, malgré les problèmes de logistique liés à l'établissement d'une nouvelle ambassade et le manque de connaissance mutuelle entre les deux pays[7]. Il occupe son poste diplomatique à Ankara pendant cinq ans, avant de retourner en Australie, où il prend sa retraite définitive à Canberra, en 1973[6].

Décès et héritage[modifier | modifier le code]

Pavillon de la Marine royale australienne.
Le pavillon de la Marine royale australienne, créé en 1966 par le Naval Board sous la direction de McNicoll.

Le pavillon de la RAN dénommé White Ensign australien est le testament visuel du temps de commandement de McNicoll comme chef d'état-major de la Marine[7],[10],[12]. Après la création de la RAN en 1911, le White Ensign britannique a toujours été le pavillon officiel des navires de la marine australienne, mais depuis l'implication de l'Australie dans la guerre du Viêt Nam — un conflit dans lequel le Royaume-Uni n'est pas impliqué —, l'identité visuelle des navires de la RAN est sujette à controverses. En , le politicien Sam Benson conteste devant le Parlement l'utilisation du pavillon britannique, tandis que McNicoll soulève la question auprès du Conseil supérieur de la marine qui décide de recommander au gouvernement la création d'un nouveau pavillon. Le gouvernement approuve la proposition et le White Ensign australien devient officiellement le pavillon de la Marine royale australienne, le [11],[61].

Décrit par ses proches comme « un homme de culture ayant un goût littéraire raffiné »[47], McNicoll se passionne pour les arts et, en 1979, publie une traduction des Odes d'Horace[6],[7]. Il est également un amateur de musique et un passionné de pêche à la mouche[6].

Sir Alan McNicoll meurt le à l'âge de 79 ans[7]. Considéré par ses collègues comme un « administrateur cultivé, travailleur et compétent », il est incinéré avec les honneurs de la Marine royale australienne[47]. Il laisse dans le deuil sa femme ainsi que les enfants issus de son premier mariage[7].

Œuvre[modifier | modifier le code]

