Anne de Pisseleu — Wikipédia

Anne de Pisseleu
Anne de Pisseleu
Anne de Pisseleu, par Jean Clouet. Chantilly, musée Condé.
Titre de noblesse
Duchesse
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Père
Guillaume de Pisseleu, Seigneur d'Heilly (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Anne Sanguin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoint
Autres informations
Cheveux
Yeux
Blason

Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes, née vers la fin de l'année 1508, au château de Fontaine-Lavaganne (Picardie), et morte dans les premiers jours de [1], au château d'Heilly (Picardie), fut la favorite de Francois Ier, jusqu'à la mort du roi.

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Elle était issue de la famille Pisseleu d'Heilly, famille modeste mais de vieille noblesse picarde, fille d'Anne Sanguin (v.1479-v.1518), et de Guillaume de Pisseleu (v.1470-v.1526-29), châtelain d'Heilly ; nièce d'Antoine Sanguin de Meudon (1493-1559), cardinal, seigneur de Meudon qui lui légua le château qu'il y avait fait construire, les seigneuries de Meudon, Angervilliers et Bures ; petite-fille d'Antoine Sanguin co-seigneur de Livry. Elle figura tout d'abord comme fille d'honneur de Louise de Savoie, mère de François Ier, avant de devenir la maîtresse de ce dernier.

Favorite royale[modifier | modifier le code]

Elle avait dix-huit ans lorsque le roi fit sa connaissance, au retour de sa captivité madrilène[2]. Pour asseoir sa position à la cour, on lui fit épouser en 1532 un grand seigneur ruiné, Jean IV de Brosse, qui reçut le comté d'Étampes, que François Ier érigea en duché en 1536. Mlle d'Heilly devient ainsi duchesse d'Étampes.

En 1537, elle hérita de biens de son cousin germain[3] Antoine Dubois, évêque de Béziers. Elle donna à cette occasion une tapisserie brodée de fontaines et de prophètes à la cathédrale Saint-Nazaire de Béziers[4].

La duchesse, dont l'intelligence était louée par ses flatteurs pour qui elle s’avérait « la plus savante des belles et la plus belle des savantes », exerça une influence certaine sur le roi[5]. Favorable à la guerre contre Charles Quint, elle poussa en 1541 le roi à disgracier le connétable de Montmorency, à la politique duquel son parti était opposé, et en 1545, elle en fit de même envers l'artiste Benvenuto Cellini.

Le , elle obtint du roi les terres des Clayes.

Elle demeura la favorite en titre de François Ier qui lui fit construire un château à Angervilliers et le resta jusqu'à la mort du roi, le .

Disgrâce[modifier | modifier le code]

Corneille de Lyon, Anne de Pisseleu, duchesse d'Etampes (1535-1540)

À partir de 1539, la maladie de François Ier fit décroître son influence à la cour. Anne de Pisseleu s’était faite protestante alors que Diane de Poitiers, favorite du dauphin Henri, était ardente catholique. Avec sa sœur Madame de Canny, elle propagea la doctrine de Calvin se mêlant aux intrigues et pendant la guerre civile de 1576 reçut dans son château de Challuau les chefs protestants réunis en conférence.

Après la mort de François Ier, en 1547, elle tomba en disgrâce, comme nombre des personnages de son entourage, victime d'une large révolution de palais voulue par Henri II dans les premiers jours de son règne - les relations entre le nouveau roi, sa propre favorite Diane de Poitiers et l'ancienne favorite de son père étant difficiles depuis longtemps se dégradèrent encore après l'épisode du coup de Jarnac. Selon la tradition, Anne de Pisseleu restitua les bijoux offerts par François Ier. Ses relations suspectes avec Charles Quint, notamment par le biais de Nicolas de Bossut, seigneur de Longueval, lui valurent un procès et un bannissement.

Elle se retira sur ses terres auprès de son mari et après la mort de celui-ci, en 1564, elle résida au château d'Heilly où elle mourut dans la foi protestante, au début septembre 1580.

Littérature[modifier | modifier le code]

La duchesse d'Étampes est l'un des personnages du roman d'Alexandre Dumas, Ascanio ou l'Orfèvre du roi (1843).

Télévision[modifier | modifier le code]

Dans la série télévisée américaine The Serpent Queen (2022), elle est interprétée par Naomi Battrick (en).

Iconographie[modifier | modifier le code]

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

(Par ordre chronologique de parution)

  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Anne de Pisseleu » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)
  • Chroniques picardes : La dame d'Heilly - 1537. - [S.l.] : [s.n.] :[s.d. (19e siècle)], 16 p. L'article est signé : Théophile B**** (Bibliothèque de la SHAS)
  • E. Desgardins, Les Favorites du roi, Anne de Pisseleu, duchesse d'Étampes, et François Ier, Paris, H. Champion, 1904. (ASIN B001CB07VS)
  • Maurice Heim, François Ier et les femmes, Paris, 1956. (ASIN B0000DVJ0C)
  • (de) Sigrid Ruby, Mit Macht verbunden. Bilder der Favoritin im Frankreich der Renaissance, Freiburg i. Br., .
  • Potter, David, « Anne de Pisseleu (1508-1580). Duchesse d'Étampes, maîtresse et conseillère de François Ier », dans Cédric Michon (dir.), Les conseillers de François Ier, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011, p. 537-556.
  • Michon, Cédric, « Dans l'ombre de la duchesse d'Étampes », dans Id. (dir.), Les conseillers de François Ier, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011, p. 557-564.
  • Michon, Cédric, François Ier: les femmes, le pouvoir, la guerre, Paris, Belin, 2015.
  • Michon, Cédric, « François Ier s'est-il laissé gouverner par une putain ? », dans Id., François Ier, un roi entre deux mondes, Paris, Belin, 2018, p. 321-334.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. E. Desgardins, Anne de Pisseleu, Paris, Honoré Champion, 1904, p. 78.
  2. . La légende raconte que le monarque et Anne de Pisseleu se rencontraient à Villepreux, au pied d'un orme qui a donné son nom à un lieu de cette charmante ville des Yvelines : l'Orme à la Blonde.
  3. Pierre Andoque sénéchal de Béziers, Catalogue des Evesques de Béziers, Béziers, Jean Martel Imprimeur Béziers, , p138-139
  4. Histoire de la ville et des évêques de Béziers – E. Sabatier - 1854
  5. Arthur-Léon Imbert de Saint-Amand, Catherine de Médicis et ses contemporaines à la Cour de France. Les Femmes de la Cour des derniers Valois, Frédérique Patat, , p. 41

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]