Arbeitsdorf — Wikipédia

Le SS-Obersturmbannführer Martin Gottfried Weiss, commandant des camps de Neuengamme et d'Arbeitsdorf, puis de Dachau, peu après son arrestation le 29 avril 1945.

Arbeitsdorf (en allemand, « le village du travail ») est un camp de concentration créé par les nazis en 1942.

Histoire du camp[modifier | modifier le code]

En février 1933, soit à peine un mois après son accession au pouvoir, Adolf Hitler annonce vouloir transformer l'industrie de l'automobile afin d'en faire l'un des fers de lance de sa politique et indirectement, de sa propagande. À cette époque, Ferdinand Porsche concevait dans son bureau d'étude un prototype de voiture destinée à pouvoir être produite en grande quantité pour un prix permettant de la mettre à la portée de tous les Allemands. Il obtient une rencontre avec Hitler pour lui proposer son projet. Celui-ci, séduit, persuade alors les décisionnaires de la RDA, nom du syndicat allemand de la construction automobile, de signer un contrat avec Porsche pour la réalisation de cette nouvelle voiture, financée par l'État. Ce véhicule, appelé à l'origine KDF-Wagen (la voiture de la « force par la joie », « Kraft durch Freude »), devient ultérieurement la première Volkswagen, la Coccinelle.

Avec l'accord de Hitler, Ferdinand Porsche et Albert Speer, architecte en chef du Parti, mettent sur pied une ville-usine à Fallersleben, une petite ville située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Brunswick. À peine achevée, la guerre éclate et cette usine est réaffectée à la production militaire. En 1942, Porsche et Speer, devenu ministre de l'armement, étudient la possibilité de faire appel aux prisonniers des camps de concentration pour développer la production des véhicules militaires.

Aussi, le , un nouveau camp de concentration est ouvert, avec 800 détenus provenant du camp de concentration de Neuengamme, en accordant aux arrivants une alimentation meilleure que celle qui était la leur dans leur camp d'origine[1]. Le commandement conjoint des deux camps est confié à Martin Gottfried Weiss, qui commande à l'époque le camp de Neuengamme. Le , des détenus arrivent du camp de Sachsenhausen, suivis le par d'autres provenant de celui de Buchenwald. À la mi-, le commandant du camp d'Arbeitsdorf devient Wilhelm Schitli, l'ancien Schutzhaft de Neuengamme[1].

Le , six mois après l'ouverture du camp, la production des véhicules est arrêtée et le camp fermé. Six prisonniers au moins étaient morts à Arbeitsdorf, officiellement pour cause de suicide, de crise cardiaque ou d'accident[1].

Le Kommando francophone[modifier | modifier le code]

Au moi de mai 1944 un kommando de 750 déportés dont 400 français et de nombreux belges est formé au camp de concentration de Neuengamme. Il est destiné à travailler pour le compte des Usines Hermann Göring ou Stadt de Wagen. Ce Kommando est chargé de construire des baraques pour loger des travailleurs étrangers qui travaillent à la construction de matériel pour l'armée allemande : Voitures, Kuggelwaggen, Voitures amphibies, chars légers, V2); Parmi les SS du camp se trouvait un SS particulièrement sauvage :

L'Obersharfuhrer Callessen dit « Peau de Vache » en raison de sa brutalité et de sa cruauté fut responsables de la mort de plusieurs déportés qu'il tua de sa propre main. Arrêté par les Danois, il fut confronté à des survivants, jugé en 1946, condamné à mort et pendu.

Références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]