  • (en) Alan McNicoll, Sea voices, Australia : A.W.R. McNicoll, G.C. Ingleton, producer, [d].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Pour suivre tout au long de la carrière d'Alan McNicoll, l’évolution de ses grades au sein de la Marine royale australienne, voir le tableau des grades de l'armée australienne[1], et pour avoir leur correspondance avec les grades des armées des pays de l’Alliance Atlantique voir les Codes OTAN des grades des officiers des marines militaires.
  2. Le Naval Board était l'autorité de contrôle de la Marine royale australienne durant les deux guerres mondiales[2].
  3. Les New Years Honours sont des cérémonies durant lesquelles la Reine d'Angleterre décerne différentes distinctions honorifiques. Elles se passent le jour du nouvel an[35].
  4. Ce recueil de poèmes est illustré par Geoffrey Chapman Ingleton[62].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Australian Army, « Australian Army rank structure », sur www.army.gov.au, (consulté le ).
  2. (en) « Royal Australian Navy, 1939–1942 », sur Australian War Memorial (consulté le ).
  3. a et b (en) « MCNICOLL, ALAN WEDEL RAMSAY », sur World War Two Nominal Roll (consulté le ).
  4. a b et c (en) « McNicoll, Sir Walter Ramsay (1877–1947) », sur Australian National University (consulté le ).
  5. (en) « Lady McNicoll, life in Rabaul », Sydney Morning Herald,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a b c d e f et g Draper 1984, p. 572.
  7. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y et z (en) Ian Pfennigwerth, « McNicoll, Sir Alan Wedel Ramsay (1908–1987) », sur National Centre of Biography, Australian National University (consulté le ).
  8. a et b Gill 1968, p. 716.
  9. Cunningham 1988, p. 123.
  10. a b c d e f g h i j k l m n o p q et r (en) « Vice Admiral McNicoll Ends Long Career » [PDF], sur Royal Australian Navy News, Royal Australian Navy, (consulté le ).
  11. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y et z (en) « McNicoll, Alan Wedel Ramsay », sur National Archives of Australia (consulté le ).
  12. a b c d e f g h i j k l m n o et p (en) Peter Dennis, Jeffrey Grey et Ewan Morris, McNicoll, Vice-Admiral Sir Allan Wedel Ramsay - Oxford Reference, Oxford University Press, (ISBN 9780191735127).
  13. (en) « WEDDING IN MELBOURNE. », Sydney Morning Herald (NSW : 1842 - 1954),‎ , p. 9 (lire en ligne, consulté le ).
  14. a b et c (en) « GEORGE MEDAL FOR Lr.-Cdr. A. McNICOLL », Argus (Melbourne, Vic. : 1848 - 1957),‎ , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
  15. a et b (en) « 15 COUPLES DIVORCED », Argus (Melbourne, Vic. : 1848 - 1957),‎ , p. 14 (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en) « GENERAL CABLE NEWS. », Sydney Morning Herald (NSW : 1842 - 1954),‎ , p. 16 (lire en ligne, consulté le ).
  17. a et b (en) « Lieut.-Cdr. McNicoll Honoured », Sydney Morning Herald (NSW : 1842 - 1954),‎ , p. 8 (lire en ligne, consulté le ).
  18. a et b (en) « Animated Queen at Investiture: 180 received special smile », Argus (Melbourne, Vic. : 1848 - 1957),‎ , p. 8 (lire en ligne, consulté le ).
  19. a et b (en) « Alan Wedel Ramsay McNicoll. HONOURS AND AWARDS (RECOMMENDATION) », sur Australian War Memorial (consulté le ).
  20. (en) « Supplément numéro 35212 », The London Gazette,‎ , p. 3915 (lire en ligne).
    • Informations générales sur les convois PQ : (en) « PQ Convoys », Arnold Hague Convoy Database ;
    • Cliquer sur « PQ.15 » dans le menu à gauche pour les informations sur le convoi PQ 15.
  21. a b c et d (en) « HMS King George V, British battleship, WW2 », sur Naval History, (consulté le ).
    • Informations générales sur les convois JW : (en) « JW Convoys », Arnold Hague Convoy Database ;
    • Cliquer sur « JW.51B » dans le menu à gauche pour les informations sur le convoi JW.51B.
  22. (en) « Nominal Roll of Australian Veterans of the Korean War. McNicoll, Ronald Ramsay », sur Korean War Nominal Wall (consulté le ).
  23. (en) « McNicoll, Ronald Ramsay », sur World War Two Nominal Roll (consulté le ).
  24. (en) « McNicoll, Frederick Oscar Ramsay », sur World War Two Nominal Roll (consulté le ).
  25. (en) « McNicoll, David Ramsay », sur World War Two Nominal Roll (consulté le ).
  26. (en) « David McNicoll », sur Australian War Memorial (consulté le ).
  27. (en) « HMAS Hobart (I) », sur Australian Navy (consulté le ).
  28. (en) « HMAS Warramunga (I) », sur Australian Navy (consulté le ).
  29. (en) Vic Cassells, The Destroyers: Their Battles and Their Badges, Kangaroo Press, (ISBN 9780731808939), p. 185
  30. O'Neill 1981, p. 420.
  31. « Revue défense nationale année 1969 (reliure) », Revue défense nationale, Berger-Levrault,‎ , p. 1695.
  32. a b c d e et f (en) « HMAS Australia (II) », sur Australian Navy (consulté le ).
  33. (en-GB) « These are the people being recognised in the New Years Honours list », The Sun,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  34. (en) « Supplement numéro 40054 », The London Gazette,‎ , p. 39 (lire en ligne).
  35. (en) « H.M.A.S. Australia Wins Cup », sur The Sydney Morning Herald via Google News (consulté le ), p. 7.
  36. (en) « Honours and Awards - Alan Wedel Ramsay McNicoll », sur Australian War Memorial, (consulté le ).
  37. Grey 1999, p. 17-18.
  38. Frame 2005, p. 221-222.
  39. (en) « Supplement numéro 43530 », The London Gazette,‎ , p. 37 (lire en ligne).
  40. Horner 2005, p. 257.
  41. Grey 1999, p. 321.
  42. Frame 2005, p. 222.
  43. « La Revue maritime, Numéros 206 à 216 », La revue maritime, Libr. militaire de L. Baudoin,‎ , p. 397-398
  44. Frame 2005, p. 222-223.
  45. a b et c Horner 2005, p. 264.
  46. Horner 2005, p. 263.
  47. Horner 2005, p. 264-265.
  48. a et b Le Livre de l'année, La Société Grolier Québec., , p. 113.
  49. Horner 2005, p. 266.
  50. (en) « Supplement numéro 43855 », The London Gazette,‎ , p. 37 (lire en ligne).
  51. Fabrice Argounès, Géopolitique de l'Australie, Editions Complexe, (ISBN 9782804800970), p. 136.
  52. Grey 1999, p. 78.
  53. Frame 2005, p. 231.
  54. Frame 2005, p. 236.
  55. Grey 1999, p. 84.
  56. (en) « McNicoll, Alan Wedel Ramsay », sur Nominal Roll of Vietnam Veterans (consulté le ).
  57. Horner 2005, p. 287.
  58. (en) « New Envoys », Canberra Times (ACT : 1926 - 1995),‎ , p. 1 (lire en ligne, consulté le ).
  59. (en) « Australian White Ensign », sur Australian Navy (consulté le ).
  60. (en) « Mr Geoffrey Chapman Ingleton », sur Australian Navy (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) I.J. Cunningham, Work hard play hard, the Royal Australian Naval College 1913-1988, AGPS Press for Royal Australian Navy, , 161 p. (ISBN 0644083034).
  • (en) Peter Dennis et Jeffrey Grey, Oxford Companion to Australian Military History, Oxford University Press, , 700 p. (ISBN 9780195517842).
  • (en) W. J. Draper, Who's Who in Australia 1985, The Herald & Weekly Times Ltd, .
  • (en) Tom Frame, No Pleasure Cruise: The Story of the Royal Australian Navy, Allen & Unwin; Edition Unstated edition, , 352 p. (ISBN 978-1741142334).
  • (en) George Hermon Gill, « Australia in the War of 1939–1945. Series 2 – Navy. Volume II – Royal Australian Navy, 1942–1945 », Australian War Memorial,‎ (lire en ligne).
  • (en) Jeffrey Grey, Up Top: The Royal Australian Navy and Southeast Asian Conflicts 1955-1972, Allen & Unwin, .
  • (en) David Horner, Strategic Command: General Sir John Wilton and Australia's Asian Wars, Oxford University Press, , 472 p. (ISBN 9780195552829).
  • (en) Alan McNicoll, Sea Voices, Printed in H.M.A.S. Canberra, .
  • (en) Ronald McNicoll, « McNicoll, Sir Walter Ramsay (1877–1947) », National Centre of Biography, Australian National University,‎ (lire en ligne).
  • (en) Robert O'Neill, Australia in the Korean War 1950-53, Volume II (Vol.2) : Combat Operations, Australian War Memorial, (ISBN 9780642043306).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]