Benoît Quennedey — Wikipédia

Benoît Quennedey
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Fonction
Président
Association d'amitié franco-coréenne
-
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Association d'amitié franco-coréenne
Association pour la sauvegarde de la maison de Saint-Just (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Benoît Quennedey, né à Dijon en 1976, est un haut fonctionnaire au Sénat et essayiste français. Il est président de l'Association d'amitié franco-coréenne depuis 2017, et est l'auteur de deux ouvrages sur la Corée du Nord.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Benoît Quennedey naît à Dijon en 1976[1]. Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris en 1998. Il effectue plusieurs séjours en Corée du Nord puis en Corée du Sud et se passionne pour ces deux pays.

Il intègre ensuite l'École nationale d'administration (promotion René Cassin, 2001-2003[2])[3].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

À sa sortie de l'ENA, déçu des postes que lui offre son rang au classement de sortie, il décide de passer le concours d'administrateur du Sénat qu'il rejoint à partir d'[4], où il est administrateur principal de la direction de l'architecture, du patrimoine et des jardins[3],[5] chargé de la division administrative et financière[6]. Il est suspendu de ses fonctions au Sénat le 26 novembre 2018 pendant le déroulement d'une enquête le visant, puis est réintégré à son poste en 2022 au dénouement de celle-ci[7]. Bien qu'il ait été innocenté, le Sénat décide de sa mise à la retraite d'office[8],[9], décision contre laquelle il engage un recours contentieux fin [10]. La mise à la retraite d'office est suspendue par le tribunal administratif de Paris le [11],[12]. Le Sénat conteste cette décision et obtient gain de cause devant le Conseil d'État, qui confirme la mise à la retraite de Benoît Quennedey en [13].

Il dispense des cours de préparation aux grandes écoles de l'administration de novembre 2018 à la mi-2022, pendant ses trois ans et demi de suspension[7].

Activités[modifier | modifier le code]

Parti radical de gauche[modifier | modifier le code]

Il est membre du Parti radical de gauche (PRG), dont il a été un secrétaire national[14]. Il est exclu du PRG à la suite des révélations publiques d'une enquête judiciaire le visant.

Corée du Nord[modifier | modifier le code]

Il est intéressé par la Corée du Nord depuis les années 1990 lors de ses études à Sciences Po[1] . Selon des camarades de promotion de l'ENA, il y distribue à l'époque des ouvrages à la gloire du Juche[15].

En 2005, il devient membre de l’Association d’amitié franco-coréenne[16],[17] grâce à la cooptation d'un sénateur[18]. Il crée la branche régionale de l'AAFC en Bourgogne et en est président. Il devient vice-président[19], avant de devenir président de l'association au niveau national en avril 2017[20]. Il participe régulièrement à des émissions de télévision, notamment sur France 24[21] et sur la chaîne russe RT France[22],[23], et à des réunions publiques pour donner sa vision des deux Corées[3],[20].

Il effectue huit voyages vers la Corée du Nord, de 2005 à 2022[7],[22], dont notamment un où il assiste le au défilé militaire pour le 70e anniversaire de la création de la RPDC depuis la tribune VIP[22].

Autres activités[modifier | modifier le code]

Il déclare être membre de l'association franco-vietnamienne et de l'association franco-mongole[22].

Il serait membre d'un « comité international pour les libertés politiques en Corée du Sud »[24].

Il est trésorier de l'Association pour la sauvegarde de la maison de Saint-Just[25],[26].

Affaire judiciaire[modifier | modifier le code]

Ouverture d'une enquête pour espionnage[modifier | modifier le code]

En , le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire sur Benoît Quennedey[21].

Benoît Quennedey est arrêté le [21] au soir à Dijon[22], soupçonné d'espionnage pour le compte de la Corée du Nord, est placé en garde à vue dans les locaux de la DGSI[22],[27].

Le , son bureau du Sénat, son domicile à Paris et le domicile de ses parents à Dijon sont perquisitionnés[6],[16],[21].

Suspendu de ses fonctions le , il est mis en examen le pour « trahison par livraison d'informations à une puissance étrangère, recueil en vue de livraison d'informations à une puissance étrangère et intelligence avec une puissance étrangère »[28],[29]. Durant cette enquête il est placé sous contrôle judiciaire, il est interdit d’exercer sa profession[6] et est interdit de quitter le territoire[16].

L'accusation soupçonne une potentielle transmission de documents sensibles[22]. L'enquête se porte sur ses relations avec des Nord-Coréens en France, notamment des membres de service de renseignement nord-coréen de la représentation nord-coréenne à Paris[22] et sur ses relations avec deux Français, supposés être ingénieur en armement et expert en cryptologie[22].

Clôture des poursuites sur un non-lieu[modifier | modifier le code]

En , le parquet de Paris requiert un non-lieu[7],[22], évènement qui inflige à la DGSI un revers rare[22].

