Ali Ghediri — Wikipédia

Ali Ghediri
Naissance (70 ans)
Ouenza, Algérie
Origine Algérie
Allégeance Drapeau de l'Algérie Algérie
Arme Armée nationale populaire
Grade Général-major
Années de service 19732015

Ali Ghediri (en arabe : علي غديري ; né le à Ouenza dans l'actuelle wilaya de Tébessa en Algérie, est un militaire et homme politique algérien.

Général-major, directeur des ressources humaines au ministère de la Défense nationale de 2000 à 2015, retraité, il est candidat indépendant à l'élection présidentielle algérienne de 2019. Dans le contexte du Hirak, il est arrêté en juin de la même année.

Après vingt-sept mois de détention préventive, il est condamné le 23 septembre 2021 à 4 ans de prison, peine portée à six ans en procédure d'appel.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origine[modifier | modifier le code]

Ali Ghediri naît à Ouenza, ville minière située dans la wilaya de Tébessa, près de la frontière tunisienne[1],[2]. Son père était un ouvrier mineur originaire d'Oum El Bouaghi, dans la région des Aurès, en Algérie.

Formation et carrière militaire[modifier | modifier le code]

Après des études secondaires, il opte pour une carrière militaire dans les rangs de l'Armée nationale populaire. Il est d'abord formé en Algérie, à l’Académie militaire interarmes de Cherchell[3]. Il poursuit ensuite sa formation à l'étranger : à l'Académie navale de Saint-Pétersbourg, où il suit une formation en génie mécanique de marine[1], à l'Académie militaire de Moscou[4] et à l'Académie d'État-major de Damas[1].

De retour en Algérie, il sert dans les forces navales jusqu'en 1983, puis dans les forces terrestres[1]. Promu général-major en [5], il est directeur des ressources humaines au ministère de la Défense pendant 15 ans. En , il décide de prendre sa retraite et mettre fin à sa carrière militaire.

Ali Ghediri est titulaire d'un magister en relations internationales et d'un doctorat d'État en études stratégiques, portant sur la politique de sécurité nationale[6],[4].

Candidatures avortées à l'élection présidentielle de 2019[modifier | modifier le code]

Officier supérieur quasiment inconnu, sans parcours militant, sans parti, sans ancrage populaire ni soutiens de partis établis, Ali Ghediri se fait connaître sur la scène politique en publiant une lettre ouverte adressée à ses « aînés ». Le texte, paru dans El Watan le , les exhorte à éviter au pays « une redescente aux enfers », car l'Algérie, écrit-il, « a assez souffert depuis le recouvrement de son indépendance » et « ses enfants sont en droit de vivre une rupture qui réponde à leurs aspirations, à leur rêve »[7].

Il se fait aussi remarquer par de multiples déclarations dans la presse, qui lui ont valu une mise en garde du ministère de la Défense, ce dernier rappelant l'obligation de réserve à laquelle sont astreints les militaires[8].

Le , il indique vouloir se présenter à l'élection présidentielle en Algérie, prévue le , en se déclarant comme « candidat du peuple ». Il est ainsi le premier candidat officiellement déclaré après l'annonce de la date du scrutin[6],[9]. Il se dit prêt à « défier le système » qui ne lui « fait pas peur »[10]. Son directeur de campagne est Mokrane Ait Larbi et son directeur de communication est H'mida Ayachi[11],[12].

Dans sa déclaration de candidature, Ali Ghediri appelle à la mise en place d’une « Deuxième République »[13].

Le , il dépose sa candidature au Conseil constitutionnel[14].

Le , Ait Larbi se retire de sa campagne et rejoint les manifestations de 2019 en Algérie[15].

Après le report du scrutin, il appelle à son organisation d'ici mai de cette année[16]. Il annonce ensuite sa candidature au scrutin, fixé au . Il exige cependant le départ du chef de l'État Abdelkader Bensalah et du Premier ministre Noureddine Bedoui[17]. Il décide de retirer sa candidature[18].

Arrestation et condamnation[modifier | modifier le code]

Le , il est arrêté[19]. Le , il est placé en mandat de dépôt à la prison d'El-Harrach pour ses déclarations au sujet de l'armée et pour des accusations de divulgation de documents à des puissances étrangères[20].

