Bavarois (cheval) — Wikipédia

Bavarois
Marcus Ehning et Noltes Küchengirl au CHI de Genève 2013
Marcus Ehning et Noltes Küchengirl au CHI de Genève 2013
Région d’origine
Région Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Caractéristiques
Morphologie Cheval de sport
Registre généalogique Fusionné (indépendant 1963 - 2014)
Taille 1,58 m à 1,75 m
Robe Généralement alezan, plus rarement bai
Tête Profil rectiligne
Autre
Utilisation Sports équestres

Le Bavarois ou Bavarois sang chaud (allemand : Bayerisches Warmblut) est une race de chevaux de sport issue des demi-sangs Rottaler, originaire de la région de Bavière, dans le Sud de l'Allemagne. Comme de nombreuses autres races de chevaux de sport allemands, son élevage s'est orienté vers la production d'un animal apte à concourir dans les trois sports équestres olympiques.

Depuis 2014, cette race souvent caractérisée par sa robe alezane n'existe officiellement plus, et a été fusionnée dans le stud-book du cheval de sport allemand.

Histoire[modifier | modifier le code]

Il est également connu sous le nom de « Bavarois sang chaud » en français ; la race était autrefois nommée Rottaler[1]. Son nom en anglais est Bavarian Warmblood[2]. Développée dans les années 1960 à partir de chevaux Rottaler de type warmblood lourd, cette race provient de croisements entre ce dernier, fort populaire durant la Seconde Guerre mondiale[3], et des chevaux Hanovrien, Trakehner, Pur-sang[4], Cleveland Bay, Anglo-normand et Oldenbourg[5]. Plusieurs ouvrages de vulgarisation affirment que les plus lointains ancêtres Rottaler des Bavarois remontent au XIe siècle, et ont été utilisés comme montures durant les croisades[6],[7].

La race reçoit son nom actuel en 1960[8], puis est officiellement reconnue en 1963[3]. Les premiers Bavarois sont assez lourds, plus petits que l'Oldenbourg, avec une tête plus étroite et plus longue[8].

En 1997, la population de Bavarois recensée en Allemagne est de 5 473 individus[9]. En 2014, ce stud-book est fusionné avec celui du cheval de sport allemand[9],[10]. Certains agriculteurs allemands ont bâti leur réputation en élevant cette race sur le long terme, entre autres Peter Muhr qui a élevé des Bavarois durant 40 ans[11].

Description[modifier | modifier le code]

Bavarois au modèle.

La race appartient au groupe des chevaux de sang allemands (Warmblut)[12], c'est-à-dire ayant plus de deux tiers d'origines Pur-sang[13]. D'après le Guide Delachaux (2014), il toise de 1,58 m à 1,75 m[1]. CAB International (2016) donne une moyenne de 1,62 m à 1,73 m[14], et la base de données DAD-IS une moyenne de 1,62 m chez les femelles, pour 1,68 m chez les mâles[9]. L'auteure allemande Silke Behling cite 1,58 m à 1,70 m[15].

Ce cheval de sport est proche du Hanovrien[1], mais un peu plus léger[3]. La tête, de profil rectiligne, est pourvue de grands yeux[1], et réputée pour son élégance[3]. Le garrot est sorti, les épaules sont longues et inclinées[1]. La croupe est légèrement inclinée[1]. Les membres sont solides[1].

La race est réputée de caractère facile et volontaire[1]. Ses mouvements sont amples et élastiques[5].

Un cas d'intersexuation chez une jument bavaroise a été étudié en médecine vétérinaire[16].

Robes[modifier | modifier le code]

Les robes les plus fréquentes sont les alezans (notamment l'alezan brûlé, qui est majoritaire[5]) sous toutes leurs nuances[3], constituant la robe traditionnelle de la race[7]. Vient ensuite le bai[1]. Le noir et le gris sont possibles[1],[15]. Les robes pie et tachetées sont interdites[5],[17], mais les marques blanches sont autorisées[14].

Sélection[modifier | modifier le code]

Marque au fer rouge du Bavarois.

Ces chevaux sont marqués d'un « B » sur la cuisse[1], les associations chargées de la sélection de la race gérant traditionnellement le marquage, l'entraînement des chevaux et le stud-book[18]. Il existe une sélection sur le caractère[1]. L'objectif d'élevage principal est le même que celui des autres chevaux de sport européens[14]. La sélection est assurée par deux organismes allemands : la Deutsche Reiterliche Vereinigung e.V. (Association Allemande des Cavaliers) et la Landesverband Bayerischer Pferdezüchter e.V. (Réunion des éleveurs de chevaux du Land de Bavière)[9].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Marcus Ehning et la jument bavaroise Sabrina, lors de l'étape Global Champions Tour de Cannes en juin 2012.

Ce cheval de sport est essentiellement destiné au saut d'obstacles, au dressage et au concours complet d'équitation[1]. En 2006, la WBFSH l'a classé 13e stud-book mondial en saut d'obstacles[19], 15e en dressage[20] et 12e en concours complet[21]. Au classement d'octobre 2013, la Landesverband Bayerischer Pferdezüchtere V. se plaçait 18e en dressage[22], 13e en saut d'obstacles[23] et 15e en concours complet[24]. Parmi les chevaux sportifs de ce stud-book, la jument Noltes Küchengirl décroche une médaille de bronze par équipes aux Jeux équestres mondiaux de 2006, une médaille d'or en individuel lors de la finale de la Coupe du monde de saut d'obstacles 2009-2010 à Genève et enfin une médaille d'or par équipes aux Jeux équestres mondiaux de 2010[25]. Quel Filou 13 participe aux Jeux olympiques d'été de 2020 à Tokyo[26].

