Alexandre Ier (roi de Yougoslavie) — Wikipédia

Alexandre Ier
Aleksandar I
Александар I
Illustration.
Le roi Alexandre Ier.
Titre
Roi des Serbes, Croates et Slovènes[N 1] puis Roi de Yougoslavie

(13 ans, 1 mois et 23 jours)
Président du gouvernement Nikola Pašić
Ljubomir Davidović (en)
Nikola Pašić
Nikola Uzunović (en)
Velimir Vukićević (en)
Anton Korošec
Petar Živković (en)
Vojislav Marinković (es)
Milan Srškić
Nikola Uzunović
Prédécesseur Pierre Ier
Successeur Pierre II
Prince héritier de Serbie

(12 ans, 4 mois et 20 jours)
Monarque Pierre Ier
Prédécesseur Đorđe Karađorđević
Successeur Petar Karađorđević
Biographie
Dynastie Karađorđević
Nom de naissance Aleksandar Petrović Karađorđević
Date de naissance
Lieu de naissance Cetinje (Monténégro)
Date de décès (à 45 ans)
Lieu de décès Marseille (France)
Nature du décès Assassinat
Père Pierre Ier
Mère Zorka de Monténégro
Conjoint Marie de Roumanie
Enfants Pierre II
Tomislav Karađorđević
Andrej Karađorđević
Héritier Prince Petar

Signature de Alexandre IerAleksandar IАлександар I

Alexandre Ier (roi de Yougoslavie)
Monarques de Yougoslavie

Alexandre II de Serbie puis Alexandre Ier de Yougoslavie (en serbe cyrillique : Александар I Карађорђевић), né le à Cetinje au Monténégro et mort assassiné le à Marseille en France, est successivement prince héritier de Serbie, puis du royaume des Serbes, Croates et Slovènes, régent de ces deux royaumes, et enfin roi du royaume des Serbes, Croates et Slovènes de 1921 à 1929 puis du royaume de Yougoslavie de 1929 à 1934.

Famille[modifier | modifier le code]

Alexandre est le second fils de Pierre Ier (1844-1921), roi du royaume de Serbie (1903-1918), puis du royaume des Serbes, Croates et Slovènes (1918-1921). Il a une sœur, née quatre ans auparavant, Hélène de Serbie, et un frère de deux ans son aîné, Georges Karađorđević, qui dans la tradition royale, doit accéder au trône à la mort de son père. Il remplace son frère Georges, exclu de la succession en 1909, dans les fonctions et les attributions de prince héritier de Serbie[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

La politique menée par les États balkaniques le conduit à servir au sein de l'armée serbe en lors de la première guerre balkanique. Le royaume de Grèce, du Monténégro, de Bulgarie et de Serbie s'élèvent contre l'Empire ottoman qui subit plusieurs revers cuisants avant d'être contraint de se rendre à la table des négociations où il perd la plupart des territoires sous son contrôle en Europe au profit des quatre autres belligérants. Pendant la deuxième guerre balkanique, c'est la Bulgarie qui est défaite après avoir attaqué la Serbie et la Grèce. Le prince est auréolé par ces victoires quand il reçoit la régence au nom de son père en [2].

C'est sous le règne de son père que le royaume de Serbie affronte l'épisode de la Première Guerre mondiale. Amené à combattre l'Autriche-Hongrie à la suite de l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche à Sarajevo, la Serbie est écrasée et occupée en 1915 par les puissances centrales. Durant ces longues années de guerre, de nouveau, Alexandre sert dans l'armée de son pays. Cette attitude lui permet de jouir en France d'une énorme popularité, surtout à la suite des combats se déroulant lors de l'expédition de Salonique ; en effet, le front de l'Est constitue le principal terrain d'opérations des armées serbes reconstituées avec l'appui des Français, et il reste en permanence à Thessalonique ou dans les territoires serbes alors libérés par les Alliés.

Rassemblement des Slaves du Sud[modifier | modifier le code]

Après l'armistice de 1918, un nouvel État est né, le royaume des Serbes, Croates et Slovènes dont la couronne est offerte à Pierre Ier (1844-1921), roi du royaume de Serbie. Or, celui-ci, malade et âgé, se trouve dans l'impossibilité de régner. Le prince Alexandre continue d'exercer la régence après le , date de la création du nouveau royaume.

La régence que pratique Alexandre est volontariste et implacable contre les tentations centrifuges. L'unité doit se faire sous la domination royale serbe. À la mort de Pierre Ier le , Alexandre devient à son tour roi des Serbes, des Croates et des Slovènes.

