Bataille de Wuhan — Wikipédia

Bataille de Wuhan
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Mitrailleurs chinois.
Informations générales
Date au
Lieu Wuhan et environs (Hubei, ainsi que Anhui, Henan et Jiangxi), Chine
Issue victoire japonaise
Belligérants
Drapeau de Taïwan République de Chine
Drapeau de l'URSS Union soviétique
Empire du Japon
Commandants
Drapeau de Taïwan Tchang Kaï-chek
Drapeau de Taïwan Chen Cheng
Drapeau de Taïwan Xue Yue
Drapeau de Taïwan Wu Qiwei
Drapeau de Taïwan Zhang Fakui
Drapeau de Taïwan Wang Jingjiu
Drapeau de Taïwan Ou Zhentong
Drapeau de Taïwan Li Tsung-jen
Drapeau de Taïwan Sun Lianzhong
Kotohito Kan'in
Yasuji Okamura
Shunroku Hata
Naruhiko Higashikuni
Shizuichi Tanaka
Kesago Nakajima
Forces en présence
1 000 000 hommes
200 avions
30 navires
Renforts de l'Armée de l'air soviétique
350 000 hommes
500 avions
120 navires
Pertes
env. 400 000 Chinois
100 pilotes soviétiques
env. 140 000

Guerre sino-japonaise (1937-1945),
Seconde Guerre mondiale

Batailles

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Coordonnées 30° 34′ 00″ nord, 114° 16′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Chine
(Voir situation sur carte : Chine)
Bataille de Wuhan

La bataille de Wuhan opposa en 1938 l'Armée impériale japonaise à l'Armée nationale révolutionnaire chinoise — aidée par l'Armée de l'air soviétique, envoyée officieusement sous l'appellation de troupes « volontaires » — pendant la guerre sino-japonaise.

Déterminé à conquérir Wuhan (Hubei), le quartier-général impérial autorisa à 375 reprises l'emploi d'armes chimiques lors des opérations de l'automne 1938[1] en dépit des articles 23 des conventions de La Haye de 1899 et 1907 et V du Traité relatif à l'emploi des sous-marins et des gaz asphyxiants en temps de guerre ainsi que d'une résolution du 14 mai 1938 de la Société des Nations blâmant l'empire du Japon pour un tel usage[2].

La bataille dura quatre mois et s'avéra particulièrement intense et sanglante, s'étalant sur les rives nord et sud du Yangzi Jiang, ainsi que sur plusieurs provinces voisines du Hubei. Les Japonais parvinrent à prendre Wuhan, mais pas à faire cesser comme ils l'escomptaient la résistance chinoise.

Contexte[modifier | modifier le code]

Fantassins chinois à Wuhan, revêtus d'un équipement d'origine allemande.

Après la chute de Shanghai et celle de Nankin, le gouvernement de Tchang Kaï-chek avait transféré la capitale à Chongqing. Néanmoins, l'essentiel des troupes d'élite chinoises et une partie de ses infrastructures militaires se trouvaient à Wuhan. La ville, divisée par le Yangzi Jiang, est séparée en plusieurs agglomérations : Hankou, Hanyang et Wuchang. Comptant deux millions d'habitants, Wuhan était à l'époque l'une des villes les plus importantes de Chine. La prise de Wuhan pouvait permettre aux Japonais d'espérer anéantir la résistance des Chinois.

Bataille[modifier | modifier le code]

Le , les Japonais commencèrent à bombarder Wuhan ; les Chinois réussirent néanmoins à repousser l'aviation ennemie[3]. Le , la Diète du Japon vota la loi de mobilisation générale de l'État, qui permettait à l'effort de guerre en Chine de recevoir des financements illimités.

Le , jour anniversaire de l'empereur Hirohito, les Japonais réalisèrent une nouvelle attaque aérienne. Après la chute de Xuzhou, l'armée nippone se concentra sur la prise de Wuhan, en commençant par envahir la municipalité de Hankou ; les Chinois, pour contrer l'offensive japonaise, réunirent autour de Wuhan environ un million de soldats, 200 avions et 30 navires de guerre[4].

Le , les troupes nationalistes firent sauter les digues du fleuve Jaune dans le Henan afin de retarder l'avance des japonais : l'inondation causa entre 500 000 et 900 000 morts civils[5].

Le , les Japonais débarquèrent au sud du Yangze, prenant la ville de Anqing. Malgré la résistance chinoise et les attaques effectués contre la 11e armée japonaise, Jiujiang fut également prise le . Remontant le fleuve vers l'est, les troupes japonaises durent affronter la résistance des 31e et 32e armées chinoises à l'ouest de Ruichang. La bataille pour la défense du Xian de Yiangxin continua jusqu'au , date à laquelle les Japonais parvinrent à écraser la résistance chinoise et à avancer sur Wuchang.

Pendant l'attaque de Ruichang, la 106e division japonaise poursuivit son avance vers le sud, le long de la voie ferrée de Nanxun. Les troupes japonaises durent cependant affronter une forte résistance dans leurs tentatives d'occuper Nanchang et le Xian de De'an : en septembre, la bataille s'était enlisée. À la fin du mois, les troupes chinoises du général Xue Yue anéantirent quatre régiments japonais après les avoir encerclés dans la région de Wanjialing.

Au nord du Yangze, les Japonais prirent en juillet le Xian de Taihu, qui fut ensuite reconquis par les Chinois en août. Les troupes chinoises lancèrent ensuite des contre-offensives, qui se terminèrent par des échecs. Les Japonais parvinrent à prendre le Xian de Taihu, puis le fort du District de Tianjia'an. À la fin , les troupes japonaises du nord avançaient vers Wuhan.

Dans la chaîne de montagnes de Dàbié, les Japonais parvinrent à briser la résistance chinoise et à prendre en octobre la ville de Xinyang, avançant également sur Wuhan le long de la voie ferrée, et prenant progressivement la ville en tenaille.

À la fin , Wuhan étant presque complètement encerclée, les Chinois se retirèrent de la ville pour sauvegarder leurs effectifs restants. Les Japonais prirent Wuchang et Hankou le , et Hanyang le .

Conséquences[modifier | modifier le code]

Les Japonais réussirent à prendre Wuhan, mais au prix de lourdes pertes, tandis que les Chinois avaient évité l'écrasement complet de leurs troupes. L'aviation et la marine militaire chinoises avaient cependant été en partie anéanties, et la destruction des digues avait causé de très nombreux morts civils. La guerre sino-japonaise entrait dans une phase d'enlisement de plusieurs années, aucun des deux camps ne parvenant à défaire l'autre de manière décisive.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Yoshiaki Yoshimi, Dokugasusen Kankei Shiryō II, Kaisetsu, Jūgonen sensō gokuhi shiryōshū, Funi Shuppankan, 1997, p. 25–29, Japan's poison gas used against China, The Free Lance-Star, 6 octobre 1984 [1]
  2. Herbert P. Bix, Hirohito and the Making of Modern Japan, Perennial, 2001, p. 739
  3. Sino-Japanese War, 1938
  4. Hsu Long-hsuen et Chang Ming-kai, History of The Sino-Japanese War (1937–1945)
  5. Huang He Floods, Encyclopedia Britannica

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  • Paul-Yanic Laquerre, La bataille de Wuhan, l'endiguement du tsunami nippon, Dernière Guerre Mondiale, no 4, Octobre 2012, p. 43, [2]