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Amiens
De haut en bas, de gauche à droite : le Quai-Belu au bord de la Somme ; ponts sur deux bras de la Somme ; les hortillonnages ; façade de la cathédrale ; intérieur de la cathédrale ; abbaye Saint-Jean ; place du Don et la cathédrale ; le musée de Picardie ; le logis du Roi ; le beffroi ; la tour Perret la nuit.
Blason de Amiens
Blason
Amiens
Logo
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Hauts-de-France
Département Somme
(préfecture)
Arrondissement Amiens
(chef-lieu)
Intercommunalité Amiens Métropole
(siège)
Maire
Mandat
Brigitte Fouré (UDI)
2020-2026
Code postal 80000, 80080 et 80090
Code commune 80021
Démographie
Gentilé Amiénois
Population
municipale
133 625 hab. (2021 en augmentation de 0,57 % par rapport à 2015)
Densité 2 702 hab./km2
Population
agglomération
164 834 hab. (2020)
Géographie
Coordonnées 49° 53′ 39″ nord, 2° 17′ 45″ est
Altitude Min. 14 m
Max. 106 m
Superficie 49,46 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Amiens
(ville-centre)
Aire d'attraction Amiens
(commune-centre)
Élections
Départementales Bureau centralisateur de 7 cantons
Législatives Première et Deuxième circonscriptions
Localisation
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Amiens
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Amiens
Liens
Site web amiens.fr

Amiens (/a.mjɛ̃/[a], en picard : Anmien[1]) est une commune française, préfecture du département de la Somme en région Hauts-de-France.

Capitale historique de la Picardie, elle est, avec ses 133 625 habitants (au dernier recensement en 2021) appelés Amiénois, la principale ville du département, la deuxième de la région après Lille et la vingt-septième de France. Située à l'intérieur du triangle Paris - Londres - Bruxelles, elle est le centre du pôle métropolitain du Grand Amiénois regroupant près de 400 000 habitants[2],[3].

Première ville de France en nombre d'inscriptions au patrimoine de l'Unesco[4], Amiens est célèbre pour sa cathédrale Notre-Dame, joyau de l'art gothique et l'une des plus vastes cathédrales du monde[5].

Surnommée la « petite Venise du Nord » en raison des nombreux canaux qui la traversent et des hortillonnages (ensemble de jardins flottants couvrant 300 hectares), Amiens offre un riche patrimoine et des quartiers pittoresques, témoins d'une histoire bimillénaire. Depuis 1992, le label « Ville d'art et d'histoire » récompense la protection et la mise en valeur de ce patrimoine.

L'image contemporaine de la ville est fortement liée à trois activités qui rayonnent au-delà de ses frontières : son statut de capitale historique de la Picardie, son université comptant plus de 31 500 étudiants[6] et la vitalité de sa vie culturelle portée par des infrastructures et des manifestations d'envergure nationale.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Amiens, chef-lieu historique de la Picardie, est la préfecture de la Somme, un des cinq départements de la région Hauts-de-France.

Située dans la partie nord du Bassin parisien, la ville bénéficie, à l'échelle de l'Europe de l'Ouest, d'une situation géographique privilégiée de par sa proximité avec Paris, Londres et Bruxelles. Au carrefour de grands axes de circulation de niveau européen (A16, A29 et à proximité des autoroutes A1, A2, A26, A28), la ville est également au cœur d'une importante étoile ferroviaire.

À vol d'oiseau, la ville est distante de 115 km de Paris, de 180 km de Bruxelles, de 245 km de Londres, de 455 km de Francfort[7].

À l'échelle nationale, Amiens est située à 97 km de Lille, à 100 km de Rouen, à 144 km de Reims et à 162 km du Havre[7].

À l'échelle régionale, Amiens est située à 53 km au nord de Beauvais, à 55 km au sud d'Arras, à 71 km à l'ouest de Saint-Quentin, à 66 km de Compiègne, à 102 km de Laon et à 121 km de Calais[7].

Amiens se trouve à 56 km de l'estuaire de la baie de Somme (Saint-Valery-sur-Somme)[7].

Avec une superficie de 4 946 hectares, Amiens est la troisième commune la plus étendue de la Somme, après Crécy-en-Ponthieu et Hornoy-le-Bourg[8].

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

La superficie de la commune est de 4 946 hectares ; son altitude varie entre 14 et 106 mètres[10].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Le pont Becquet, au début du XXe siècle.
La Somme dans la vieille-ville, au début du XXe siècle.

Amiens est traversée par la Somme, fleuve au cours généralement paisible, sauf lors d'exceptionnelles crues (comme celle du printemps 2001). C'est aussi, à sa périphérie sud-est, près de Camon et Longueau, le confluent avec son affluent principal en rive gauche (au sud), l'Avre. La Selle entre dans le nord-ouest d'Amiens, avec deux bras (dont La Haute Selle) en passant derrière le stade de la Licorne, le parc des expositions Mégacité et l'hippodrome, passe au bout de la promenade de la Hotoie et du zoo d'Amiens, et au droit de la station d'épuration, avant l'île Sainte-Aragone, en face du cimetière de La Madeleine à Amiens.

La ville s'est développée à la faveur d'un rétrécissement naturel du cours du fleuve au niveau des hortillonnages, en raison de l'avancée du rebord du plateau picard à Saint-Pierre (passage à gué). La citadelle amiénoise est construite sur cette butte calcaire et la rue Saint-Pierre constitue un chemin légèrement incliné au sortir de la ville par le nord. Au niveau de ce rétrécissement, un réseau de canaux étroits a permis la construction de ponts et d'édifices dont des filatures au Moyen Âge.

L'importance de son réseau hydrographique est un atout exploité depuis toujours par la ville. Le fleuve a contribué à dessiner l'identité paysagère, urbaine et économique du territoire[11]. C'est autour des quartiers Saint-Leu, Saint-Maurice qui bordent la Somme et de la partie plus administrative et civile de l'actuel centre-ville que la ville s'est développée depuis l'Antiquité.

Le canal de la Somme date du début du XIXe siècle et le pont au pied de la citadelle a été construit après la Seconde Guerre mondiale.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[12]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (°C)[13].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 684 mm, avec 11,1 jours de précipitations en janvier et 8,6 jours en juillet[12]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Glisy à 7 km à vol d'oiseau[14], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 646,6 mm[15],[16]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[17].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Amiens est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[18],[19],[20].

Elle appartient à l'unité urbaine d'Amiens, une agglomération intra-départementale regroupant onze communes[21] et 164 433 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[22],[23]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Amiens, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 369 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[24],[25].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (61,9 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (55,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (42,6 %), terres arables (26,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (13,7 %), zones agricoles hétérogènes (8,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4,8 %), forêts (1,7 %), mines, décharges et chantiers (0,8 %), eaux continentales[Note 3] (0,8 %)[26]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

Architecture[modifier | modifier le code]

L'identité de la ville est fortement marquée par la spécificité de son parc de logements constitué dans une large proportion de maisons individuelles mitoyennes, simples ou bourgeoises : les « amiénoises ». Ces maisons traditionnelles des faubourgs, en brique et à étage(s), sont intrinsèquement liées à l'extension de la ville pendant et après la révolution industrielle.

Maisons du quartier Saint-Leu.

L'amiénoise simple comprend une fenêtre au rez-de-chaussée et un étage, avec combles et cave. Elle est construite sur une parcelle de quelques mètres de large mais est en revanche très profonde, et pourvue d'un jardin, formant des cœurs d'îlots verts et des quartiers peu denses. L'amiénoise double compte deux fenêtres à chaque niveau. Les grandes amiénoises et maisons bourgeoises s'élèvent sur au moins deux étages desservant de vastes pièces. Elles peuvent disposer d'une porte cochère ouvrant sur une cour intérieure pavée[27].

Les bâtiments officiels ou hôtels particuliers utilisent régulièrement des façades en brique sur un socle en grès, agrémentées de pierre pour les encadrements de fenêtres et de portes.

Le quartier des Chanoines présente des façades exclusivement en pierre.

Dans les quartiers historiques comme le quartier Saint-Leu, les façades utilisent largement le bois, en colombages ou en bardage, et le torchis.

Quartiers[modifier | modifier le code]

Amiens est composée de vingt-six quartiers administratifs[réf. nécessaire]. Les quartiers les plus anciens portent généralement le nom de l'église autour de laquelle ils sont implantés. Dans les évolutions plus récentes, avec l'intégration de villages ou des faubourgs, ce sont ces derniers qui ont donné leur nom aux quartiers. Ils se structurent sur les axes majeurs que sont les boulevards dits intérieurs et extérieurs, en cercles concentriques, et les bras du fleuve.

Habitat et logement[modifier | modifier le code]

En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 75 574, alors qu'il était de 70 800 en 2014 et de 67 420 en 2009[I 1].

Parmi ces logements, 88,5 % étaient des résidences principales, 2,5 % des résidences secondaires et 9 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 35 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 63,9 % des appartements[I 2].

Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Amiens en 2019 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (2,5 %) inférieure à celle du département (8,3 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 31,6 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (33,2 % en 2014), contre 60,2 % pour la Somme et 57,5 pour la France entière[I 3].

Le logement à Amiens en 2019.
Typologie Amiens[I 1] Somme[I 4] France entière[I 5]
Résidences principales (en %) 88,5 83,2 82,1
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) 2,5 8,3 9,7
Logements vacants (en %) 9 8,5 8,2

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Amiens est un nœud d'axes de communications entre l'Île-de-France et le Nord de la France, la Normandie et le Benelux, la France et le Royaume-Uni.

Située à équidistance des aires urbaines de Paris et de Lille, la ville dispose de bonnes conditions de desserte et d'accessibilité autoroutières (A16, A29 et proximité A1, A2, A26, A28). Elle est également au cœur d'une importante étoile ferroviaire et proche de la gare de TGV Haute-Picardie (38 km[7]). Sa proximité avec l'Île-de-France lui permet un accès rapide au principal aéroport du pays, l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle (98 km[7]). Les deux principaux aéroports régionaux, l'aéroport de Paris-Beauvais (10e aéroport le plus fréquenté en France) et l'aéroport de Lille-Lesquin (14e aéroport le plus fréquenté en France) se situent respectivement à 49 et 96 km[7] d'Amiens.

En 2024, la création de la ligne Roissy - Picardie permettra de relier la gare d'Amiens à la gare de l'aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV (55 minutes) qui compte parmi les principaux pôles d'échanges et plates-formes multimodales européens. Des allers-retours quotidiens TGV Amiens-Strasbourg et Amiens-Marseille seront proposés.

Par le train, Amiens se situe actuellement à :

  • h 5 min de Paris (22 trains A/R par jour) ;
  • h 15 min de Lille (54 min en TERGV) ;
  • h 15 min de Rouen ;
  • h 30 min de Londres ;
  • h 30 min de Bruxelles ;
  • h 30 min de Lyon.

Voies routières[modifier | modifier le code]

Dès l'Antiquité, Amiens est un carrefour de routes importantes. À la fin du Ier siècle av. J.-C., Samarobriva (Amiens) contrôle le passage d'une des quatre principales voies romaines, la Via Agrippa de l'Océan reliant Lugdunum (Lyon) à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer).

La ville contemporaine est desservie par les autoroutes A16 et A29. Elle se trouve également à proximité des autoroutes A1, A2, A26, A28.

L'A16, l'A29, la RN 1 et la RN 25 forment une ceinture périphérique autour de la ville que la population appelle la rocade d'Amiens. Deux viaducs, le viaduc Jules-Verne et le viaduc de l'Avre, permettent ce contournement complet d'Amiens par autoroutes et voies express.

