Bataille de Saint-Fulgent (1794) — Wikipédia

Bataille de Saint-Fulgent
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue de Saint-Fulgent, gravure de Thomas Drake, vers 1850.
Informations générales
Date -
Lieu Saint-Fulgent
Issue Victoire républicaine
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
Dominique Joba François Athanase Charette de La Contrie
Jean-Baptiste Joly
Forces en présence
Inconnues initialement
1 200 hommes en renfort[1]
2 000 à 3 000 hommes[1],[2]
Pertes
Inconnues 200 à 300 morts[1],[3]
(selon les républicains)

Guerre de Vendée

Batailles

Coordonnées 46° 51′ 14″ nord, 1° 10′ 36″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
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Bataille de Saint-Fulgent
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
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Bataille de Saint-Fulgent
Géolocalisation sur la carte : Vendée
(Voir situation sur carte : Vendée)
Bataille de Saint-Fulgent

La bataille de Saint-Fulgent a lieu du au de la guerre de Vendée. Le premier jour les Vendéens s'emparent de Saint-Fulgent, mais des renforts républicains reprennent la ville dès le lendemain.

Contexte[modifier | modifier le code]

Après avoir été repoussée à Machecoul le 2 janvier, l'armée vendéenne de Charette se replie sur La Copechagnière[1]. Le 9 janvier, elle se porte sur Saint-Fulgent[1].

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Les forces vendéennes sont commandées par Charette et Joly[1]. Dans son rapport[A 1], le général Bard porte leur nombre entre 2 000 et 3 000[2]. L'historien Lionel Dumarcet évoque 3 000 combattants[1].

Côté républicain, Saint-Fulgent n'est défendue que par des « bataillons de première réquisition » selon Bard[2]. Ces derniers sont constitués de patriotes locaux et de jeunes gens de la dernière levée[1]. La colonne de l'adjudant-général Dominique Joba, arrivée le deuxième jour du combat, est quant à elle forte de 1 200 hommes[1].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le 9 janvier, les Vendéens se jettent sur Saint-Fulgent[1]. Les patriotes, occupés à dresser un grand arbre de la liberté, sont complètement surpris et profitent de la tombée de la nuit pour échapper à leurs poursuivants[1]. D'après Le Bouvier-Desmortiers, les Vendéens étaient si fatigués que Charette n'eut pas confiance dans les sentinelles et dormit pendant la nuit dans le grand chemin avec un petit nombre de combattants[1].

Le lendemain matin, les Vendéens tendent une embuscade à un détachement de Chantonnay venu relever la garnison de Saint-Fulgent[1],[5]. Les républicains prennent la fuite et sont poursuivis jusqu'au carrefour des Quatre-chemins[1]. Ils se rallient près du château de L'Oie, mais les Vendéens les mettent à nouveau en fuite en leur infligeant la perte de quelques hommes[5].

Malgré ce petit succès, les Vendéens sont accablés par un froid terrible[1]. Joly veut alors marcher sur Les Essarts, mais sur l'avis de Charette les Vendéens regagnent Saint-Fulgent[1]. Cependant des femmes avertissent les Vendéens que des gendarmes sont entrés dans la ville alors qu'ils combattaient du côté de L'Oie et leur ont annoncé l'arrivée d'une « grande compagnie »[1],[5]. Charette décide de la recevoir et envoie des patrouilles dans les environs pour le tenir informé[1]. Des cavaliers annoncent ensuite l'arrivée d'une colonne[5].

À six heures du soir, les républicains lancent l'assaut sur Saint-Fulgent[1],[2]. Selon Bard et Joba, les combats durent deux heures[1],[2]. Pour Lucas de La Championnière en revanche, les Vendéens ne résistent qu'un quart d'heure[5],[A 2]. Cependant ces derniers profitent à leur tour de la tombée de la nuit pour s'enfuir[1].

Les Vendéens sont complètement dispersés et Charette, accompagné par seulement une dizaine d'hommes, trouve refuge dans la forêt de Grasla, où il reconstitue ses forces[1].

Pertes[modifier | modifier le code]

Les pertes des différents combats ne sont pas connues. Joba affirme avoir tué 200[1] ou 300[3] hommes aux Vendéens et revendique la prise de 63[1] à 100[3] de « leurs mauvais chevaux »[1],[A 3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « J'ai le plaisir de t'annoncer que le brave Joba vient de battre complètement la horde de Charette, réunie au nombre de deux à trois mille hommes à Saint-Fulgent dont Charette s'était emparé la veille, parce que ce poste n'était défendu que par des bataillons de première réquisition. Le 21 à six heures du soir, Joba les a attaqués, le combat a duré deux heures, ils ont été culbutés. C'est pour la troisième fois que Joba met en déroute cette armée fanatique. L'adjudant-général Dufour marche de concert avec lui. Je ne dirai pas que Charette n'existe plus, mais je dirai avec franchise que son armée est totalement défaite. Ils sont épars çà et là, et je ne leur donnerai pas le temps de former de nouveaux rassemblements ; je les poursuivrai jour et nuit. J'apprends à l'instant que la colonne de Joba a rencontré les débris de l'armée de Charette, et qu'il les a battus complètement. Que ne puis-je être de la fête, et mes blessures guéries, pour me venger de ce qu'ils m'ont fait devant Cholet[4],[2]. »

    — Rapport du général Antoine Marie Bard, le 11 janvier à Chantonnay au ministre de la guerre Jean-Baptiste Bouchotte.