En juin 2020, le chambre d’accusation informe qu'elle annule le chef d'accusation de « participation à la fourniture à des agents de pays étrangers d’informations qui portent atteinte à l’économie nationale » et conserve celui d'« atteinte au moral les troupes de l’armée »[21].

Le , une grâce présidentielle concerne une soixantaine de détenus du Hirak qui sont libérés, mais Ali Ghediri est maintenu en détention[22]. Après vingt-sept mois de détention préventive, il est condamné le 23 septembre 2021 à 4 ans de prison pour « participation en temps de paix à une entreprise visant à fragiliser le moral de l'Armée nationale populaire »[23]. Rejugé en appel le 16 mai 2023[24], il voit sa peine alourdie, passant de quatre à six ans de prison, avec privation de ses droits civiques et politiques durant dix ans[25].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Qui est le général Ali Ghediri, Algérie-direct.net, (consulté le 29 janvier 2019)
  2. Candidat à la candidature du 18 avril prochain : Le général-major Ali Ghediri croit en sa bonne étoile, Reporters (consulté, le 28 janvier 2019)
  3. Ali Ghediri, candidat anti-système ?, Tout sur l'Algérie, (consulté, le 2 février 2019)
  4. a et b Ali Ghediri : « Je suis le seul général-major de l’institution militaire qui possède tous les diplômes », Tout sur l'Algérie, (consulté, le 31 janvier 2019
  5. « A L’OCCASION DE LA FETE DE L’INDEPENDANCE : 14 généraux sont promus au grade de général-major », sur www.reflexiondz.net, Quotidien,
  6. a et b Exclusif : Ali Ghederi se lance dans la bataille présidentielle, El Watan, (consulté, le 19 janvier 2019)
  7. Lettre aux ainés, El Watan, (consulté, le 22 novembre 2019)
  8. Propos du général-major Ali Ghendiri, El Watan, (consulté, le 31 décembre 2018)
  9. Présidentielle en Algérie : le général à la retraite Ali Ghediri annonce sa candidature, Jeune Afrique, (consulté, 20 janvier 2019
  10. Ali Ghediri affiche une grande détermination : « Ce système ne me fait pas peur ! », Le Soir d'Algérie, (consulté, le 28 janvier 2019)
  11. « Le directeur de communication du candidat Ali Ghediri, Hmida Layachi, claque la porte », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le )
  12. « Après le démenti de Ali Ghediri , H'mida Ayachi réintègre son poste - L'express DZ », sur L'express DZ (consulté le )
  13. Ali Ghediri : « J’ai décidé de relever le défi en me portant candidat à l’élection présidentielle », Tout sur l'Algérie, (consulté, le 19 janvier 2019)
  14. « Ali Ghediri dépose son dossier de candidature » (consulté le )
  15. « Mokrane Aït Larbi quitte Ali Ghediri pour rejoindre le peuple », sur Al HuffPost Maghreb (consulté le )
  16. « Ali Ghediri veut la tenue des élections "début mai au maximum" », sur Al HuffPost Maghreb (consulté le )
  17. Adlène Meddi, « Algérie : la présidentielle du 4 juillet compromise, quelles options pour le régime ? », sur Le Point (consulté le )
  18. Arezki Benali, « Ali Ghediri : « il est extrêmement difficile d’organiser l’élection présidentielle à la... », sur Algerie Eco (consulté le )
  19. Rédaction AE, « Ali Ghediri arrêté à son domicile par les services de sécurité », sur Algerie Eco (consulté le )
  20. « Algérie: un ex-candidat à la présidentielle, le général Ghediri écroué », sur Le Figaro (consulté le )
  21. « Du nouveau dans le procès de Ali Ghediri - Algerie360 », sur www.algerie360.com, (consulté le )
  22. « Justice : La demande de libération d’Ali Ghediri rejetée », sur algerie-eco.com, (consulté le )
  23. Ali Ghediri condamné à 4 ans de prison ferme, site liberte-algerie.com, 23 septembre 2021.
  24. « Politique En Algérie, l’ancien général-major Ali Ghediri à nouveau devant les juges », sur algerie-eco.com, (consulté le )
  25. Sa peine a été alourdie en appel : Ali Ghediri reste en prison, site tsa-algerie.com, 17 mai 2023.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]