Amiens est actuellement desservie par :

Stationnement[modifier | modifier le code]

Carte du stationnement en centre-ville d'Amiens en 2009.
  • Hôtel de Ville
  • Halles
  • Jacobins
  • Trois Cailloux
  • Saint-Leu
  • Amiens 2
  • Perret
  • Parkings extérieurs gratuits

Selon le plan de déplacements urbains (PDU) approuvé le pour la période 2013–2023, l'offre en stationnement est jugée abondante à Amiens[28]. Bien qu'importante, la demande en stationnement est inférieure à l'offre (les réserves de capacité étant toujours de 20 % au minimum : si la voirie est parfois saturée, le taux d'occupation des parkings souterrains reste globalement inférieur à 100 %)[28].

En 2013, la ville comptabilise environ 70 000 places de stationnement public, dont 8 400 dans le centre-ville et dans sa proximité immédiate, où 70 % des places sont payantes[28].

  • 4 400 places sur voirie (1 950 dans l'hypercentre, dont 1 600 payantes)
  • 4 000 places en parking souterrain (620 autres nouvelles places sont programmées dans le cadre du projet ZAC Gare La Vallée)

Les parkings souterrains en centre-ville sont organisés ainsi :

Nom Accessible par À proximité de Nombre de places
Halles Rue du Général-Leclerc Centre commercial des Halles, beffroi 468 places
Centrum Rue Frédéric-Petit Coliseum 190 places
Hôtel de ville Rue de Beauvais Espace piétonnier, hôtel de ville 80 places
Jacobins Rue des Jacobins Espace piétonnier, préfecture 587 places
Saint-Leu Rue des Huchers Facultés de droit science politique et d'économie gestion, cathédrale 585 places
Trois Cailloux Rue Robert-de-Luzarches Espace piétonnier, palais de justice, cathédrale 486 places
Amiens 2 Boulevard d'Alsace-Lorraine, rue de la Vallée Centre commercial Amiens 2, gare routière, gare SNCF 724 places
Perret Boulevard de Belfort, rue Vulfran-Warmé Cinéma, gare SNCF 490 places
Gare La Vallée Rue de la Vallée Gare SNCF, ZAC Gare La Vallée 840 places

Dès 2007, un dispositif de stationnement résidentiel est déployé dans le quartier Saint-Anne pour faire face à l'encombrement des rues par des voitures-ventouses d'usagers de la gare SNCF. Lors de la campagne pour l'élection municipale de 2008, le stationnement est l'un des thèmes importants de débat[29]. Un an après le changement de majorité, l'équipe de Gilles Demailly lance une consultation auprès de la population[30]. À partir de 2011, le stationnement résidentiel est étendu aux quartiers Gare-La-Vallée et Riolan, puis en 2012 aux quartiers Noyon et l'est du secteur Riolan. En 2014, 2 600 places[31] sont concernées par ce dispositif qui vise à permettre aux résidents du centre-ville de stationner plus près de leur domicile, à favoriser une meilleure rotation des véhicules dans les rues commerçantes et à réduire l'occupation permanente de l'espace public par les voitures-ventouses. En 2016, Saint-Leu est le cinquième quartier à instaurer ce principe de stationnement, avant d'être suivi par le quartier Saint-Germain en 2017[32].

Transport en commun[modifier | modifier le code]

Transports routiers[modifier | modifier le code]

La localité est desservie par les lignes d'autocars du réseau Trans'80, Hauts-de-France, chaque jour de la semaine sauf le dimanche et les jours fériés[33].

Le réseau ancien[modifier | modifier le code]

Deux lignes de tramway sur 10,7 km sont inaugurées en 1887. Elles se croisent place Gambetta, l'une reliant le cimetière de la Madeleine à l'église Saint-Acheul, l'autre allant de l'église Saint-Pierre à l'hippodrome. Électrifié en 1899, le réseau s'allonge avec sept lignes pour 19 km en 1906. À partir de 1932, Longueau est reliée à Amiens par un service de bus.

Les bombardements allemands de 1940 s'abattent sur le dépôt des tramways de la chaussée Jules-Ferry et y détruisent la totalité du parc de tramways. Seul l'autobus de Longueau en réchappe. Amiens reste donc sans transport. Quelques vieux autobus parisiens sont ensuite utilisés pour un service extrêmement réduit. Ces autobus, ainsi que l'autobus rescapé, sont alors convertis au gaz de ville et pourvus de réservoirs sur le toit recouverts d'un dôme blanchâtre. Le service de transport en commun continue avec ce matériel jusqu'en 1946. Il n'y a alors que deux lignes urbaines : une ligne est - ouest (Saint-Acheul - Montières) et une ligne nord-est - sud-ouest (Beauvillé - route de Rouen). Il est décidé après-guerre de desservir la ville par trolleybus avec une seule ligne d'autobus pour Longueau. Ce programme ne sera réalisé que partiellement (desserte de Saint-Acheul, route de Rouen, La Madeleine et Saint-Pierre).

En 1964, les trolleybus sont abandonnés et le bus devient omniprésent dans les transports amiénois[34].

Le réseau moderne[modifier | modifier le code]

Dans les années 1990, le maire Gilles de Robien envisage la création d'un tramway mais le choix d'une circulation de bus en site propre est préférée pour des raisons de rapport coût/fréquentation. La mise en place de voies de bus en site propre débute en 2006. Son successeur, Gilles Demailly, engage une réflexion sur le développement d'un TCSP dans la métropole. À la suite de nombreuses études et concertations, les élus votent le vœu d'un tramway lors du conseil municipal du . Le projet est entériné par la métropole le et la mise en service d'une première ligne de tramway d'axe nord-sud est officiellement programmée pour 2019[35]. Les élections de 2014 sont une défaite pour la majorité municipale et communautaire porteuse du projet, la nouvelle maire d'Amiens Brigitte Fouré et le nouveau président métropolitain Alain Gest décident de suspendre ce projet, appliquant ainsi une promesse électorale (le tramway fut au cœur des débats durant la campagne des municipales de 2014[36]). Malgré une annonce de réflexion sur un tram sur pneus (de type TVR)[37],[38], la nouvelle équipe annonce que l'amélioration des transports en commun se fera prioritairement via le renforcement du réseau de bus. En , le conseil communautaire vote le financement d'une étude (la sixième en vingt ans[39]) portant sur la mise en place d'un réseau de bus à haut niveau de service (BHNS)[40]. Acté le par le conseil d'agglomération, ce projet appelé « AMETIS 2.0 » prévoit la mise en place de quatre lignes BHNS sur 48 km, l'achat de 43 bus électriques de 18 mètres, la construction d'un nouveau dépôt et de quatre parkings-relais, ainsi que d'importants travaux d'embellissement de l'espace public[A 1]. Les travaux de ce nouveau réseau débutent en pour une mise en service prévue le [41].

Aujourd'hui, les transports en commun d'Amiens sont exploités sous le nom Ametis et desservent Amiens Métropole qui en est l'autorité organisatrice et qui délègue l'exploitation du réseau à Keolis Amiens (filiale de Keolis) depuis 2012.

Réseaux cyclables[modifier | modifier le code]

Station Vélam.

Amiens développe deux services vélo : Buscyclette et Vélam.

  • Buscyclette est un service de location de vélos à la demande né en . En 2014, près de 2 400 « vélos verts » sont disponibles à la location, essentiellement des vélos de ville mais également des vélos à assistance électrique (VAE), des vélos pliants et des vélos spécifiques (vélos enfants, remorque enfant, VTT, triporteur, tandem, etc.). La durée de location varie d'une demi-journée à un an.
  • Vélam est un système de vélos en libre-service (VLS) né le , adaptation du système Cyclocity géré par JCDecaux, similaire aux Vélo'v lyonnais et Vélib' parisiens. Vélam met à disposition 313 vélos répartis tous les 300 à 400 mètres dans le centre d'Amiens et 26 stations.

En 2012, Amiens Métropole totalise 100 km d'itinéraires aménagés pour les cyclistes[28]. Malgré l'élaboration d'un « Plan Vélo » en 1997 qui planifiait l'aménagement de 500 km de voies aménagées, le maillage du territoire par des pistes cyclables reste incomplet à ce jour.

Le schéma directeur des aménagements cyclables de l'agglomération (SDAC) prévoit de réaliser 188 km d'aménagements cyclables et d'équiper 490 sites pour le stationnement des vélos sur une période de dix ans (2014-2024)[28]. Ce schéma inclut également le déploiement d'équipements de stationnement sur l'ensemble du territoire de la métropole, à proximité des équipements fréquentés par des cyclistes, ainsi que la mise en place de tourne-à-droite cycliste aux feux rouges ou encore l'entretien des aménagements existants.

Transport ferroviaire[modifier | modifier le code]

Gare du Nord et sa verrière en .

Le cœur de l'« étoile ferroviaire » amiénoise[42] est constitué des gares d'Amiens, de Longueau[43], de Saint-Roch et de Boves. Cette étoile est composée de huit branches permettant d'atteindre Paris-Nord (via Creil), Compiègne (via Montdidier), Lille-Flandres (via Arras et Douai), Calais-Ville (via Abbeville et Boulogne-Ville), Rouen-Rive-Droite (via Abancourt et Serqueux), Laon (via Tergnier). Il existe également une gare affectée uniquement au trafic du fret, la gare de Montières, qui dessert la zone industrielle d'Amiens.

La gare d'Amiens, dite localement gare du Nord, est le centre névralgique de ce réseau de transport. En 2015, elle est la 18e gare française (hors région parisienne) pour le trafic passagers, avec 5,4 millions de voyageurs.

Une gare située à 38 km d'Amiens[7], la gare TGV Haute-Picardie, permet l'accès au réseau TGV. Son caractère isolé lui a valu l'appellation de gare des betteraves au moment de sa construction[44]. De nos jours, elle est desservie par un service de navettes par autocar depuis la gare routière d'Amiens (voisine de la gare ferroviaire).

Transport aérien[modifier | modifier le code]

Amiens est situé à 98 km du premier aéroport français, l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle. La création, en 2024, d'une ligne ferroviaire reliant Amiens à Roissy doit optimiser la relation entre la capitale picarde et l'aéroport francilien (le 2e plus important d'Europe et le 8e mondial pour le trafic passagers).

Les deux principaux aéroports régionaux, l'aéroport de Paris-Beauvais (10e aéroport le plus fréquenté en France) et l'aéroport de Lille-Lesquin (14e aéroport le plus fréquenté en France) se trouvent respectivement à 49 et 96 km de la ville.

À l'est de la ville, l'agglomération dispose de l'aérodrome d'Amiens-Glisy qui attire une clientèle touristique ainsi qu'une aviation d'affaires et sportive toute l'année. Chaque mois de mai, il accueille un rassemblement aéronautique appelé « 20 000 lieues dans les airs ».

L'aéroport Albert-Picardie se situe à 28 km au nord-est de la ville. Implanté au cœur du principal site aéronautique du groupe STELIA Aerospace (filiale d'Airbus), il a une vocation principalement industrielle mais développe néanmoins des activités d'aviation d'affaires, sportive et des charters spécialisés.

