Alexandre Moatti — Wikipédia

Alexandre Moatti
Alexandre Moatti en 2015.
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Président
Société des amis de la bibliothèque de l'École polytechnique (d)
-
Secrétaire général
X-Résistance
-
Bernard Lévi (d)
François Romon (d)
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Société des amis de la bibliothèque de l'École polytechnique (d)
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Directeur de thèse
Site web
Distinctions
Œuvres principales
Le Mystère Coriolis (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Alexandre Moatti, né le à Boulogne-Billancourt, est un ingénieur, haut fonctionnaire et historien des sciences français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Après des études au lycée Louis-le-Grand à Paris, Alexandre Moatti réussit en 1978 le concours d'entrée M'[1] à l'École polytechnique (promotion 1978). Il entre ensuite au Corps des mines (1981-1984), dont il est ingénieur en chef.

Il soutient en 2011, sous la direction de Bruno Belhoste, une thèse de doctorat en histoire des sciences sur Gaspard-Gustave Coriolis[2].

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

Il commence sa carrière d'ingénieur des Mines dans l'administration, occupe divers postes dans l'industrie à partir de 1990[3], puis retourne dans l'administration en 2002.

Il est conseiller en cabinets ministériels (à la Recherche avec Claudie Haigneré et à la Santé avec Philippe Douste-Blazy) de 2002 à 2005. Il est secrétaire général du comité de pilotage de la Bibliothèque numérique européenne (Europeana) auprès du ministre de la Culture Renaud Donnedieu de Vabres d' à . À ce titre, il est l'auteur d'un rapport au ministre de la Culture du comité de pilotage français en vue de la création d'une bibliothèque numérique européenne, 2006, avec Valérie Tesnière, secrétaire générale adjointe du comité, et Noémie Lesquins[4]. Il est aussi auteur d'un rapport au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche sur l'information scientifique et technique[5].

Il conçoit plusieurs sites internet publics (dépendant du ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche) : science.gouv.fr (2004-2014), la Bibliothèque numérique scientifique (BibNum)[6] (depuis 2008), la WebTV universitaire d'histoire et de culture générale cultureGnum[7] (depuis 2016).

Par ailleurs, il écrit plusieurs ouvrages de vulgarisation scientifique et d'histoire des sciences aux éditions Odile Jacob. Il est aussi l'auteur de trois blogues : un consacré aux sciences[8], un autre consacré aux bibliothèques numériques[9] et un troisième, Alterscience[10], hébergé sur le site de Pour la science.

En 2018, alors que le mandat du sortant Jacques Biot arrive à échéance, il pose sa candidature à la présidence de l'École polytechnique[11]. Sa candidature, centrée sur le renforcement du lien avec l'université et le détachement d'avec les Corps d'État, n'est pas retenue par le cabinet de recrutement chargé de la pré-sélection[12].

Enseignement et recherche[modifier | modifier le code]

Il est enseignant à l'École nationale d'administration (ENA, conférences « Sciences et économie », 2006-2008), à l'École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC, cours « Les découvertes scientifiques et leurs applications industrielles », 2008-2010), à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS, séminaire « Une approche historique de l'alterscience », années 2008-2010), à l'Institut supérieur d'électronique de Paris (ISEP, cours « Histoire des sciences », 2010-2012) et à l'université Paris-Sorbonne (2012-2013); depuis 2016 à Paris-Orsay et à Paris-Diderot[13].

Depuis 2011, date de soutenance de sa thèse, il est chercheur associé au laboratoire SPHERE (Sciences, philosophie, histoire) de l'université Paris-Diderot. Ses travaux portent sur la critique de la science et de la modernité technique, et son histoire[14].

Il est membre du comité scientifique du Haut Conseil des biotechnologies (2013-2014)[15], et préside depuis 2016 le jury d’admission de l’ENSCI-Ateliers Saint-Sabin (École nationale supérieure de création industrielle)[16].

En 2019, il est habilité à diriger des recherches[17].

Activité associative[modifier | modifier le code]

Lors d'une journée d'étude consacrée à Wikipédia, en 2013.

