Arthur Adamov — Wikipédia

Arthur Adamov
Biographie
Naissance
Décès
(à 61 ans)
Paris (France)Voir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Артур Адамян ou Արթյուր ԱդամովVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
à partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Jacqueline Autrusseau (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Mouvement
Genre artistique
Archives conservées par
Prononciation

Arthur Adamov est un écrivain, traducteur et auteur dramatique français d'origine russo-arménienne, né Artour Adamyan le à Kislovodsk dans le Caucase et mort le à Paris 5e[1] des suites d'une surdose de barbituriques.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il naît dans une riche famille d'origine arménienne. Le petit Arthur n'a que 4 ans quand ses parents quittent la Russie en 1914 pour l'Allemagne, puis Genève et Mayence. La famille subit un important revers de fortune en 1917 pendant la révolution d'Octobre. Joueur obsessionnel, le père se suicidera en 1933 après avoir perdu le reste de ses biens au jeu.

Comme de nombreux Russes fortunés de l'époque, le jeune Arthur est élevé en français. Il fait ses études en Suisse et en Allemagne. Dès 1924, il s'installe à Paris où il fréquente les milieux surréalistes et participe à la publication de la revue Discontinuité. Il écrit à cette époque sa toute première pièce, Mort chaude.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie à Marseille, mais est arrêté, puis détenu pendant six mois au camp de concentration d'Argelès-sur-Mer pour propos hostiles à l'égard du régime de Vichy.

La guerre d'Algérie pendant la seconde moitié des années 1950 radicalise l'écrivain qui, dans « les années 60, adhère au communisme, puis - après 1968 - à divers courants d'extrême-gauche. »[2]. En 1960, il signe le Manifeste des 121, déclaration sur le « droit à l'insoumission » dans le contexte de la guerre d'Algérie. En 1964, pendant un cycle de conférences données aux États-Unis sur la littérature française et le théâtre moderne, il prend part à des manifestations contre la guerre du Viêt Nam. Au cours de cette période, en parallèle à l'écriture de ses pièces de théâtre, il signe plusieurs traductions de grands classiques romanesques et théâtraux russes, allemands et suédois. Mais de graves ennuis financiers, causés par des problèmes fiscaux, le font sombrer peu à peu dans l'alcoolisme.

Le théâtre d'Adamov, d'abord influencé par le surréalisme, se rattache au courant du théâtre de l'absurde. Subissant ensuite l'influence de Brecht, il écrit des œuvres ouvertement « politisées » à partir du milieu des années 1950 avec ses pièces Le Ping-Pong, qui dénonce les vaines illusions que fait miroiter l'argent symbolisé par une machine à sous dans un café, et Paolo Paoli, qui fait le procès de la petite-bourgeoisie. Dans ses dernières œuvres Adamov mêle l'intime et le politique.

Il est inhumé au cimetière parisien d'Ivry (44e division)[3].

Sa femme, Jacqueline Autrusseau, était une journaliste et psychanalyste française (née le à Saint-Jean-de-Daye et morte le à Villejuif). Elle fut secrétaire de rédaction de la revue de l'Institut français de psychanalyse.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Textes autobiographiques[modifier | modifier le code]

  • L'Aveu (1946)
  • L'Homme et l'Enfant (1968)
  • Je... ils... (1969)

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Mort chaude (vers 1926)
  • La Parodie (1947)
  • L'Invasion (1949)
  • La Grande et la Petite Manœuvre (1950)
  • Le Désordre (1951), pièce radiophonique
  • Comme nous avons été (1951)
  • Le Sens de la marche (1951)
  • Tous contre tous (1952)
  • Le Professeur Taranne (1953)
  • Les Retrouvailles (1953)
  • Le Ping-Pong (1955)
  • Paolo Paoli (1957)
  • En fiacre (1959), pièce radiophonique
  • Les Âmes mortes (1960), adaptation scénique du roman de Nicolas Gogol
  • Le Printemps 71 (1961)
  • La Politique des restes (1962)
  • Le Temps vivant (1963), pièce radiophonique
  • Finita la commedia (1964), pièce radiophonique
  • La Sainte Europe (1965)
  • M. le Modéré (1967)
  • Off Limits (1968)
  • Si l'été revenait (1970)

Autres publications[modifier | modifier le code]

  • L'Heure nouvelle (1946)
  • La Commune de Paris, - (1959), anthologie de textes
  • Ici et maintenant (1964)
  • Artaud vivant (1980), publication posthume
  • Strindberg (1982), publication posthume
  • L'Autre (1985), recueil de notes posthume

Traductions (liste partielle)[modifier | modifier le code]

Premières productions des pièces[modifier | modifier le code]

Études[modifier | modifier le code]