  2. « A Saint-Fulgent nous nous vengeâmes de notre dernière défaite. Un détachement composé de patriotes et de quelques troupes de ligne gardait l'endroit. Nous les trouvâmes occupés à l'exaltation d'un fort grand arbre de liberté ; l'arbre fut bientôt renversé et les Républicains chassés ne se sauvèrent qu'à la faveur de la nuit.

    M. Charette voyant ses soldats fatigués et hors d'état de monter la garde, les laissa tous rentrer dans le bourg et coucha sur le grand chemin accompagné d'un très petit nombre ; le lendemain matin un détachement qui ignorait l'aventure de la veille vint de Chantonay pour remplacer ceux de Saint-Fulgent ; nous les laissâmes arriver à nous et profitant de leur méprise nous fîmes sur eux une décharge générale à laquelle ils ne répondirent pas. Nous les poursuivîmes jusqu'aux Quatre-Chemins sans pouvoir en atteindre, car ils couraient trop vite ; cependant auprès du Château de l'Oie ils voulurent résister, mais après avoir perdu quelques hommes ils prirent de nouveau la fuite et l'on nous empêcha de les poursuivre plus loin.

    Il faisait un froid horrible ; cependant nous passâmes la journée entière dans le même endroit. Je ne sais pour quelle raison M. Joly voulait que nous allassions aux Essarts. Contre son avis nous retournâmes coucher à Saint-Fulgent et nous eûmes tort. Les femmes nous prévinrent que des gendarmes étaient venus pendant la journée et avaient annoncé grande compagnie pour le lendemain ; on ne tint point compte de leurs avertissements et nous nous reposions sans défiance des travaux de la journée. Cependant on avait envoyé sur la route de Montaigu une compagnie de cavaliers, elle rentra précipitamment. Plusieurs colonnes arrivèrent sur leurs pas et nous forcèrent à un combat auquel nous n'étions pas préparés.

    À peine dura-t-il un quart d'heure, chacun prit la déroute au milieu des ténèbres et l'on s'enfuit de tous côtés sans connaître de lieu de ralliement. Le Général erra toute la nuit accompagné de dix hommes seulement et ce ne fut que le lendemain qu'il réunit une partie de ses soldats dans la forêt de Grala. Plusieurs ne rejoignirent qu'au bout de quinze jours[5]. »

    — Mémoires de Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière.

  3. « Je reçus l'ordre de me rendre à Chantonnay. J'y trouvai le général Bard; il me donna du renfort. Je marchai de nouveau à la recherche de l'ennemi. Les espions m’apprirent que les brigands étaient au Grand-Luc. J'y arrivai au milieu de la nuit, après deux jours de marche, et le lendemain j'atteignis Saint-Léger, où je me joignis à Dufour. Nous nous concertâmes ensemble. D'après les renseignements qui nous furent donnés, nous apprimes que l'ennemi se portait sur les Herbiers. Nous fîmes donc avancer nos forces de ce côté. Dufour commandait la droite, du côté des Essarts, et moi la gauche, du côté de Saint-Fulgent. A une lieue de cette dernière ville je surpris un poste ennemi, et j'appris que Charette était à Saint-Fulgent, L'obscurité de la nuit, les mauvais chemins empêchèrent Dufour de me joindre à temps. J'entrai dans la ville avec l'armée en criant : « Vive le roi! » pour surprendre les brigands et les réduire par cette ruse à nous rendre leurs armes et leurs chefs. Ma feinte eut le meilleur effet possible. Les troupes que je commandais s'emparèrent de Saint-Fulgent et, si je n'eusse pas eu le malheur d'être blessé dans cette affaire, Charette était mon prisonnier. Je ne pus prendre que son cheval; je l'envoyai au général Duval. Cette expédition coûta plus de 300 hommes et plus de 100 chevaux à l'ennemi. Ce fut après cette affaire que les troupes de la division de Luçon furent réunies sous ma conduite[3]. »

    — Mémoire de l'adjudant-général Joba.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x et y Dumarcet 1998, p. 315-316.
  2. a b c d e et f Savary, t. III, 1825, p. 36.
  3. a b c et d Chassin, t. III, 1894, p. 400.
  4. Bard 1897, p. 124.
  5. a b c d e et f Lucas de La Championnière 1994, p. 68-70.

Bibliographie[modifier | modifier le code]