Le , il épouse la princesse Marie de Roumanie qui lui donne trois enfants :

Roi de Yougoslavie[modifier | modifier le code]

Il perpétue dans un premier temps le régime parlementaire mis en place par son père, mais les conflits entre les différents partis s'enveniment, culminant avec l'attentat mortel envers Stjepan Radić en plein parlement le [3]. Sur le conseil du successeur de Radić, Vladko Maček, il abolit la Constitution le , transformant son royaume en un régime autoritaire[4]. Le royaume prend le nom de royaume de Yougoslavie et Alexandre II de Serbie devient roi de Yougoslavie sous le nom d'Alexandre Ier.

Le , à Marseille où il vient de débarquer pour une visite officielle en France, il est assassiné[5]. L'attentat est planifié par le mouvement terroriste croate Oustachis d'Ante Pavelić[6] et par l’Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne. L'exécutant, un Bulgare nommé Vlado Tchernozemski, utilise contre le roi un pistolet automatique Mauser C96. Le souverain, touché à la poitrine, ne meurt pas sur le coup, mais à peine évacué à la préfecture, il y expire[5]. En riposte à ses tirs, le terroriste est blessé par la police et malmené par la foule furieuse (il meurt quelques heures après l’attentat). Louis Barthou, ministre français des Affaires étrangères, qui accompagne Alexandre Ier, est grièvement blessé par erreur par le tir d'un policier français. Lui aussi meurt peu après[5]. L'attentat, et la fusillade confuse qu'il provoque, fait d'autres victimes, mortes ou blessées, dans l'escorte et le public, dont le général Alphonse Georges.

Le président Albert Lebrun et le maréchal Philippe Pétain se rendent à ses obsèques à Belgrade le .

À la suite de l'assassinat d'Alexandre, son fils Pierre II, âgé de onze ans, lui succède. Trop jeune pour régner, il ne gouverne pas, un conseil de régence tripartite se met en place sous la direction d'un cousin du roi défunt, le prince Paul de Yougoslavie, qui tente tant bien que mal de préserver la Yougoslavie tant des menaces extérieures que de l'agitation intérieure séparatiste.

Hommage[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sur Alexandre Ier[modifier | modifier le code]

  • Charles Brisson, Alexandre de Yougoslavie, Roi libérateur, Paris, Paul Duval, (ASIN B00CEIIR1U).
  • Roger Colombani et Jean-René Laplayne, La mort d'un roi, la vérité sur l'assassinat d'Alexandre de Yougoslavie, Albin Michel, (ASIN B0000DODKG).
  • (en) Marlene A. Eilers Koenig, « A Maritial Alliance. The Marriage of King Alexander of Yugoslavia and Princess Marie of Romania », Royalty Digest Quarterly, no 3,‎ , p. 1-12 (ISSN 1653-5219).
  • (en) Brigit Farley, « Alekasandar I Karadjordjević and the Royal Dictatorship in Yugoslavia », dans Bernd Jürgen Fischer, Balkan Strongmen : Dictators and Authoritarian Rulers of South Eastern Europe, Purdue University Press, , 494 p. (ISBN 9781557534552, lire en ligne), p. 51-86.

Sur Alexandre Ier et la Yougoslavie[modifier | modifier le code]

  • Christian Axboe Nielsen, Making Yugoslavs : Identity in King Aleksandar's Yugoslavia, University of Toronto Press, 2014, (ISBN 1442627506).
  • François Grumel-Jacquignon, La Yougoslavie dans la stratégie française de l'Entre-deux-Guerres (1918-1935), Peter Lang, 1999, (lire en ligne) (lien brisé).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Roi des Serbes, Croates et Slovènes jusqu'au .

Références[modifier | modifier le code]

  1. Farley 2007, p. 56.
  2. Farley 2007, p. 59.
  3. Farley 2007, p. 71.
  4. Farley 2007, p. 72.
  5. a b et c André Larané, « 9 octobre 1934 - Le roi de Yougoslavie est assassiné », sur herodote.net, (consulté le ).
  6. (en) John R. Lampe, Yugoslavia as History : Twice there was a Country, Cambridge, Cambridge University Press, , 487 p. [détail de l’édition] (ISBN 0521774012).
  7. Benoît Hopquin, « L’amitié franco-serbe enfouie à Thiais », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  8. Dominique Perchet, « Monument à Alexandre Ier de Yougoslavie et Pierre Ier de Serbie – Paris (75016) », sur e-monumen.net, (consulté le ).