Antiroman — Wikipédia

Jean-Paul Sartre est le créateur du terme « antiroman »

Le terme antiroman désigne toute forme de création de littérature expérimentale qui évite les conventions familières du roman traditionnel.

Origine du terme[modifier | modifier le code]

Le terme est introduit dans le discours littéraire moderne par le philosophe et critique Jean-Paul Sartre dans son introduction au Portrait d’un inconnu de Nathalie Sarraute paru en 1948[1]. Cependant, le terme « anti-roman » est déjà employé par Charles Sorel en 1633 pour décrire la nature parodique de sa fiction en prose Le Berger extravagant[2],[3].

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

En général, l'antiroman fragmente et déforme l'expérience de ses personnages, présente les événements en dehors de l'ordre chronologique et tente de perturber l'idée de personnages ayant des personnalités unifiées et stables.

Histoire[modifier | modifier le code]

Bien que le terme soit le plus souvent appliqué au « nouveau roman » français des années 1940, 1950 et 1960, des traits similaires peuvent être trouvés beaucoup plus tôt dans l'histoire littéraire. La Vie et opinions de Tristram Shandy, gentilhomme de Laurence Sterne, roman apparemment autobiographique, fait de nombreuses digressions et rejette la chronologie linéaire dès les remerciements et la relation de la naissance du personnage mentionné dans le titre[1]. Dans la littérature française, Jacques le fataliste et son maître de Diderot constitue un bon exemple d'antiroman.

Aron Kibédi Varga suggère que tout roman commence en fait comme un antiroman, puisque les premiers romans comme Don Quichotte subvertissent leur forme, même s'ils construisent la forme du roman[2].

Exemples[modifier | modifier le code]

Parmi les romans qui relèvent de l’appellation antiroman :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Pierre-Olivier Brodeur, « Pourquoi l’antiroman ? », French Studies Bulletin, n° 32, été 2011, p. 28-31 (lire en ligne).
  • Ugo Dionne, « Le paradoxe d’Hercule ou comment le roman vient aux antiromanciers », Études françaises, vol. 42, n° 1, 2006, p. 141-167 (lire en ligne).
  • Ugo Dionne et Francis Gingras, « L’usure originelle du roman. Roman et antiroman du Moyen Âge à la Révolution », Études françaises, vol. 42, n° 1, 2006, p. 5-12 (lire en ligne).
  • Aron Kibédi Varga, « Le roman est un anti-roman », Littératures, n° 48, décembre 1982, p. 4-20 (avec une bibliographie, p. 19-20) (lire en ligne).
  • Daniel Sangsue, Le Récit excentrique. Gautier, De Maistre, Nerval, Nodier, Corti, 1987, 442 p.

Article connexe[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d "New Novel." Encyclopædia Britannica. Encyclopædia Britannica Online Academic Edition. Encyclopædia Britannica Inc., 2012. Web. 31 Aug. 2012.
  2. a et b Dionne U, Gingras F. L'USURE ORIGINELLE DU ROMAN: ROMAN ET ANTIROMAN DU MOYEN AGE A LA REVOLUTION. (French). Études Françaises. April 2006;42(1):5-12. Consulté le 31 août 2012.
  3. Hodgson R. "The Parody of Traditional Narrative Structures in the French Anti-Novel from Charles Sorel to Diderot". Neophilologus. July 1982;66(3):340-348. Consulté le 31 août 2012.

Source de la traduction[modifier | modifier le code]

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