Projets d'aménagement[modifier | modifier le code]

Le développement de la ville s'appuie sur plusieurs grands projets urbains, parmi lesquels :

  • La ligne Roissy - Picardie :
    Ce projet ferroviaire estimé à 320 millions d'euros doit permettre une desserte TGV directe entre Amiens et Roissy dès 2024. La gare devrait accueillir des circulations régulières de TGV province – province (en direction de Marseille et Strasbourg). Cette nouvelle infrastructure a aussi pour objectif de créer un accès direct en TER à la gare Aéroport Charles-de-Gaulle 2 TGV[45] (donc sans avoir à passer par Paris et le RER B).
  • Le RER Hauts-de-France
    Initié par la région Hauts-de-France, ce projet estimé à deux milliards d'euros prévoit la création d'un réseau express régional (sur le modèle du RER parisien) reliant l'agglomération de Lille aux principales villes de la région, notamment Amiens (trois trains par heure)[46]
  • Quartier Gare-La Vallée
    Ce projet a vocation de créer un quartier d'affaires à proximité immédiate de la gare. Doté d'un budget de 157 millions d'euros, le projet mêle activités tertiaires, commerces et habitat au pied de la gare et de l'hypercentre. Les premiers immeubles ont été inaugurés en 2008. Une deuxième phase d'aménagement est en cours. Sous le contrôle de l'architecte Paul Chemetov, le quartier doit accueillir 2 000 logements, 200 000 m2 de bureaux et deux parcs urbains créant un lien visible entre le centre-ville, le fleuve et les hortillonnages[47].
  • Quartier Intercampus
    Ce nouveau quartier d'habitat et de services au sud de la ville doit accueillir 1 900 logements d'ici 2030. Situé à proximité du nouveau campus santé et du CHU d'Amiens, il sera desservi par le futur BHNS. L'écoquartier de 80 hectares doit faire la part belle aux espaces verts et aux jardins (60 % de sa superficie totale ne seront pas bâtis). Il comptera notamment 12 hectares de jardins familiaux[48] mais également 7 000 m2 de bureaux et 50 000 m2 de commerces[49].
  • Quartier Paul-Claudel
    Ce nouveau quartier d'habitat et de services de 40 hectares est situé à l'entrée Sud de la ville. Pensé comme un petit écoquartier, il doit accueillir 1 400 logements et 1 800 m2 de surfaces commerciales. Conçu en quatre tranches, il est entré dans son ultime phase d'aménagement en 2013[50].
  • Quartier Renancourt
    Ce nouvel écoquartier doit assurer le développement de la ville à l'ouest. Il est situé sur un belvédère naturel qui jouxte des équipements emblématiques de la ville : le Zénith d'Amiens, le stade de la Licorne et la Mégacité. Ce quartier doit accueillir 1 400 logements mais aussi de l'hôtellerie, des équipements, des commerces et un éco parc industriel nommé Boréalia vers l'échangeur A16[51].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Samarobriva, le nom antique[modifier | modifier le code]

La passerelle Samarobriva avec son centre nautique ()

Le nom gallo-romain de la ville est Samarobriva, qui signifie en gaulois « Pont (briva) sur la Somme (Samara) »[52].

Le nom d'Amiens[modifier | modifier le code]

L'appellation actuelle de la ville est issue du nom du peuple gaulois, local, du Nord de la Gaule (Belgique), les Ambiens, qui s'est substitué vers le IVe siècle à l'ancien nom, Samarobriva (la lettre -s finale d'« Amiens » s'explique par l'accusatif pluriel Ambianos, ou bien par l'ablatif-locatif pluriel Ambianis)[53].

Samarobriva était la capitale des Ambiens, peuple celte vivant sur le territoire actuel de la Somme. Ambien dérive du mot celtique Ambo signifiant Gué avec le sens de « ceux qui sont des deux côtés » (de la Somme)[54] en référence à la géographie de leur territoire, ou bien « de part et d'autre » des deux nations comme en témoigne leur historique (voir cette section plus bas). Les Ambiens ont laissé leur nom à la ville d'Amiens ainsi qu'à sa région, le grand Amiénois[55]. Ambo a généré plusieurs toponymes dont celui de Ambon en Bretagne.

Samarobriva est d'origine celtique avec Briv que l'on retrouve en gaélique d'Écosse avec un Brig (pont), que l'on peut rapprocher de Bridge.

Les habitants d'Amiens sont appelés les Amiénois[56] et leur nom jeté est Chés maqueux d'gueugues (« les mangeurs de noix »), en référence à un épisode de l'invasion espagnole (la prise de la ville d'Amiens se serait faite, en 1597, grâce à un sac de noix)[57]. La construction de la citadelle, à partir de 1598 sous l'égide de Jean Errard de Bar-le-Duc en découle. En picard amiénois, Amiens se dit Anmien (prononcer /ɑ̃.mjɛ̃/).

Surnom[modifier | modifier le code]

Amiens est surnommée « la petite Venise du Nord » en raison de ses nombreux canaux. Ce surnom lui aurait été attribué par Louis XI.

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

Biface de Saint-Acheul (collection Félix Régnault, muséum de Toulouse)

Paléolithique[modifier | modifier le code]

Les découvertes d'importants gisements préhistoriques à Amiens ont contribué à la naissance de la Préhistoire, science qui s'est imposée dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le territoire possède d'énormes potentialités pour la géologie du Quaternaire et pour l'étude des premiers peuplements en Europe.

L'importance des gisements amiénois ainsi que la qualité des travaux des préhistoriens locaux, comme Victor Commont ou Jacques Boucher de Perthes (considéré comme le fondateur de la Préhistoire), ont apporté une renommée scientifique internationale au territoire. Au même titre que la vallée de la Vézère et de la Dordogne, la vallée de la Somme fait référence pour la Préhistoire et pour l'étude du Paléolithique.

C'est à Amiens que fut ainsi définie l'une des plus anciennes civilisations de l'humanité : l'Acheuléen. En 1853, des « haches taillées » sont recueillies dans les anciennes alluvions de la Somme au niveau du faubourg de Saint-Acheul, à l'est de la ville. Cette découverte passionne les plus imminents spécialistes de l'époque qui se pressent sur le site (Joseph Prestwich, Hugh Falconer, Charles Lyell, John Evans, etc.). En , Albert Gaudry y découvre neuf nouvelles « haches taillées » qui attestent, selon lui, la grande antiquité de l'humanité.

Ces découvertes marquent le début de la grande période de Saint-Acheul qui durera plus de 75 ans. Entre 1860 et 1880, 20 000 bifaces sont ainsi recueillis. Dès lors, le site amiénois devient la référence du principal faciès du Paléolithique inférieur et accueille les spécialistes et collectionneurs du monde entier. Ce succès donnera même naissance à un commerce de faux silex taillés.

En 1872, Gabriel de Mortillet, concepteur de la chronologie préhistorique, décide d'appeler Acheuléen la période de la Préhistoire caractérisée par les silex taillés identiques à ceux trouvés dans le quartier Saint-Acheul.

De nos jours, le jardin archéologique de Saint-Acheul est ouvert aux publics[58] et présente un aménagement paysager des anciennes carrières classées au titre des Monuments historiques en 1947[59].

En 2007, des fouilles archéologiques, rue du Manège, mettent au jour les toutes premières traces d'occupation humaine dans une nappe alluviale. Les vestiges recueillis lors de cette intervention datent d'environ 500 000 à 550 000 ans.

En 2014, une Vénus gravettienne datant d'environ 23 000 ans est mise au jour dans le quartier de Renancourt[60]. La Vénus de Renancourt est la première œuvre de ce genre découverte dans le Nord de la France et l'un des rares témoignages de la présence de l'homme de Cro-Magnon au début du Paléolithique supérieur. Elle est exposée au musée de Picardie.

Mésolithique[modifier | modifier le code]

En 2006, des fouilles permettent de découvrir des sites mésolithiques[b] sur des positions d'anciennes berges de la Somme et de la Selle[61].

Néolithique[modifier | modifier le code]

Le Néolithique n'a pas fait l'objet de recherches aussi intensives que le Paléolithique sur le territoire d'Amiens. Cependant, un gisement dans le secteur Montières-Etouvie a livré une abondante industrie néolithique en silex jaune d'excellente facture.

Les briqueteries de Renancourt ont également mis au jour des vestiges attribuables au Néolithique ou au Chalcolithique; en témoigne la hache bipenne naviforme qui est exposée au musée de Picardie.

Protohistoire[modifier | modifier le code]

Au IIIe siècle avant notre ère, le territoire est occupé par un peuple gaulois, les Belges, divisé en plusieurs tribus : les Ambiens occupent les environs d'Amiens jusqu'au littoral. Cette population exploite densément le territoire, avec l'implantation d'un réseau de fermes. À partir du IIe siècle av. J.-C., des oppidums furent fondés localement : L'Étoile, La Chaussée-Tirancourt, Méricourt-sur-Somme, etc.

Les Ambiens frappent des monnaies s'inspirant des statères de Tarente, en Grande Grèce, ce qui tend à prouver la prospérité de cette tribu et ses liens économiques avec la Méditerranée. Le monnayage ambien servit de modèle aux Parisii et aux Bellovaques[62].

De nos jours, le parc de Samara est installé au pied de l'ancien oppidum gaulois de La Chaussée-Tirancourt. Situé à 15 km d'Amiens, il s'agit d'un parc naturel et archéologique consacré à la Préhistoire, à la Protohistoire et à la période gallo-romaine.

Antiquité[modifier | modifier le code]

Samarobriva (Pont de la Somme en gaulois) est le nom de la ville d'Amiens à l'époque gallo-romaine ; elle est citée pour la première fois dans les Commentaires sur la guerre des Gaules de Jules César. Ce dernier y installe ses quartiers d'hiver au retour d'une expédition en Bretagne insulaire en 54 av. J.-C. Quelques années plus tard, la capitale des Ambiens est une grande ville qui contrôle le passage de la Via Agrippa de l'Océan reliant Lugdunum (Lyon) à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer). Point de jonction de nombreuses autres voies romaines, Samarobriva tient une place stratégique en matière de commerce et de diffusion de la romanisation.

Au cours du Ier siècle, la cité antique se développe rapidement jusqu'à devenir la plus vaste et la plus peuplée de l'ouest de la Gaule belgique[63]. Les fouilles entreprises près de l'hôtel de ville et du palais de justice ont révélé les fondations de monuments construits pour une population supérieure à celle de Lutèce (Paris) et au moins égale à celle de Londinium (Londres) : un forum, des thermes ainsi qu'un amphithéâtre pouvant accueillir environ 15 000 spectateurs.

Du règne de Claude à celui de Marc Aurèle, Samarobriva connaît une période prospère. Elle constitue un centre d'équipement majeur et voit affluer légionnaires et marchands.

À partir de 235, le renversement de la dynastie des Sévères inaugure une période d'instabilité économique et sociale. La cité subit des raids saxons et francs avant d'être à nouveau envahie par les Francs et les Alamans en 275–276. À la fin du IIIe, la ville s'entoure d'un rempart et transforme son amphithéâtre en forteresse afin de se protéger.

Durant le Bas-Empire, la cité fortifiée constitue l'une des principales bases arrière du dispositif romain face aux grandes invasions. L'enceinte protège une superficie de 20 ha[64], et constitue le noyau pré-urbain de la future ville[65].

À la charnière des IIIe et IVe siècles, Samarobriva prend le nom d'« Ambianorum ». « Ville éminente entre toutes », selon Ammien Marcellin, elle renforce son rôle militaire et devient une ville de garnison.

Vers , Martin, un légionnaire romain, partage son manteau avec un pauvre aux portes de la ville[66],[c], avant de se convertir au christianisme. La région est évangélisée à cette période et la tradition chrétienne fait de Firmin, Fuscien, Victoric et Gentien les premiers propagateurs de la foi nouvelle.

