André Bloch — Wikipédia

André Bloch
André Bloch vers 1909
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Jules André BlochVoir et modifier les données sur Wikidata
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André Bloch, né le à Wissembourg (Bas-Rhin) et mort le à Viry-Châtillon[1], est un compositeur français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Très tôt, il a rejoint le Conservatoire de Paris, où il fait ses études auprès d’Ernest Guiraud et de Jules Massenet[2]. Deuxième médaille de solfège en 1883, à l’âge de 10 ans, il obtient l’année suivante la première, puis un premier prix de piano en 1889, un premier prix d’harmonie en 1890. En 1892 il concourt pour le Prix de Rome et reçoit comme récompense le deuxième Second Prix avec la cantate Amadis, derrière Henri Büsser. Cependant, cette année-là, l’Académie des beaux-arts n’avait pas cru devoir attribuer de Grand Prix. L’année suivante, il décroche le Premier Grand Prix avec la cantate Antigone (Heugel), sur un texte de Fernand Beissier.

Il enseigne l’harmonie au Conservatoire à partir du 1er novembre 1927 où il reste jusqu'à son exclusion en décembre 1940 en raison des lois antisémites[3]. Il professe également à l’École des hautes études musicales, plus connue sous le nom de Conservatoire américain de Fontainebleau. Celle-ci, rappelons-le, était installée depuis 1921 dans l’aile Louis XV du château. Dirigée durant plusieurs décennies par des personnalités musicales reconnues : Francis Casadesus, Charles-Marie Widor, Maurice Ravel, Marcel Dupré, Robert Casadesus et Nadia Boulanger (1949), cette école est rapidement devenue un haut lieu de rencontres artistiques entre la France et les États-Unis. De nombreux autres élèves, parmi lesquels Fernand Oubradous, purent bénéficier de cours privés qu'il donne également. Son nom est aussi connu des jeunes écoliers, qui avant-guerre recevaient leurs premières notions de musique à l’aide de ses Cent leçons à l’usage des écoles primaires (Gras, 1934).

Cet ancien élève de Massenet, dont les œuvres ne sont plus guère jouées de nos jours, a pourtant écrit une musique élégante, parmi laquelle on relève des poèmes symphoniques orchestrés avec soin : Au Béguinage (extrait d'une suite intitulée Voyages) qui évoque la ville de Courtrai dans la paix du soir ; Kaa, le python du Livre de la Jungle de Rudyard Kipling, donné en première audition aux Concerts Colonne le , qui fait entendre, notamment, les glissandi de quatre octaves; L’Isle nostalgique (1945, Fougères), et une fort belle Suite palestinienne pour violoncelle et orchestre (1948), rhapsodie thématique en 4 épisodes. C’est sans doute d’ailleurs son plus gros succès dans ce domaine. Dans son Histoire de la Musique « l'aube du XXe siècle » (A. Collin 1958) René Dumesnil précise que le troisième épisode : Eli, Eli, « offre cette particularité de ne donner pour soutien au soliste que les contrebasses et la batterie ; sur cet accompagnement d'une saisissante simplicité, s'élève une douloureux chant du violoncelle, une plainte qui suffirait à elle seule à faire de cette suite un chef-d'œuvre, si les autres mouvements n'offraient, eux aussi, de bonnes raisons de les admirer. »

En dehors des œuvres déjà citées, on lui doit des opéras : Maïda (1909, Enoch) conte musical en quatre actes et cinq tableaux sur un poème de Charles Réty-Darcours, Une nuit de Noël (1922) qui est donnée à Liège et composée à Rome, un «conte bleu» Brocéliande, légende lyrique que l'Opéra présente le et qui est une partition riche de fantaisies, Guignol, « opéra-bouffe de cape et de trique » en trois actes, quatre tableaux et un prologue, paroles de Justin Godard et Henri Fabert (Heugel, 1939), donné à l’Opéra-Comique le , un ballet Feminaland (1904), un Concerto-ballet pour piano et orchestre (Fougères, 1947), Les Maisons de l’éternité, croquis d’orient pour violoncelle et orchestre (Gras, 1950), une Petite suite dominicale pour petit orchestre (Fougères), des pièces pour piano : Air à danser (Enoch), Thème varié, Andantino (Fougères), pour piano et flûte : Dans la palmeraie (Fougères), piano et clarinette : Denneriana(Gras, 1940), piano et basson : Fantaisie variée (Leduc, 1946), Goguenardises, et des mélodies et duos : Révélation pour deux voix a cappella, Mon père m’a donné un mari pour chant et piano (Fougères).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Registre journalier des inhumations au cimetière de Montmartre, vue 29/31, avec la mention marginale « Venant de Viry-Chatillon, mort le 7.8.1960 ».
  2. « Prix de Rome 1890-1899 », sur musimem.com (consulté le ).
  3. Anne Bongrain, Le Conservatoire national de musique et de déclamation, 1900-1930 : documents historiques et administratifs, Vrin, (ISBN 978-2-7116-2398-3 et 2-7116-2398-X, OCLC 773015941, lire en ligne), p. 311

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