Bataille du Linge — Wikipédia

Bataille du Linge
Description de cette image, également commentée ci-après
La crête du Linge.
Informations générales
Date du au
Lieu Hohrod, France
Issue Gains territoriaux minimes pour la France
Belligérants
Drapeau de la France France Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Commandants
Drapeau de la France Louis Ernest de Maud'huy
Drapeau de la France Gaston d'Armau de Pouydraguin
Drapeau de la France Georges Brissaud-Desmaillet
Drapeau de l'Empire allemand Otto von Schmidt
Forces en présence
IIIe armée
47e division d'infanterie
129e division d'infanterie
3e brigade de chasseurs
6e division de Landwehr bavaroise (de)
187e brigade d'infanterie prussienne
Pertes
8 867 pertes 7 000 pertes

Première Guerre mondiale

Batailles

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Bataille de l'Atlantique

Coordonnées 48° 03′ 17″ nord, 7° 07′ 32″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille du Linge
Géolocalisation sur la carte : Alsace
(Voir situation sur carte : Alsace)
Bataille du Linge
Géolocalisation sur la carte : Haut-Rhin
(Voir situation sur carte : Haut-Rhin)
Bataille du Linge

La bataille du Linge oppose, du au , l'armée française à l'armée allemande durant la Première Guerre mondiale. Elle a pour cadre le massif du Linge qui se situe sur le ban des communes de Hohrod, Soultzeren, Labaroche et Orbey dans le département du Haut-Rhin. Cette bataille s'inscrit dans une série de combats dans les Vosges déclenchés par l'armée française afin d'obtenir des positions dominantes pour une attaque future dans la plaine d'Alsace.

Ces combats et notamment la bataille du Linge sont particulièrement meurtriers pour des gains territoriaux minimes.

Le site fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1921. Le secteur protégé a toutefois été modifié en 1932[1] afin de permettre la remise en état du site[2].

Intention stratégique[modifier | modifier le code]

L'objectif est d'effectuer une tactique dite « manœuvre de débordement par les hauts », chère au Haut Commandement des années 1914. Une telle manœuvre est efficace dans la mesure où elle bénéficie d'un effet de surprise ; mais non si elle se transforme en opération lente et prévisible, où l'ennemi est retranché dans des positions fortes.

Le champ de bataille[modifier | modifier le code]

Le Linge est une montagne recouverte pour partie de nombreux bois ou bosquets et de parois rocheuses escarpées. Les Allemands sont présents sur ce site depuis plusieurs mois. Ils l'ont aménagé en renforçant les défenses naturelles par l'ajout de blockhaus à intervalles réguliers pour y positionner de l'artillerie ou des mitrailleuses et par plusieurs lignes de tranchées. Ils installent également de nombreux réseaux de fils de fer barbelés, certains sont masqués dans les bosquets ou les couloirs rocheux. Ces différents aménagements en font une position défensive très forte.

Bataille et affrontements[modifier | modifier le code]

La bataille du Linge débute le et s'achève le .

Avant l'attaque du Linge, les 47e et 66e divisions d'infanterie lancent une offensive dans la vallée le . Les troupes françaises avancent de cinq kilomètres en une semaine, mais Joffre tient à son idée d'une offensive par les hauteurs et, contre l'avis unanime de ses subordonnés, décide de stopper l'offensive dans la vallée et ordonne le début de l'offensive au Linge, oubliant ainsi le principe de Napoléon : « éviter le champ de bataille que l'ennemi a reconnu et fortifié »[réf. nécessaire].

Le 30e bataillon de chasseurs à pied en .

À l'issue des assauts français menés par la 3e brigade de chasseurs et la 129e division d'infanterie, la crête ne peut être conservée malgré quelques gains de terrain. En effet, dès le mois d', de violentes contre-attaques allemandes rejettent les Français dans les contre-pentes. À partir du mois de , après de violentes attaques des troupes impériales menées avec le concours de lance-flammes et de gaz lacrymogènes[3], le secteur entre dans un calme relatif. Au mois d', les dernières tentatives des Allemands se soldent par la stabilisation de la ligne de front sur ce massif jusqu'à la fin de la guerre. Dès lors, les deux camps vont largement s'employer à fortifier le massif. Une partie de ces vestiges, n'existant pour la plupart pas au moment de la bataille, sont encore visibles sur le site aujourd'hui.

Caractérisé comme l'un des combats les plus meurtriers entre l'Empire allemand et la France[réf. nécessaire], les affrontements ont causé plus de 18 000 pertes[4]. Pour les forces françaises, celles-ci s'élèvent à 8 867 hommes[5].

Mémorial[modifier | modifier le code]

Cimetière militaire allemand du Linge.

Situé à proximité d'Orbey et de Labaroche, le Musée-Mémorial du Linge rassemble tous les objets français et allemands qui ont été retrouvés sur place (armes, munitions, objets personnels et reliques), ainsi que des maquettes du champ de bataille, des photos et des cartes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Champ de bataille du Linge », notice no PA00085575, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. Hensel Florian, Le Lingekopf, de 1915 à nos jours, Colmar, do Bentzinger, , 204 p. (ISBN 978-2-84960-362-8).
  3. Hensel 2014.
  4. « La crête du Linge », sur cheminsdememoire.gouv.fr (consulté le ).
  5. Les pertes se répartissent en 1 157 tués, 7 611 blessés et 99 disparus.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Armand Durlewanger, Le Drame du Linge, Ingersheim, SAEP, , 158 p.
  • Florian Hensel, Le Linge, un massif alsacien dans la Grande Guerre, Strasbourg, Vent d'Est éditions, , 64 p. (ISBN 978-2-37172-000-8)
  • François Tisserand, Le Linge, tombeau des Chasseurs : mémoires d'un chasseur alpin, édition Mémorial du Linge, 1970.
  • Journal de Marche et des Opérations du 14e BCAP, 26N820/10.
  • Journal de Marche et des Opérations du 22e BCAP, 26N823/12 et 26N823/13.
  • Journal de Marche et des Opérations du 30e BCAP, 26N826/10.
  • Journal de Marche et des Opérations du 70e BCA, 26N834/13.

Archives[modifier | modifier le code]

Liens internes[modifier | modifier le code]

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