Bataillon international de libération — Wikipédia

Brigade internationale de libération
Image illustrative de l’article Bataillon international de libération

Idéologie Internationalisme
Factions :
Marxisme-léninisme
Anarchisme
Statut Actif
Fondation
Date de formation
Actions
Zone d'opération Syrie
Organisation
Fait partie de Forces démocratiques syriennes (depuis 2015)
Groupe relié YPG
Guerre civile syrienne

Le Bataillon international de libération ou Brigade internationale de libération (IFB, en turc : Enternasyonalist Özgürlük Taburu ou en kurde : Tabûra Azadî Ya Înternasyonal) est une unité militaire constituée de combattants étrangers se battant avec les Unités de protection du peuple (YPG) pendant la guerre civile syrienne. Elle est active depuis et compte plusieurs factions communistes (notamment marxistes-léninistes ou maoïstes) ou anarchistes (dont des communistes libertaires).

Histoire[modifier | modifier le code]

Des combattants du Bataillon international de libération et des Forces révolutionnaires internationales de guérilla, le 29 juin 2017.

Origines[modifier | modifier le code]

En , les Kurdes créent Lions of Euphrate, leur premier réseau de recrutement international. C'est à ce moment qu'est fondée l'Académie, lieu de formation des volontaires. L'organisme est rapidement renommé en Lions of Rojava puis disparaît au moment de la création du Bataillon YPG international, à la fin de 2016. Sa création est marquée par un conflit important entre plusieurs volontaires, des anarchistes ayant repéré la présence de militants d'extrême droite dans leurs rangs. Ces derniers tentent alors de s'enfuir vers l'Irak, avant d'être rattrapés puis renvoyés dans leurs pays d'origine[1].

Création[modifier | modifier le code]

Le est créé le Bataillon international de libération, à l'initiative de plusieurs organisations de la gauche turque[1].

Le groupe a été mis en place par des membres du TKP/ML TIKKO, du MLKP et du BÖG, inspirés par les Brigades internationales qui ont combattu durant la guerre civile espagnole. Le groupe est composé de combattants turcs, kurdes, alevis, espagnols, grecs, allemands, albanais, circassiens, arabes, arméniens, lazes[2] et français[3]. L'idéologie politique des combattants est variée et comprend le marxisme-léninisme, l'hoxhaïsme, le maoïsme, et l'anarchisme[4],[5].

Scission temporaire en 2018[modifier | modifier le code]

Lors du début de la bataille d'Afrine le 20 janvier 2018, la plupart des organisations membres du Bataillon international de libération le quittent en raison de la mainmise du MLKP. Seul les communistes libertaires grecs de l'Union révolutionnaire pour la solidarité internationaliste restent membres de l'IFB. De leurs côtés, les autres organisations turques que sont la TIKKO, les BÖG, le Parti travailliste communiste de Turquie / léniniste et le Parti communiste maoïste et les internationalistes de la Lutte anarchiste (TA) constituent une nouvelle structure, les Forces révolutionnaires (Devrimci Güçler en turc). En février, TA et les internationalistes militants au sein des partis turques se réclament d'une nouvelle suprastructure, les Forces antifascistes d'Afrine, aussi appelée Brigade Mickael Israel, du nom d'un combattant américain tué par un bombardement turc à Al-Bab en 2016[1].

Lors de l'annonce publique de la création de Lutte anarchiste, déjà active depuis deux ans, en , il est évoqué « Bataillon international de libération reformulé récemment »[1].

Structures et formation[modifier | modifier le code]

Les volontaires s'engagent pour une durée minimale de neuf mois. Cette décision aurait été prise pour réduire l'afflux de « touristes », c'est-à-dire celui des jeunes aventuriers motivés uniquement par l'occasion de poser sur quelques photos avant de rentrer en Europe[1].

Depuis la formation du Bataillon, les volontaires sont intégrés dès leur arrivée à l’Académie internationale des YPG Şehîd Kemal, du nom de guerre de l’anglais Erik Konstandinos Scurfield, le premier élève de l’académie à avoir été tué au combat contre l’État islamique. L’Académie est une structure mise en place afin de fournir aux volontaires internationaux un entraînement, composé d’une préparation militaire et physique, de cours d’histoire du Kurdistan, d’une formation politique sur le confédéralisme démocratique, de cours de langue de kurmandji ainsi qu’une préparation de la vie militaire quotidienne[1].

