Bataille navale de Vigo — Wikipédia

Bataille de la Baie de Vigo
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La Bataille de la Baie de Vigo par Ludolf Bakhuizen.
Informations générales
Date
Lieu Au large de Vigo (Galice)
42° 15′ 00″ N, 8° 44′ 42″ O
Issue Victoire Anglo-Néerlandaise
Belligérants
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de l'Espagne Royaume d'Espagne
Drapeau de l'Angleterre Royaume d'Angleterre
Drapeau des Provinces-Unies Provinces-Unies
Commandants
François Louis Rousselet de Châteaurenault
Manuel de Velasco
George Rooke
Philips van Almonde
Forces en présence
20 vaisseaux espagnols
20 vaisseaux français
49 vaisseaux anglo-néerlandais
Pertes
2 000 hommes
23 vaisseaux détruits
17 vaisseaux capturés
800 hommes

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Coordonnées 42° 15′ 00″ nord, 8° 44′ 42″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Espagne
(Voir situation sur carte : Espagne)
Bataille de la Baie de Vigo
Géolocalisation sur la carte : Galice
(Voir situation sur carte : Galice)
Bataille de la Baie de Vigo

La bataille navale de la baie de Vigo, parfois appelée bataille de Rande, eut lieu le (nouveau style) ou le 12 octobre (selon le calendrier julien encore utilisé en A Angleterre à cette date) dans la baie de Vigo, au large des côtes de la Galice en Espagne. Elle mit aux prises une flotte anglo-néerlandaise dirigée par l'amiral George Rooke, secondé par les amiraux néerlandais Philips van Almonde et Philips van der Goes, avec la Flotte des Indes, un convoi franco-espagnol commandé par les amiraux François Louis Rousselet de Châteaurenault et Manuel de Velasco.

Contexte[modifier | modifier le code]

Rooke avait été envoyé en mission avec une flotte anglo-néerlandaise de 49 navires pour s'emparer du port de Cadix, mais le , tenu en échec, il se décide à retourner en Angleterre et fait relâche à Lagos (Portugal). Là, il apprend qu'un convoi espagnol, chargé de ramener en une fois toute la production des colonies américaines de l'année précédente, a quitté La Havane le mais, alerté du raid anglais, avait reçu ordre de détourner sa route de Cadix vers Vigo, qu'il avait atteint le .

Décidé à rendre un peu de lustre à sa mission, Rooke fait voile immédiatement vers Vigo, où il tombe sur une escadre de 40 vaisseaux français et espagnols en train de décharger le fret. La flotte espagnole est composée de 20 vaisseaux ramenant leurs riches cargaisons des indes occidentales espagnoles commandée par Velasco, et de son escorte de 20 navires de la Marine royale française.

Chateaurenault avait déjà organisé la protection du port en refermant la darse par des herses de mâts de navire qu'il avait donné l'ordre d'abattre ; l'entrée du port était couverte par des pièces d'artillerie en batterie depuis les forts de la ville et de l'île de San Simón (es), non loin de Redondela.

Bataille[modifier | modifier le code]

La bataille de Vigo coûte 18 vaisseaux à la France et 11 à l'Espagne. Au premier plan, les vaisseaux anglais de la Royal Navy et néerlandais de la Marine de la république des Provinces-Unies. Anonyme.

Pourtant, le , Rooke donna l'ordre d'attaquer, chargeant l'amiral Thomas Hopson (en), commandant le HMS Torbay, de forcer le barrage de mâts entassés et de faire débarquer le corps expéditionnaire du duc d'Ormonde afin qu'il s'empare des redoutes. Hopson s’étant porté à pleines voiles sur l’estacade et l’ayant rompue du premier choc, toute la flotte pénètre dans le port[1].

L'affrontement se déroule dans l'anse de l'île de San Simón (es), non loin de Redondela où les Franco-Espagnols se sont abrités, pensant ainsi pouvoir se garder de toute tentative d'attaque de la part des Anglais.

L'assaut est un succès total pour l'amiral Rooke. Après un combat vivement disputé, les Espagnols et les Français se voient contraints de saborder ou mettre le feu à la plus grande partie de leurs bâtiments pour empêcher qu'ils ne tombent au pouvoir des Anglais[1], qui s’emparent néanmoins de 10 vaisseaux de guerre et de 11 galions ; douze des vaisseaux français sont détruits. Les Anglo-Néerlandais s'emparent du reste de l'escadre : six vaisseaux et deux frégates). De la flotte espagnole, onze navires sont détruits et neuf sont capturés.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Les trésors de l’Amérique ont été sauvés grâce à l'action du chevalier Renau, mais le principal résultat de cette expédition reste le tort irréparable qu’éprouve la marine des Bourbon ; la domination des mers passe aux Anglais pour tout le cours de la guerre[1].

