Antère — Wikipédia

Antère
Image illustrative de l’article Antère
Portrait imaginaire de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (mosaïque du milieu du XIXe siècle)
Biographie
Naissance Grèce
Décès
Rome
Pape de l'Église catholique
Élection au pontificat
Fin du pontificat

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Antère ou Antéros (latin : Anterus[1]) est le 19e pape de l'Église catholique. Il fut évêque de Rome moins de deux mois, du 21 novembre 235 jusqu'à sa mort le 3 janvier 236[2].

Il est vénéré comme saint par l’Église catholique et par les Églises orthodoxes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Anterus est le fils de Romulus, né à Petilia[3] en Calabre, une ville de la Grande-Grèce, à identifier avec l'actuelle Strongoli. Selon le Liber pontificalis, il est d'origine grecque[4] ; son nom peut indiquer qu'il est un esclave affranchi[5].

On sait seulement avec certitude de lui qu'il règne une quarantaine de jours, et qu'il est enterré dans la célèbre « crypte papale » de la catacombe de Saint-Calixte à Rome[4].

On ne connaît ni sa vie ni son âge lorsqu'il accède au pontificat le , succèdant à Pontien qui, emprisonné en Sardaigne avec son grand rival l'antipape Hippolyte de Rome, vient d'abdiquer.

Il crée un évêque pour la ville de Fondi[4].

Le seul fait notable de ce bref pontificat est le rassemblement ordonné par Antère des actes des différents martyrs : il entreprend de recueillir officiellement les actes et les reliques des martyrs qu'il veut conserver en un seul lieu au sein de l'Église, appelé Scrinium, et qui peut être considéré comme l'ancêtre de la bibliothèque apostolique vaticane, mais tout a été brûlé par la suite par Dioclétien.

Il meurt le . Selon le Liber pontificalis et certains érudits, Antère a été martyrisé[4], parce qu'il a ordonné une plus grande rigueur dans la recherche des actes des martyrs, recueillis avec exactitude par les notaires nommés par le pape Clément de Rome[4]. Cette tradition semble très ancienne et tout à fait véridique ; néanmoins certains savants illustres, dont Louis-Sébastien Le Nain de Tillemont, soutiennent qu'elle n'est pas suffisamment prouvée par le simple fait d'être rapportée dans le Liber Pontificalis, compte tenu, entre autres, de sa date tardive de compilation. D'autres érudits croient qu'il est plus probable qu'il soit mort dans des circonstances peu dramatiques pendant les persécutions de l'empereur Maximin Ier le Thrace[5]. Le Catalogus Liberianus utilise la formule « il s'endormit » pour indiquer sa mort, formule utilisée pour les morts naturelles[6].

Sépulture[modifier | modifier le code]

Antère est enterré dans la crypte papale de la catacombe de Saint-Calixte, sur la voie Appienne[4] à Rome, bientôt rejoint par son prédécesseur Pontien. Le site de son sépulcre a été découvert par Giovanni Battista de Rossi en 1854, avec quelques restes brisés de l'épitaphe grecque gravés sur l'étroite dalle oblongue qui fermait sa tombe[2], indication à la fois de son origine probable et de l'usage général du grec dans l'église de Rome de cette époque[7] ; seul le terme grec pour « évêque » était lisible[8].

En 1611, ses reliques sont transférées à Giaveno, comme cadeau du frère Giovanni Battista Cavagno de Novara à Don Vincenzo Claretta de Giaveno[9]. Ses cendres avaient été transportées dans l'Église San Silvestro al Quirinale du Champ de Mars (Rome) et furent découvertes le 17 novembre 1595, lorsque le pape Clément VIII reconstruisit cette église[4].

Culte[modifier | modifier le code]

Le pape Antérus est commémoré dans l'Église catholique le 3 janvier[10] et dans l' Église orthodoxe russe le 18 août[11].

Références[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Administration Pontificale de la Basilique Patriarcale Saint-Paul, Les Papes, vingt siècles d'histoire, Librairie Editrice Vaticane, , 160 p. (ISBN 88-209-7320-0).
  • Michel Christol, q.v., Dictionnaire historique de la papauté, s. dir. Philippe Levillain, Fayard, Paris, 2003 (ISBN 2-213-61857-7).
  • (it) P.G. Gallizia, Vita di S. Antero papa, e martire, protettore di Giaveno, Gianfrancesco Mairesse, .
  • (en) Philippe Levillain et John W.O'Malley, The Papacy : An Encyclopedia, London, Routledge, , 63, 557 (ISBN 978-0-415-92230-2, lire en ligne Inscription nécessaire).
  • (en) =Orazio Marucchi, Manual of Christian Archeology 1935, Kessinger Publishing, (ISBN 978-0-7661-4247-3, lire en ligne).
  • (it) Silvia Koci Montanari, Le chiese papali a Roma : sulle tracce dei sepolcri dei Papi, Libreria Editrice Vaticana,  2000.
  • (en) Artaud de Montor, The Lives and Times of the Popes : Including the Complete Gallery of Portraits of the Pontiffs Reproduced from Effigies Pontificum Romanorum Dominici Basae : Being a Series of Volumes Giving the History of the World During the Christian Era, New York, The Catholic Publication Society of America, (OCLC 7533337, lire en ligne)
  • J. Moreau, La persécution du christianisme dans l'Empire romain, PUF, 1956, p. 89–91.
  • (en) Thomas Shahan, « Pope St. Anterus », dans Charles Herbermann, Catholic Encyclopedia, vol. 1, New York, Robert Appleton Company, .
  • Parole et Prière numéro 67 de

Liens externes[modifier | modifier le code]