Après une formation d’un mois, le volontaire est intégré à une unité. Les volontaires sont la plupart du temps intégrés dans des unités de cadres. Les troupes des YPG sont en effet composé de deux types de structures, celles formées de cadres, engagés en principe à vie, qui renoncent à toute vie de famille et aux relations sexuelles, et celles formées de miliciens (ou locaux, heremî). Ces derniers sont, contrairement aux cadres, payés (70 000 livres syriennes, l'équivalent d'environ 115 )[1].

Groupes[modifier | modifier le code]

Des combattantes des Forces unies de libération, avec le slogan « Ni una menos », le 29 juin 2017, au nord de Raqqa.
Des membres de la Brigade Bob Crow, le 1er août 2017.

Le Bataillon est composé de combattants de groupes armés d’extrême gauche dont certains s'étaient battus avec les YPG avant la création du Bataillon. Ces groupes incluent :

Engagements internationaux[modifier | modifier le code]

Le bataillon participe à des combats contre les djihadistes de l'État islamique[11],[12],[13] et contre les rebelles soutenus par la Turquie, dans le cadre de l'opération Rameau d'olivier[14], lancée en janvier 2018.

En juillet 2016, la Brigade internationale de libération publie une déclaration en vidéo afin de condamner l'attentat de Nice du 14 juillet 2016[15].

En septembre 2016, la Brigade Krazucki membre du Bataillon International réalise une photo de soutien aux syndicalistes d'Air France passant en procès le 27 septembre 2016. La Confédération générale du travail, dans un communiqué, se dissocie de cette action[16],[17].

Le 21 septembre 2016, une photo de soutien à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes lui est transmise[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g Stéphane Barth, Les militants internationalistes engagés dans les Forces démocratiques syriennes, Université Paris Nanterre, 2018/2019, 96 p., PDF (lire en ligne).
  2. « Une brigade internationale de libération a été fondée à Rojava » sur nouvelleturquie.wordpress.com
  3. « Depuis la Syrie, le soutien de la brigade Krasucki aux salariés d'Air France », Libération,
  4. a b c d e f g h i j k l m et n Cody Roche, Factions Fighting in the Syrian Civil War, Bellingcat, 29 avril 2017.
  5. a b c d e f g h i j k l m et n Foreign Volunteers for the Syrian Kurdish Forces, The Carter Center, 27 février 2017.
  6. Des Français qui combattent Daesh en Syrie soutiennent les salariés d'Air France et la CGT, BFMTV, 28 septembre 2016.
  7. Syrie: des Français de la "Brigade Henri Krasucki" se battant aux côtés des Kurdes soutiennent les salariés d'Air France
  8. Des Français engagés en Syrie dans la brigade Henri Krasucki
  9. La brigade Henri-Krasucki répond à la bureaucratie CGT
  10. Clare Maxwell, Anarchie au sein des YPG : des volontaires étrangers se jurent de faire la « révolution » en Turquie, Middle East Eye, 12 mai 2017.
  11. « New Leftist 'Freedom Brigade' to Join Kurdish Forces in Rojava », TeleSUR, (consulté le )
  12. « Rojava’da ilk Enternasyonalist Özgürlük Taburu kuruldu », YPG News, (consulté le )
  13. « International Freedom Battalion: women of the world, defend the Rojava revolution–a report from JINHA », signalfire, (consulté le )
  14. (de) Deutsche kämpfen gegen Erdogan, BILD, 27 janvier 2018.
  15. OCML Voie Prolétarienne, « Déclaration du Bataillon International de Libération au Rojava sur l’attentat de Nice », (consulté le )
  16. « Démenti de la CGT - La cgt », sur www.cgt.fr (consulté le )
  17. Depuis la Syrie, le soutien de la «brigade Krasucki» aux salariés d'Air France, Libération, 28 septembre 2016.
  18. « Indymedia Nantes | Articles | Show », sur nantes.indymedia.org (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes et sources[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]