Baudouin V de Jérusalem — Wikipédia

Baudouin V de Jérusalem
Illustration.
Mort de Baudouin IV et couronnement de Baudouin V
Guillaume de Tyr, Historia et continuation, Acre, XIIIe siècle
BNF, Mss.fr.2628
Titre
Roi de Jérusalem
Avec Baudouin IV (1183-1185)
Couronnement en l'église du Saint-Sépulcre de Jérusalem
Régent Raymond III de Tripoli
Prédécesseur Baudouin IV
Successeur Sibylle et
Guy de Lusignan
Biographie
Dynastie Maison de Montferrat
Date de naissance
Date de décès
Lieu de décès Saint-Jean-d'Acre
Père Guillaume de Montferrat
Mère Sibylle de Jérusalem

Baudouin V de Jérusalem
Rois de Jérusalem

Baudouin V de Jérusalem ou Baudouinet (août 1177 † août 1186), est roi de Jérusalem de 1183 à 1186, fils posthume de Guillaume de Montferrat, comte de Jaffa et d'Ascalon, et de Sibylle de Jérusalem.

Biographie[modifier | modifier le code]

Deux ans avant sa naissance, la famille royale de Jérusalem se composait du roi Baudouin IV, atteint de la lèpre et ne pouvant donc avoir ni femme ni enfant, de sa sœur Sibylle, âgée de seize ans et de son autre sœur Isabelle, âgée de six ans. La question du mariage de Sibylle était donc une affaire de première importance pour le royaume de Jérusalem. Après en avoir débattu, le choix du roi et du conseil des barons se porte sur la personne de Guillaume de Montferrat, qui vient en Terre sainte et épouse Sibylle en . Mais il contracte une maladie et meurt en . Baudouin naît posthume, au cours de l’été 1177[1].

La question du remariage de Sibylle se pose à nouveau, plusieurs seigneurs sont approchés, mais les intrigues d’Agnès de Courtenay, la reine mère, et d’un noble croisé du nom d’Amaury de Lusignan parviennent à faire conclure le mariage entre Sibylle et Guy de Lusignan, qui reçoit en fief les comtés de Jaffa et d’Ascalon[2].

Hommage à Baudouin V., enluminure du XIIIe siècle.

Mais le nouveau comte de Jaffa, sans aucun sens politique et militairement brouillon, ne se révèle pas à la hauteur des espérances qui lui avaient été accordées. En 1183, voyant sa fin venir, Baudouin IV décide d’associer au trône son jeune neveu, appelé Baudouinet pour le distinguer de son oncle, et de nommer le comte Raymond III de Tripoli comme bailli et régent du royaume. Ce dernier refuse cependant la charge de tuteur, les charges de régent et de tuteur étant considérées comme incompatibles. Le 20 novembre 1183, Baudouinet est sacré roi de Jérusalem sous le nom de Baudouin V, alors qu’il n’est âgé que de six ans[3].

Baudouin IV le Lépreux meurt le et Baudouin V devient le seul roi, sous la régence du comte de Tripoli. Ce dernier poursuit la politique du roi lépreux, c'est-à-dire une politique de paix et de bonnes relations avec Saladin. Le commerce entre les états latins d’Orient et les États de Saladin reprend et l’on voit même, au cours de l’hiver 1185-1186, l’état ayyoubide approvisionner en vivres le royaume de Jérusalem, où sévit la disette après les mauvaises récoltes de l’été 1185[4].

Une succession difficile et malheureuse[modifier | modifier le code]

Le petit roi meurt à Saint-Jean-d’Acre à la fin du mois d’ et le problème de succession du royaume se pose à nouveau. Même si la monarchie hiérosolymitaine se transmet depuis trois quarts de siècle dans la même famille, l’avènement d’un nouveau roi doit être approuvé par l’assemblée des barons. Deux candidats à la succession se présentent, d’une part Guy de Lusignan, en vertu des droits héréditaires de son épouse Sibylle, d’autre part Raymond III de Tripoli, comme régent nommé par Baudouin le Lépreux. Guy n’a que peu de partisans, mais Sibylle, profitant de l’absence de Raymond, qui a été éloigné par Josselin III de Courtenay, se fait couronner reine à l’issue de l’inhumation de Baudouin V et fait couronner son époux, renforçant les chances de son mari, qui ne sont toutefois pas acquises, sans l’assentiment de l’assemblée des barons. Raymond de Tripoli, désirant éviter une guerre civile entre les partisans de Guy et les siens, propose pour le remplacer Onfroy IV de Toron, marié à une autre sœur de Baudouin le Lépreux. Mais ce dernier, effrayé à l’idée des responsabilités royales, s’y refuse et prête allégeance à Guy et Sibylle[1].

Guy de Lusignan devient donc roi et mène le royaume à sa perte en moins d’un an, par l’écrasante défaite de Hattin, le 4 juillet 1187, puis la perte de la quasi-totalité des places fortes du royaume, dont Jérusalem, le 2 octobre 1187[5].

Ascendance[modifier | modifier le code]


Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Grousset 1935, p. 602
  2. Grousset 1935, p. 651-2
  3. Aubé 1981, p. 373-380
  4. Aubé 1981, p. 425-6
  5. Grousset 1949, p. 241

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]