En 350, Magnence, un général romain né à Amiens en 303, fait assassiner l'Empereur Constant Ier. Le , il se fait proclamer Empereur d'Occident. À Rome, ce païen convaincu fait restaurer les croyances anciennes tout en ménageant les autorités de la nouvelle Église chrétienne. Pendant son règne, il fait rebâtir les temples et célèbre avec faste de grands sacrifices nocturnes. Il crée un atelier monétaire dans sa ville natale. Le grand Empire romain vit ses dernières décennies et le pouvoir attise les convoitises ; Magnence est menacé par Constance II qui le fait battre en retraite. Vaincu à la bataille de Mons Seleucus, il se suicide à Lyon le .

En 367, l'Empereur Valentinien Ier s'installe dans la cité afin d'organiser un système de défense maritime (Tractus Armoricanus et Nervicanus) et y proclame Auguste son fils Gratien. En 368, Amiens est le point de départ de l'opération qui vise à rétablir l'ordre romain en Bretagne.

En 383, la ville se rend à Maxime, proclamé empereur par les légions de Bretagne.

Au début du Ve siècle, des peuples germaniques mettent à sac la cité ; les Huns l'auraient eux aussi dévastée[67]. À partir de 435, les Francs occupent la ville[68]. La ville devient la résidence principale de Clodion le Chevelu, plus ancien roi connu de la dynastie des Mérovingiens et arrière-grand-père de Clovis, qui y meurt en 448.

Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Hormis une mention de Grégoire de Tours évoquant les abords du castrum, une charte de 779 citant Amiens comme l'une des premières places du royaume franc et une autre charte, de 850, attestant d'un ensemble épiscopal composé d'au moins deux églises, seules les données archéologiques permettent d'esquisser la ville durant les six siècles qui suivent la fin de l'époque romaine. Amiens conserve alors le cadre architectural antique : l'enceinte qui ferme la ville, la voirie et quelques édifices civils comme l'amphithéâtre qui devient la principale forteresse. La fouille de la place du marché n'a livré que des fonds de cabane pour l'époque carolingienne. Un récit des années 950 dessine une cité organisée en deux pôles, l'un autour de la turris du comte, l'autre autour de la turris de l'évêque[69].

Saint Louis médiateur par Georges Rouget (1820).

En 859, la ville est pillée par les Vikings. En 881/882, ces derniers occupent de nouveau la ville et la transforment en une base militaire avant de l'incendier. Lors de la minorité du duc Richard Ier de Normandie, s'opposant à la mainmise sur la Normandie par le roi de France et la donation de divers fiefs à Arnould de Flandres, l'un de ses fidèles, le Normand Sygtryg, revenu d'Angleterre et d'Irlande avec Hrolf Turtain, leva des flottes pour dévaster les côtes du comté de Flandres et pénétra jusqu'à Beauvais, Amiens et Noyon, afin de soulever les colonies vikings locales contre le comte de Flandres[70].

La ville est reconstruite et connaît, grâce à la paix retrouvée, un nouvel essor dès le début du XIe siècle.

Vers 1095, Amiens bénéficie d'une ébauche d'organisation municipale ; la commune est jurée en 1113 et reconnue par le roi[71]. En 1115, Louis VI le Gros est présent pour soutenir l'évêque Geoffroy et les habitants contre le comte Enguerrand de Boves qui refuse de reconnaître l'institution communale.

Place essentielle entre l'Île-de-France et le comté de Flandre, la ville est réunie à la couronne par Philippe Auguste en 1185. Ce dernier rencontre et épouse dans la ville Ingeburge de Danemark en 1193. Amiens voit de nouvelles fortifications s'étendre vers le nord et les quartiers industrieux textiles aux multiples moulins se développer. Les traces de ces quartiers sont encore visibles de nos jours dans le quartier Saint-Leu.

En 1218, la foudre détruit les archives de l'évêché et celles du chapitre, et anéantit la cathédrale romane qui avait été reconstruite après les invasions vikings. C'est au cœur de cette cité qui connaît la stabilité politique et la richesse qu'est construite, dès 1220, la plus grande cathédrale gothique du monde.

Au cours des XIIe et XIIIe siècles, Amiens est l'une des principales « villes drapantes » et développe un important commerce de la pastel des teinturiers (appelée waide en picard)[72]. Le bleu d'Amiens fait la fortune de la ville et participe au financement des travaux de la cathédrale. Cette prospérité vaut à Amiens le surnom de « pays de l'or bleu »[73].

Au cours des XIIIe et XIVe siècles, la ville est le théâtre de grands événements. Le , dans la cathédrale encore en construction, Saint Louis rend un arbitrage célèbre en faveur du roi d'Angleterre Henri III connu sous le nom de Dit d'Amiens. En 1279, le roi de France Philippe III le Hardi et le roi d'Angleterre Édouard Ier paraphent le traité d'Amiens qui met fin au conflit entre Capétiens et Plantagenêt. En 1329, dans la cathédrale, le roi d'Angleterre Édouard III prête hommage au roi de France Philippe VI de Valois. Le , Charles VI y épouse Isabeau de Bavière.

La guerre de Cent Ans a de graves répercussions sur le territoire si proche de l'Angleterre. En 1358, la bataille d'Amiens oppose les partisans de Charles II de Navarre — dont font partie les bourgeois d'Amiens — aux troupes de Charles V. Non loin de là, les batailles de Crécy (1346) et d'Azincourt (1415) ensanglantent les terres picardes. En 1423, le traité d'Amiens scelle une triple alliance entre le duc de Bedford, Philippe III de Bourgogne et Jean V de Bretagne pour lutter contre Charles VII.

De la fin du XIVe au milieu du XVe siècle, l'économie amiénoise est en difficulté. La guerre entre la France et l'Angleterre met à mal les échanges commerciaux fructueux entre Amiens et les villes d'outre-Manche ; le renforcement des remparts grève les finances et la concurrence de la draperie étrangère provoquent un déclin du commerce.

En 1435, par le traité d'Arras, la ville est cédée à la Bourgogne avant de retourner à la couronne en 1477 sur la volonté de Louis XI. Le souverain réaffirme alors les libertés communales d'Amiens et lui accorde la devise qu'elle conserve toujours : Liliis tenaci vimine jungor (Un lien puissant m'unit au lys).

Dans le dernier tiers du XVe siècle, Amiens trouve un nouvel élan économique grâce à la sayetterie, une draperie légère. Les marchands amiénois développent un important négoce de tissus avec l'Artois et le Hainaut. Les laines viennent de toute la Picardie et les étoffes se débitent au Portugal, en Suisse, en Italie jusqu'aux Antilles. Le roi autorise deux foires annuelles dans la ville, de sorte que non seulement elle s'accroisse mais également que n'augmente pas la fuite des devises du royaume vers Anvers et Bruges[74].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Henri IV au siège d'Amiens (Anonyme, musée de Versailles).
Sur un dessin de Jan Peeters publié dans Topographia Galliæ, 1656, bibliothèque Carnegie (Reims)

Vers 1520, charmé de la réception qui lui a été faite à Amiens, François Ier fait construire le Logis du Roy en vue d'y passer une partie de l'année. Situé en face de l'actuel palais de justice, il demeure l'un des rares exemples d'architecture de la Renaissance dans la ville.

Pendant la Réforme protestante, de nombreux troubles éclatent et des combats ont lieu jusque dans la cathédrale. En 1588, les notables amiénois adhèrent solennellement à la Ligue catholique ; ils ne reconnaissent Henri IV qu'en 1594.

Le , les espagnols attaquent les amiénois par surprise : des soldats déguisés en paysans viennent devant les portes des remparts avec des noix et des pommes. Des amiénois affamés ouvrent alors les portes et les espagnols s'emparent de la ville par la ruse. Après les six mois du siège d'Amiens, Henri IV reprend la cité, met fin à ses privilèges et impose la construction d'une vaste citadelle qui pénalisera son développement. Son successeur, Louis XIII, séjourne à plusieurs reprises à Amiens pendant la guerre de Trente Ans. En 1636, puis en 1640, accompagné du cardinal de Richelieu, il y installe son quartier général pendant les sièges de Corbie et d'Arras[d]. À l'issue du conflit, la Picardie est dévastée et la peste sévit. La Paix des Pyrénées repousse la frontière du royaume plus au Nord ; Amiens perd sa place de ville frontalière.

Bien qu'émaillé de guerres et de conflits, le XVIIe siècle n'en est pas moins fécond sur le plan littéraire et artistique. La ville voit naître des penseurs et des artistes célèbres en leur temps, comme l'académicien Vincent Voiture, Charles du Fresne du Cange, Nicolas Blasset ou Nicolas Cornet. Le collège d'Amiens jouit d'une belle renommée et les écoles fleurissent.

Au XVIIIe siècle, Amiens bénéficie d'une longue période de paix propice à son développement économique. Les édiles amiénois engagent de grands travaux d'urbanisme ; les remparts disparaissent peu à peu pour laisser place à de larges boulevards, une promenade et un plan d'eau sont aménagés à La Hotoie (1746), sept fontaines publiques sont mises en service (1753-1758), le château d'eau est édifié (1755), l'hôtel de ville est doté d'une nouvelle façade (1760), le théâtre municipal est bâti (1780), etc.

Le mouvement des Lumières trouve un écho favorable à Amiens où émerge un intérêt grandissant pour les sciences et la technique. En 1746, Jean-Baptiste Gresset crée l'Académie des sciences, des lettres et des arts d'Amiens, une société savante toujours active de nos jours. En 1751, le Jardin du Roy (l'actuel Jardin des plantes d'Amiens) ouvre ses portes et des cours de botanique y sont dispensés. Les productions artistiques et littéraires sont abondantes tout au long du siècle. En 1767, Jean-Jacques Rousseau reçoit un accueil triomphal lors de son passage dans la ville. En 1782, l'amiénois Pierre Choderlos de Laclos signe l'un des chefs-d'œuvre de la littérature française, Les liaisons dangereuses.

C'est à cette époque que l'industrie de la ville prend sa plus grande extension. En 1666, Colbert donne à l'industrie textile d'Amiens des règlements qui vont contribuer à sa croissance et son rayonnement. En 1701, les marchés espagnols et américains s'ouvrent aux produits amiénois.

En 1756, Alexandre Bonvallet fonde sa manufacture dans le faubourg Saint-Maurice et introduit avec succès le gaufrage et l'impression sur étoffe. En 1762, Honoré Matifas introduit à Amiens, la fabrication de velours de coton. Quatre ans plus tard, le titre de manufacture royale est accordé à Jean-Baptiste Morgan pour sa production de velours d'Utrecht et de velours de coton. La ville est alors le centre d'un commerce considérable et produit toutes sortes d'étoffes : serges, indiennes, camelots, baracans, droguets, velours d'Utrecht, etc. Cette production est expédiée dans toute la France, aux Pays-Bas, aux Provinces-Unies, en Allemagne, en Espagne, en Amérique, dans les Antilles françaises, etc. En 1785, l'importation des textiles anglais et la mode nouvelle des cotonnades provoquent un coup de frein économique qui entraîne le chômage de milliers d'amiénois.

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

La Paix d'Amiens par Jules-Claude Ziegler (1853)

La période révolutionnaire, bien qu'émaillée de conflits et d'émeutes frumentaires (1789, 1795), est relativement calme à Amiens. En , la commune devient le chef-lieu du département de la Somme.

Les périodes du Consulat et du Premier Empire renforcent la position de la ville. Le , le Royaume-Uni et la France signent à l'hôtel de ville la Paix d'Amiens ; ce traité de paix met un point final à la Deuxième Coalition contre la France. En 1803, Napoléon Bonaparte et Joséphine de Beauharnais séjournent à Amiens[75]. En 1804, la Cour d'appel d'Amiens est créée. En 1806, le Lycée d'Amiens succède à l'École centrale créée pendant la Révolution. La même année, une école pratique de santé est fondée. En 1808, l'Académie d'Amiens est instaurée tandis que des facultés de lettres et de sciences ouvrent leurs portes.