Il est président de la Société des amis de la bibliothèque de l'École polytechnique (SABIX) (2006-2014)[n 1], et secrétaire général de X-Résistance (2005-2013, après en avoir été secrétaire général adjoint à partir de sa création en 1997). Il est aussi membre du conseil d'administration de Wikimédia France (WMFR) de 2008 à 2010[18].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

dont ouvrages en direction[modifier | modifier le code]

  • Regards sur les textes fondateurs de la science : de l'écriture au calcul, théorie des nombres, vol. 1, Paris, Cassini, coll. « Le Sel et le Fer » (no 20), , 259 p. (ISBN 978-2-84225-148-2, BNF 42284103) — réunion de commentaires de textes scientifiques publiés sur Bibnum.
  • Regards sur les textes fondateurs de la science : physique de la lumière, radioactivité, vol. 2, Paris, Cassini, coll. « Le Sel et le Fer » (no 22), , 249 p. (ISBN 978-2-84225-153-6, BNF 43708961) — réunion de commentaires de textes scientifiques publiés sur Bibnum.

Articles (sélection)[modifier | modifier le code]

Sur le numérique et sa critique

  • « Bernard Stiegler, lost in disruption ? », Carnet Zilsel (UVSQ), [1]
  • « Pour une critique raisonnée de la technique et de l’internet », tribune Les Échos, , reprise en version longue dans Commentaire, no 154, été 2016 [2]
  • « Le numérique rattrapé par le digital ? », Le Débat, no 188, janvier-, p.  68-72 [3]
  • « Le numérique, adjectif substantivé », Le Débat, Le livre, le numérique, no 170, mai-, p.  133-137 (version auteur)

Sur la diffusion numérique de la connaissance – Wikipédia – bibliothèques et humanités numériques

  • « Postures d’opposition à Wikipédia en milieu intellectuel en France », in Wikipédia, objet scientifique non identifié ?, dir. L. Barbe, L. Merzeau, V. Schafer, Presses Universitaires de Paris-Ouest, 2015, OpenEdition
  • « Pour un portail public de l'audiovisuel culturel », tribune Rue 89, lien
  • « Le rat des livres et le rat d’écran », Bulletin des bibliothèques de France, 2013 / 6, BBF
  • « Bibliothèque numérique européenne, de l'utopie aux réalités », Annales des mines, Réalités industrielles , , p.  43-46, HAL-SHS

Histoire de la critique de la science et de la modernité – analyse des discours de critique ou d’exaltation de la science

  • « La critique de la modernité technique chez C. F. Ramuz », Revue d’histoire littéraire de la France, 2018, no 2, p. 411-422.
  • « Auguste Comte et l’institution scientifique : modalités et ressorts de son opposition et de ses critiques », Bulletin de la Maison d’Auguste Comte, 2016, no 16, p. 17-22.
  • « Aux origines du mot transhumanisme », Futuribles, no 413, juillet- (avec Olivier Dard) [4]
  • « De la valeur démonstrative du mot science chez Georges Sorel », revue 1900, , no 32, 'Sorel méconnu', p. 111-122.
  • « Science et théories scientifiques au prisme de la revue Planète », Politica Hermetica no 28, , éd. L’Âge d’Homme HAL-SHS
  • « L’alterscience : analyse de ses invariants et mise en relation épistémologique », in Sciences et Pseudo-sciences : Regards des sciences humaines (dir. V. Rasplus) éditions Matériologiques, 2014, p. 93-106.
  • « René Dumont, les quarante ans d'une utopie », La Vie des Idées, , lien version anglaise.
  • « L’avenir de l’anti-science », Carnets de l’Institut Diderot, hiver 2013/2014, 30 p. (préface de D. Lecourt) [5]
  • « Radicalités contemporaines anti-science », in La science en question(s), dir. M. Wieviorka, Éditions sciences Humaines, 2014 (Entretiens d'Auxerre 2013).
  • « "De la démocratie génétiquement modifiée": Vision de la science par les milieux d’ultragauche », Revue des deux Mondes, , p. 37-45 ; repris dans Futuribles, no 396, .
  • « Critique de la modélisation informatique par divers mouvements d'idées radicaux », al-Mukhatabat (Faculté LSH de Kairouan), L'épistémologie des modèles et de la modélisation, no 3, année 1, PDF

