Arthur Seyss-Inquart — Wikipédia

Arthur Seyss-Inquart
Illustration.
Fonctions
Ministre des Affaires étrangères du Reich

(2 jours)
Chancelier Joseph Goebbels
Gouvernement Goebbels
Prédécesseur Joachim von Ribbentrop
Successeur Lutz Schwerin von Krosigk
Chancelier fédéral d'Autriche

(2 jours)
Président fédéral Wilhelm Miklas
Premier ministre ve
Prédécesseur Kurt Schuschnigg
Successeur Adolf Hitler (Annexion de l'Autriche) Karl Renner (indirectement)
Président fédéral d'Autriche
(intérim)

(moins d’un jour)
Chancelier Lui-même
Prédécesseur Wilhelm Miklas
Successeur Adolf Hitler (Annexion de l'Autriche) Karl Renner (indirectement)
Biographie
Nom de naissance Arthur Zajtich
Date de naissance
Lieu de naissance Stannern (Autriche-Hongrie)
Date de décès (à 54 ans)
Lieu de décès Nuremberg (Allemagne)
Nature du décès Pendaison
Nationalité autrichienne puis allemande
Parti politique NSDAP
Conjoint Gertrud Maschka
Diplômé de Université de Vienne
Profession Avocat

Signature de Arthur Seyss-Inquart

Arthur Seyss-Inquart
Chanceliers fédéraux de la république d'Autriche
Présidents fédéraux de la république d'Autriche

Arthur Seyß-Inquart, né le à Stannern (Autriche-Hongrie) et exécuté par pendaison le à Nuremberg (Allemagne), est un homme d'État autrichien puis allemand.

Partisan du national-socialisme, il a favorisé l'Anschluss en 1938, fut gouverneur des Pays-Bas pendant la Seconde Guerre mondiale, et atteignit le rang honorifique de Gruppenführer[a] au sein de la SS. Il fut condamné à mort au procès de Nuremberg.

Biographie[modifier | modifier le code]

Peut-être né sous le nom « Arthur Zajtich » (son père aurait changé son nom slave en « Seyss-Inquart » en 1907)[1],[b] à Stannern (aujourd’hui Stonařov), en Moravie, Arthur Seyß-Inquart étudie le droit à l'université de Vienne. Il s'établit comme avocat à Vienne en 1921, et commence à militer très tôt pour l'Anschluss (en français : « rattachement »), rattachement de l'Autriche à l'Allemagne, au nom d'une culture germanique commune. Fondateur du parti national-socialiste autrichien, entretenant des liens très étroits avec le parti allemand équivalent, il est imposé au chancelier Schuschnigg — convoqué par Hitler à Berchtesgaden — comme ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, le .

Dans la logique du « protocole Hossbach », qui, dès 1937, prévoit d'instaurer la « Grande Allemagne », Hitler multiplie les pressions sur le gouvernement autrichien et obtient la démission de Schuschnigg. Seyss-Inquart, nommé immédiatement à la chancellerie, fait alors appel au Reich et, le , les troupes allemandes entrent dans Vienne, où elles reçoivent un accueil triomphal.

Peu après, il est nommé gouverneur de l'Autriche (Reichstatthalter) puis, à la suite de l'invasion de la partie occidentale de la Pologne[c] en , représentant du gouverneur général de Pologne, Hans Frank, à Cracovie.

Le , il est nommé commissaire du Reich dans les Pays-Bas occupés. Fidèle exécutant, il mène alors une politique combinant pillage économique, persécutions raciales et déportations, ce qui provoque des rébellions de la part des Hollandais comme l'épisode de la grève de , durement réprimée par les occupants.

L'hiver 1944-45 fut extrêmement froid (le précédent record de froid datait de 1864) et il se traduisit par un épisode de famine. Seyss-Inquart exigea qu'on inonde une grande partie du pays, sur quoi le Haut-commandement allié menaça, s'il mettait cet ordre à exécution, qu'il serait jugé, avec le général Blaskowitz, comme criminel de guerre[2].

Dans son testament politique, Hitler nomme Seyss-Inquart ministre des Affaires étrangères, et lui demande d'appliquer la politique de la terre brûlée aux Pays-Bas, mais Seyss-Inquart se garde bien d'appliquer cet ordre[3]. Peu après le suicide d'Hitler, il tâcha de fuir les Pays-Bas à bord d'une vedette rapide pour rallier le port de guerre de Flensbourg où le gouvernement Dönitz venait de se former[4] ; c'était peine perdue : le mauvais temps lui permit à peine de rebrousser chemin par le seul chenal maritime encore dégagé. Il fut arrêté par les forces canadiennes à La Haye quelques jours plus tard, en mai 1945[3].

Procès de Nuremberg[modifier | modifier le code]

Durant l'été 1945, Seyss-Inquart fut détenu avec d'autres dignitaires de la Wehrmacht et du IIIe Reich dans le camp de prisonnier no 32 de Mondorf-les-Bains (Luxembourg) jusqu'à son transfert à Nuremberg. Au procès de Nuremberg, où il était défendu par Gustav Steinbauer (de), il fut reconnu coupable des chefs d'accusation 2, 3 et 4 (« direction, déclenchement et poursuite d’une guerre d’agression », « crimes de guerre » et « crimes contre l'humanité »), et en conséquence condamné à mort par pendaison. Il fut exécuté le 16 octobre 1946 dans la prison de Spandau. Son cadavre fut incinéré le lendemain au crématorium de l'Ostfriedhof de Munich et ses cendres dispersées dans un bras de l'Isar[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Équivalent à général de division en France, mais dans le cas précis, Seyss-Inquart n'est pas militaire ; il s'agit donc d'un rang dans la partie non militaire de l'organisation (la partie militaire est connue sous le nom de Waffen-SS à partir de 1940), partie non militaire habituellement connue sous le nom de Allgemeine SS.
  2. Néanmoins, cette version ne semble pas prouvée par des sources primaires, car son père aurait publié des livres scolaires sous le nom « Seyss » dès les années 1870.
  3. La partie orientale de la Pologne est envahie par l'Union soviétique — alliée de l'Allemagne dans le dépeçage de la Pologne — à la suite de la signature du pacte de non-agression germano-soviétique en .

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Biographie de Seyss-Inquart », sur seconde-guerre.com (consulté le ).
  2. D'après Antony Beevor, Der Zweite Weltkrieg, Munich, , p. 831.
  3. a et b D'après Peter Niebaum, Hans Calmeyer. Ein „anderer Deutscher“ im 20. Jahrhundert., Berlin, Frank & Timme Verlag für Wissenschaftliche Literatur, , 209 p. (ISBN 978-3-86596-376-5, présentation en ligne), p. 54.
  4. D'après Wolfgang Graf, Österreichische SS-Generäle. Himmlers verlässliche Vasallen., Klagenfurt/Ljubliana/Vienne, , p. 197 et suiv.
  5. Thomas Darnstädt, « Ein Glücksfall der Geschichte », Der Spiegel, no 14,‎ , p. 128 (lire en ligne).

Liens externes[modifier | modifier le code]