Bataille de Crémone (1702) — Wikipédia

Bataille de Crémone

Informations générales
Date
Lieu Crémone, Italie
Issue victoire française[1]
Belligérants
Drapeau du royaume de France Royaume de France Drapeau de l'Autriche Archiduché d'Autriche
Commandants
François de Neufville de Villeroy Eugène de Savoie-Carignan
Pertes
1 000 morts ou blessés
230 prisonniers[1]
2 500 morts, blessés ou capturés[1]

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Coordonnées 45° 08′ nord, 10° 02′ est
Géolocalisation sur la carte : Italie
(Voir situation sur carte : Italie)
Bataille de Crémone
Géolocalisation sur la carte : Lombardie
(Voir situation sur carte : Lombardie)
Bataille de Crémone

La bataille de Crémone ou surprise de Crémone eut lieu le à Crémone (Nord de l'Italie) entre les armées françaises et autrichiennes, dans le cadre de la guerre de Succession d'Espagne.

Prélude[modifier | modifier le code]

Rendu plus circonspect par la défaite de Chiari, Villeroy se poste dans un bon campement à Urago, près de Chiari où il tient longtemps l'ennemi en échec. Mais après deux mois écoulés sans action importante, les Français, très mal ravitaillés par le pays qu'ils défendaient contre son gré, décampent le 12 novembre et se reportent sur l'autre rive de l'Oglio, puis se cantonnent devant Crémone[2].

Description[modifier | modifier le code]

Un aqueduc souterrain, servant à conduire au-dehors les immondices et passant sous la maison d'un prêtre dévoué aux Impériaux, leur permet d'introduire dans la ville 300 grenadiers et quelques ouvriers qui se dirigent vers la vieille porte Sainte-Marguerite, abattent le mur qui la condamne depuis qu'elle est abandonnée, et ouvrent ainsi le chemin à la cavalerie. Celle-ci occupe le cœur de Crémone.

Un régiment français, le régiment des vaisseaux qui manœuvre depuis le point du jour, chasse les cuirassiers de l'empereur, se barricade dans les rues voisines, et appelle du secours. Les Impériaux progressent d'un autre côté, investissent une partie des casernes, y font prisonnières plusieurs compagnies. Les Français parviennent enfin à se réunir et à gagner du terrain, aidés des troupes irlandaises au service de Louis XIV. Ils reprennent le dessus. Le régiment des vaisseaux réussit à forcer le retranchement construit par les Impériaux à l'entrée de la ville, près du débouché de l'aqueduc.

« Le Brave de Crémone »
En l'absence du colonel Lally, le major Daniel O'Mahony prend le commandement du régiment de Dillon et repousse l'attaque surprise d'Eugène de Savoie, forçant à la retraite les troupes allemandes et sauvant ainsi la ville de Crémone. Il fut chargé d'apporter au roi la nouvelle à Versailles. Le roi le fit colonel. Il devient connu comme « le Brave de Crémone » et gagne ainsi sa renommée internationale[3].

Dès lors, Eugène de Savoie n'a plus de quartier à lui dans Crémone. Il vient d'échouer dans sa tentative de prendre la porte du Pô, ses troupes sont malmenées dans la plupart des combats de rue, les magistrats de la ville refusent de se déclarer en sa faveur. Il songe donc à se retirer. Garnissant de troupes la porte Sainte-Marguerite, il se replie vers cette issue et après un combat furieux dans une église, évacue la ville.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Le prince Eugène récolta par le succès initial de la surprise, le prix de ses habiles préparatifs. Il eut la satisfaction d'avoir conduit à bien une entreprise délicate, y joignit la gloire d'attacher à son char un prisonnier illustre, le maréchal de Villeroy, ami personnel de Louis XIV. Mais comme il commit la faute d'amener pour combattre à l'intérieur de la ville, plus de cavaliers que de fantassins, il échoua et se vit obligé d'abandonner une conquête à moitié faite.

Les troupes françaises, prises à l'improviste, déployèrent du sang-froid, de l'énergie, de la persévérance. La conservation de Crémone fut leur récompense.

Quant au maréchal de Villeroy, chef le plus maladroit de l'armée française[4], coupable de la négligence avec laquelle se faisait le service dans la place, coupable aussi de ne pas avoir mieux surveillé les faits et gestes d'Eugène de Savoie, il fut fait prisonnier par Pierre de Guethem.

Dans sa retraite, Eugène de Savoie s'empare de postes et de magasins sur l'Oglio. Il rentre ensuite dans ses cantonnements et resserre Mantoue. 15 000 hommes de renforts lui étant arrivés, il enlève sous cette ville le village de Cerese.

Louis-Joseph de Vendôme prend le commandement de l'armée française.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bon Louis Henri Martin, Histoire de France… jusqu'en 1789, 1859.
  • Nicolas Édouard de La Barre Duparcq, Portraits militaires, esquisses historiques et stratégiques, 1861.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Edouard Hardy de Périni, Batailles françaises : 6e série, (lire en ligne), p.39.
  2. Bon Louis Henri Martin, Histoire de France ... jusqu'en 1789.
  3. Saint-Simon en parle dans ses Mémoires (Siècle de Louis XIV, la Régence, Louis XV - Tome 3, Chapitre XIX, page 378) : « Au sortir du dîner du jour de l'arrivée de Mahony, le roi s'enferma seul avec lui dans son cabinet (…) Au bout d'une heure le roi sortit de son cabinet. En changeant d'habits, pour aller dans ses jardins, il parla fort de Crémone en louange, et surtout des principaux officiers. Il prit plaisir à s'étendre sur Mahony, et dit qu'il n'avait jamais ouï personne rendre un si bon compte de tout, ni avec tant de netteté d'esprit et de justesse, même si agréablement. Il ajouta avec complaisance qu'il lui donnait mille francs de pension et un brevet de colonel. Il était major du régiment de Dillon. »
  4. Il n'a jamais été vainqueur.