Sur l’enseignement supérieur, ses institutions, les Corps d’État

  • « La sortie de buts du rapport Thiriez », Commentaire, 2020/2 (juin) (version auteur).
  • « Sciences vs humanités : changer de modèle et de perception », Annales des Mines, Réalités industrielles, Former pour l’inconnu, , [6]
  • « Hommes de science au Corps des mines, 1810-1960 », p. 85-102 in Les ingénieurs des Mines : cultures, pouvoirs, pratiques, colloque des 7 et , dir. Anne-Françoise Garçon et Bruno Belhoste, éditions IGPDE/ Comité pour l’histoire économique et financière de la France.
  • « Diffusion de la culture scientifique, réalisations et réflexions », Annales des Mines, Réalités industrielles, , HAL-SHS

Travaux[modifier | modifier le code]

Dans Einstein, un siècle contre lui, il « reconstitu[e] [...] l'histoire de ces décennies d'opposition aveugle [au physicien], laquelle n'est, étrangement, pas encore complètement éteinte de nos jours »[22].

Dans Alterscience, pour le journaliste David Larousserie, il crée un « concept flambant neuf » et se « plonge [...] avec méticulosité aux sources de ces mouvements » d'opposition à la science[23]. Libération qualifie ses « résultats » de « saillants », présentés dans un livre « précieux »[24].

Son ouvrage sur Coriolis, issu de sa thèse de doctorat, est remarqué dans Science et pseudo-sciences : « impressionne par sa bibliographie, par la précision et le luxe des détails »[25] et l'Encyclopædia Universalis[26].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Élu président de la SABIX en 2006, il fait changer le nom en Société des amis de la bibliothèque et de l'histoire de l'École polytechnique et prend l'initiative de divers projets menés au sein de l'association, notamment la numérisation de cours d'anciens professeurs et de fonds anciens de la bibliothèque de l'École polytechnique.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Liste d'admission au concours 1978 », La Jaune et la Rouge, no 334, octobre 1978, p. 14 (lire en ligne).
  2. Moatti, Alexandre, « Gaspard-Gustave de Coriolis (1792-1843) : un mathématicien, théoricien de la mécanique appliquée », http://www.theses.fr/,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Source Whos's Who in France
  4. En ligne à http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00105666
  5. Rapport au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche sur l'information scientifique et technique, lire en ligne) sur enseignementsup-recherche.gouv.fr
  6. Site bibnum.education.fr
  7. « Canal U », sur Canal-U (consulté le ).
  8. Blog de sciences maths-et-physique.net
  9. Blog consacré aux bibliothèques numériques bibnum.info
  10. Blog Alterscience
  11. Sylvestre Huet, « Un candidat surprise pour l’Ecole Polytechnique », sur huet.blog.lemonde.fr, .
  12. Kira Mitrofanoff, « Polytechnique va recruter son président chez McKinsey », sur challenges.fr, .
  13. « Sciences, Philosophie, Histoire », sur univ-paris-diderot.fr (consulté le ).
  14. David Larousserie, « Alexandre Moatti, le passe-frontières », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « 26 Octobre 2013 - JORFSearch », sur steinertriples.ch (consulté le ).
  16. « Sciences, Philosophie, Histoire », sur univ-paris-diderot.fr (consulté le ).
  17. « Sciences, Philosophie, Histoire », sur univ-paris-diderot.fr (consulté le ).
  18. « Page personnelle »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  19. « La valeur connaissance est parfois réduite au rang de monnaie de singe », Sciences et avenir, 21 juin 2016. Lire en ligne
  20. David Larousserie, « La France, un petit village gaulois du Net », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  21. François Romijn, « Alexandre Moatti, Au pays de Numérix », Lectures, Les comptes rendus, 2016, mis en ligne le 25 janvier 2016, consulté le 11 avril 2016. texte intégral
  22. Azar Khalatbari, « Einstein, une théorie relativement mal reçue », Liberation.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  23. David Larousserie, « Casseurs de science, une histoire des malsavants », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  24. Sylvestre Huet, « L’alterscience, le pseudo d’une antiscience », Libération.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. Arkan Simaan, « Le Mystère Coriolis », Pseudo-sciences.org,‎ (lire en ligne, consulté le )
  26. Bernard Pire, « Le mystère Coriolis (A. Moatti) », Encyclopædia Universalis, consulté le 11 avril 2016. extraits en ligne
  27. Décret no 264 du 14 novembre 2006 portant promotion et nomination
  28. « Site AMCSTI »

Liens externes[modifier | modifier le code]

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