Architecture Boomtown — Wikipédia

L'hôtel Nickel Range à Rouyn-Noranda

L’architecture Boomtown est un type d’architecture populaire que l’on retrouve dans plusieurs régions en Acadie et au Québec depuis la fin du xixe siècle.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot Boomtown fait référence aux villes champignons du temps de la conquête de l’Ouest américain. Elles sont surnommées ainsi en raison d’un développement urbain rapide suite à l’arrivée d’un secteur économique comme l’ouverture d’une mine d’or. Pour y différencier un bâtiment domestique à celui d’usage commercial, les propriétaires posaient de fausses façades de bois sur des bâtiments en bois rond et l’alignement de ces façades venait créer une rue principale[1]. Ces bâtiments sont nommés des Western False-Front (Fausses façade western). Dans la culture populaire, on reconnaît ces bâtiments grâce à leur apparition récurrente dans les films Western.

Au Québec, on utilise la terminologie Boomtown pour les bâtiments rappelant le langage visuel de Western false front architecture (en).

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

L'architecture Boomtown se retrouve sur les rues principales, en bordure de route. Il avait, dans la majorité des cas, une fonction commerciale et domestique soit par une division bipartite permettant un magasin au rez-de-chaussée et des logements à l’étage. Il est associé à la tradition constructive en bois. Sa charpente à claire-voie issue de l’industrialisation le témoigne[2].

Comme il s’agit d’un type d’architecture vernaculaire, les bâtiments Boomtown se déclinent de différentes manières. Toutefois, il est possible de soulever des caractéristiques communes à ce style :

  • La façade avant est surmontée d’un parapet dépassant le toit et ce dernier est orné d’une corniche.
  • Le toit est à double versant à faible pente ou en apprentis.
  • Le bâtiment est généralement composé de 1 ou 2 étages sur un plan de sol rectangulaire ou carré.
  • Il y a régulièrement une galerie de bois à l’étage.
  • Sa méthode constructive est généralement la charpente à claire-voie (balloon framing)
  • Bien qu’il soit souvent dépouillé d’ornement, certains possèdent des ornementations westerns comme les fenêtres d'œil de bœuf ou encore des ornementations victoriennes témoignant de son éclectisme vernaculaire.
  • Son revêtement peut être de brique, de planche à clin ou encore d’amiante

Patrimoine[modifier | modifier le code]

Depuis 2021, les municipalités régionales de comté sont dans l’obligation de rédiger des inventaires de patrimoine bâti en raison de la loi n.69 du ministère de la Culture et des Communications (Loi modifiant la Loi sur le patrimoine culturel et d’autres dispositions législatives[3].)

Le genre Boomtown fait partie d’un type de patrimoine immobilier mis en valeur dans ces récents inventaires. Il est considéré comme un des exemples résultant de l’influence américaine sur le paysage bâti québécois[4]. Il est aussi un témoin historique de l’industrialisation québécoise où de nouvelles méthodes de construction sont mises de l’avant pour répondre à l’augmentation de la population.

La Maison Adrienne-Lemieux à Saint-Éphrem-de-Beauce

La Maison Philippe-Verrette classée par le ministère des Cultures et des Communications[5] et la Maison Adrienne-Lemieux[6] citée par la municipalité de Saint-Éphrem-de-Beauce sont deux exemples de bâtiments Boomtown faisant partie de registres patrimoniaux.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Kingston Wm. Heath, « False-Front Architecture on Montana's Urban Frontier », Perspectives in Vernacular Architecture, vol. 3,‎ , p. 199–213 (ISSN 0887-9885, DOI 10.2307/3514305, lire en ligne, consulté le )
  2. Michel Lessard, Encyclopédie de la maison québécoise : 3 siècles d'habitations, Les Éditions de l'Homme, , 727 p. (ISBN 9780775903256), p. 422-424
  3. Affaire municipales et Habitation, « Loi modifiant la Loi sur le patrimoine culturel et d’autres dispositions législatives », sur Muni express n.13, (consulté le )
  4. « Vernaculaire industriel - Boomtown », sur www.ville.quebec.qc.ca (consulté le )
  5. Ministère de la Culture et des Communications, « Maison Philippe-Verrette », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le )
  6. Ministère de la Culture et des Communications, « Maison Adrienne-Lemieux », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]