Aqueduc de la Brévenne — Wikipédia

Aqueduc de la Brévenne
Image illustrative de l’article Aqueduc de la Brévenne
Rampant et réservoir de fuite du siphon des Massues à Tassin-la-Demi-Lune
Localisation
Pays Drapeau de la France France
Lieu Rhône
Type Aqueduc
Coordonnées 45° 45′ 39″ nord, 4° 47′ 08″ est
Géolocalisation sur la carte : métropole de Lyon
(Voir situation sur carte : métropole de Lyon)
Aqueduc de la Brévenne
Aqueduc de la Brévenne

L'aqueduc de la Brévenne est un des aqueducs antiques de Lyon desservant la ville antique de Lugdunum. Troisième aqueduc lyonnais construit, il mesurait 70 km de longueur, et arrivait au quartier de Fourvière dans l'actuel 5e arrondissement de Lyon. Il doit son nom à la rivière dans le bassin-versant de laquelle il s'alimentait, la Brévenne.

Historique[modifier | modifier le code]

L'aqueduc de la Brévenne fut construit sous le règne de l'empereur romain Claude[1].

Une analyse archéomagnétique par prélèvement de carottages dans les briques de la construction, effectuée dans le cadre d'une intervention de suivi archéologique réalisée sur le rampant des Massues entre août et décembre 2016, a fourni un intervalle de datation de 23 av. J.-C. à 88 apr. J.-C.[2].

Tracé[modifier | modifier le code]

Profil altimétrique de la partie haute de l'aqueduc de la Brévenne ; on y remarque en particulier les deux zones de chutes et le premier siphon.

Le premier captage de l'aqueduc est situé assez haut en altitude (600 mètres environ), sur la commune d'Aveize[3]. L'aqueduc est donc situé sur le revers des monts du Lyonnais, qu'il doit contourner par le nord pour rejoindre la vallée de la Saône où est situé Lyon[4].

Techniques mises en œuvre[modifier | modifier le code]

Siphon[modifier | modifier le code]

Chutes[modifier | modifier le code]

La pente moyenne idéale était située autour de 1,5 mm/m, c'est-à-dire 1,5 . Au-delà, la vitesse de l'eau risquait d'excéder 1 m/s et de détériorer par son action érosive le tunnel. Or l'aqueduc de la Brévenne partait d'une altitude assez élevée ; sa pente moyenne était de 5 [5]. Il était donc indispensable aux Romains de casser cette pente. La solution retenue fut de construire de courts biefs horizontaux ou de très faible pente, séparés par des chutes pratiquées dans des puits. Ces chutes mesuraient environ 2,3 mètres à 2,5 mètres. Souvent, de nombreuses chutes, constituant un véritable escalier hydraulique, se succédaient comme à Chevinay, où l'eau descend de 87 mètres en seulement 300 mètres de distance[5].

Débit[modifier | modifier le code]

Camille Germain de Montauzan estime que son débit était le plus important des quatre ouvrages alimentant Lyon (28 000 m3 par jour, soit 324 L/s)[6], ce qui est aujourd'hui considéré comme le débit théorique de l'aqueduc. Toutefois, Jean Burdy est plus réservé et ne concède à l'ouvrage qu'un débit de 10 000 m3 par jour (115 L/s) à cet ouvrage[7].

Images[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Camille Germain de Montauzan 1908, « Chapitre II — § III. — De Tibère aux Flaviens. Troisième aqueduc sous Claude. », p. 26 & 27.
  2. François Eschbach, « Nouvelles données sur le monument des Massues à Lyon/Tassin-la-Demi-Lune : Datation », L'Araire, Messimy, L'Araire, no 190,‎ , p. 21.
  3. Camille Germain de Montauzan 1908, « Chapitre II — § IV. — Tracé de l’aqueduc de La Brévenne. », p. 84.
  4. Carte générale de l'aqueduc de la Brévenne, consulté le 22 mai 2023
  5. a et b Jean Burdy 2008, « Les chutes », p. 75.
  6. Camille Germain de Montauzan 1908, « Chapitre V - § II. - Mesure du débit et de la distribution », p. 345.
  7. Jean Burdy 2008, « Les aqueducs de Lugdunum », p. 33.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Ouvrage collectif, Les aqueducs romains de Lyon, L’Araire, Lyon, 1988
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Jean Burdy, Les aqueducs romains de Lyon, Lyon, L'Araire, , 136 p. (ISBN 978-2-7297-0683-8)
  • Document utilisé pour la rédaction de l’article Camille Germain de Montauzan, Les aqueducs romains de Lyon : Étude comparée d'archéologie romaine. Thèse de doctorat, Paris, Ernest Leroux Éditeur, , 496 p. (ASIN B001C94UG8, lire en ligne)
  • Sextus Julius Frontinus, De Aquis urbis Romœ, Rome, , 130 p. (lire en ligne), p. 129
  • Stéphane Ardouin, Nouvelles découvertes sur l'aqueduc de la Brévenne, dans Archéologia n°539, , p. 18.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]