Au XIXe siècle, Amiens tire profit de la révolution industrielle et conserve une reconnaissance internationale pour sa production textile. Encore fortement marquée par son caractère médiéval, la ville s'étend et se modernise. Sous la Restauration et la monarchie de Juillet, la ville est un perpétuel chantier, préfigurant l'haussmanisation[68]. Dans les années 1820, les remparts sont démontés totalement pour laisser place à de larges boulevards qui ceinturent le centre-ville. Cette démolition donne notamment naissance au quartier bourgeois d'Henriville. Des rues radiales convergeant vers le centre sont percées de 1830 à 1848. La rue de la République est créée et devient la rue du pouvoir et du savoir avec l'érection de la bibliothèque communale (1826) et l'agrandissement de la préfecture (1838). Les activités industrielles sont repoussées à la périphérie, dans le quartier Saint-Leu et les faubourgs Saint-Maurice et de Hem. L'industrie amiénoise se perfectionne et s'organise autour d'une « Société industrielle », créée en 1836 pour la stimuler et en améliorer la production.

Le chemin de fer est exploité rapidement à Amiens. La première ligne est construite en 1846, avec la première gare dite gare du Nord ; elle permet de relier la ville à Paris[e]. Une deuxième ligne est ouverte à partir de 1847, vers Boulogne-sur-Mer[f], avec la gare Saint-Roch. Ce progrès modifie la géographie de la ville, qui tourne désormais le dos au fleuve, à l'instar de l'hôtel de ville qui transfère son entrée de la place au fil, vers l'actuelle rue des Trois-Cailloux.

Le Second Empire est une période de prospérité dans cette ville bonapartiste avec l'expansion de l'industrie et du réseau ferré. En 1867, les lignes Amiens-Laon et Amiens-Rouen sont mises en service. La ville connaît une forte croissance démographique en passant de 52 000 à 63 000 habitants entre 1851 et 1872. De 1855 à 1867 est construit l'actuel musée de Picardie. C'est le premier bâtiment spécialement construit en France pour être un musée.

Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, la Somme est envahie par les Prussiens, on se bat pour Amiens qui est finalement occupée.

Les années 1870 voient l'émergence du courant républicain, incarné localement par Jules Barni, Frédéric Petit et surtout René Goblet qui devient le chef du gouvernement français en 1886.

En 1872, l'écrivain Jules Verne s'installe à Amiens. Impliqué dans la vie publique et politique locale, il devient conseiller municipal en 1888. Il est l'un des initiateurs du cirque municipal, inauguré en 1889. Décédé en 1905 à son domicile, il est inhumé au cimetière de La Madeleine.

En 1891 est créé le réseau de l'ancien tramway d'Amiens, tout d'abord en traction hippomobile puis en traction électrique à compter de 1899. Ce réseau fonctionne jusqu'aux destructions de la bataille de France en 1940.

À la fin XIXe siècle, l'essor industriel de la « capitale française du velours » attire une population venue des campagnes. La Société Industrielle fait construire un lotissement, avec lavoir, école et église entre la gare Saint-Roch et le Boulevard du Port pour affermir l'alliance de la main-d'œuvre et du capital entre 1869 et 1879. La famille Cosserat fait construire des maisons route d'Abbeville pour loger les ouvriers de leurs usines textile.

Depuis 1900[modifier | modifier le code]

De la Belle Époque à la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Au début du XXe siècle, Amiens est la dixième ville française la plus peuplée[76]. Devant la nécessité de loger les nouveaux arrivants, la ville enrichit son patrimoine et valorise particulièrement son centre. Amiens s'étend d'abord vers le Sud puis au Nord en préservant des traces de son passé avec un plan conservant l'empreinte des enceintes successives. C'est durant cette période que de nombreuses maisons dites « amiénoises » sont construites. Elles participent, encore de nos jours, à l'identité de la ville.

Les Nouvelles Galeries ouvrent en 1895 rue des Trois-Cailloux et concurrencent le petit commerce. En 1902, l'enseigne amiénoise de prêt-à-porter Devred 1902 installe son premier magasin dans cette rue commerçante emblématique.

Le , la CGT tient un congrès historique qui adopte la Charte d'Amiens, acte constitutif du syndicalisme français affirmant son indépendance vis-à-vis des partis politiques.

La capitale picarde est alors une cité animée, riche d'activités sportives et culturelles. En 1906, l'exposition internationale que la ville organise accueille 1,3 million de visiteurs[77]. En 1913, 100 000 spectateurs assistent au Grand Prix automobile de France[78]. Une grande activité intellectuelle règne dans la ville avec plusieurs sociétés savantes influentes, une presse variée et un théâtre renommé. Les fêtes traditionnelles, populaires ou aristocratiques sont nombreuses.

En 1913, la ville compte 38 entreprises de confection. Les quartiers Saint-Leu, Saint-Pierre ainsi que le faubourg de Hem, où prédomine l'industrie textile, contrastent avec la prospérité du centre-ville et de la ville haute en concentrant la pauvreté et les logements insalubres.

Avec la déclaration de guerre de 1914, Amiens, que le déterminisme géographique place en position de protéger Paris, subit de plein fouet les affres de la guerre.

La Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Plus grande ville à l'arrière du front de l'Ouest, Amiens tient une place stratégique tout au long de la Première Guerre mondiale. Occupée quelques jours par l'armée allemande en 1914, la capitale de la Somme passe de 93 000 habitants à l'entrée en guerre à 110 000 pendant le conflit en raison de la présence des troupes alliées.

Entre 1914 et 1918, la ville accueille des combattants du monde entier : Français, Britanniques, Australiens, Néo-Zélandais, Canadiens, Sud-Africains, Indiens, Chinois… La vie y est intense et les activités nombreuses : industrielles dans les usines de guerre, sanitaires avec les hôpitaux, médiatique avec la réalisation de journaux en langue anglaise, sportive avec l'essor du football au contact des troupes anglo-saxonnes, divertissantes pour les soldats en permission.

La ville traverse des moments difficiles avec l'accueil des réfugiés belges et français, les évacuations de populations, les restrictions et les privations (gaz, charbon, pain, etc.). Face aux bombardements réguliers, la municipalité met en place la protection des monuments historiques dès 1915. La même année, le camouflage moderne est inventé à Amiens ; un atelier de 200 personnes est chargé de fabriquer des leurres pour tromper l'aviation ennemie (arbres ou vaches factices, faux chars, fermes fictives, etc.).

En 1916, à l'est d'Amiens, se déroule la Bataille de la Somme, l'affrontement le plus sanglant de la Grande Guerre avec 1,2 million de victimes. La mémoire collective garde un souvenir profond de cet événement qui reste le plus meurtrier de l'histoire britannique ; une journée de commémoration se tient sur les principaux lieux de mémoire du Commonwealth dans la Somme tous les 1er juillet. La Journée de l'ANZAC est célébré chaque à Amiens et dans d'autres communes du département.

Durant le conflit, la cathédrale Notre-Dame sert de point de ralliement aux soldats en quête de recueillement et de paix. Expédiées depuis Amiens, les lettres à leurs familles sont souvent accompagnées de photos ou de cartes postales. Les images de cathédrale d'Amiens et de son Ange Pleureur sont ainsi envoyées dans le monde entier, à des millions d'exemplaires.

Fin , une vague de bombardements intense détruit la gare du Nord, les Nouvelles Galeries et la Halle aux blés. Elle entraîne l'évacuation de la population ; la municipalité se réfugie alors à Neufchâtel-en-Bray.

En , les Allemands lancent l'opération Michael, qui est stoppée par la brigade de cavalerie canadienne (Lord Strathcona's Horse - Royal Canadians) le à Villers-Bretonneux et Moreuil. En août, le corps expéditionnaire britannique du maréchal Douglas Haig dirige la bataille d'Amiens. L'attaque est destinée à libérer une large partie de la ligne de chemin de fer entre Paris et Amiens.

À la fin du conflit, le bilan des victimes civiles est de 152 tués et 213 blessés, celui des dégâts matériels est de 731 immeubles complètement détruits et près de 3 000 endommagés, auxquels s'ajoutent les pillages[79].

En 1919, Amiens est décorée de la Croix de guerre 1914 – 1918. La même année, un plan de reconstruction est engagé par Louis Duthoit. En 1924, l'État rejette la demande de dommages de guerre formulée par la municipalité. Une reconstruction moins ambitieuse débute en 1925, dont témoignent quelques façades Art déco.

La Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Alors que la reconstruction du centre-ville, déjà fortement touché lors du premier conflit mondial, n'est pas terminée, la ville est à nouveau sinistrée par les nombreux bombardements de la Seconde Guerre mondiale, en 1940, en particulier au début de juin, lors de la bataille d'Amiens : le , la 1re Panzerdivision est aux abords de la ville. Les Allemands pénètrent progressivement dans la cité et deux autres divisions blindées apportent leur appui à l'offensive. Les unités françaises et britanniques résistent, installées dans des positions au sud d'Amiens, et tirent au canon sur la ville le . Une dernière offensive des blindés allemands en supériorité numérique, engagée du au , vient à bout du verrou franco-britannique, la ville tombe définitivement le et la Wehrmacht peut poursuivre sa percée en direction de son prochain objectif, Paris. Toutefois, les pertes allemandes sont élevées : près de 200 chars. En dépit de ces âpres combats, la cathédrale et quelques quartiers ont été épargnés, dont ceux d'Henriville et de Saint-Leu.

En 1942, les premiers plans de reconstruction sont échafaudés par les officiels allemands, et par Pierre Dufau.

Le , à l'initiative des Allemands, une rafle est organisée qui aboutit à l'arrestation de 21 juifs amiénois, rejoints par d'autres juifs du département. D'abord détenus au camp de Drancy, la plupart sont déportés à Auschwitz-Birkenau par le convoi no 66. De ce convoi, il n'y a qu'une seule survivante amiénoise à la fin du conflit : il s'agit de Renée Louria, qui relate son terrible destin dans le Courrier picard en [80].

Le , l'aviation britannique vise la prison lors de l'opération Jéricho, puis les voies ferrées. Le bombardement de la Pentecôte 1944 par plus de 450avions, qui a pour cible principale le nœud ferroviaire près de la gare du Nord, est l'un des plus meurtriers, avec 146 morts et plusieurs centaines de blessés[81].

L'armée britannique libère la ville le . En sauvant le pont Beauvillé de la destruction, et à la suite d'intenses combats à la Citadelle, les FFI facilitent la poursuite de l'avancée des armées alliées vers le Nord[82].

Amiens sort du conflit détruite à 60 %.

L'après-guerre[modifier | modifier le code]

La ville est reconstruite à l'après-guerre sur les plans de Pierre Dufau : son plan de reconstruction et d'aménagement est cependant adopté dès . Il repose sur la volonté d'améliorer la circulation par l'élargissement des rues et la densification des îlots. La place Gambetta est aménagée par l'architecte Alexandre Courtois, la place de la gare est conçue par Auguste Perret, comprenant sa fameuse Tour, Dufau se concentrant quant à lui sur la place du Marché et la place de la Cathédrale[83].