La justice prononce un non-lieu le [22],[4], attestant qu'il n'y avait aucune preuve qu'il ait dévoilé des informations à la Corée du Nord[22].

Ouvrages[modifier | modifier le code]

Il a publié deux ouvrages présentant la Corée du Nord sous un jour favorable[5]. Le premier est publié en 2013, c'est un essai sur l'économie du pays. Le second a été publié en 2017.

  • Benoît Quennedey, L'économie de la Corée du Nord en 2012 : Naissance d'un nouveau dragon asiatique ?, Les Indes savantes, .
  • Benoît Quennedey, La Corée du Nord, cette inconnue : un essai de décryptage de la République populaire démocratique de Corée, Delga, .

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Dijon : un mardi à parler des Corée », Le Bien public, 6 février 2015
  2. Arrêté du 9 février 2001 portant nomination des élèves de la promotion 2001-2003 de l'Ecole nationale d'administration (lire en ligne)
  3. a b et c « Benoît Quennedey, fonctionnaire au Sénat, soupçonné d'espionnage pour la Corée du Nord », L'Obs, 26 novembre 2018
  4. a et b Agence France-Presse, « Non-lieu pour un haut fonctionnaire français soupçonné d’espionnage au profit de Pyongyang », sur Mediapart (consulté le )
  5. a et b « Soupçon d’espionnage au Sénat : qui est Benoît Quennedey ? », Public Sénat, 27 novembre 2018
  6. a b et c LIBERATION et AFP, « Le haut fonctionnaire du Sénat soupçonné de livrer des informations à la Corée du Nord a bénéficié d’un non-lieu », sur Libération (consulté le )
  7. a b c et d Agence France-Presse, « France: non-lieu requis pour le haut fonctionnaire soupçonné d’espionnage pour la Corée du Nord », sur Mediapart (consulté le )
  8. « Soupçons d’espionnage pour la Corée du Nord : l’employé du Sénat blanchi mais menacé de sanction », sur leparisien.fr,
  9. « Sénat : malaise après la mise à la retraite d’office de l’administrateur blanchi d’accusations d’espionnage », Le Parisien,‎ (lire en ligne)
  10. « Du soupçon d’espionnage pour la Corée du Nord à la retraite forcée, les tribulations d’un haut fonctionnaire du Sénat », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. « Benoît Quennedey : la justice suspend la mise à la retraite d’office du fonctionnaire déjà blanchi d’accusations d’espionnage », Libération, (consulté le )
  12. Tribunal administratif de Paris, ordonnance n° 2309023/5 du 16 mai 2023
  13. « Le Conseil d’État confirme la mise à la retraite du haut fonctionnaire proche de la Corée du Nord », Le Bien public, (consulté le )
  14. « Ce que l'on sait du haut fonctionnaire du Sénat soupçonné d'espionnage au profit de la Corée du Nord », France Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Les mystères de Benoît Quennedey, ce fonctionnaire soupçonné d'espionnage pour la Corée du Nord », sur LEFIGARO, (consulté le )
  16. a b et c Le Monde, samedi 1er décembre 2018, p. 12., « L'espion qui venait du Sénat », Harold Thibault (avec Élise Vincent)
  17. « Le haut fonctionnaire qui aimait trop la Corée du Nord », sur LExpress.fr, (consulté le )
  18. Amandine ROBERT, « Notre fils n’est pas un espion ! », Le Bien Public - Côte d'Or, Mercredi 28 novembre 2018
  19. Émilie Lanez, « L'énarque qui aimait trop la Corée du Nord », sur Le Point, (consulté le )
  20. a et b « Rapport d'activité de l'AAFC - 31 mars 2018 »
  21. a b c et d Le Figaro, « Benoît Quennedey, un fonctionnaire énigmatique », 28 novembre 2018, no. 23108, p. 11
  22. a b c d e f g h i j k l et m Willy Le Devin et Laurent Léger, « Espionnage: Benoît Quennedey, un candide au sulfureux pays des Kim », sur Libération (consulté le )
  23. « Qui est Benoît Quennedey, le haut fonctionnaire soupçonné d'espionnage pour la Corée du Nord ? », Europe 1, 27 novembre 2018
  24. « Soupçons d'espionnage pour la Corée du Nord : "Quennedey se savait surveillé par la DGSI" », sur L'Obs, (consulté le )
  25. « LES FAITS », L'Union (France), Jeudi 29 novembre 2018
  26. « Qui sommes-nous ? », sur Association pour la sauvegarde de la Maison de Saint-Just (consulté le )
  27. « Soupçons d’espionnage : Benoît Quennedey suspendu par le Sénat », Le Parisien, 27 novembre 2018
  28. « Soupçons d’espionnage au Sénat : Benoît Quennedey mis en examen pour trahison », Sud-Ouest, 29 novembre 2018
  29. « Non-lieu pour un haut fonctionnaire soupçonné d’espionnage au profit de la Corée du Nord », Sud Ouest,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne Accès libre, consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]