Albert II (souverain du Saint-Empire) — Wikipédia

Albert II
Illustration.
Portrait, XVIe siècle.
Titre
Roi des Romains

(1 an, 7 mois et 9 jours)
Couronnement
Prédécesseur Sigismond
Successeur Frédéric III
Duc d'Autriche

(35 ans, 1 mois et 13 jours)
Prédécesseur Albert IV
Successeur Ladislas Ier
Roi de Bohême

(1 an, 10 mois et 18 jours)
Couronnement
Prédécesseur Sigismond
Successeur Ladislas Ier
Roi de Hongrie

(1 an, 10 mois et 18 jours)
Couronnement
Prédécesseur Sigismond
Successeur Vladislas Ier Jagellon
Biographie
Dynastie Maison de Habsbourg
Nom de naissance Albert de Habsbourg
Date de naissance
Lieu de naissance Vienne (Autriche)
Date de décès (à 42 ans)
Lieu de décès Neszmély (Hongrie)
Sépulture Székesfehérvár
Père Albert IV d'Autriche
Mère Jeanne-Sophie de Bavière
Conjoint Élisabeth de Luxembourg
Enfants Anne
Élisabeth
Ladislas le Posthume

Albert II (souverain du Saint-Empire)
Souverains de Germanie

Albert II, surnommé Albert le Magnanime, né le à Vienne et mort à Neszmély en Hongrie le , est un roi du Saint-Empire romain germanique et membre de la maison de Habsbourg, fils du duc Albert IV d'Autriche et de Jeanne-Sophie de Bavière. Il hérite encore enfant du duché d'Autriche et épouse en 1421 Élisabeth de Luxembourg, fille de l'empereur Sigismond à qui il a apporté son soutien durant les croisades contre les hussites.

Après le décès de son beau-père, il reçut quatre couronnes : élu roi des Romains sous le nom d'Albert II en 1438, il fut également roi de Croatie, de Bohême et de Hongrie jusqu'à sa mort. Figure centrale de la lutte contre l'expansionnisme de l'Empire ottoman, il décède d'une infection intestinale contractée peu avant la tentative de libération de la Serbie.

Bien qu'avortée par son décès, sa potentielle accession au trône impérial permet à la Maison de Habsbourg (puis Maison de Habsbourg-Lorraine) de régner sur le Saint-Empire romain quasiment sans interruptions, jusqu'à sa dissolution en 1806.

Biographie[modifier | modifier le code]

Albert naît le 16 août 1397 à Vienne. Il est le seul fils d'Albert IV de Habsbourg, duc d'Autriche, et de son épouse Jeanne-Sophie, fille du duc Albert Ier de Bavière issue de la maison de Wittelsbach. Il avait une sœur, Marguerite (1395-1447) qui s'est mariée en 1412 au duc Henri XVI de Bavière.

Dès le traité de Neuberg conclu en 1379 entre les ducs Albert III et Léopold III d'Autriche, les « territoires héréditaires » des Habsbourg sont divisés entre les deux branches de la dynastie. Albert IV et son fils étaient de la lignée albertinienne régnant sur le duché d'Autriche proprement dite au bord du Danube.

Duc d'Autriche[modifier | modifier le code]

Son père meurt le au cours d'une expédition militaire de Sigismond de Luxembourg contre ses cousins Jobst et Procope de Moravie. Albert, âgé de seulement sept ans, reste sous la tutelle de ses cousins léopoldiniens Guillaume (jusqu'en 1406), Léopold IV et Ernest Ier jusqu'à sa majorité en 1411.

Dans le même temps, la mort de Léopold IV rend nécessaire un nouveau partage des possessions habsbourgeoises : Albert conserve le duché d'Autriche ; ses deux cousins survivants se partagent le restent des possessions : l'Autriche intérieure (les duchés de Styrie, de Carinhtie et de Carniole) pour Ernest et l'Autriche antérieure avec le Tyrol pour Frédéric IV[1].

Roi de Bohême et de Hongrie[modifier | modifier le code]

Le , il épouse Élisabeth de Luxembourg (1409-1442), fille de l'empereur Sigismond Ier, ce qui lui confère un certain nombre de revendications en Europe de l'Est. Il seconde son beau-père dans les guerres hussites et participe notamment à une embarrassante débâcle militaire à Domažlice, qui se solde par plusieurs milliers de morts parmi les forces du Saint-Empire pourtant largement plus nombreuses.

Après la mort de Sigismond sans héritier mâle le , Albert est élu roi de Hongrie par les nobles à Pozsony le , sous le nom d' « Albert Ier ». Il est couronné le 1er janvier suivant[2] . Toujours après la disparition de son beau-père, il devient également roi de Bohême le où il est soutenu par les catholiques et les hussites modérés. Le couronnement a lieu à Prague le . Toutefois, les hussites radicaux, les taborites et les partisans de Jean de Rokycana offrent la couronne de Bohême au prince polonais Casimir Jagellon[1].

Roi des Romains[modifier | modifier le code]

Le , il doit s'absenter de Hongrie pour être élu roi des Romains sous le nom d'« Albert II ». Cela provoque un mécontentement parmi la noblesse locale, accentué par l'aspect inattendu de cette arrivée au pouvoir. Pour s'attirer les faveurs des nobles, Albert accepte de leur donner des gages lors de la Diète de Buda, avant d'être couronné le dans la cathédrale d'Aix-la-Chapelle. Son règne court ne lui permit pas d'aller à Rome recevoir la couronne impériale des mains du pape.

Son nom complet est alors : Albert, par la grâce de Dieu, élu roi des Romains, toujours Auguste, roi de Hongrie, Dalmatie, Croatie, Rama, Serbie, Galice, Lodomérie, Coumanie et Bulgarie, élu roi de Bohême, duc d'Autriche, de Styrie, de Carinthie et de Carniole, margrave de Moravie, seigneur de la Marche wende et de Port Naon, comte de Habsbourg, Tyrol, Ferrete et Kybourg, etc. Margrave de Burgau et landgrave d'Alsace.

Libération de la Serbie et décès[modifier | modifier le code]

Au printemps 1439, le sultan Mourad II attaque les possessions du despote serbe Georges Brankovic qui était devenu un vassal de la Hongrie. Albert II et l'armée hongroise se portent à la rencontre des envahisseurs, mais le roi meurt de l'épidémie de dysenterie qui faisait rage dans les rangs de son armée, peu avant le déclenchement d’une offensive militaire contre les Ottomans.

Union et postérité[modifier | modifier le code]

De son mariage avec Élisabeth de Luxembourg, il eut 3 enfants :

Ascendance[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Henry Bogdan, Histoire des Habsbourg des origines à nos jours, Perrin 2002, p.50-52
  2. Louis Moreri, Le grand dictionnaire historique ou le mélange curieux de l'histoire sacrée et profane, Jean Baptiste Coignard, , p. 224

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pál Engel, Gyula Kristó et András Kubinyi Histoire de la Hongrie Médiévale, Tome II « Des Angevins aux Habsbourgs » P.U.R Rennes (2008) (ISBN 978-2-7535-0094-5).
  • Jörg K. Hoensch, Histoire de la Bohême, Éditions Payot, Paris, 1995 (ISBN 2228889229)
  • Joseph Calmette, Le Reich allemand au Moyen Âge, Éditions Payot, Paris, 1951.

Liens externes[modifier | modifier le code]