Anglais canadien — Wikipédia

Anglais canadien
Pays Canada
Nombre de locuteurs 20,1 millions de locuteurs (en 2016)
Classification par famille
Codes de langue
IETF en-CA
Type langue vivante
Linguasphere 51-AAA-k

L’anglais canadien est la variante dialectale de l'anglais parlé au Canada. Il intègre des usages de l'anglais britannique, de l'anglais américain, du français canadien et de sa propre origine. Proprement dit, les linguistes peuvent diviser l'anglais parlé au Canada en plusieurs variétés.

Particularités[modifier | modifier le code]

Il existe des différences sur les manières de prononcer les voyelles et les diphtongues, et certains mots orthographiés avec un ‹ s › en anglais britannique le sont avec un ‹ z ›, comme aux États-Unis. Le vocabulaire évolue en fonction des besoins de la culture canadienne. Le canadianisme le plus facilement reconnu aux États-Unis est la prononciation du mot « about » (aʊ/oʊ).

Accent[modifier | modifier le code]

Il se distingue de l'accent américain par une élévation du son dans la voie buccale.

Le son or (e.g. origin, Florida, horrible, quarrel, warren, tomorrow, sorry, sorrow) se prononce davantage comme dans horse que dans start.

Orthographe[modifier | modifier le code]

L'orthographe est souvent britannique et se rapproche du français. Par exemple, les mots terminant en ‹ "er" › aux États-Unis conservent leur orthographe en ‹ "re" › au Canada (« centre », « theatre », « metre », « louvre », « mitre », « fibre », « litre », etc.). L'anglais canadien maintient la distinction entre les formes verbales et nominales dans les mots comme « license » (verbe) et « licence » (nom) et « practise » (verbe) et « practice » (nom). Par ailleurs, l’anglais canadien conserve le ‹ u › dans les mots comme « colour », « neighbour », « flavour », « favour », « saviour », « labour », « parlour », etc. À la différence des Américains, les Canadiens doublent les consonnes dans des mots comme «traveller», «counselling» et « jeweller ». Les Canadiens écrivent certains mots avec la terminaison ‹ "ue" › : « cheque », « catalogue », « analogue » etc. Les mots « offence » et « defence » ne s’écrivent pas avec un ‹ "s" › au Canada. Il est à noter que la couleur grise est « grey » et non pas « gray » au Canada. Les Canadiens ont rejeté la plupart des réformes linguistiques proposées par Noah Webster. Ils emploient toutefois l'orthographe employé aux États-Unis pour les mots tels que « organize » et « realize » (de préférence à « organise » et « realise »).

Vocabulaire[modifier | modifier le code]

En ce qui concerne la phonétique, la lettre ‹ Z › se prononce traditionnellement comme en français (zède) et non zi, comme aux États-Unis, mais cette dernière prononciation gagne du terrain. Il n’y a pas de distinction entre les voyelles dans « caught » et « cot ». Le mot « lieutenant » était jadis prononcé à la britannique, comme s’il était écrit « « leftenant » », mais la prononciation américaine « lootenant » est maintenant usuelle.

Les Canadiens utilisent le même vocabulaire que les Américains pour l’automobile « hood », « fender », « windshield », « trunk » et non « bonnet », « wing », « windscreen » et « boot » comme les Britanniques. Il faut faire attention avec le verbe « to table » dans son usage parlementaire. Au Canada, cela signifie proposer une loi, comme au Royaume-Uni, mais aux États-Unis, cela signifie mettre de côté pour être oublié.

Les Canadiens préfèrent le mot « railway » (Canadian National Railway) au mot « railroad ». Les réserves des premières nations sont des « reserves » et non des « reservations ». Dans les cours de justice canadiennes, il y a des « witness boxes » et non des « witness stands ».

Canada atlantique[modifier | modifier le code]

Dans les Maritimes (le Nouveau-Brunswick, la Nouvelle-Écosse et l'Île-du-Prince-Édouard), on peut dire qu'il y a un dialecte distinct, mais certains vont jusqu'à distinguer trois ou quatre dialectes, comme celui de l'île du Cap-Breton, pour la région. Il y a aussi certains dialectes du français acadien qui sont fortement influencés par l'anglais, comme le chiac, un mélange des deux langues. Enfin, l'anglais de Terre-Neuve est également reconnu.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Adams 2005] (en) Rob Colter Adams, Grammar to go : The portable A-Zed guide to Canadian usage, House of Anansi Press, , 213 p. (ISBN 978-0-88784-723-3)
  • [Bailey 1982] Richard W. Bailey, « The English language in Canada », dans Richard W. Bailey et Manfred Görlach, English as a World Language, Ann Arbor, MI, University of Michigan Press, , p. 134‒176
  • [Boberg 2004] Charles Boberg, « Canadian English », dans Bernd Kortmann et Edgar W. Schneider, A Handbook of varieties of English: the Americas and the Caribbean, Berlin, Mouton/de Gruyter, , p. 351‒365
  • [Boberg 2005] Charles Boberg, « The Canadian Shift in Montreal », Language Variation and Change, vol. 17, no 2,‎ , p. 133‒154 (lire en ligne)
  • [Boberg 2008-1] Charles Boberg, « Canadian English vocabulary: National and regional variants », Anglistik, vol. 19, no 2,‎ , p. 65‒79
  • [Boberg 2008-2] Charles Boberg, « Regional phonetic differentiation in Standard Canadian English », Journal of English Linguistics, vol. 36, no 2,‎ , p. 129‒154
  • [Boberg 2010] (en) Charles Boberg, The English Language in Canada : Status, History and Comparative Analysis, Cambridge, Cambridge University Press, , 292 p. (ISBN 978-0-521-87432-8, BNF 42268820)
  • [Boberg 2011] Charles Boberg, « Reshaping the vowel system: An index of phonetic innovation in Canadian English », Penn Working Papers in Linguistics, vol. 17, no 2 « Selected papers from NWAV 39 »,‎ , p. 20‒29 (lire en ligne)
  • [Boberg 2012] Charles Boberg, « Standard Canadian English », dans Raymond Hickey, Standards of English: Codified Varieties around the World, Cambridge, Cambridge University Press, , p. 159‒178
  • [Dodds de Wolf 2004] Gaelen Dodds de Wolf, The Survey of Vancouver English 1976-1984: A Sociolinguistic Study of Urban Canadian English, Kingston, Strathy Language Unit, Queen's University,
  • [Scargill Warkentyne 1972] M.H. Scargill et H.J. Warkentyne, « The Survey of Canadian English: A Report », The English Quarterly, vol. 5, no 3,‎ , p. 47‒104
  • [Scott 2010] Marian Scott, « That ‘aboat’ sums it up », The Gazette,‎ (lire en ligne)

Voir aussi[modifier | modifier le code]