  • Propos d'Arthur Adamov recueillis par André Laude, « Arthur Adamov : “Je n'ai rien contre l'esthétique, la beauté formelle, seulement, je veux qu'elle serve” », Téléciné, no 142, Paris, Fédération des Loisirs et Culture Cinématographique (FLECC), , p. 28-29 (ISSN 0049-3287).
  • « L'Expérience du gouffre », par Arthur Adamov, in Max Chaleil (dir.), Entretiens – Roger Vailland, Rodez, éd. Subervie, 1970.
  • La Nouvelle Critique, numéro spécial Arthur Adamov, août-.
  • Lectures d'Adamov. Actes du colloque international Würzburg 1981, édités par Robert Abirached, Ernstpeter Ruhe et Richard Schwaderer, Tübingen, Gunter Narr Verlag / Paris, éd. J.-M. Place, 1983.
  • Samia Assad Chahine, Regards sur le théâtre d’Arthur Adamov, Paris, éd. A.G. Nizet, 1981.
  • Jacqueline Adamov, « Censure et représentation dans le théâtre d’Arthur Adamov », in P. Vernois (textes recueillis et présentés par), L’onirisme et l’insolite dans le théâtre français contemporain. Actes du colloque de Strasbourg, Paris, éd. Klincksieck, 1974.
  • Jacquie Adamov, « L sans personne », in Théâtre/Public, n° 173, 2004.
  • Roland Barthes, sur Le Ping-Pong, in Mythologies.

Bernadette Bost, « Les répétitions-variations ou l’impossible même dans “Si l’été revenait” d’Arthur Adamov », in B. Bost, J.-F. Louette et B. Vibert (contributions réunies par), Impossibles théâtres. XIXeXXe siècles, Chambéry, éd. Comp’Act (« L’Acte même »), 2005.

  • René Gaudy, Arthur Adamov, Paris, éd. Stock, coll. « Théâtre ouvert », 1971.
  • René Gaudy, « Révélation sur la mort de A.A. », revue Frictions, 2014.
  • Marie-Claude Hubert, Langage et corps fantasmé dans le théâtre des années cinquante : Ionesco, Beckett, Adamov, Paris, éd. Librairie José Corti, 1987.
  • Marie-Claude Hubert, « La Grande et la Petite Manœuvre ou la “révolution trahie” », in Jeanyves Gérin (dir.), Fiction et engagement politique : la représentation du parti et du militant dans le roman et le théâtre du XXe siècle, Paris, éd. Presses Sorbonne nouvelle, 2008.
  • Emmanuel Jacquart, Le Théâtre de dérision : Beckett, Ionesco, Adamov, Paris, éd. Gallimard, coll. « Tel », 1998.
  • Alexandra Marié, « Adamov rêvé par Planchon. A.A. Théâtres d'Arthur Adamov ou la réhabilitation des fantômes », in Brigitte Ferrato-Combe et Agathe Salha (textes réunis par), Recherches & Travaux : Fictions biographiques et arts visuels XIXeXXIe siècles, no 68, 2006, Ellug / Revues (Éditions littéraires et linguistiques de l'université de Grenoble).
  • Pierre Mélèse, Arthur Adamov, Paris, éd. Seghers, coll. « Théâtre de tous les temps », 1973.
  • Olivier Neveux, « La Mélancolie d’État : Si l’été revenait. Persistance politique du théâtre d’Arthur Adamov », in Journées de l'action culturelle. Œuvre ultime, Strasbourg, Université Marc-Bloch, 2005.
  • Maurice Regnaut, Sur (Adamov, Artaud, Brecht, Genet, Gorki, Racine, Weiss), Paris, éd. P. J. Oswald, 1975.
  • Jean-Pierre Sarrazac, « Adamov devant Strindberg : la dramaturgie de l’aveu », Théâtres du moi, théâtres du monde, Rouen, éd. Médianes, coll. « Villégiatures / Essais », 1995.
  • Revue Europe, .
  • Nathalie Lempereur, Arthur Adamov, ici et maintenant – Exil, théâtre et politique, préface de Pascal Ory, Paris, Ėditions de la Sorbonne, coll. « Histoire contemporaine », 2020.
  • Gilles Ortlieb, Un dénuement, Arthur Adamov, Paris, éd. Fario, 2019.
Plaque de la rue Arthur-Adamov.

Hommages[modifier | modifier le code]

  • Artaud a peint un portrait d'Adamov (exposition « Mélancolie », Grand Palais, Paris, 13 octobre 2005 - 16 janvier 2006).
  • Alexandre Garbell a peint un portrait d'Arthur Adamov[4].
  • Une vie, une œuvre : Arthur Adamov au centre de l'arène, France Culture, .
  • Une rue lui est dédiée dans la ville de Champigny-sur-Marne (Val-de-Marne).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 5e, n° 180, vue 24/31.
  2. Le Nouveau Dictionnaire des auteurs, p. 15.
  3. « Cimetière parisien d'Ivry - Paris.fr », sur paris.fr via Internet Archive (consulté le ).
  4. Tableau reproduit dans la revue L'Heure nouvelle, n° 1, 1945.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Paul de Roux (dir.), Le Nouveau Dictionnaire des auteurs, vol. I, Paris, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », , p. 15 (notice Arthur Adamov).

Liens externes[modifier | modifier le code]