Bérénice Bejo — Wikipédia

Bérénice Bejo
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Bérénice Bejo lors du Festival de Cannes 2016.
Nom de naissance Berenice Consuelo Bejo
Naissance (47 ans)
Buenos Aires, Argentine
Nationalité Drapeau de la France française
Drapeau de l'Argentine argentine
Profession Actrice
Films notables Meilleur Espoir féminin
OSS 117 : Le Caire, nid d'espions
The Artist
Le Passé

Bérénice Bejo, née Berenice Consuelo Bejo le à Buenos Aires (Argentine), est une actrice franco-argentine.

En 2012, pour The Artist, elle reçoit le César de la meilleure actrice et concourt à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle. Elle reçoit pour Le Passé le prix d'interprétation féminine du Festival de Cannes en 2013.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et révélation[modifier | modifier le code]

Dès l'âge de trois ans, Bérénice Bejo quitte, avec ses parents, l'Argentine en pleine dictature militaire pour aller vivre en France. Très tôt, son père Miguel Bejo (es)[1], réalisateur argentin issu d'une famille de musiciens[2], la plonge dans la culture cinématographique et l'inscrit aux cours de l'école de théâtre Les Enfants Terribles[3]. De cette période, elle déclare « Quand j'étais petite, on regardait un film en famille chaque samedi. Mon père devait avoir 3 000 cassettes vidéo. » C'est lorsque j'ai vu Singin' in the Rain que j'ai eu le déclic : « Les chants, les danses, l'émotion, je trouvais ça incroyable. Le film The Artist a été pour moi le plus beau cadeau de ma vie, car j'avais l'impression d'être dans Singin' in the Rain »[4]. Elle vit alors près de Rambouillet et fréquente le même collège que Thierry Henry. Elle passe le baccalauréat C option facultative de théâtre au lycée Louis-Bascan.

Elle effectue ses premières apparitions à l'écran dans les courts métrages Pain perdu en 1993, Enceinte ou lesbienne pour L'amour est à réinventer en 1996, et interprète le personnage de Karine dans Les Sœurs Hamlet en 1998.

En 2000, elle poursuit sa carrière grâce à des petits rôles dans La Captive et Passionnément. Elle obtient enfin un premier rôle grâce à Meilleur Espoir féminin, sous la direction de Gérard Jugnot. Sa prestation d'apprentie comédienne lui vaut d'être nommée au César du meilleur espoir féminin.

Progression[modifier | modifier le code]

Bérénice Bejo photographiée en 2007
Bérénice Bejo par le Studio Harcourt en 2007.

En 2001, Bérénice Bejo décroche le rôle de Christiana dans la production hollywoodienne Chevalier de Brian Helgeland, incarnant la confidente de Shannyn Sossamon à l'écran.

En 2002, elle tourne en France aux côtés de Marie-France Pisier et Guillaume Depardieu dans Comme un avion.

En 2003, Bérénice Bejo est à l'affiche de Vingt-quatre Heures de la vie d'une femme de Laurent Bouhnik, où elle interprète Olivia, une jeune fille déroutant Michel Serrault par sa beauté et sa vitalité.

Tournant à deux reprises sous la direction de Steve Suissa, elle séduit tour à tour Stéphane Freiss et Titoff, respectivement dans Le Grand Rôle (2004), une comédie sur le monde des acteurs, et Cavalcade (2005), un drame abordant le thème du handicap.

En 2006, elle effectue un retour en force en s'illustrant aux côtés de l'agent OSS 117, alias Jean Dujardin, dans OSS 117 : Le Caire, nid d'espions réalisé par Michel Hazanavicius. Il s'agit de la première collaboration du trio.

En 2007, elle fait une apparition dans le court métrage La Pomme d'Adam de Jérôme Genevray, avant d'incarner de petits rôles dans La Maison de Manuel Poirier et 13 m² de Barthélemy Grossmann[5].

En 2008, elle apparaît dans la distribution de deux comédies romantiques : Modern Love de Stéphane Kazandjian et Bouquet final de Michel Delgado. La même année, elle met au monde son premier enfant, fruit de sa relation avec le réalisateur Michel Hazanavicius.

