Alexandre Labot — Wikipédia
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Nom de naissance | Agnan Alexandre Frédéric Labot |
Nationalité | |
Activités | Avocat (à partir de ), journaliste |
Agnan Alexandre Frédéric Labot[1], né le à Clamecy (Nièvre)[2] et mort à La Maison-Dieu (Nièvre) le [3], est un avocat français à la Cour de cassation et au Conseil d'État, journaliste et fondateur d'agence de presse, qui était un ami proche de la famille de l'écrivain Émile Zola.
Biographie[modifier | modifier le code]
Le responsable d'une « Correspondance politique »[modifier | modifier le code]
Alexandre Labot était avocat à la Cour de cassation et au Conseil d'État, mais aussi rédacteur à la Sentinelle du Peuple de Volney. En 1830 la section de la correspondance générale du ministère de l'Intérieur lance une « Correspondance politique » et la confie à Alexandre Labot[4]. La Correspondance Labot, envoyée deux fois par semaine, est faite « d'insignifiantes traductions de journaux étrangers flanquées d'un lambeau de quelque séance de la Chambre »[5]. Alexandre Labot se présente comme le « Correspondant des journaux constitutionnels des départements » , mais sa « Correspondance des journaux ministériels des départements » , au 60-62 rue de Richelieu, est rédigée dans les bureaux mêmes du ministère de l'Intérieur ; « ses services sont rétribués non par les journalistes des départements, mais indirectement par les subventions que le ministre verse à leurs feuilles »[6].
Les liens avec les journaux de province[modifier | modifier le code]
Mais Labot a un certain succès. En 1833, son Bureau général de correspondance politique, commerciale et littéraire, domicilié au 8 rue du Mail à Paris, sert une soixantaine de feuilles départementales, dont une dizaine de quotidiens[7]. Il est dirigé par Degravier et Alexandre Labot, qui se présente comme le « Correspondant des journaux constitutionnels des départements ». Avec Degravier, il a recensé les statistiques des 335 journaux publiés dans 113 villes de province. En 1833, Alexandre Labot propose au Duc de Broglie, ex-président du conseil des ministres et ministre de l'intérieur[4], d'étendre l'activité de la Correspondance politique aux journaux de l'étranger, afin d'influencer indirectement la presse française, via ces journaux. Le Duc de Broglie ne donne cependant pas suite à ce projet[8].
La pétition de 1835, la disgrâce qui suit et la vente de l'entreprise[modifier | modifier le code]
Durant l'été 1835, Alexandre Labot se fait l'écho des craintes que le projet de Loi sur la presse du 9 septembre 1835 donne à ses clients. Sa « Correspondance spéciale pour les feuilles ministérielles des départements », a déjà été rebaptisée « Correspondance des journaux ministériels des départements », domiciliée au 60-62 rue de Richelieu. Le [9], il soumet même aux députés une pétition en ce sens, mais sans succès non plus. Il en paiera finalement le prix. En , Labot touche encore 1 000 Frs pour ses services, mais en , il est remplacé par Charles Lejolivet, à la tête sa Correspondance[9], qui devient la « Correspondance Lejolivet ».
Lepelletier et Bourgoin, après avoir pris la direction de l'« Office-Correspondance », rachèteront la Correspondance Labot probablement un peu avant qu'elle n'ait été rebaptisée « Correspondance Lejolivet », pour 40,000 francs[10]. L'« Office-Correspondance » sera lui-même acquis par l'Agence Havas en 1856.
Les candidatures à l'Assemblée et le mémoire sur Mirès[modifier | modifier le code]
Alexandre Labot tenta en vain une carrière politique dans la circonscription législative de Clamecy (Nièvre), sa région d'origine. Candidat indépendant à un siège de député, il fut battu à chaque fois[11]. Intéressé aux affaires de presse et de chemin de fer, il publia par ailleurs un « Mémoire à consulter sur l'affaire Jules Mirès », daté du .
L'ami et protecteur de la famille Zola[modifier | modifier le code]
Alexandre Labot était un ami intime de François Zola, un des pionniers des chemins de fer en Europe avant 1830, à une époque où la France ignorait encore ces techniques, et le père de l'écrivain Émile Zola. Il sera en particulier le conseiller de François Zola à partir de 1841, puis le protecteur de sa veuve. C'est aussi grâce à la protection d’Alexandre Labot qu'Émile Zola réalise des études puis entre en 1859 comme employé à l’administration des Docks de Paris, où Labot était administrateur provisoire et où le jeune Zola gagne à peine de quoi manger (60 francs par mois), selon Colette Becker.
Références[modifier | modifier le code]
- Dénommé Labot-Bouchot dans certains actes à l'état civil
- Archives départementales de la Nièvre, acte de naissance no 62 dressé à Clamecy le 10/04/1807, vue 656 / 969
- Archives départementales de la Nièvre, acte de décès dressé à La Maison-Dieu le 25/08/1870, vues 173 et 174 / 222
- Havas : « les arcanes du pouvoir », par Antoine Lefébure, page 62, Éditions Bernard Grasset, 199 (ISBN 2-246-41991-3)
- « Œuvres complètes - Volume 26 », page 232, par Louis Veuillot et Francois Veuillot - 1932
- Documents pour l'histoire de la presse nationale aux XIXe et XXe siècles, par Pierre Albert, Gilles Feyel, Jean-François Picard Centre de documentation sciences humaines, 1977, page 172
- La Presse régionale : « Des Affiches aux grands quotidiens », par Marc Martin [1]
- Havas : « les arcanes du pouvoir », par Antoine Lefébure, page 63, Éditions Bernard Grasset, 199 (ISBN 2-246-41991-3)
- « Documents pour l'histoire de la presse nationale aux XIXe et XXe siècles », par Pierre Albert, Gilles Feyel, Jean-François Picard Centre de documentation sciences humaines, 1977, page 176
- "Documents pour l'histoire de la presse nationale aux XIXe et XXe siècles », par Pierre Albert, Gilles Feyel, Jean-François Picard Centre de documentation sciences humaines, 1977, page 177
- "L'Affaire Dreyfus : "J’Accuse" et autres textes », par Émile Zola [2]
Liens internes[modifier | modifier le code]
Liens externes[modifier | modifier le code]