La flotte anglo-néerlandaise n'a perdu aucun bâtiment ; en revanche, le combat a fait de nombreuses victimes de part et d'autre : on estime qu'il y a 2 000 morts et autant de blessés du côté franco-espagnol, et 800 morts et 500 blessés du côté Anglo-néerlandais. Les vainqueurs récupèrent 14 000 livres de butin (près de 3 millions de livres avaient déjà été déchargés par les Espagnols avant l'assaut). Les deux chambres d'Angleterre votent des remerciements aux généraux vainqueurs. En reconnaissance des services rendus, le duc d’Ormond James Butler est nommé lord lieutenant (vice-roi) d’Irlande, et Rooke est nommé gouverneur de Gibraltar (1704).

Forces en présence[modifier | modifier le code]

Liste des vaisseaux ayant pris part à la bataille, il ne s'agit pas de tous les vaisseaux présents sur place.

Flotte française[modifier | modifier le code]

Commandée par le marquis de Châteaurenault

  • Le Fort, 76, vice-amiral de Châteaurenault, brûlé
  • Le Prompt, 76, amiral Beaujeu, capturé par les Britanniques
  • L'Assuré , 66, capitaine d'Aligre, capturé par les Britanniques
  • L'Espérance, 70, capitaine La Gallissonnière, échoué et sabordé
  • Le Bourbon, 68, capitaine Montbault, capturé par les Néerlandais
  • La Sirène, 60, capitaine de Mongon, échoué et sabordé
  • Le Solide, 56, capitaine de Champmeslin, brûlé
  • Le Ferme, 72, capitaine de Beaussier, capturé par les Britanniques
  • Le Prudent, 62, capitaine de Grandpré, brûlé
  • L'Oriflamme, 64, capitaine de Certaines de Fricambault, brûlé
  • Le Modéré, 56, capitaine L'Autier, capturé par les Britanniques
  • Le Superbe, 70, capitaine Botteville, échoué et sabordé
  • Le Dauphin, 46, capitaine Duplessis, brûlé
  • Le Volontaire, 46, capitaine Sorel, échoué et sabordé
  • Le Triton, 42, capitaine de Court, capturé par les Britanniques

Flotte anglo-néerlandaise[modifier | modifier le code]

Vaisseaux de la Royal Navy et de la Marine de la république des Provinces-Unies, commandés par l'amiral Rooke.

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

Longtemps courut une légende suivant laquelle une partie du butin de Vigo était encore sous les eaux, dans les épaves de certains navires. On en trouve un écho dans le roman de Jules Verne Vingt Mille Lieues sous les mers, où le capitaine Nemo montre à ses hôtes l'épave d'un navire espagnol. On y fait référence également dans le roman La Bataille invisible, de Gaston Leroux, où les Alliés, commandés par le capitaine Hyx, et les Allemands tentent de s'emparer des richesses englouties en faisant une guerre de tranchées au fond de la baie de Vigo.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Dezos de la Roquette, « (Jacques Butler, deuxième duc d’) », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition], vol. 31, p. 409
  2. Frère du vice-amiral.
  3. a b c d e f et g Brûlot.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) David Francis, The First Peninsular War : 1702–1713, Ernest Benn Limited, (ISBN 0-510-00205-6).
  • (en) Henry Kamen, « The Destruction of the Spanish Silver Fleet at Vigo in 1702 », Bulletin of the Institute of Historical Research, no 39,‎ .
  • (en) Henry Kamen, Philip V of Spain : The King who Reigned Twice, Yale University Press, , 277 p. (ISBN 0-300-08718-7, présentation en ligne).
  • (en) Peter Le Fevre, Richard Peter et Harding, Precursors of Nelson : British Admirals of the Eighteenth Century, Chatham Publishing, (ISBN 1-86176-062-0).
  • (en) John A. Lynn, The Wars of Louis XIV : 1667–1714, Longman, (ISBN 0-582-05629-2).
  • (en) N.A.M Roger, The Command of the Ocean : A Naval History of Britain 1649–1815, Penguin Group, (ISBN 0-14-102690-1).
  • (en) Philip Stanhope, History of the War of the Succession in Spain, Londres, .
  • (en) Geoffrey Symcox, War, Diplomacy, and Imperialism : 1618–1763, Harper & Row, (ISBN 0-333-16633-7).
  • (en) G. M. Trevelyan, England Under Queen Anne : Blenheim, Longmans, Green and co., .
  • (en) John Baptist Wolf, The Emergence of the Great Powers : 1685–1715, Harper & Row, (ISBN 0-313-24088-4).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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