En 2009, elle participe au documentaire de Serge Bromberg, L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot. Le documentaire reconstruit le film L'Enfer tourné en 1964 par Clouzot[6] est resté inachevé, en alternant images réelles et scènes de lecture entre Jacques Gamblin et Bérénice Bejo.

Consécration[modifier | modifier le code]

Bérénice Bejo remporte le César de la meilleure actrice à la 37e cérémonie des César en 2012.
Bérénice Bejo remporte le César de la meilleure actrice à la 37e cérémonie des César en 2012.

En 2011, elle joue dans La Traque d'Antoine Blossier aux côtés de Grégoire Colin.

Elle retrouve Jean Dujardin dans le film muet et en noir et blanc The Artist, réalisé par son compagnon, Michel Hazanavicius, qui ressuscite, entre pastiche et célébration, l'âge d'or du cinéma classique hollywoodien. Elle y interprète le rôle de Peppy Miller, jeune étoile du cinéma parlant, amoureuse de la star déchue du muet George Valentin. Le film connaît un grand succès critique et public (près de trois millions d'entrées) et est sélectionné au Festival de Cannes 2011. Il connaît également une brillante carrière à l'étranger et notamment aux États-Unis.

Nommé, en , dans six catégories des Golden Globes, le long métrage gagne trois récompenses : meilleure comédie, meilleur acteur dans une comédie et meilleure musique originale (Ludovic Bource). Cité peu après douze fois aux BAFTA du cinéma britannique, The Artist obtient sept trophées dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur.

Confirmation[modifier | modifier le code]

Bérénice Bejo au Festival de Cannes 2013 pour Le Passé.

En , elle rejoint la distribution du film Populaire de Régis Roinsard, aux côtés de Romain Duris et Déborah François[7].

Après ses nominations successives, comme meilleur rôle secondaire, aux Golden Globes et aux SAG Awards puis comme meilleure actrice aux BAFTA, elle apprend, le , qu'elle est également nommée aux Oscars en tant que meilleure actrice dans un second rôle pour The Artist[8].

Un mois après, elle reçoit le César de la meilleure actrice pour The Artist. Au total, le film obtient six récompenses lors de la 37e cérémonie dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. The Artist est ensuite couronné par cinq Oscars à Hollywood, dont ceux du meilleur film, du meilleur réalisateur et du meilleur acteur. Cette série de récompenses se poursuit, avec l'obtention du Prix Romy-Schneider en .

Elle participe, aux côtés d'Emir Kusturica, à l'adaptation du roman Au bonheur des ogres de Daniel Pennac[9], et est également la voix parlée française de la princesse Mérida, héroïne du film d'animation des studios Pixar : Rebelle.

En 2013, elle reçoit le Prix d’interprétation féminine au 66e Festival de Cannes pour son rôle de mère d'une famille recomposée en perte de repères dans Le Passé du cinéaste iranien Asghar Farhadi.

Lors du Festival du film britannique de Dinard 2021, elle préside le jury.

Vie publique[modifier | modifier le code]

Proche des idées de gauche, elle a voté pour Benoît Hamon en 2017, puis pour Yannick Jadot en 2022[2]. Elle « se sent en phase » avec l’essayiste et député européen Raphaël Glucksmann.

Mouvement de 2023 sur les retraites[modifier | modifier le code]

L'actrice a soutenu en 2023 le mouvement contre le projet sur les retraites par un texte s'adressant au chef de l’État[10] pour demander le retrait immédiat du projet, considéré «injuste, inefficace, touchant plus durement les plus précaires et les femmes », en plus d'être rejeté « par l'immense majorité de la population, et même minoritaire à l'Assemblée nationale »[10].