Le vent de contestation qui souffle sur la France et dans le monde à la fin des années 1960, touche également Amiens. D'abord, une manifestation opposée à la guerre du Viêt Nam est organisée le . Ensuite, alors que la Maison de la Culture avait accueilli le ministre de l'Éducation nationale Alain Peyrefitte à la mi-, à l'occasion d'un colloque sur l'éducation, les étudiants amiénois emboîtent le pas des événements parisiens en défilant les et . La ville s'illustre en particulier par une contestation très active des étudiants en art.

Les ouvriers du département de la Somme et ses nombreuses villes industrielles rejoignent le mouvement de contestation le , tandis que le lendemain, les cheminots de Longueau bloquent les aiguillages. Les ouvriers de Ferodo occupent leur usine à partir du pour cinq semaines.

Sans connaître d'affrontements comparables aux nuits parisiennes, la ville est rapidement paralysée : l'absence de collecte des déchets ménagers donne aux rues des odeurs nauséabondes, et le département est à court d'essence à partir du . Face à ce mouvement de gauche, l'extrême-droite ne reste pas absente : alors que des militants avaient lancé un engin explosif sur la permanence communiste de la ville le , des membres d'Occident s'opposent aux étudiants le , devant le cinéma Picardy. Dans la nuit du au , les étudiants tentent de prendre la maison de la Culture. Au lendemain de l'allocution de De Gaulle, ses partisans amiénois défilent le , tandis que la reprise s'engage la semaine suivante. La loi Faure promulguée, l'université d'Amiens est créée le suivant[84].

Depuis les années 1970[modifier | modifier le code]

Dans les années 1970, la ville achète peu à peu les maisons du quartier Saint-Leu et le rénove dans les années 1980. Dans les années 1990, le parc Saint-Pierre est réaménagé et une partie de l'université de Picardie s'installe dans de nouveaux bâtiments, au pied de la cathédrale, tandis que le quartier Nord fait l'objet d'aménagements importants. Ces quinze dernières années[Quand ?], la ville s'est également développée à travers le quartier commercial de la Vallée des vignes, au sud de la ville.

Depuis 2006, un vaste programme de réaménagement du quartier de la gare, le projet Gare la Vallée, est en cours[85]. En 2030, 1 000 logements nouveaux auront été construits via ce projet[86].

Depuis , la vaste transformation architecturale de la place de la Gare permet de faciliter l'accès à la gare aux personnes à mobilité réduite et d'assurer une continuité piétonne entre l'hôtel de ville et cette dernière, au prix d'une polémique sur la qualité de la mise en valeur de l'œuvre de Perret.

Vie militaire[modifier | modifier le code]

Unités ayant été stationnées à Amiens :

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Le palais de justice d'Amiens.

Rattachements administratifs et électoraux[modifier | modifier le code]

Rattachements administratifs[modifier | modifier le code]

La commune est le chef-lieu de l'arrondissement d'Amiens et du département de la Somme.

De 1801 à 1973, la ville était divisé entre les 4 cantons d'Amiens-1 à Amiens-4. En 1973, cette répartition est modifiée et sont créés les cantons d'Amiens 1er (Ouest), Amiens 2e (Nord-Ouest), Amiens 3e (Nord-Est), Amiens-4-Est, Amiens-5-Sud-Est, Amiens-6-Sud et Amiens 7e (Sud-Ouest). En 1985 est créé le Canton d'Amiens 8e (Nord)[87]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.

Rattachements électoraux[modifier | modifier le code]

Pour les élections départementales, la ville est depuis 2014 le bureau centralisateur de sept cantons :

Canton communes membres
Canton d'Amiens-1 entièrement inclus dans la commune d'Amiens
Canton d'Amiens-2 formé d'une partie d'Amiens et des communes d'Allonville, Bertangles, Cardonnette, Coisy, Montonvillers, Poulainville, Querrieu, Rainneville, Saint-Gratien, Villers-Bocage
Canton d'Amiens-3 formé d'une partie d'Amiens et des communes d'Aubigny, Bussy-lès-Daours, Camon, Daours, Lamotte-Brebière, Rivery, Vecquemont
Canton d'Amiens-4 formé d'une partie d'Amiens et des communes de Blangy-Tronville, Cachy, Gentelles, Glisy, Longueau, Villers-Bretonneux
Canton d'Amiens-5 formé d'une partie d'Amiens et des communes de Boves, Cagny
Canton d'Amiens-6 formé d'une partie d'Amiens et des communes de Dury, Hébécourt, Rumigny, Sains-en-Amiénois, Saint-Fuscien
Canton d'Amiens-7 formé d'une partie d'Amiens et des communes de Pont-de-Metz, Saleux, Salouël, Vers-sur-Selles

Pour l'élection des députés, Amiens est divisée entre deux des cinq circonscriptions législatives :

Intercommunalité[modifier | modifier le code]

La ville est le siège de la communauté d'agglomération dénommée Amiens Métropole, qui est un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 2000, auquel la commune a transféré certaines de ses compétences, et qui succédait au district du Grand Amiens, créé en 1994.

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

Récapitulatif de résultats électoraux récents[modifier | modifier le code]

Scrutin 1er tour 2d tour
1er % 2e % 3e % 4e % 1er % 2e % 3e %
Municipales 2014 UCD 44,79 PS 24,65 FN 15,55 FG 8,87 UCD 49,75 PS 33,80 FN 15,81
Européennes 2014[88] FN 24,38 LR 16,36 UDI-MODEM 14,36 PS 12,75 Tour unique
Régionales 2015[89] UCD 29,90 FN 27,44 PS 23,12 EELV 7,26 UCD 71,68 FN 28,32 Pas de 3e
Présidentielle 2017[90] EM 28,01 LFI 24,87 RN 18,42 LR 14,58 EM 72,63 FN 27,37 Pas de 3e
Législatives 2017 1re[91] LREM 35,58 LFI 28,93 FN 13,29 LR 8,87 LFI 55,31 LREM 44,69 Pas de 3e
2e[92] LREM 40,55 LFI 16,10 FN 10,47 UDI 10,36 LREM 60,00 LR 40,00 Pas de 3e
Européennes 2019[93] LREM 25,56 RN 20,48 EELV 12,68 LFI 10,51 Tour unique
Municipales 2020 UCD 29,89 UGE 25,50 DVD 11,06 MR 9,89 UCD 45,79 UGE 35,95 DVD 18,25
Régionales 2021[94] LR 33,87 UGE 32,45 RN 16,13 LREM 12,23 LR 46,39 UGE 37,01 RN 16,60
Présidentielle 2022[95] LFI 31,27 LREM 30,05 RN 17,88 REC 5,10 LREM 67,86 RN 32,14 Pas de 3e
Législatives 2022 1re[96] LFI-NUPES 51,11 LREM 18,60 RN 14,47 LR 4,39 LFI-NUPES 75,12 RN 24,88 Pas de 3e
2e[97] LFI-NUPES 34,15 LREM 28,77 RN 14,07 UDI 8,47 LFI-NUPES 50,37 LREM 49,63 Pas de 3e

La vie politique de la ville est dominée pendant toute la IVe République et jusqu'aux années 1980 par la gauche : la municipalité est dirigée par Maurice Vast (SFIO) de 1944 à 1953 puis Camille Goret de 1953 à 1959 (SFIO) puis à nouveau par Maurice Vast de 1959 à 1971. Cependant en 1965, ce dernier évolue vers le centre et s'allie à la droite pour remporter les élections municipales.

Le PCF, bien implanté depuis le Front populaire, voit son influence croître pendant la Résistance. De 1945 à 1958, les électeurs désignent deux députés communistes, Louis Prot et René Lamps. Ce dernier est réélu député sans discontinuer de 1962 à 1978 et maire de la ville de 1971 à 1989. En 1971, Amiens devient ainsi la seule capitale régionale gérée par un maire communiste.

La fin des années 1980 voit l'essoufflement d'une partie de la gauche et l'émergence du centrisme incarné par Gilles de Robien, maire de la ville de 1989 à 2002 puis de 2007 à 2008 et député de la Somme de 1986 à 2002. L'élection de Brigitte Fouré (UDI) aux élections municipales de 2014 confirme cette tendance. En 2014, Amiens est la commune française la plus peuplée dirigée par le centre droit.

Lors du second tour des élections municipales de 2014 à Amiens[98],[99], la liste UDI-UMP-MoDem menée par Brigitte Fouré[100] obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 19 062 voix (50,38 %, 42 conseillers municipaux élus dont 34 communautaires) lors d'une triangulaire où elle a largement devance les listes menées respectivement par[101],[102] :

  • Thierry Bonté, soutenu par le maire sortant Gilles Demailly[103] (PS-PCF-EELV-MRC-PRG, 12 788 voix, 33,80 %, 9 conseillers municipaux élus dont 8 communautaires ;
  • Yves Dupille (FN, 5 981 voix, 15,80 %, 4 conseillers municipaux élus dont 3 communautaires).

Lors de ce scrutin, 46,59 % des électeurs se sont abstenus.

En , l'amiénois Emmanuel Macron fonde à Amiens son mouvement politique, En marche !. Un an plus tard, lors de l'élection présidentielle française de 2017, il est élu président de la République française, arrivant largement en tête dans la ville au 1er et 2d tour du scrutin. Barbara Pompili, députée de la Somme et secrétaire d'État chargée de la Biodiversité, est la première membre du gouvernement à le soutenir officiellement[104].

Au second tour des élections municipales de 2020 à Amiens, la liste UDI-LR-LREM-MoDem-Agir menée par la maire sortante Brigitte Fouré[105] obtient la majorité des suffrages exprimés, avec 9 777 voix (45,79 %, 40 conseillers municipaux élus dont 35 communautaires), lors d'une triangulaire où elle devance largement celles menées respectivement par[106],[107] :

  • Julien Pradat (LFI-EÉLV-PCF-PS-G.s-PP, 7 676 voix, 35,95 %, 10 conseillers municipaux élus dont 9 communautaires) ;
  • Renaud Deschamps (DVD, 3 897 voix, 18,25 %, 5 conseillers municipaux élus dont 4 communautaires).

Lors de ce scrutin marqué par la pandémie de Covid-19 en France, 69,40 % des électeurs se sont abstenus.

Lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2022, Jean-Luc Mélenchon (LFI) arrive en tête dans la commune, devançant Emmanuel Macron. Au second tour, Emmanuel Macron devance par 67,86 % contre 32,14 la Frontiste Marine Le Pen, lors d'un scrution où 32,44 % des électeurs se sont abstenus[108].

Administration municipale[modifier | modifier le code]

Le nombre d'habitants au dernier recensement étant compris entre 100 000 et 149 999, le nombre de membres du conseil municipal est de 55[109].

