Ali Bach Hamba — Wikipédia

Ali Bach Hamba
Portrait d'Ali Bach Hamba.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
علي باش حانبةVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
beylicat de Tunis (jusqu'au )
protectorat français de Tunisie (à partir du )Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Fratrie
Parentèle
Général Husseïn (beau-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Vue de la sépulture.

Ali Bach Hamba (arabe : علي باش حانبة), né en à Tunis et mort le à Constantinople[1],[2], est un journaliste et homme politique tunisien.

Engagement associatif[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille de la bourgeoisie tunisoise, d'origine turque[3], Ali Bach Hamba effectue ses études secondaires au Collège Sadiki puis obtient une licence de droit de l'université de Paris. Il travaille d’abord à l’administration des habous avant de se diriger vers le barreau.

En 1906, il devient actif au sein de l'Association des anciens élèves du collège Sadiki et fait partie, avec Béchir Sfar, de son comité de direction[4]. Bach Hamba contribue à faire de ce cadre associatif un espace riche de débats sur la situation politique et sociale du pays. Entre avril 1906 et 1907, seize conférences[1] sont organisées sous l'égide de l'association.

En fondant le l'hebdomadaire Le Tunisien, publié en français, il devient le chef de sa rédaction politique[1]. Dans son premier numéro, Bach Hamba publie le programme des Jeunes Tunisiens[2] et choisit une ligne d'action qui préfère éviter la confrontation directe avec les autorités du protectorat français et privilégier les contacts avec les forces libérales de la gauche française pour défendre la cause tunisienne.

La ligne éditoriale modérée du journal favorise son succès comme en témoignent les différents tirages[1] réalisés autant qu'à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays (France, Algérie, Égypte, Turquie, etc.). Sa collaboration avec des personnalités et des journalistes français comme Albert Guénard, Charles Géniaux et Klein Toberty traduit sa conviction dans l'intérêt du rapprochement et la coopération étroite avec les forces libérales françaises pour donner échos aux revendications tunisiennes.

En 1909, sous son initiative, un hebdomadaire et un autre journal arabophones voient le jour sous la direction d'Abdelaziz Thâalbi[5].

Engagement militant[modifier | modifier le code]

À partir de 1910, les revendications exprimées à travers les colonnes politiques du quotidien Le Tunisien, pour engager des reformes structurelles dans le pays, reçoivent l'écho attendu par ses fondateurs. Jusqu'en 1912, le journal accompagne le cours des événements en jouant le rôle d'un relais majeur d'expression.

Du 16 au , Bach Hamba se joint à une grève initiée par les étudiants de l'université Zitouna pour réclamer la réforme du système éducatif et une plus grande ouverture dans les disciplines. L'affaire du Djellaz en 1911 marque le doute chez Bach Hamba sur l'efficacité de l'action pacifique pour satisfaire les revendications tunisiennes ; cette affaire conduit à la suspension du journal Le Tunisien. À la suite du boycott des tramways tunisois pendant plus de trois mois, le lobby pro-colonialiste accuse les dirigeants du mouvement des Jeunes Tunisiens dont Bach Hamba est un membre actif d'en être les instigateurs. C'est ainsi qu'il est arrêté et condamné à l'exil en mars 1912[1],[2].

Exil[modifier | modifier le code]

Il s'installe d'abord en Suisse, où il est rejoint par son frère Mhamed qui lance, à Genève, un autre journal, La Revue du Maghreb. Les deux frères entrent en relation avec un animateur de la renaissance arabo-musulmane, le Syrien Chakib Arslan. Après une vaine tentative lors de son passage en France — à Aix-en-Provence et Paris — pour tenter de réunir ses compagnons déchus, il décide de s'installer à Constantinople en 1913. Sa maîtrise de la langue turque et ses bonnes connaissances en droit lui permettent d'entrer rapidement en contact avec l'élite politique de l'Empire ottoman. Il crée ainsi en 1916 le Comité de libération du Maghreb arabe[6]. Jusqu'à son décès en 1918, il accède à de hautes fonctions au sein du gouvernement ottoman sans se départir de son souci de s'informer sur l'évolution de la situation politique en Tunisie[1].

Le [1], sa dépouille est finalement rapatriée en Tunisie où il repose au cimetière du Djellaz[2].

Une rue de Tunis abritant les sièges de plusieurs journaux comme La Presse de Tunisie[7] porte son nom.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g El Hadi Jellab, Ali Bach Hamba, La Manouba, Institut supérieur d'histoire du mouvement national, , p. 13-50.
  2. a b c et d « Les fondateurs et les présidents du RCD »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur rcd.tn.
  3. Pascal Le Pautremat et Charles-Robert Ageron, La politique musulmane de la France au XXe siècle : de l'Hexagone aux terres d'Islam, espoirs, réussites, échecs, Paris, Maisonneuve et Larose, , 565 p. (ISBN 978-2706816451), p. 91.
  4. Noureddine Sraïeb, Le Collège Sadiki de Tunis, 1875-1956 : enseignement et nationalisme, Paris, CNRS Éditions, , 346 p. (ISBN 978-2271052483), p. 271.
  5. Jean-François Martin, Histoire de la Tunisie contemporaine : de Ferry à Bourguiba, 1881-1956, Paris, L'Harmattan, , 275 p. (ISBN 978-2747546263), p. 166.
  6. « Dates phares du mouvement national et dans la vie du parti »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur rcd.tn.
  7. (en) « Tunisia - Media & Society »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur uam.es.

Liens externes[modifier | modifier le code]