Le texte met en avant le devoir de solidarité[10] face à une réforme qui " va frapper plus durement ceux qui exercent les métiers les plus difficiles, usants - tant physiquement que psychologiquement »[10]. Parmi ses autres signataires, de nombreuses autres comédiennes Isabelle Nanty, Camélia Jordana, Camille Cottin, Juliette Binoche, Ariane Ascaride, Noémie Merlant Audrey Fleurot, Laure Calamy et Corinne Masiero, les comédiens Jean-Pierre Darroussin et Swann Arlaud, les cinéastes Cédric Klapisch, Alex Lutz, Jonathan Cohen, ou Gilles Perret, les musiciens Thomas de Pourquery, Philippe Katerine, Dominique A, Abd Al Malik, ou André Ceccarelli, ainsi que le directeur de l’Opéra de Lyon, Richard Brunel.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Bérénice Bejo au Festival de Deauville 2017 et son partenaire, le réalisateur Michel Hazanavicius.

Au début des années 2000, elle est en couple avec l'acteur néo-zélandais Martin Henderson[11].

Elle partage désormais sa vie avec le réalisateur Michel Hazanavicius, avec qui elle a deux enfants nés en et en [12].

Elle a trois sœurs.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Longs métrages[modifier | modifier le code]

Prochainement

Courts métrages[modifier | modifier le code]

  • 1996 : Enceinte ou lesbienne de Françoise Decaux-Thomelet pour L'@mour est à réinventer : la fille
  • 2002 : Une petite fée de Jérôme Genevray : la jeune femme enceinte
  • 2003 : Jeux de plage de David D'Aquaro : Marthe
  • 2004 : Sans douleur d'Éric Paccoud
  • 2004 : Ciao bambino de Pascal Chauveau : Liccia
  • 2007 : La Pomme d'Adam de Jérôme Genevray : la jeune femme dans le métro
  • 2007 : Un homme peut en cacher un autre de Thomas Rio : Inès/Adèle
  • 2008 : Le courrier du parc de Agnés Caffin : la jeune femme
  • 2011 : Black Oui-oui de George Abitbol : Melinda
  • 2012 : Aujourd'hui de Nicolas Saada

Documentaire[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Doublage[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Littérature jeunesse[modifier | modifier le code]

  • 2017 : Le Fabuleux Voyage d'Arwenn (livre-CD) de Charlotte Courtois, éd. des Braques - Narratrice

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Jury de festival[modifier | modifier le code]

Divers[modifier | modifier le code]

  • Maîtresse de cérémonie du Festival de Cannes 2012[14].
  • Marraine du projet artistique et pédagogique Lyra de l'association Konstelacio de à .
  • Marraine de l'association Konstelacio de promotion du dialogue entre les cultures depuis mars 2018[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Biographie de Bérénice Bejo sur le site canalplus.fr.
  2. a et b « Bérénice Bejo, franche de vie », sur Libération (consulté le ).
  3. « École de théâtre Les Enfants Terribles », sur lesenfantsterribles.fr, Les Enfants Terribles (consulté le ).
  4. Marine Guillain, « Bérénice Bejo : « Je suis une simple spectatrice », 20 minutes, .
  5. Zoé Félix, Bérénice Béjo - La Pomme d'Adam - Jerôme Genevray Sur le site films7.com.
  6. France Inter, 17 avril 2010 [1]
  7. « Romain Duris, Déborah François, Bérénice Béjo, Nicolas Bedos, Mélanie Bernier, Eddy Mitchell et Miou-Miou dans un premier film », Le Blog d’Écran Noir, .
  8. « The Artist triomphe aux Golden Globes », Le Figaro, .
  9. Raphaël Personnaz & Bérénice Béjo dans Au bonheur des ogres - AlloCiné, .
  10. a b c et d "Retraites: des artistes et influenceurs vent debout contre la réforme" le 24/03/2023 dans Le Bien public [2]
  11. (en) Martin Henderson - Now that I'm older I don't give a… Sur le site thebigidea.co.nz du .
  12. « Bérénice Bejo a 45 ans : son mari, son rôle de mère et sa route vers le succès », sur amomama.fr.
  13. « Coup de cœur Jeune Public printemps 2018 », sur Académie Charles-Cros (consulté le ).
  14. Cannes : Béjo maîtresse de cérémonie, Le Figaro, .
  15. Konstelacio, « Bérénice Bejo marraine de Konstelacio - Promouvoir le dialogue entre les cultures », (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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