Diffusion de l'élevage[modifier | modifier le code]

Le Bavarois est originaire de la région de Bavière en Allemagne ; il est également élevé au Royaume-Uni[1]. Il est classé comme race locale allemande régionale native, dans la base de données DAD-IS[9].

Le Bavarois est considéré par l'étude de l'université d'Uppsala menée pour la FAO (2010) comme une race européenne à diffusion transfrontière, non-menacée d'extinction[27]. En 2006, 3 858 individus appartenant à la race étaient recensés en Allemagne[9]. Par ailleurs, l'ouvrage Equine Science (4e édition de 2012) le classe parmi les races de chevaux de selle peu connues au niveau international[28].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m et n Rousseau 2016, p. 207.
  2. (en) Valerie Porter, Mason's World Dictionary of Livestock Breeds, Types and Varieties, CABI, , 380 p. (ISBN 978-0-85199-430-7, lire en ligne), p. 168
  3. a b c d et e Fitzpatrick 2016, p. 73.
  4. Hendricks 2007, p. 71.
  5. a b c et d Hendricks 2007, p. 72.
  6. (en) Parragon Incorporated et Corinne Clark, A Pocket Guide To Horses and Ponies, Parragon Incorporated, , 255 p. (ISBN 978-1-4054-8805-1, lire en ligne).
  7. a et b (en) Deborah Frowen, The Complete Guide to the Horse, Barron's Educational Series, Incorporated, , 183 p. (ISBN 978-0-7641-5206-1, lire en ligne), p. 43.
  8. a et b Helena Kholová (trad. Marie-Jo Dubourg-Savage, ill. Jan Hošek), Chevaux, Gründ, (ISBN 2-7000-1832-X), p. 178Voir et modifier les données sur Wikidata.
  9. a b c d e et f DAD-IS.
  10. (de) Sibylle Luise Binder, Welches Pferd passt zu mir : Pferderassen und ihre Besonderheiten, Franckh-Kosmos Verlags-Gmbh & Company KG, , 128 p. (ISBN 978-3-440-15917-0, lire en ligne), p. 49
  11. (de) Neue Landwirtschaft, Deutscher Landwirtschaftsverlag Berlin, (lire en ligne), p. 12
  12. (de) Heidrun Hans, Zur Wertigkeit der enzymatischen Parameter [alpha]-Amylase [Alpha-Amylase], Lipase und Cholinesterase in der Diagnose innerer Krankheiten des Pferdes, na, (lire en ligne), p. 20
  13. (de) Collection of foreign Veterinary medical theses and dissertations (no.4001 - ), (lire en ligne), p. 19
  14. a b et c Porter et al. 2016, p. 443.
  15. a et b Behling 2018, p. 10.
  16. (de) R. Mayer, Birgit Kolberg, W. Hermanns et Heidi Kuiper, « Intersexualität beim Pferd – Pseudohermaphroditismus masculinus bei einer Bayerischen Warmblutstute », Tierärztliche Praxis Ausgabe G: Großtiere / Nutztiere, vol. 32, no 01,‎ , p. 48–53 (ISSN 1434-1220 et 2567-5834, DOI 10.1055/s-0038-1623484, lire en ligne, consulté le ).
  17. (en) Bonnie Lou Hendricks, International Encyclopedia of Horse Breeds, University of Oklahoma Press, , 486 p. (ISBN 978-0-8061-2753-8, lire en ligne), p. 71-72
  18. Trade-marks Journal : Journal Des Marques de Commerce, Trade Marks Office, (lire en ligne), p. 43
  19. (en) « FEI/WBFSH World Ranking List - Jumping Horses by Studbook Including results from events starting from 01.10.2005 to 30.09.2006 », WBFSH, .
  20. (en) « FEI WBFSH Horses World Ranking List - Dressage by Studbook Including results from events starting 01.10.2005 to 30.09.2006 », WBFSH, .
  21. (en) « FEI WBFSH Horses World Ranking List - Eventing by Studbook Including results from events starting from 01.10.2005 to 30.09.2006 », WBFSH, .
  22. (en) « Dressage FEI WBFSH World Ranking List - Dressage Studbook 30/09/2013 (include validated results from 01/10/2012 to 30/09/2013) », WBFSH, .
  23. (en) « Jumping FEI WBFSH World Ranking List - Jumping Studbook 31/07/2013 (include validated results from 01/10/2012 to 31/07/2013) », WBFSH, .
  24. (en) « Eventing FEI WBFSH World Ranking List - Eventing Studbook 31/07/2013 (include validated results from 01/10/2012 to 31/07/2013) », WBFSH, .
  25. (en) « Noltes Küchengirl », sur FEI.org (consulté le ).
  26. « JO 2021 : les Normands Mathieu Billot et Pénélope Leprévost malheureux », Ouest-France, .
  27. (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, , p. 62 ; 67.
  28. (en) Rick Parker, Equine Science, Cengage Learning, , 4e éd., 608 p. (ISBN 1-111-13877-X), p. 62Voir et modifier les données sur Wikidata.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]