Babrius — Wikipédia

Babrius
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IIe siècle ou IIIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Papyrus du IIIe siècle ou IVe siècle avec texte grec de Babrius et traduction latine (Amherst Papyri)

Babrius (ou Gabrias, ou Babrias, grec ancien : Βαβρίας) est un fabuliste romain de langue grecque du Ier ou IIe siècle, sans doute originaire de la région de l’actuelle Syrie. À la fin du Ier siècle, il réécrit les fables d'Ésope, et il sera imité par La Fontaine.

Vie et œuvre[modifier | modifier le code]

De la vie de Babrius, on ne sait rien ou presque. Quelques traces permettent de penser qu'il s'agit d'un Romain hellénisé qui vécut au Ier ou IIe siècle dans la partie orientale de l'Empire romain, vraisemblablement en Syrie[1],[2].

Quelque deux cents fables ésopiques nous sont parvenues, intitulées Mythambes[2].

Reprenant les textes d’Ésope, Babrius ouvre une nouvelle tradition de la fable[3]. À la place de la prose, il les réécrit en vers (le vers « choliambique ») et les raccourcit. Il transcrit aussi des fables indiennes. Novateur, il sera largement imité, de l’Antiquité à la période classique[4]. Notons que La Fontaine s’en inspire. En conclusion de la fable « Le Pâtre et le lion » (VI, 1), la fabuliste cite ainsi le nom de Babrius dans une note.

Édition[modifier | modifier le code]

Les fables de Babrius sont publiées à en 1816 par Franz Xaver Berger sous le titre Babrius des Fabeldichters wieder gefundene Fabeln in drey Büchern[5], En 1842 un manuscrit de ses fables est découvert dans une bibliothèque du monastère de la Grande Laure au Mont Athos, par Minoïde Mynas, qui avait été diligenté par Abel François Villemain, alors ministre de l’Instruction publique, pour trouver des manuscrits en Orient[6].

J.F. Boissonade de Fontarabie en publia une édition princeps à Paris, en 1844[3]. Johann Caspar von Orelli, Karl Lachmann, et Théobald Fix publièrent par la suite des éditions critiques. En 1848, Léon Boyer en donne une traduction en vers français[7]. Par la suite, George Cornewall Lewis fit publier à Londres, en 1859, un second recueil attribué à Babrius, contenant apparemment 95 fables nouvelles, mais dont le manuscrit semble avoir été forgé par M. Mynas[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Laruelle 2017, p. 39.
  2. a et b Suzanne Saïd, Monique Trédé, Alain Le Boulluec, Histoire de la littérature grecque, Paris, PUF, coll. « Quadrige Manuels », 2019 [4e éd. mise à jour], 724 p. (ISBN 978-2-130-82079-6), p. 409
  3. a et b Renault 2003.
  4. Laruelle 2017.
  5. (en) « Babrius des Fabeldichters wieder gefundene Fabeln in drey Büchern », sur worldcat.org (consulté le )
  6. Laruelle 2017, p. 42.
  7. a et b M.N. Bouillet et Alexis Chassang, Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, Paris, Hachette, , 26e éd. (lire en ligne), p. 155

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Léon Herrmann, Babrius et ses poèmes, Bruxelles, Latomus, coll. « Latomus » (no 135), , 250 p. (présentation en ligne)
  • Léon Herrmann, « Babrius et Titus », Revue des Études Grecques, t. 92, nos 436-437,‎ , p. 113-119 (lire en ligne).
  • Philippe Renault, « Babrius, un fabuliste oublié », Folia Electronica Classica, no 6,‎ (lire en ligne)
  • P. Soullié, La Fontaine et ses devanciers ou Histoire de l'apologue jusqu'à la Fontaine inclusivement, Paris, Augustin Durand, , xvi, 332 p. (lire en ligne), p. 75-76

Liens externes[modifier | modifier le code]