Amenemopet (pharaon) — Wikipédia

Aménémopé

Amenemopet
Aménémopé
Image illustrative de l’article Amenemopet (pharaon)
Masque funéraire en or d'Amenemopet trouvé dans son sarcophage à Tanis.
Période Troisième Période intermédiaire
Dynastie XXIe dynastie
Fonction roi
Prédécesseur Psousennès Ier
Dates de fonction v. 991 à 981 AEC[1]
Successeur Osorkon l'ancien
Famille
Père Psousennès Ier ?
Mère Moutnedjemet ?
Enfant(s) Siamon ?
Fratrie Isetemkheb II ?
Ânkhefenmout ?
Sépulture
Nom NRT IV puis tombe NRT III Chambre 2.
Type Tombeau
Emplacement Nécropole royale de Tanis
Date de découverte pour la NRT IV puis pour la deuxième sépulture intacte dans la tombe de Psousennès Ier
Découvreur Pierre Montet
Objets Sarcophage externe en granit
sarcophage interne en bois (détruit) recouvert d'un placage d'or
Momie réduite à l'état de squelette
Masque en or recouvrant la tête de la momie
Bijoux et parure royale recouvrant la momie
Vases canopes
Ustensiles et vaisselle en métal précieux
Ouchebti

Amenemopet ou Aménémopé est un pharaon de la XXIe dynastie de Tanis vers 991 à 981 avant l'ère commune[1],[2]. Il succède à Psousennès Ier, qui est probablement son père, et précède Osorkon l'ancien, souverain d'origine libyenne qui accède au trône dans des circonstances inconnues[3].

Généalogie[modifier | modifier le code]

Amenemopet est peut-être le fils de son prédécesseur Psousennès Ier, mais cela n'est pas certain[4].

Les origines de Siamon, son deuxième successeur après Osorkon l'ancien, sont inconnues, mais il semble s'inscrire dans la lignée des rois tanites. Ainsi, il est possible qu'il soit tout simplement le fils de Amenemopet[5].

Règne[modifier | modifier le code]

Amenemopet est un roi assez obscur qui succède au long règne de Psousennès Ier. Il est peut-être le fils de ce dernier, mais ce n'est pas certain. En tout cas, l'analyse de sa momie a montrée qu'il était un homme âgé lors de sa mort, ce qui expliquerait d'ailleurs la brièveté de son règne. Mantéthon,l'appelle Amenophthis, indique neuf ans de règne, ce que la documentation contemporaine semble confirmer, la plus haute date conservée étant l'an VIII. Rien des évènements ayant marqué son règne n'est connu, mais son nom a été trouvé un peu partout en Égypte : à Tanis, des décorations de plusieurs temples portent son nom ; du côté de Memphis, plus particulièrement à Gizeh, il fait poursuivre la décoration de la chapelle d'Isis, la Dame des pyramides, qui avait été initiée sous le règne de Psousennès Ier ; dans l'enceinte de Mout à Karnak, des sphinx à tête de bélier sont gravés à son nom[6].

Le frère de Psousennès Ier, le grand prêtre d'Amon Menkhéperrê, semble avoir survécu de peu à son frère. Son fils, Nesbanebdjed II (ou Smendès II), lui succède mais pour une courte période. En effet, dès l'an III du règne d'Amenemopet, c'est son frère Pinedjem II qui devient grand prêtre d'Amon, et ce jusqu'au règne de Siamon. Il semble qu'à partir du règne d'Amenemopet, la puissance des grands prêtres d'Amon s'amenuise tandis que celle des rois tanites s'accroît[7].

Corégence ?[modifier | modifier le code]

Certains pensent qu'Amenemopet a eu une période de corégence avec à la fin du long règne de son père supposé Psousennès Ier ; cette corégence a été proposé grâce à la découverte d'une bandelette de lin mentionnant un « ... roi Amenemopet, an XLIX... » qui a été reconstitué comme « [An X sous] le roi Amenemopet, an XLIX [sous le roi Psousennès Ier] »[8]. De plus, Kenneth Kitchen mentionne l'existence du papyrus Brooklyn 16.205, un document mentionnant une année XLIX suivie d'une année IV, dont on pensait autrefois qu'il se référait à Sheshonq III et à Pamy Ier, mais plus récemment à Psousennès Ier et à Amenemopet[8].

Il a cependant été suggéré que cette année XLIX pourrait appartenir au grand prêtre d'Amon Menkhéperrê au lieu de Psousennès Ier qui continuerait d'utiliser le comput d'années de Psousennès Ier même après son décès car Menkhéperrê était devenu grand prêtre d'Amon peu de temps avant le couronnement de Psousennès Ier, et ce faisant excluant ainsi la corégence entre Pousennès Ier et Amenemopet[9] ; cette hypothèse a été rejetée par Kenneth Kitchen, qui soutient toujours une corégence[8].

Sépulture[modifier | modifier le code]

Masque du sarcophage interne d'Amenemopet.

La tombe d'Amenemopet a été retrouvée en compagnie d'autres tombes royales dans la nécropole royale de Tanis. C'est la quatrième à avoir été mise au jour lors des fouilles de la mission archéologique française à Tanis, dirigée par l'égyptologue Pierre Montet. Le tombeau s'avéra vide de son contenu précieux, ne présentant plus qu'un sarcophage externe en quartzite, décoré au nom du roi tanite, au couvercle de granit qui avait été taillé dans une architrave de l'Ancien Empire.

La fouille de la tombe voisine de son prédécesseur, Psousennès Ier, livre néanmoins un second sarcophage au nom d'Amenemopet, intact. Le tombeau avait donc été partiellement pillé et le roi enterré à nouveau, cette fois dans le caveau prévu initialement pour sa mère Moutnedjemet, à côté de la tombe de son père. Le sarcophage du roi avait été épargné et livre un viatique funéraire assez riche, composé d'un masque en or et de nombreux bijoux prophylactiques qui protégeaient une momie réduite à l'état de squelette. Le sarcophage interne en bois avait disparu depuis longtemps, rongé par l'humidité du sous-sol du delta du Nil et seules les parties recouvertes d'or subsistaient. Cela a cependant permis de restituer le masque du sarcophage aux yeux en obsidienne et orné d'un uræus royal en or massif incrusté de cornaline et lapis lazuli[10]. La tête de la momie du roi était protégée par un masque funéraire en or.

Le caveau livre aussi une collection d'ustensiles et de vaisselle en or et en argent dont certains exemplaires sont des chefs-d'œuvre du genre témoignant de la maîtrise des artisans de la cour royale de la XXIe dynastie[11]. La tombe contenait également les vases canopes ainsi que de nombreux ouchebtis au nom du jeune pharaon.

Titulature[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Payraudeau 2020, p. 555.
  2. Autre avis de spécialistes : -993 à -984 (Kitchen).
  3. Payraudeau 2020.
  4. Payraudeau 2020, p. 84-85, 560.
  5. Payraudeau 2020, p. 87-91, 560.
  6. Payraudeau 2020, p. 84-85.
  7. Payraudeau 2020, p. 85.
  8. a b et c Kitchen 1996.
  9. Payraudeau 2020, p. 83.
  10. Stierlin 2003, p. 188.
  11. Stierlin 2003, p. 158 et photos p. 188.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]