Bataille de Sekigahara — Wikipédia

Bataille de Sekigahara
関ヶ原の戦い
Description de cette image, également commentée ci-après
Panneau de l'époque d'Edo représentant la bataille.
Informations générales
Date 20 et 21 octobre 1600
Lieu Plaine de Sekigahara,
dans la province de Mino (Chūbu, centre du Japon)
Issue Victoire décisive de Tokugawa Ieyasu
Belligérants
Forces loyales à Hideyori Toyotomi Clan Tokugawa
Commandants
Ishida Mitsunari

Ukita Hideie
Mōri Terumoto
Chōsokabe Morichika
Konishi Yukinaga
Sanada Yukimura

Shimazu Yoshihiro
Tokugawa Ieyasu

Hosokawa Tadaoki
Honda Tadakatsu
Kyōgoku Takatsugu
Ikeda Terumasa
Fukushima Masanori
Yamanouchi Kazutoyo
左巻き三つ藤巴 Kuroda Nagamasa
Ii Naomasa
Tōdō Takatora

Ikoma Masamune
Forces en présence
120 000[1]
81 900 lors de la bataille
75 000[1]
Pertes
Estimées entre 8 000 et 35 270, dont :
Ōtani Yoshitsugu
Shimazu Toyohisa
Ankokuji Ekei
Estimées à 3 000, dont :
Torii Mototada

Guerres féodales japonaises

Coordonnées 35° 22′ 14″ nord, 136° 27′ 42″ est
Géolocalisation sur la carte : préfecture de Gifu
(Voir situation sur carte : préfecture de Gifu)
Bataille de Sekigahara 関ヶ原の戦い
Géolocalisation sur la carte : Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
Bataille de Sekigahara 関ヶ原の戦い

La bataille de Sekigahara (関ヶ原の戦い, Sekigahara no tatakai), qui s'est déroulée les 20 et , est un événement majeur de l'histoire du Japon. Elle marque la fin de l'époque Sengoku et le début de l'époque d'Edo. Elle est d'ailleurs surnommée « Tenka wakeme no kassen » (天下分け目の合戦, « la bataille qui décida de l'avenir du pays »). Cet affrontement ouvrit le chemin vers le shogunat pour Tokugawa Ieyasu. Bien qu'il ait fallu à Tokugawa trois ans de plus pour consolider sa position au pouvoir contre le clan Toyotomi et les daimyos, la bataille de Sekigahara est généralement considérée comme le début non officiel du shogunat Tokugawa, le dernier à avoir contrôlé le Japon.

À Sekigahara, dans l'actuelle préfecture de Gifu, les forces de Tokugawa Ieyasu combattirent celles d'Ishida Mitsunari, loyales au fils et héritier de Toyotomi Hideyoshi, Hideyori. Le cours de la bataille changea lorsque Kobayakawa Hideaki, allié à Ishida, trahit ce dernier en plein combat. Bien qu'au début, Kobayakawa se soit contenté de rester aux limites de la zone de combats et n'eût pas pris part à la bataille, il finit par passer dans le camp Tokugawa. Ce fut cette trahison qui conduisit à la victoire décisive d'Ieyasu et à la fin du go-tairō (Conseil des cinq Anciens).

Les conditions[modifier | modifier le code]

Bien que Hideyoshi Toyotomi ait unifié le Japon et consolidé son pouvoir, sa tentative avortée d'invasion de la Corée avait significativement affaibli le pouvoir de son clan aussi bien que les loyalistes qui continuaient de servir et soutenir le clan Toyotomi après la mort de Hideyoshi. La présence de Hideyoshi et de son frère Hidenaga avait empêché les deux camps de faire plus que se quereller, mais lorsque tous deux moururent, les conflits s'exacerbèrent et débouchèrent sur une franche hostilité. Le clan Toyotomi étant connu pour être d'origine paysanne, ni Hideyoshi ni aucun membre de sa famille ne pouvait prétendre au titre de shogun. Plus tard, la mort de Maeda Toshiie effaça les dernières traces d'amitié entre les deux factions.

Notablement, Katô Kiyomasa et Fukushima Masanori critiquaient ouvertement les bureaucrates, tout spécialement Konishi Yukinaga et Ishida Mitsunari. Tokugawa Ieyasu tira avantage de cette situation et les recruta, redirigeant l'animosité pour affaiblir le clan Toyotomi.