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs depuis la Libération de la France
Période Identité Étiquette Qualité
24 septembre 1944 27 mai 1950 Maurice Vast[110] SFIO Résistant, industriel, il dirige l'entreprise d'huiles et graisses Igol.
Conseiller général d'Amiens 7e (Sud-Ouest)(1945 → 1967)
Démissionnaire le puis conseiller municipal faisant fonction de maire jusqu'au .
7 juillet 1950 7 mai 1953 Maurice Vast SFIO Industriel
Conseiller général d'Amiens 7e (Sud-Ouest) (1945 → 1967)
7 mai 1953 22 mars 1959 Camille Goret[111] SFIO Avocat
22 mars 1959 28 mars 1971 Maurice Vast SFIO puis DVG allié à l'UNR Industriel
Conseiller général d'Amiens 7e (Sud-Ouest) (1945 → 1967)
28 mars 1971 24 mars 1989 René Lamps[112],[113] PCF Résistant, instituteur et professeur d'enseignement général de collège
Député de la Somme (1re circ.) (1962 → 1978)
Conseiller général de Domart-en-Ponthieu(1959 → 1976)
24 mars 1989 27 juin 2002[114] Gilles de Robien UDF-PR puis UDF Agent d'assurance et agent de crédit.
Président d'Amiens Métropole (1994 → 2008)
Démissionnaire à la suite de sa nomination au gouvernement
27 juin 2002 29 mars 2007[115] Brigitte Fouré UDF Maître de conférences en droit privé.
Conseillère régionale de Picardie (1993 → 2008)
Démissionnaire au retour de Gilles de Robien.
29 mars 2007 21 mars 2008 Gilles de Robien UDF puis NC Président d'Amiens Métropole(1994 → 2008)
21 mars 2008[116] 4 avril 2014[117] Gilles Demailly PS Enseignant-chercheur spécialiste de la chimie des sucres
Ancien président de l'Université de Picardie
Président d'Amiens Métropole (2008 → 2014)
4 avril 2014 En cours
(au 29 décembre 2022[118])
Brigitte Fouré[119] UDI(NC)/ LREM[120] Conseillère générale d'Amiens-5-Sud-Est(2010 → 2014)
Conseillère régionale des Hauts-de-France (2015 → )
Vice-présidente du conseil régional des Hauts-de-France (2016 → )
Vice-présidente d'Amiens Métropole (2014 → )
Réélue pour le mandat 2020-2026[121]

Distinctions et labels[modifier | modifier le code]

La nature en ville...

Amiens est labellisée « Ville d'Art et d'Histoire » depuis 1992. Depuis 2013, ce label est étendu à celui de « Pays d'Art et d'Histoire » avec l'ensemble des communes de la métropole[122].

La ville a été primée depuis 2013 d'une quatrième fleur au Concours des villes et villages fleuris[123], toujours renouvelée en 2020[124].

En 2018, Amiens devient l'une des dix-huit premières villes au monde à obtenir le label Ramsar[125]. Sous l'égide de l'UNESCO, ce label atteste l'importance internationale des zones humides de la ville (le fleuve Somme, les hortillonnages, les étangs et marais).

Classé parmi les dix « villes les plus vertes de France » par l'UNEP (7e lors du premier palmarès (2014)[126], 10e lors du second palmarès (2017)[127]), le territoire amiénois est reconnu pour la qualité de son « patrimoine vert ».

En 2020, la ville a également obtenue le prix national de la diversité végétale, décerné par Val'Hor, une organisation interprofessionnelle rassemblant les professionnels de l'horticulture, de la fleuristerie et du paysage. « Ce prix met en valeur une ville et un village labellisés quatre fleurs qui ont fait un effort de diversité végétale pour tirer tout le parti de la richesse botanique »[124].

Jumelages et partenariats internationaux[modifier | modifier le code]

Selon la base officielle du ministère des Affaires étrangères en date du , Amiens est jumelée avec cinq communes[128] :

  • Drapeau de l'Allemagne Dortmund (Allemagne) depuis 1960. C'est le premier jumelage franco-allemand officialisé en France[129]. Les échanges sont culturels et artistiques ;
  • Drapeau de l'Allemagne Görlitz (Allemagne) depuis 1971 ;
  • Drapeau du Royaume-Uni Darlington (Royaume-Uni) depuis 1973 ;
  • Drapeau de la République populaire de Chine Mianyang (Chine) depuis 1997. En 1997, un accord de coopération et une charte de jumelage sont signés. En 2014, ils sont renouvelés avec pour objectif de rapprocher les deux villes sur les plans économique, culturel et scientifique[130] ;
  • Drapeau des États-Unis Tulsa (États-Unis) depuis 2006.

Par ailleurs, la ville a signé des contrats de partenariats avec plusieurs communes afin d'encourager la mobilité des jeunes en Europe et à l'international[128] :

Enfin, elle participe aux partenariats signés par la communauté d'agglomération[128] :

  • Drapeau du Cap-Vert Santa Catarina (Cap-Vert) depuis 2010 : les villes sont notamment partenaires dans le domaine de l'eau et de l'assainissement ;
  • Drapeau de l'Ukraine Lviv (Ukraine) depuis 2010 : projet d'échange d'apprentis et de professeurs dans les métiers de bouche et de l'hôtellerie ;
  • Drapeau du Maroc Province de Driouch (Maroc) depuis 2011 : appui à la scolarisation des filles en milieu rural.

Équipements et services publics[modifier | modifier le code]

Enseignement[modifier | modifier le code]

Enseignement primaire et secondaire[modifier | modifier le code]

Les établissements éducatifs de la commune relèvent de l'académie d'Amiens[131] qui évolue sous la supervision de l'Inspection académique la Somme.

Au , 10 658 enfants étaient scolarisés dans les écoles publiques amiénoises : 4 341 en école maternelle, 6 317 en école élémentaire[132].

En 2011, l'agglomération amiénoise regroupe 46 écoles maternelles, 6 écoles élémentaires et 54 écoles primaires dont 11 sont privées. Elle dispose de 9 collèges publics et de 6 collèges privés. Amiens compte 24 lycées :

  • lycées professionnels : l'Acheuléen, Édouard-Branly, Édouard-Gand, La Providence (privé), Montaigne, Romain-Rolland, Sacré-Cœur (privé), Saint-Martin (privé), Saint-Rémi (privé) et Saint-Riquier (privé) ;
  • lycées généraux et technologiques : Robert-de-Luzarches, La Hotoie, Jean-Baptiste-Delambre, La Providence (privé), Sacré-Cœur (privé), Saint-Martin (privé), Saint-Rémi (privé), Saint-Riquier (privé) et Sainte-Famille (privé) ;
  • lycées généraux : Louis-Thuillier, Madeleine-Michelis (ancien lycée de jeunes filles, créé en 1883 par Marie Hugonin, épouse de Charles Eugène Bertrand, mère de Paul Bertrand et nièce de Flavien Hugonin, évêque de Bayeux et Lisieux - le discours inaugural fut prononcé par Jules Verne) ;
  • lycées technologiques : Édouard-Branly et Édouard-Gand.

Enseignement supérieur[modifier | modifier le code]

Logo de l'université de Picardie.

La métropole amiénoise accueille une des plus importantes populations étudiantes de France. En 2015, la ville compte 27 600 étudiants[133] et 800 chercheurs[134] qui se répartissent dans une quarantaine d'établissements d'enseignement supérieur, 34 laboratoires, 10 unités associées au Centre national de la recherche scientifique ou à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale.

Initié par l'État, ce projet estimé à 117 millions d'euros consiste au regroupement de plusieurs unités de formation et de recherches de l'université de Picardie (facultés de lettres, langues, histoire-géographie, et de l'École supérieure du professorat et de l'éducation mais aussi de l'administration, de la bibliothèque universitaire, ainsi que d'une cafétéria sur un nouveau site universitaire situé à la Citadelle, ensemble de 18 hectares aux portes du centre-ville. Le projet a été confié à l'architecte italien Renzo Piano.

Parallèlement, les facultés de médecine et de pharmacie s'installeront sur le campus au sud de la ville, à proximité du centre hospitalier.

  • L'université de Picardie Jules-Verne (UPJV) a son siège à Amiens et comprend des enseignements dans de nombreux domaines :
    • UFR de médecine et de pharmacie (rue des Louvels),
    • UFR de droit-sciences-politiques, d'économie (au pied de la cathédrale),
    • IAE Amiens au Pôle Universitaire Cathédrale,
    • UFR de sciences (dans le quartier Saint-Leu),
    • UFR de staps (Amiens Sud)
    • UFR de sciences humaines et sociales et philosophie,
    • UFR d'histoire-géographie, de lettres, de langues (Citadelle),
    • IUT gestion des entreprises et des administrations, informatique, génie mécanique et productique, génie civil, génie biologique et techniques de commercialisation (sur le campus d'Amiens Sud),
    • UFR des arts site de la Teinturerie (dans le quartier Saint-Maurice),
    • Formation continue et formation en ligne ou e-learning (centre-ville),
  • École supérieure du professorat et de l'éducation (Citadelle)
  • Classes préparatoires aux grandes écoles :
  • CNAM : Conservatoire national des arts et métiers de Picardie
  • ESIEE : École supérieure d'ingénieurs en électrotechnique et en électronique
  • ESC Amiens (Sup de Co)
  • ESAD : École supérieure d'art et de design
  • BTS audiovisuel au lycée Robert-de Luzarches
  • CFPPA - UFA du Paraclet : Centre de formation professionnelle et de promotion agricole et Centre de formation sur l'eau et les milieux aquatiques
  • École de technicien en analyses biomédicales (IFTAB)
  • Écoles d'infirmières et d'infirmiers (IFSI C.H.U et IFSI Philippe-Pinel)
  • École de sages-femmes Michel-Vitse
  • École de masseur-kinésithérapeute (IFMK)
  • École de manipulateurs en électroradiologie (IFMEM)
  • École de travailleurs sociaux : formation préparatoire aux diplômes d'État d’éducateurs spécialisés, assistants de service social, éducateur de jeunes enfants, et autres professions du secteur social. Centre de formation continue pluridisciplinaire des professionnels du secteur social et médico-social (Association pour la Professionnalisation, la Recherche, l'Accompagnement, le Développement en Intervention Sociale : APRADIS Picardie)
  • IMN : Institut des métiers du notariat
  • Centre national de formation de la fonction publique territoriale (CNFPT) pour la Picardie (site Friant)
  • EPSI : École d’ingénierie informatique
  • IDRAC : École supérieure de commerce
  • IFAG : École supérieure de management
  • SUP’ DE COM : École supérieure de communication
  • WIS - Web International School : École du web

Santé[modifier | modifier le code]

Hall du CHU Amiens-Picardie.

Le CHU Amiens Picardie est un établissement public de santé de référence et de recours au niveau régional. À ce titre, il propose une offre de qualité à dimension hospitalo-universitaire dans les trois missions constitutives d'un CHU : le soin, l'enseignement et la recherche.

Afin de renforcer son positionnement en tant que pôle d'excellence, le CHU Amiens Picardie s'est engagé dans une politique de regroupement géographique de ses différentes activités au sud de l'agglomération.

Ainsi, avant 2014, le CHU Amiens Picardie était organisé autour de quatre sites :

  • hôpital Sud, avenue René-Laënnec ;
  • hôpital Nord, place Victor-Pauchet ;
  • centre Saint-Victor, 354 bis boulevard de Beauvillé ;
  • centre de gynécologie obstétrique, 124 rue Camille-Desmoulins.

Depuis 2014, les quatre sites sont progressivement réunis sur le site actuel de l'hôpital Sud, à l'exception des unités de long séjour pour personnes âgées qui restent au Centre Saint-Victor.

Ce regroupement représente le plus gros chantier hospitalier de France et l'un des plus importants en Europe (plus de 630 millions d'euros pour la 1re phase de travaux).

À l'issue des travaux, la surface totale du CHU d'Amiens sera de 172 000 m2. Il comptera trois plots d'hospitalisation de 400 lits chacun.

Le CHU est le plus gros employeur de la région Picardie. À l'issue du regroupement, 6 700 employés, 1 300 étudiants et 1 250 consultants s'y rendront chaque jour[135].

Afin de maintenir une offre de santé au nord de la ville, l'Espace Santé Maurice-Ravel a ouvert ses portes à l'angle de la rue du même nom, en . Ce centre de santé de 1 100 m2 accueille des médecins généralistes, des spécialistes du CHU (cardiologue, un service de gynécologie-obstétrique, psychologues, dentiste, masseurs-kinésithérapeutes, etc.) ainsi que SOS Médecins avec une permanence des soins (7 jours sur 7 et 24 heures sur 24)[136].

