Autour de la Lune — Wikipédia

Autour de la Lune
Image illustrative de l’article Autour de la Lune

Auteur Jules Verne
Pays France
Genre Roman d'anticipation
Éditeur Pierre-Jules Hetzel
Date de parution 1870
Illustrateur Émile Bayard Alphonse de Neuville
Chronologie
Série Voyages extraordinaires

Autour de la Lune est un roman d’anticipation de Jules Verne, paru en 1869. C'est la suite du roman De la Terre à la Lune, paru en 1865.

Résumé[modifier | modifier le code]

À bord de leur obus lancé depuis la Floride par le canon géant Columbiad, Michel Ardan, Impey Barbicane et le capitaine Nicholl sont en orbite autour de la Lune ; ils en découvrent l’atmosphère ainsi que la face cachée, où ils pensent apercevoir des villes, fugitivement révélées par la lumière d’un astéroïde en feu qui croise leur route. Cette rencontre fortuite dévie leur trajectoire, leur permettant ainsi d’échapper à l’attraction lunaire et de revenir sains et saufs sur Terre où ils amerrissent.

Liste des personnages[modifier | modifier le code]

Les personnages sont les mêmes que ceux du roman précédent De la Terre à la Lune. Dans l'engin spatial, on trouve les trois astronautes Michel Ardan (anagramme du photographe Nadar), Impey Barbicane et le capitaine Nicholl, ainsi que les deux chiens Diane et Satellite et quelques poules.

Au sol, on retrouve J.-T. Maston, Tom Hunter et d'autres membres du Gun Club.

Histoire éditoriale[modifier | modifier le code]

Le roman paraît d'abord dans le Journal des débats du au . L'édition originale est mise en vente le , et l'édition gd. in-8° le [1].

Analyse[modifier | modifier le code]

Un roman prémonitoire[modifier | modifier le code]

Illustration prémonitoire : la capsule où flotte le drapeau américain est récupérée dans l'océan.

En dépit de ses invraisemblances (lancement par un canon, pesanteur présente sauf au « point neutre », etc.), le roman s'est avéré étonnamment prémonitoire par rapport à la mission Apollo 8 : l'initiative du voyage dans la Lune a bien été prise par les Américains, le départ de la mission américaine a eu lieu à Cap Canaveral, à quelques centaines de kilomètres seulement de l'endroit choisi par Verne en Floride, non pour les raisons qu'offre l'auteur, mais parce que la vitesse supérieure de rotation de la Terre à cet endroit y est plus favorable[2]. Il y a bien eu trois astronautes à bord de la capsule et la mission a duré un peu moins d'une semaine, comme celle de Michel Ardan et ses amis. Enfin, au retour, l'engin se retrouve dans l'océan après avoir effectué un contournement lunaire.

Vraisemblance scientifique[modifier | modifier le code]

Jules Verne décrit une pesanteur dans l'obus, alors que celui-ci est en route vers la Lune, ne décrivant une apesanteur qu'au point d'équilibre entre les gravités terrestre et lunaire. Or, une fois terminée l'accélération initiale (intense et brutale) donnée par le canon, les occupants de l'obus devraient en réalité être en apesanteur pour toute la durée du trajet. En effet, l'obus, dès sa sortie du canon, n'est plus soumis à aucune autre force que la gravité et se trouve donc en chute libre, dans exactement les mêmes conditions que l'ascenseur d'Einstein ou celles d'un satellite, dans lequel règne une apesanteur totale en chute libre dans un champ gravitationnel.

Par ailleurs, les trois passagers ouvrent très brièvement leur habitacle dépourvu de sas pour se débarrasser d'un chien mort. Cela ne provoque qu'une faible fuite d'air ! Le vide régnant à l'extérieur est bien mentionné mais les conséquences de l'opération (qui auraient immanquablement été fatales) radicalement sous-estimées.

Enfin, au regard des conditions des retours sur terre des capsules et navettes américaines et soviétiques, l'issue heureuse du retour de l'obus est plus qu'invraisemblable.

Hommage au roman[modifier | modifier le code]

Le , l'équipage d'Apollo 15 donna à un trou lunaire le nom de cratère Saint-Georges, en rendant hommage à Jules Verne. En effet, dans ce roman, dans le chapitre III Où l'on s'installe, une fine bouteille de Nuits (actuellement nuits-saint-georges) est par hasard retrouvée dans le compartiment des provisions, afin de fêter « l'union de la Terre et de son satellite »[3].

Illustrations du roman[modifier | modifier le code]

Illustrations du roman par Émile Bayard et Alphonse de Neuville

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Piero Gondolo della Riva, Bibliographie analytique de toutes les œuvres de Jules Verne, Tome I, Société Jules-Verne, 1977, p. 26-27.
  2. (de) Comparaison entre le roman et la mission Apollo 8.
  3. Hachette et l'Institut National des Appellations d'Origine(INAO), Atlas Hachette, les vins de France p. 146, Hachette, Paris 1989.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Revue Jules Verne 15. Jules Verne et les États-Unis. (2003), Revue Jules Verne 16. Les territoires de l'espace. (2003), Revue Jules Verne 21. Le ciel astronomique. (2006), Revue Jules Verne 25. La science en drame.(2007), Revue Jules Verne 30. Les voyages à l'étranger. (2010), Revue Jules Verne 33/34. Les arts de la représentation (2011).
  • Autour de la Lune, scénario et dessins de Pierre Guilmard, Glénat Les Grands Classiques de la littérature en bande dessinée, 2017.
  • William Butcher, Jules Verne inédit: Les manuscrits déchiffrés, ENS Éditions et Institut d'histoire du livre, 2015, p. 205-214.

Article connexe[modifier | modifier le code]

  • Éther : Jules Verne emploie plusieurs fois le terme d'éther dans son roman ; à son époque, les physiciens pensaient que dans l'espace, il y avait de l' « éther » et non pas du vide.

Liens externes[modifier | modifier le code]