Déroulement[modifier | modifier le code]

La bataille opposa le daimyo d'Edo Tokugawa Ieyasu et ses alliés, les clans Fukushima Masanori, Kuroda Nagamasa, Matsudaira Tadayoshi, Ii Naomasa et Ikeda Terumasa, à Ishida Mitsunari et ses alliés, les clans Konishi Yukinaga, Ankokuji Ekei, Kobayakawa Hideaki (Kohayagawa), Mōri Hidemoto, Hideie Ukita, Shimazu Yoshihiro, ainsi que le célèbre rōnin Miyamoto Musashi.

La bataille, commencée dans le brouillard, fut assez courte, durant environ six heures. Les troupes de l'armée d'Ishida se positionnèrent sur les hauteurs autour de l'armée Tokugawa. La veille, le général Shimazu Yoshihiro avait voulu lancer une attaque en fin de journée, idée rejetée par Ishida car elle lui avait paru lâche. Les troupes d'Ishida prirent position en croissant de lune sur les hauteurs autour de l'armée de Tokugawa. Par ailleurs, Ishida attendait l'implication des Mōri, positionnés sur les arrières de l'armée de l'Est. La bataille s'ouvrit en matinée, par une charge des Tokugawa, bien qu'en infériorité numérique, et en position moins élevée. Celle-ci échoua, et l'armée de Tokugawa subit de lourdes pertes.

Avant la bataille, Ieyasu avait fait saisir les dix-huit canons du navire hollandais le Liefde, dont les boulets, selon un observateur espagnol, ne cessèrent pas de tomber sur les rangs ennemis durant la bataille[2]. Malgré ce déploiement d'artillerie, c'est la défection du clan Kobayakawa en faveur de Tokugawa Ieyasu qui fit basculer le sort de l'affrontement dans l'après-midi. Kobayakawa Hideaki devait trahir Ishida dans la journée, mais, face à l'échec de la charge Tokugawa, il hésita. Kobayakawa décida finalement de trahir les Toyotomi vers le milieu de la journée et chargea vers les positions d'Otani. Ishida ordonna une attaque générale. Toutefois, Shimazu refusant d'y participer, furieux que son idée de la veille ait été rejetée, Kobayakawa ayant trahi, et les Mōri ne participant toujours pas, l'assaut d'Ishida se brisa immédiatement. À la suite de Kobayakawa, d'autres daimyos de l'armée de l'Ouest décidèrent de changer de camp, ce qui accéléra la déroute de l'armée d'Ishida et la victoire finale de Tokugawa Ieyasu. Ainsi, bien que celui-ci ait engagé la bataille inférieur en nombre, il finit celle-ci avec l'avantage numérique.

Bilan[modifier | modifier le code]

Cette bataille fut décisive pour établir la domination des Tokugawa sur le Japon. Les principales forces féodales s'opposant à l'ascension des Tokugawa étant vaincues, la bataille marque le début d'une époque de stabilité relative (époque d'Edo) qui dura jusqu'à la restauration de Meiji en .

Liste des commandants[modifier | modifier le code]

Les noms mentionnés ci-dessous le sont dans l'ordre traditionnel, soit d'abord le nom puis le prénom.

Armée de l'Est (aux côtés des Tokugawa)[modifier | modifier le code]

Armée de l'Ouest (aux côtés des Ishida)[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Bryant, 1995:25.
  2. Giles Milton, Samourai William, Penguin, (ISBN 978-0142003787), p. 124.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Louis Frédéric, Le Japon : dictionnaire et civilisation, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1419 p. (ISBN 2-221-06764-9).
  • La bataille de Sekigahara et son contexte politico-historique sont la base du roman de Yasushi Inoue (trad. du japonais par Corinne Atlan, roman), Le Château de Yodo [« 淀どの日記, Yodo-Dono nikki »], Arles, Éditions Picquier,‎ (1re éd. 1960), 393 p. (ISBN 2-87730-360-8).
  • Christian Kessler, « Le jour où l'histoire du Japon a basculé », Guerre & Histoire N°55,‎ , p. 54 (ISSN 2115-967X)
  • Julien Peltier, Sekigahara : la plus grande bataille de samouraïs, Paris, Passés composés, 2020, 285 p. (ISBN 978-2-37933-042-1)

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • "Sekigahara, la bataille des samouraïs" épisode issue de la saison 1 de la série Points de repères diffusé sur Arte le 23 octobre 2016.
  • Sekigahara, film de 2017.


Lien externe[modifier | modifier le code]