Parallèlement au CHU, il existe trois cliniques privées importantes, issues du regroupement d'anciennes cliniques réparties dans la ville. Ces établissements de soins et d'hospitalisation médicale, chirurgicale et obstétricale se sont réunis pour créer un pôle hospitalier privé dans le quartier de la Vallée des Vignes, au sud de la ville.

  • Polyclinique de Picardie, 43 rue Alexandre Dumas,
  • Clinique de l'Europe, 5 allée des Pays-Bas,
  • Groupe Santé Victor Pauchet, 2 avenue Irlande.

La ville est également dotée d'équipements d'excellence tels que SimUSanté, plus grand centre polyvalent de simulation en santé en Europe.

Le CHU d'Amiens figure à la 11e place dans le palmarès 2013 des hôpitaux et cliniques du magazine Le Point[137]. Dans ce classement, le CHU se distingue dans la chirurgie de la cheville (3e), la prothèse de hanche (5e), la chirurgie du pied (7e), la pédiatrie (14e). Dans ce même classement, le Groupe Santé Victor-Pauchet, doté d'un solide « pôle mère-enfant », obtient une 5e place au tableau des cliniques pour les cancers gynécologiques et une 8e place pour les cancers du sein.

En 2005, le CHU d'Amiens s'illustre internationalement grâce au professeur Bernard Devauchelle, natif de la ville, qui réalise avec son équipe la première greffe partielle de visage au monde[138].

Justice, sécurité, secours et défense[modifier | modifier le code]

Amiens est marquée par une forte tradition judiciaire avec la présence historique de sa cour d'appel, ainsi que de toutes les juridictions de premier et deuxième degré de l'ordre judiciaire. La cour d'appel d'Amiens a compétence sur les trois départements de la Somme, l'Aisne et l'Oise.

La ville dispose également d'une maison d'arrêt, en grande partie détruite durant la Seconde Guerre mondiale suite à des raids aériens lancés dans le cadre de l'Opération Jéricho puis reconstruite après-guerre et toujours en activité[139].

Plus récemment, Amiens est devenue le siège :

Le quartier Nord d'Amiens est classé depuis 2012 en zone de sécurité prioritaire, avec renforcement des effectifs de la police nationale. En effet, cette partie d'Amiens « souffre plus que d’autres d’une insécurité quotidienne et d’une délinquance enracinée »[141] et « connaît depuis quelques années une dégradation importante de ses conditions de sécurité »[141], ce qui a été identifié comme tel par le Ministère de l'Intérieur du Gouvernement Jean-Marc Ayrault, permettant ainsi à ce territoire de bénéficier de policiers supplémentaires.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

La population d'Amiens a connu une forte augmentation depuis le milieu du XIXe siècle : sa population a doublé entre 1850 et 1960, passant de 50 000 à 100 000 habitants, soit un gain de 50 000 habitants sur cette période de 110 ans, et en gagnant environ 30 000 autres depuis (sur 50 ans seulement cette fois).

Évolution démographique[modifier | modifier le code]


L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[142],[Note 4].

En 2021, la commune comptait 133 625 habitants[Note 5], en augmentation de 0,57 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
40 00041 27939 85341 10745 00146 12947 11749 59152 149
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
56 58758 78061 06363 74766 89674 17080 28883 65488 731
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
90 75890 92093 20792 78091 57690 21193 77384 76192 506
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
105 433117 888131 476131 332131 872135 501136 105133 327133 755
2021 - - - - - - - -
133 625--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[87] puis Insee à partir de 2006[143].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

La population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 45,8 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (36,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 19,9 % la même année, alors qu'il est de 26,5 % au niveau départemental.

En 2020, la commune comptait 63 675 hommes pour 70 492 femmes, soit un taux de 52,54 % de femmes, supérieur au taux départemental (51,51 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

Pyramide des âges de la commune en 2020 en pourcentage[144]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ou +
1,5 
4,7 
75-89 ans
7,3 
11,4 
60-74 ans
13,8 
16 
45-59 ans
16,3 
18,9 
30-44 ans
17,6 
30,1 
15-29 ans
28,4 
18,3 
0-14 ans
15,1 
Pyramide des âges du département de la Somme en 2020 en pourcentage[145]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ou +
1,7 
6,4 
75-89 ans
9,2 
16,9 
60-74 ans
17,8 
19,9 
45-59 ans
19,1 
18,3 
30-44 ans
17,5 
19,4 
15-29 ans
18,1 
18,4 
0-14 ans
16,4 

Sports[modifier | modifier le code]

Récompensée, en 1969 puis en 1999[146], comme la ville la plus sportive de France par le magazine l'Équipe, la ville compte en 2015 plus de trois cents associations sportives et 25 000 licenciés sportifs[i] évoluant dans soixante-douze disciplines différentes[147].

La culture sportive locale est dominée par le football et les sports utilisant une crosse (principalement le hockey sur glace mais aussi roller hockey, hockey sur gazon et floorball). La ville d'Amiens possède l'un des meilleurs clubs d'athlétisme de France[réf. souhaitée], l'Amiens Université Club (AUC). Certains athlètes se sont illustrés au niveau international et européen comme Marie Collonvillé[148].

Toutefois, la ville se distingue, au gré des époques, en remportant des titres internationaux et nationaux dans plusieurs disciplines : natation, football américain, tennis de table, etc.

Le club de football de la ville se nomme Amiens Sporting Club, abrégé en « Amiens SC » ou « ASC » : il a évolué en Ligue 1 de 2017 à 2020 puis a été rétrogradé en ligue 2[149] à la suite de l'arrêt du championnat de Ligue 1 à la 28e journée.

Manifestations culturelles et festivités[modifier | modifier le code]

Tout au long de l'année, Amiens est le siège de nombreuses manifestations culturelles, traditionnelles ou économiques. La ville accueille notamment 4 festivals internationaux : le Festival international du film d'Amiens, les Rendez-Vous de la Bande Dessinée d'Amiens, le Festival Art, villes et paysage - Hortillonnages et le Festival international des arts de la rue.

Médias[modifier | modifier le code]

Presse écrite et magazines d'information[modifier | modifier le code]

Les principaux journaux amiénois sont :

  • Le Courrier picard, principal quotidien régional, fondé en 1944. Son siège social se situe au 5 boulevard du Port d'Aval (il tirait à 64 587 exemplaires en 2013)[158] ;
  • Fakir, journal indépendant, fondé à Amiens en 1999 par François Ruffin[159].

Depuis le [160], la communauté d'agglomération Amiens Métropole distribue gratuitement un hebdomadaire d'information locale : le JDA (Journal des Amiénois). Cette publication qui paraît chaque mercredi est distribuée dans tous les foyers du territoire métropolitain et mise à disposition dans les lieux publics (tire à environ 95 000 exemplaires[160]) ainsi que sur le site internet de la ville dans sa version numérique. Au fil du temps, le journal a évolué, passant par différentes formules. Réalisée par la direction de la communication d'Amiens Métropole, la formule la plus récente date du [160]. En complément du JDA qui s'attache à l'information sur l'ensemble du territoire de l'agglomération, la ville a également publié des mensuels d'information spécifiques à la ville qui n'existent plus à ce jour : Amiensville puis Amiens Forum[160] (d' à pour ce dernier).

Les Amiénois ont, entre autres sources d'information sur leur territoire, la publication mensuelle du conseil départemental de la Somme, Vivre en Somme. Depuis 2006, le comité régional de tourisme de Picardie publie tous les six mois Esprit de Picardie, un magazine touristique sur le territoire picard.

De à , le conseil régional de Picardie siégeant à Amiens a également édité un magazine mensuel, Agir en Picardie (174 numéros). Depuis , Hauts-de-France, le journal de notre Région, mensuel édité par le conseil régional des Hauts-de-France lui succède.

Plusieurs revues et magazines spécialisés sont également distribués gratuitement dans les lieux publics : L'Audacieux Magazine (magazine tendances et art de vivre), Bon Temps (revue culturelle trimestrielle), L'Écho des Amphis (mensuel d'information étudiant), Entreprises 80 (mensuel de la chambre de commerce et d'industrie d'Amiens-Picardie), Night Clubbing Magazine (magazine de la vie nocturne à Amiens), Picardie la Gazette (hebdomadaire économique), Stemp Magazine Amiens (magazine culturel), Style & Co Amiens (magazine déco, tendances et art de vivre).

Audiovisuel[modifier | modifier le code]

Chaînes TV[modifier | modifier le code]
Siège de France 3 Picardie.

Depuis le , la chaîne France 3 émet un décrochage local qui propose les journaux télévisés de France 3 Picardie[161]. Son siège se situe rue Roger-Martin-du Gard, au nord de la ville.

Depuis le , Wéo Picardie, chaîne de télévision généraliste locale, émet depuis le siège du Courrier picard à destination des habitants des départements de l'Aisne, de l'Oise et de la Somme.

La ville compte également une chaîne locale, Canal Nord, créée au milieu des années 1980 dans les quartiers nord, aujourd'hui étendue à toute la ville via le réseau SFR[162] (anciennement Wibox)[163].

Entre 2009 à 2011, Amiens possédait une Web TV locale, TV Amiens.

Radios locales[modifier | modifier le code]

La plupart des radios nationales diffusent leurs programmes dans l'agglomération amiénoise. On peut rajouter à celles-ci une présence de radios locales :

Les radios de la DAB+[modifier | modifier le code]

Le l'ARCOM a autorisé l'exploitation du réseau DAB+ sur Amiens sur 2 multiplex, « Amiens Étendu » et « Multiplex local »[165]

Deux autres multiplex (8B et 8C) sous le nom (multiplex métropolitains 1 & 2) sont mis en service début février 2024.

Télécommunications[modifier | modifier le code]

La ville d'Amiens est couverte :

Cultes[modifier | modifier le code]

Les Amiénois disposent de lieux de culte chrétien, musulman, israélite et bouddhique.

Catholicisme[modifier | modifier le code]

Représentation de saint Martin partageant son manteau avec un mendiant à Amiens. Détail du palais de justice d'Amiens.

La grande majorité des lieux de culte d'Amiens sont liés au culte catholique comme l'atteste la présence de la cathédrale Notre-Dame d'Amiens qui domine la ville depuis le XIIIe siècle. Bien avant la cathédrale gothique, existait à cet endroit une autre cathédrale construite au IVe siècle. Selon la tradition, la dépouille de saint Firmin, premier évêque et saint patron de la ville, y avait été transportée vers l'an 303. Les épisodes de la vie de saint Martin qui se déroulent à Amiens, où il aurait accompli son célèbre geste de charité en 334 et se serait fait baptiser en 354, attestent également la présence d'une communauté chrétienne dans la cité, dans la première moitié du IVe siècle. Entre 1096 et 1099, Pierre l'Ermite (appelé aussi Pierre d'Amiens) est le principal prédicateur de la première croisade qui permet aux chrétiens venus d'Occident de s'emparer de Jérusalem et d'y fonder de nombreuses communautés.

Étape du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle depuis le Moyen Âge, la cathédrale est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO sous le titre officiel de « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ». Notre-Dame d'Amiens est également une étape du pèlerinage du mont Saint-Michel menant à l'abbaye du Mont-Saint-Michel.

L'évêché, siège du diocèse d'Amiens, se trouve rue Saint-Fuscien ; la commune est structurée en sept paroisses, chacune centrée sur une ou plusieurs églises. Amiens accueille en outre plusieurs communautés religieuses comme l'ordre du Carmel ou les Petites sœurs des pauvres[173].

Édifices religieux catholiques[modifier | modifier le code]